Toutes les dĂ©finitions de notre base de donnĂ©es + les â repĂšres du programme.
chez kant dĂ©signe ce qui est indĂ©pendant de l expĂ©rience et n a pas besoin d ĂȘtre vĂ©rifiĂ© par une expĂ©rience, antĂ©rieur Ă l expĂ©rience.
contraire d a posteriori (ce qui ne peut s établir que par l expérience, qui est postérieur à l expérience).
une proposition est « a priori » quand elle ne vient pas de lâexpĂ©rience ; elle est « a posteriori » si elle vient de lâexpĂ©rience.
exemple
:
si je parle de « cercles carrĂ©s », je sais a priori que rien nâexiste de tel ; je nâai pas besoin de vĂ©rifier dans lâexpĂ©rience.
on dit que les objets mathĂ©matiques sont « a priori », au sens oĂč ce sont des rĂ©alitĂ©s idĂ©ales
:
dans lâexpĂ©rience, il nây a pas de droites au sens mathĂ©matique, câest-Ă -dire infinies et sans Ă©paisseur.
remarque
:
dans le langage courant, « a priori » est souvent assimilé à préjugé
:
« avoir des a priori contre quelquâun ».
il est prĂ©fĂ©rable dâĂ©viter cette assimilation dans une rĂ©flexion philosophique.
qui possĂšde en soi-mĂȘme sa raison d'ĂȘtre.
Qui, par conséquent, est indépendant de l'expérience.
ce qui ne dĂ©pend que de soi-mĂȘme pour exister.
ce qui dans la pensĂ©e comme dans la rĂ©alitĂ© ne dĂ©pend d aucune autre chose et porte en soi mĂȘme sa raison d ĂȘtre.
contraire
:
relatif? relatif
i.
ce qui est indĂ©pendant de conditions particuliĂšres, ce qui nâest pas limitĂ© par autre chose.
différent de relatif
ii.
[physique] donnée physique indépendante de tout repÚre ou de toute technique de mesure.
exemple
:
le mouvement absolu est conçu par newton comme existant au-delà des repÚres relatifs (référentiels galiléens) ; le zéro absolu, en matiÚre de température, ne dépend pas de nos conventions ni de nos instruments (degrés celsius, degrés fahrenheit).
câest une donnĂ©e de lâunivers indĂ©passable, au mĂȘme titre que la vitesse de la lumiĂšre.
i
ii.
[logique] une vĂ©ritĂ© absolue est une vĂ©ritĂ© premiĂšre, valable par elle-mĂȘme, qui nâa pas Ă ĂȘtre expliquĂ©e par autre chose.
le problĂšme est de savoir si lâhomme est capable dâaccĂ©der Ă des vĂ©ritĂ©s absolues.
exemple
:
les axiomes, dans la logique classique, sont des vérités absolues.
i
v.
[politique] le pouvoir absolu est un pouvoir qui nâa pas de limites constitutionnelles.
exemple
:
1) la monarchie en france, jusquâĂ la rĂ©volution française, Ă©tait une monarchie absolue.
différent de la monarchie constitutionnelle, limitée par une constitution et un parlement
exemple
:
2) pour rousseau, le pouvoir souverain du peuple est absolu, au sens oĂč il nâa pas de limites externes ; mais il a des limites internes
:
le peuple ne peut pas agir contre le peuple.
v.
[mĂ©taphysique] rĂ©alitĂ© qui ne dĂ©pend dâaucune autre chose et porte en elle-mĂȘme les conditions de sa propre existence.
exemple
:
le dieu du monothĂ©isme est une rĂ©alitĂ© absolue, car il est cause de lui-mĂȘme (causa sui).
vi.
[mĂ©taphysique] lâabsolu est lâensemble des causes premiĂšres et derniĂšres de lâunivers que la pensĂ©e voudrait atteindre.
isolé.
Du verbe abstraire
:
retirer de la réalité un de ses éléments pour le considérer à part.
l abstraction est une opération de l esprit qui consiste à séparer ce que nos sens présentent comme non séparé.
exemple
:
la couleur est une abstraction.
contraire
:
concret
i.
ce qui est retiré du concret pour produire une idée nouvelle par généralisation.
exemple
:
la perception de la neige produit lâidĂ©e abstraite de blancheur.
ii.
[langage] lâabstraction consiste Ă ne retenir dâune rĂ©alitĂ© que les caractĂšres gĂ©nĂ©raux, qui forment des concepts.
en un sens, la plupart de nos mots renvoient Ă des abstractions.
le signifiĂ© dâun mot est un concept, câest-Ă -dire une rĂ©alitĂ© abstraite, Ă ne pas confondre avec la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle Ă laquelle il renvoie (le rĂ©fĂ©rent).
exemple
:
le mot « chien » renvoie Ă lâensemble des chiens, lesquels ne se ressemblent pas du tout, il nâexiste donc pas de chiens qui correspondraient Ă lâabstraction « chien ».
sans lâabstraction, aucun langage articulĂ© ni structuration de la rĂ©alitĂ© ne serait possible.
différent de concret
c'est un concept, signifié linguistique chez l'auteur saussure
i
ii.
[Ă©pistĂ©mologie] lâabstraction est utilisĂ©e par chaque discipline scientifique, car chaque science exige des dĂ©finitions prĂ©cises.
mais lâabstrait ne sâoppose pas au rĂ©el, câest un instrument de comprĂ©hension et dâaction sur le rĂ©el.
exemple
:
en Ă©conomie, la « productivitĂ© » est un concept abstrait, et lâon peut visiter une usine sans jamais « voir » la productivitĂ©.
pourtant, celle-ci commande le prix des marchandises, la compĂ©titivitĂ© dâun pays, le pouvoir dâachat de ses habitants ; câest une rĂ©alitĂ© fondamentale.
lâabstrait ne sâoppose pas au rĂ©el, câest au contraire un instrument dâaction sur le rĂ©el.
incompréhensible, incohérent, contradictoire.
dénué de sens, sans but.
i.
qui rompt avec la logique ordinaire.
ii.
sentiment de lâabsurde
:
quelquefois, le monde apparaĂźt comme un cadre Ă©tranger, sans raison dâĂȘtre, indiffĂ©rent Ă toute prĂ©sence humaine ; il semble livrer lâhomme Ă un abandon radical, Ă une solitude indĂ©passable.
câest le sentiment de lâabsurde.
sâagit-il du fondement de la condition humaine, ou bien dâun simple malaise passager ? pour camus, ce qui est « absurde », ce nâest ni lâhomme ni lâunivers, mais cet abĂźme entre les questions du premier, et lâabsence de rĂ©ponses du second.
ref
:
existence chez camus
:
existence et sentiment de lâabsurde
i
ii.
dĂ©monstration par lâabsurde
:
la dĂ©monstration par lâabsurde consiste Ă admettre comme vraie une proposition quâon veut dĂ©montrer fausse, puis Ă en dĂ©duire une conclusion manifestement contradictoire.
la contradiction de la conclusion prouve la fausseté de la proposition de départ.
exemple
:
rousseau montre que si le droit du plus fort existe, alors ce nâest pas un droit.
toute qualité fortuite d un sujet qu on pourrait lui retirer sans le modifier fondamentalement.
contraire
:
essence, substance.
exemple
:
la couleur des yeux est un accident chez l homme puisque avoir des yeux bleus, verts ou marrons ne change rien Ă ma nature d homme.
[logique] propriĂ©tĂ© qui nâappartient pas Ă lâessence dâune chose et peut ĂȘtre modifiĂ©e ou supprimĂ©e sans lâaltĂ©rer.
exemple
:
lâeau salĂ©e
:
ĂȘtre salĂ©e pour de lâeau est un accident, il existe Ă©galement de lâeau douce.
sens 1
:
l acte désigne une action précise alors que l action est un ensemble d actes.
sens 2
:
l acte chez aristote dĂ©signe ce qui existe effectivement par opposition Ă la puissance qui dĂ©signe ce qui peut ĂȘtre ou doit ĂȘtre.
exemple
:
l enfant est un adulte en puissance alors que l adulte l est en acte.
[aristote] acte sâoppose Ă puissance.
la plante est en puissance dans la graine ; la floraison est lâactualisation de la graine.
lâacte pur serait la rĂ©alisation totale dâun ĂȘtre qui serait entiĂšrement ce quâil doit ĂȘtre, qui nâaurait pas Ă devenir ce quâil est.
une telle dĂ©finition ne peut convenir quâĂ dieu.
exercer une action sur quelque chose ou sur quelqu un.
modification qui résulte d une action extérieure chez celui qui la subit chez spinoza, affection signifie propriété, attribut.
celui qui pense ne pas pouvoir connaĂźtre.
l agnosticisme est l attitude d esprit qui consiste à considérer que tout ce qui est au-delà des données de l expérience est inconnaissable.
dépossession, perte de soi dans un autre.
(du latin alienus, « qui appartient à un autre, étranger »)
i.
aliĂ©ner, câest rendre autre, Ă©tranger.
ii.
[droit] fait de transmettre, donner ou vendre une propriété.
exemple
:
pour rousseau, la libertĂ© est une propriĂ©tĂ© inaliĂ©nable de lâhomme ; la dĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen de 1789 affirme le caractĂšre sacrĂ© et inaliĂ©nable des droits de lâhomme.
i
ii.
[psychologie] trouble psychique grave privant lâindividu de ses facultĂ©s mentales, le rendant Ă©tranger Ă lui-mĂȘme.
i
v.
[philosophie] privation, pour un individu ou un groupe dâindividus, de sa rĂ©alitĂ© essentielle (droits, libertĂ©s, essence) sous la pression dâun contexte matĂ©riel ou dâune exploitation humaine.
exemple
:
pour marx, lâaliĂ©nation religieuse a sa source dans lâaliĂ©nation Ă©conomique et sociale.
v.
aliénation du travail
:
le travailleur, le producteur devrait se retrouver dans les marchandises quâil produit.
or, son travail lui Ă©chappe le plus souvent.
bien loin de se retrouver dans ce quâil fait, il sây perd, il sâaliĂšne.
donner ou vendre.
c est en ce sens que rousseau affirme que la liberté est inaliénable
:
on ne peut ni la donner ni la vendre car ce serait renoncer Ă sa nature d homme
un raisonnement analogique est un raisonnement proportionnel de type
:
a/b = c/d ou a/b = b/c
du Grec, analuein
:
résoudre.
Opération de décomposition d'un tout en ses éléments.
1) opération de l esprit qui consiste à décomposer un phénomÚne ou un concept en ses parties en montrant comment elles s enchaßnent.
contraire
:
synthÚse (organisation dans un nouvel ensemble d éléments jusque là séparés ou associés différemment).
2) analyser c est expliquer alors que la synthĂšse permet de comprendre.
i.
[sens premier] dĂ©composition dâun tout en ses parties.
exemple
:
lâanalyse chimique, lâanalyse dâun concept.
différent de
:
synthĂšse
ii.
[dĂ©marche logique] la dĂ©marche analytique part dâune proposition quâon veut dĂ©monter pour remonter aux propositions et aux principes qui la fondent.
la chaĂźne des nĂ©cessitĂ©s dĂ©monstratives va donc de la fin vers le dĂ©but, câest un ordre rĂ©gressif.
la démarche synthétique, au contraire, va des principes aux conséquences
:
câest un ordre progressif.
exemple
:
la démarche des méditations métaphysiques de descartes est analytique.
elle part du problÚme de la vérité pour fonder la certitude en revenant à des principes de plus en plus fondamentaux
:
1) le cogito ;
2) lâexistence de dieu ;
3) la véracité de dieu.
différent de
:
démarche synthétique
une proposition analytique est une proposition dans laquelle le prédicat appartient nécessairement au sujet.
exemple
:
tout corps est Ă©tendu (occupe de l espace)
contraire
:
proposition synthĂ©tique oĂč le prĂ©dicat ajoute quelque chose au sujet.
exemple
:
2+3=5
attitude qui consiste à interpréter un phénomÚne en prenant l homme pour modÚle.
prĂ©jugĂ© selon lequel lâhomme interprĂšte la nature ou dieu en fonction de sa propre constitution.
cela revient Ă prĂȘter Ă la nature ou Ă dieu des idĂ©es, des motivations humaines.
voir aussi finalisme, préjugé
ce qui est nécessairement vrai.
[logique] est apodictique ce qui est nĂ©cessairement vrai, sans quâintervienne aucune possibilitĂ© de doute.
exemple
:
la dĂ©monstration gĂ©omĂ©trique nâadmet aucun doute sur sa nĂ©cessitĂ©
:
il est impossible quâil en soit autrement.
problÚme insoluble, difficulté logique insurmontable.
(adj.
: aporétique, qui est sans issue)
lâaporie est une contradiction logique fondamentale (littĂ©ralement, une voie sans issue, une impasse).
ActivitĂ© fabricatrice de l'ĂȘtre humain, par opposition aux produits de la nature.
Technique.
Beaux-arts.
(Vieilli) Activité fabricatrice ayant ses procédés propres.
(Disparu) Connaissance, discipline intellectuelle.
La dĂ©finition de lâart est notoirement difficile et constitue un champ dâinvestigation philosophique en tant que tel.
Les sens du mot art sont multiples, sĂ©dimentĂ©s et sâentre-croisent dans la langue.
Des usages disparus du mot restent présents dans des expressions et contribuent à rendre le sujet encore plus difficle.
i.
du latin ars
:
ce qui ne vient pas de la nature.
ii.
[sens gĂ©nĂ©ral et ancien] ensemble des procĂ©dĂ©s techniques dâun mĂ©tier visant Ă produire des objets.
exemple
:
ouvrages dâart sur les autoroutes ; les arts et mĂ©tiers ; un homme de lâart.
= technique
i
ii.
[esthétique] ce qui a trait à la création artistique, aux beaux-arts.
voir aussi Ćuvre dâart, esthĂ©tique, beautĂ©, artiste
i
v.
Ćuvre dâart
:
la notion dâĆuvre dâart, comme rĂ©alisation spĂ©cifique, diffĂ©rente des autres productions humaines, et caractĂ©risĂ©e par sa seule valeur esthĂ©tique, est une notion historiquement rĂ©cente.
elle se met en place au xviiie siĂšcle et sâimpose au xixe en mĂȘme temps que le statut de lâartiste, qui lui est liĂ©.
mais lâart contemporain la conteste et la remet en cause de multiples maniĂšres.
voir aussi culture, artisanat, technique, beau
ingénieur / artisan / artiste.
L'oeuvre d'art comme support pour la catharsis.
qui pratique un des beaux-arts.
cette notion est relativement récente.
sans raison.
i.
qui nâest pas justifiĂ©.
ii.
[social] qui relĂšve dâune dĂ©cision individuelle, non justifiĂ©e par une rĂšgle ou une loi prĂ©Ă©tablies, par un argument logique ou une raison lĂ©gitime.
exemple
:
pour rousseau, sâil faut obĂ©ir aux lois quâon se donne Ă soi-mĂȘme, câest pour ne pas avoir Ă obĂ©ir Ă lâarbitraire de petits chefs, de fonctionnaires malveillants ou de tyrans irascibles.
i
ii.
[juridique] qui ne relÚve pas de la loi, qui est en dehors de la légalité.
exemple
:
« article 12.
â nul ne sera lâobjet dâimmixtions arbitraires dans sa vie privĂ©e, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni dâatteintes Ă son honneur et Ă sa rĂ©putation.
toute personne a droit Ă la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes » (dĂ©claration universelle des droits de lâhomme, 1948).
i
v.
[linguistique] arbitraire du signe
:
on appelle arbitraire un signe dans lequel on ne peut trouver aucun rapport de ressemblance ou dâanalogie entre le signifiant et le signifiĂ©.
exemple
:
dans le code de la route, le signe « triangle / danger » est un signe arbitraire ; mais les icÎnes montrant des chutes de pierres (risque de chute de pierres) ou des enfants traversant la rue (attention, école) ne le sont pas.
différent de
:
motivé, naturel, iconique, symbolique, conventionnel
fait de tenir son existence de soi-mĂȘme.
exemple
:
aséité de dieu.
ce qui est vrai en fait et non par nécessité.
exemple
:
napoléon est mort à sainte-hélÚne.
c est vrai mais il aurait pu mourir ailleurs.
contraire
:
apodictique.
attitude d esprit consistant Ă nier l existence de dieu.
position philosophie qui nie lâexistence de dieu.
voir aussi déisme, théisme, agnosticisme
sens 1
:
qualité ou caractÚre que l on attribue à une certaine chose, caractÚre affirmé ou nié d un sujet (sens logique)
sens 2
:
en métaphysique caractÚre essentiel à une substance par opposition au mode ou à l accident qui désigne un caractÚre non essentiel.
exemple
:
l Ă©tendue est un attribut de la matiĂšre, la couleur en est un mode, un accident puisque certaines matiĂšres n en ont pas (l eau par exemple est incolore)
i.
[logique] ce qui est affirmĂ© ou niĂ© dâun sujet dans le cadre dâune proposition logique.
exemple
:
« lâhomme (sujet) est (copule) mortel (attribut, ou prĂ©dicat).
»
= prédicat
ii.
[philosophie] chez descartes ou spinoza, lâattribut est une caractĂ©ristique essentielle dâune rĂ©alitĂ©, ce qui lui est nĂ©cessairement attribuĂ©, de telle sorte quâon ne puisse penser cette rĂ©alitĂ© sans penser en mĂȘme temps son attribut.
chez hegel, dans le mouvement dialectique, passage d un Ă©tat Ă un autre
:
tout état naßt de la négation de l état précédent et vise à l abolir, mais il le conserve d une certaine façon.
exemple
:
l adulte n est plus l enfant tout en en conservant quelque chose
philosophie des lumiĂšres.
les lumiÚres sont celles de la raison qui doit par son exercice libérer l homme des superstitions et des tyrans
contraire du mĂȘme.
l autre de l ĂȘtre, c est le non-ĂȘtre.
Autre ĂȘtre humain, considĂ©rĂ© en tant que personne avec laquelle se tisse une relation d'inter-subjectivitĂ© et des rapports moraux. On dĂ©finit souvent autrui comme « autre moi qui nâest pas moi » (Sartre).
Autrui est semblable Ă moi, câest un alter ego (autre moi) corrĂ©latif du moi.
autrui, câest lâautre que je rencontre en face de moi, avec son visage, son regard, sa parole, ses gestes⊠en tant quâindividu singulier, il peut mâĂȘtre Ă©tranger car je ne le connais pas, mais en tant que conscience face Ă la mienne, il mâest proche car il est comme moi.
voir aussi personne, personnage, personnalité, dignité, prochain
l'avenir (ellipse de la locution le temps à venir) désigne le temps à venir dont nous disposons, riche de nos expériences et de nos espérances.
L'avenir est concret et subjectif, relatif aux Ă©vĂšnements qui pourront avoir lieu
:
on a tous un futur mais notre avenir reste à construire en ce sens que l'on peut avoir prise sur lui, en le façonnant ou en choisissant de le subir.
Contraitre
:
futur.
etat d un ĂȘtre par rapport Ă ce qui lui est nĂ©cessaire pour parvenir Ă une certaine fin.
considérer la fin permet de distinguer le besoin du désir.
exemple
:
l acte sexuel est besoin de l espĂšce (sans lui elle disparaĂźt) mais dĂ©sir de l individu le propre du besoin, câest que son manque est strictement dĂ©terminable.
exemple
:
si mon organisme a besoin de calcium ou de fer, en consommer pourra combler entiĂšrement ce besoin.
de mĂȘme, si jâai besoin dâune voiture pour travailler, mon besoin sera satisfait quelles que soient la marque, la couleur, la forme de la voiture.
il nâen va pas de mĂȘme si je « dĂ©sire » une voiture.
certes ce dĂ©sir peut se greffer sur un besoin rĂ©el, mais le dĂ©sir sâĂ©veille dĂšs lors quâune part de rĂȘve, dâimages, de fantasmes est liĂ© Ă cet achat.
exemple
:
je nâachĂšterai pas nâimporte quelle voiture, mais celle qui correspondra le mieux Ă mes rĂȘves.
différent de
:
désir
chez kant volonté qui se détermine par la loi morale.
chez kant concept a priori de l entendement, idée qui ne nous vient pas de l expérience mais sans laquelle nous ne pourrions pas organiser notre connaissance.
qui ne comporte ni condition, ni alternative.
purification, purgation de l Ăąme.
ce concept, d origine aristotélicienne sera repris par freud.
(en grec [voc.
médical] « purgation » ; [voc.
religieux] « purification »)
i.
[aristote] la catharsis, au sens de purgation, est pour aristote (poétique) la fonction premiÚre et la finalité de la tragédie.
la tragédie provoque chez le spectateur des passions pénibles, de la pitié et de la crainte, mais en les lui faisant revivre, elle le purge de telles émotions.
cela explique que le spectacle de choses cruelles et douloureuses puisse sâaccompagner de soulagement et de plaisir.
voir aussi passion, Ă©motion, Ćuvre dâart
ii.
[psychanalyse] freud, au début de sa recherche, appelle catharsis la purification par des patients de leurs souvenirs traumatisants grùce à leur réminiscence.
en les revivant, les patients subissent une décharge émotionnelle violente qui les libÚre des souvenirs refoulés.
parfois, le terme de catharsis est employĂ© pour dĂ©signer la cure psychanalytique elle-mĂȘme.
voir aussi cure psychanalytique
chez spinoza, effort de persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre qui dĂ©finit l essence d une chose.
(en latin, « effort »)
[spinoza] effort pour persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre, puissance pour maintenir et augmenter son ĂȘtre.
le passage Ă une plus grande puissance provoque un sentiment de joie.
voir aussi désir, volonté de puissance
idée abstraite et générale sous laquelle on peut unir divers éléments particuliers.
reprĂ©sentation mentale issue dâun processus dâabstraction, permettant de dĂ©finir une classe, une catĂ©gorie de rĂ©alitĂ©, avec plus ou moins de prĂ©cision selon quâil sâagit de concepts du langage courant (des signifiĂ©s) ou de concepts scientifiques.
i.
[linguistique] le concept est le signifié du signe linguistique.
exemple
:
le mot « chien » renvoie Ă une classe abstraite qui nâa pas dâĂ©quivalent dans la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle.
aucune réalité extérieure ne correspond au signifié linguistique.
attention
:
il ne faut pas confondre le concept avec la réalité dont on parle.
exemple
:
si je dis « il est beau ton chien ! », le signifiĂ© du mot « chien » reste un concept abstrait (celui de chien), mĂȘme si le rĂ©fĂ©rent de cette phrase renvoie Ă un chien en particulier dans la rĂ©alitĂ©.
voir aussi signe, référent, signifié linguistique
ii.
[épistémologie] en science, le concept a une définition plus stable, le plus souvent reliée à des formulations mathématiques.
exemple
:
les concepts de « poids » et de « masse » renvoie Ă deux rĂ©alitĂ©s abstraites diffĂ©rentes, reliĂ©es lâune Ă lâautre par une formulation mathĂ©matique
:
« poids = masse multipliĂ© par g » (g reprĂ©sentant la force dâattraction Ă un endroit donnĂ©).
attention
:
dans le langage courant, le mot « concept » est souvent utilisĂ© abusivement au sens flou dâidĂ©e, de projet, dâintention.
exemple
:
« le concept de cette exposition, de cette publicité⊠».
usage Ă Ă©viter.
voir aussi abstrait, abstraction
théorie selon laquelle les idées générales qui nous servent à organiser notre connaissance sont des instruments intellectuels forgés par notre esprit et n existent pas en dehors de lui.
l entendement est une faculté.
la conception est l action de cette faculté.
concevoir, c est mettre en Ćuvre cette facultĂ©.
le concept est le rĂ©sultat de cette mise en Ćuvre.
rĂ©alitĂ© brute â telle qu'elle se prĂ©sente immĂ©diatement, en totalitĂ©.
l objet concret est l objet global, le tout.
une idĂ©e peut donc ĂȘtre concrĂšte si elle considĂšre une rĂ©alitĂ© dans sa globalitĂ©.
contraire
:
abstrait désigne la réalité matérielle, accessible par nos sens, en particulier le toucher.
lâopposition concret / abstrait est souvent confondue avec lâopposition rĂ©el / non rĂ©el.
le concret serait le rĂ©el, le matĂ©riel, et lâabstrait le pensĂ©, le parlĂ©, le rĂȘvĂ©.
mais cette opposition est contestable
:
concret et abstrait sont deux voies dâaccĂšs Ă la rĂ©alitĂ©.
exemple
:
le chĂŽmage, tel quâil est vĂ©cu par les chĂŽmeurs, est une rĂ©alitĂ© concrĂšte.
cependant si on veut mener une politique contre le chĂŽmage, il faut en comprendre les causes et procĂ©der Ă des analyses abstraites, qui permettront ensuite dâagir concrĂštement.
voir aussi réalité, abstraction, concept
Forte opposition, divergence profonde, différend grave, vif désaccord.
CÎté négatif
:
conflit violent.
EmpĂȘche le dialogue, l'amĂ©lioration d'un Ă©tat.
CÎté positif
:
conflit d'idées.
Conclit pour plus de justice.
Permet, au travers du dialogue, plus de justice.
Une absence totale de conclit est-elle mĂȘme envisageable (possibilitĂ© logique, souhait moral)?
sens 1
:
propriété que possÚde un concept de désigner un ou plusieurs caractÚres qui font partie de sa définition.
exemple
:
le concept d homme connote animal.
sens 2
:
ensemble des idées évoquées par un mot.
exemple
:
rouge = danger, ou sang, ou baiser etc.
du latin contingere
:
toucher, ou encore, au sens figuré, arriver par hasard.
Qui arrive par hasard.
Qui doit arriver.
Probable.
Qui peut ou bien ne pas ĂȘtre ou bien ĂȘtre autrement (indĂ©terminĂ©) ; qui n'est dĂ©terminĂ© par rien a priori.
ce qui pourrait ne pas ĂȘtre.
contraire
:
nécessaire
le principe de non-contradiction est un des trois principes fondamentaux de la logique chez aristote.
il se formule ainsi
:
on ne peut pas affirmer Ă la fois deux propositions contradictoires.
exemple
:
je ne peux affirmer Ă la fois qu un objet est blanc et qu il n est pas blanc.
propositions qui s excluent mutuellement.
exemple
:
cet objet est blanc, cet objet n est pas blanc.
l une des deux propositions est nécessairement fausse si l autre est vraie et réciproquement.
extrémités d un genre.
exemple
:
blanc et noir sont les extrémités du genre couleur.
si une proposition est vraie (cet objet est blanc), la proposition contraire est fausse (cet objet est noir) mais elles peuvent ĂȘtre fausses toutes les deux en mĂȘme temps (si, par exemple, l objet est rouge)
accord, pacte.
analyse.
esprit critique
:
esprit d examen et de doute.
philosophie critique
:
philosophie qui examine la valeur (kant)
ce terme traduit le fait d exister plutÎt que l idée d existence mais il ne s applique proprement qu à l homme.
il implique, en effet, la conscience de son existence en percevant le monde et en agissant sur lui.
(de lâallemand sein, « ĂȘtre », et da, « là » ; littĂ©ralement, le dasein signifie « lâĂȘtre-là »)
[heidegger] pour heidegger, lâhomme est le dasein, lâĂȘtre-lĂ
:
par sa prĂ©sence, lâĂtre des choses est rĂ©vĂ©lĂ©.
le dasein renvoie Ă lâexistence humaine dans son ouverture au monde, Ă lâĂ©trangetĂ© de sa prĂ©sence, Ă la nĂ©cessitĂ© de lâhabiter, sans quâaucune clef ne soit donnĂ©e Ă lâavance, dâoĂč une forme source dâangoisse.
voir aussi conscience, existence
raisonnement qui consiste à conclure d une proposition générale une autre proposition qui en est la conséquence.
passage du général au particulier.
contraire
:
induction.
dĂ©duire, câest passer des principes aux consĂ©quences, des hypothĂšses aux rĂ©sultats prĂ©visibles.
il sâagit donc dâun raisonnement du gĂ©nĂ©ral vers le particulier.
exemple
:
je sais que les triangles sont des figures gĂ©omĂ©triques Ă trois cĂŽtĂ©s, jâen dĂ©duis que les triangles isocĂšles sont Ă©galement des figures gĂ©omĂ©triques Ă trois cĂŽtĂ©s.
la dĂ©duction est une forme de raisonnement permettant dâaffirmer la nĂ©cessitĂ© de la conclusion.
différent de
:
inférence, induction
voir aussi principe, axiome
fait de croire en dieu, indépendamment d une religion particuliÚre.
ce dieu ne saurait ĂȘtre l objet d aucun culte.
position philosophique qui se borne Ă croire Ă lâexistence dâun dieu, sans rien affirmer dâautre Ă son sujet, contrairement au thĂ©isme qui affirme le caractĂšre personnel et transcendant de dieu.
exemple
:
hume, philosophe empiriste et sceptique, critique les affirmations des thĂ©istes de son temps, et se contente dâune foi en un dieu dont il ignore les attributs et les modes dâaction.
sens 1
:
propriĂ©tĂ© que possĂšde un concept de dĂ©signer tous les ĂȘtre qui appartiennent Ă l ensemble dĂ©fini par ce concept.
exemple
:
le concept d homme est le nom que je peux donner Ă tous les ĂȘtres qui satisfont Ă la dĂ©finition de ce concept.
sens 2
:
définition neutre.
Recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait ĂȘtre source de satisfaction.
Le désir se distingue du besoin.
Ne pas satisfaire un besoin conduit Ă la mort.
Ne pas satisfaire un désir n'est pas mortel.
Les dĂ©sirs vains (Ăpicure).
il y a dĂ©sir quand, visant un objet, je vise Ă travers lui autre chose que lui, un inconnu qui sâouvre par lâintermĂ©diaire de signes que je perçois confusĂ©ment.
ce que le dĂ©sir met en jeu est moins un manque de quelque chose quâune recherche de soi, un « manque Ă ĂȘtre ».
il appartient alors Ă son essence de ne pouvoir ĂȘtre satisfait, contrairement au besoin.
il est une recherche sans fin.
de plus, le dĂ©sir met en jeu le dĂ©sir de lâautre.
exemple
:
la concurrence, la jalousie montrent que lâon dĂ©sire souvent ce que les autres dĂ©sirent, Ă tel point que parfois le fait quâautrui dĂ©sire un objet est ce qui rend cet objet dĂ©sirable.
différent de
:
besoin
voir aussi liberté, bonheur, appétit
fixer des limites, définir.
déterminé
:
défini, connu.
par extension, soumis à des conditions, lié causalement à quelque chose d autre.
théorie selon laquelle tout effet à une cause.
contraire
:
liberté
i.
[épistémologie] principe qui présuppose un ordre déterminé dans les phénomÚnes naturels.
a.
au sens le plus large
:
tout fait a une cause (principe de causalité).
exemple
:
si un phĂ©nomĂšne lumineux apparaĂźt dans le ciel, on cherchera des causes naturelles avant dâimaginer une apparition surnaturelle ou un ovni.
b.
en un sens plus précis
:
les mĂȘmes causes produisent les mĂȘmes effets (principe de lĂ©galitĂ©).
exemple
:
si lâon peut rĂ©pĂ©ter des expĂ©riences en laboratoire, de façon Ă tester une mĂȘme hypothĂšse dans des Ă©quipes scientifiques diffĂ©rentes, câest quâon prĂ©suppose quâun phĂ©nomĂšne qui a eu lieu Ă un endroit doit avoir lieu dans nâimporte quel autre endroit.
c.
en un sens plus précis encore
:
connaissant les conditions de dĂ©part dâun phĂ©nomĂšne (les donnĂ©es mathĂ©matiques de ses diffĂ©rents paramĂštres), ainsi que les lois physiques qui le rĂ©gissent (et les Ă©quations qui explicitent ces lois), on peut calculer et prĂ©voir absolument les conditions dâarrivĂ©e (principe de prĂ©visibilitĂ©).
voir aussi miracle, hasard, indéterminisme, déterminisme psychique
ii.
[philosophie] déterminisme et fatalisme
:
déterminisme et fatalisme sont souvent confondus car tous deux insistent sur la nécessité des événements qui ont lieu.
mais lâanalyse logique montre que ces deux idĂ©es sont non seulement diffĂ©rentes, mais encore contradictoires.
car comme le remarque alain, « ce sont pourtant des doctrines opposées
:
lâune chasserait lâautre si lâon regardait bien.
lâidĂ©e fataliste, câest que ce qui est Ă©crit ou prĂ©dit se rĂ©alisera quelles que soient les causes.
au lieu que, selon le dĂ©terminisme, le plus petit changement Ă©carte de grands malheurs, ce qui fait quâun malheur bien clairement prĂ©dit nâarriverait point » (ĂlĂ©ments de philosophie, 1916).
i
ii.
[psychanalyse] déterminisme psychique
:
postulat posĂ© par freud selon lequel toute idĂ©e ou tout souvenir qui vient Ă lâesprit ne peut venir arbitrairement et sans causes.
chaque fait mental est reliĂ© Ă un autre fait mental dans une chaĂźne cohĂ©rente dâidĂ©es, consciente ou inconsciente.
sens 1
:
chez socrate, art du dialogue.
sens 2
:
chez platon, art de classer les idées, de diviser logiquement les concepts.
sens 3
:
chez kant, raisonnement illusoire portant sur des objets inconnaissables parce que hors de l expérience.
sens 4
:
chez hegel, propriété commune de la pensée et des choses qui consiste à aller toujours d un mouvement ternaire
:
la thÚse ou affirmation, l antithÚse ou négation, enfin la synthÚse ou négation de la négation.
sens 5
:
actuellement, action réciproque de deux contraires.
i.
primitivement, art du dialogue et de la discussion ; aujourdâhui, couramment,
1) [laudatif]
:
raisonnement fin et rigoureux ;
2) [péjoratif]
:
discussion subtile et vaine ;
3) [neutre]
:
va et vient logique entre des idĂ©es opposĂ©es en vue dâaboutir Ă un Ă©claircissement.
ii.
[platon] on peut atteindre les idées du monde intelligible grùce à la pensée dialectique.
celle-ci est un art du dialogue, mais câest aussi le mouvement de la pensĂ©e en tant que telle, le « discours que lâĂąme se tient Ă elle-mĂȘme ».
la dialectique cherche Ă remonter aux principes qui la fondent.
voir aussi maĂŻeutique, intelligible (monde)
i
ii.
[aristote] la dialectique est cette partie de la logique qui, dans la philosophie dâaristote, sâoccupe des opinions probables par opposition Ă lâanalytique qui interroge les procĂ©dĂ©s de dĂ©monstration certains.
i
v.
[moyen Ăge] avec la grammaire et la rhĂ©torique, câest la discipline qui forme le trivium.
elle concerne la logique en général.
mais elle correspond plus profondément à une démarche propre à la scolastique
:
utiliser la méthode du pour et du contre pour résoudre des problÚmes théologiques et philosophiques.
voir aussi Ă©ristique
v.
[kant] la dialectique correspond chez kant Ă lâexamen des illusions logiques, inĂ©vitables lorsque la raison, en particulier dans les questions mĂ©taphysiques, veut raisonner au-delĂ des cadres de toute expĂ©rience possible.
voir aussi transcendant (usage) de la raison
vi.
[hegel] pour expliquer la logique interne au dĂ©ploiement de lâesprit dans le rĂ©el, hegel propose une comparaison botanique.
avec lâĂ©closion de la fleur, le bouton disparaĂźt.
de mĂȘme, le fruit ne peut grandir quâune fois la fleur fanĂ©e.
on pourrait donc penser que le bouton et la fleur, le fruit et la fleur se nient, sont incompatibles.
mais en rĂ©alitĂ©, il nây aurait pas de fleur sans bouton, ni de fruit sans fleur.
la fleur est donc la suite logique du bouton, et le fruit celle de la fleur.
la dialectique dĂ©signe ce principe de contradictions apparentes (la thĂšse et lâantithĂšse) qui peut ĂȘtre dĂ©passĂ©e Ă travers une unitĂ©, une synthĂšse.
voir aussi esprit
v
ii.
[marxisme] marx reprend lâidĂ©e de hegel, mais en lâappliquant au monde historique matĂ©riel, câest-Ă -dire au mouvement des forces productives Ă©conomiques qui construisent des infrastructures sociales remplies de contradictions.
ce sont les contradictions entre les fondements Ă©conomiques et les rapports sociaux qui produisent des rĂ©volutions et font Ă©voluer lâhistoire humaine.
voir aussi matérialisme historique (matérialisme, ii)
Ănoncer un propos par la parole physiquement articulĂ©e avec l'intention de le communiquer et d'appeler Ă©ventuellement une rĂ©ponse ou une rĂ©action.
Exprimer par le langage écrit ou oral; rendre sa pensée de telle ou telle maniÚre.
On dit X toujours dans un contexte Y Ă des personnes Z.
parole rationnelle et cohérente.
c est la traduction française du mot grec logos.
la pensĂ©e discursive est la pensĂ©e Ă l Ćuvre dans le raisonnement par opposition Ă la pensĂ©e intuitive, immĂ©diate et globale.
sens 1
:
attitude philosophique qui consiste à admettre la possibilité pour l esprit humain de parvenir à des vérités assurées.
contraire
:
scepticisme
sens 2
:
chez kant, attitude philosophique qui consiste à penser que la raison peut construire a priori, sans l expérience, des systÚmes valables sans critique préalable.
le dogmatisme accorde trop de pouvoir Ă la raison.
contraire
:
empirisme.
Ătat de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est rĂ©el ou non, si une proposition est vraie ou non.
Douter n'est pas nier
:
la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas.
Doute radical.
Doute raisonnable / doute déraisonnable.
Ne pas tenir pour certaine la réalité de qqch.
Ătre dans le doute, ne pas avoir confiance en qqch, en qqn.
Avoir quelques indices, quelques informations pouvant laisser soupçonner ce que lâon redoute
:
se douter de/que.
PrĂ©voir une chose, une situation, supposer de lâissue de qqch
:
avec la préposition « en ».
i.
incertitude concernant la rĂ©alitĂ© dâune chose ou la vĂ©ritĂ© dâun raisonnement.
ii.
[scepticisme] attitude dĂ©finitive et radicale du sceptique qui affirme, contre le dogmatique, lâimpossibilitĂ© pour lâintelligence humaine de parvenir Ă des vĂ©ritĂ©s certaines.
voir aussi scepticisme, suspension du jugement, tropes, pyrrhonisme
i
ii.
[descartes] outil provisoire utilisé par descartes pour parvenir à une connaissance absolument certaine.
le doute porte dâabord sur les vĂ©ritĂ©s sensibles, puis atteint les vĂ©ritĂ©s rationnelles (par exemple mathĂ©matiques) avec lâhypothĂšse du malin gĂ©nie.
le doute cartésien est :
a.
méthodique
:
il procĂšde par ordre et sâattaque aux racines des vĂ©ritĂ©s sans les considĂ©rer les unes aprĂšs les autres ;
b.
provisoire
:
il vise Ă disparaĂźtre dĂšs que les fondements dâune vĂ©ritĂ© certaine seront Ă©tablis ;
c.
hyperbolique
:
il est exagĂ©rĂ©, volontairement poussĂ© Ă lâextrĂȘme ; puisquâil sâagit de trouver une vĂ©ritĂ© absolument certaine, il faut douter de façon Ă©galement absolue.
voir aussi malin génie, cogito
i
v.
[épistémologie] mise en question des théories et hypothÚses existantes en vue de les tester.
la mĂ©thode scientifique vise Ă chercher les points faibles dâune observation, dâune expĂ©rience, dâune thĂ©orie afin de trouver les moyens de les rĂ©futer.
voir aussi réfutabilité
Contraire du fait.
Le fait est ce qui est, le droit est ce qui est lĂ©gitime, ce qui devrait ĂȘtre.
Vérité de droit
:
vérité qui ne dépend pas des évÚnements (exemple
:
2+2=4).
Vérité de fait
:
vérité qui dépend d un évÚnement (exemple
:
balzac est mort en 1850).
Suivant ce qui doit ĂȘtre et est prescrit par la loi.
Suivant les données de l'expérience.
Suivant la loi, les principes du droit.
Droit canon / droit jurisprudentiel.
Droit naturel / droit positif.
i.
toutes les lois ne sont pas de nature juridique.
les lois sociologiques ne sont pas instituĂ©es consciemment par les hommes ; elles viennent des traditions, des coutumes, des habitudes qui sâimposent souvent de maniĂšre inconsciente.
les lois morales viennent de la conscience individuelle et ne relÚvent pas de sanctions pénales.
seules les lois juridiques, Ă©dictĂ©es par le pouvoir lĂ©gislatif â ou autrefois par la « coutume » (droit coutumier) â forment ce quâon appelle le « droit ».
ii.
droit objectif / droit subjectif
:
le droit, au sens objectif, est lâensemble des lois qui rĂ©gissent les rapports des hommes entre eux ; le droit, au sens subjectif, est une facultĂ©, un pouvoir appartenant Ă lâindividu de faire, de possĂ©der, dâexigerâŠ
exemple
:
le code pĂ©nal, en france, est le texte qui contient lâensemble des lois fixant les peines (droit objectif).
quand il affirme
:
« jâai le droit Ă la parole », lâindividu revendique pour lui-mĂȘme une facultĂ©, un pouvoir quâil peut exercer (droit subjectif).
ces deux faces du droit se constituent mutuellement.
ii.
droit naturel / droit positif
:
le droit positif concerne les systĂšmes des lois tels quâils se sont effectivement, historiquement Ă©tablis dans les sociĂ©tĂ©s.
ce sont les lois qui ont existé, ou qui existent encore.
elles définissent la légalité.
le droit naturel est une tentative thĂ©orique de dire, non pas ce que sont rĂ©ellement les lois, mais ce quâelles devraient ĂȘtre.
câest dans cette optique que sâinscrivent les dĂ©clarations des droits de lâhomme.
i
ii.
droit de / droit Ă
:
les droits de faire, ou droits formels, ou droits-libertĂ©s selon raymond aron, sont des droits fondamentaux que lâĂtat doit garantir.
exemple
:
droit dâopinion, dâexpression, de circulation, droit de propriĂ©tĂ©âŠ
sous lâeffet des mouvements sociaux, dĂšs le xixe siĂšcle, dâautres droits sont revendiquĂ©s dans certaines dĂ©mocraties, exigeant de lâĂtat quâil intervienne dans la vie sociale et Ă©conomique
:
ce sont les « droits à », ou droits-créances.
exemple
:
droit Ă lâĂ©ducation, Ă la santĂ©, au travail, Ă la sĂ©curitĂ© sociale, aux congĂ©s payĂ©s⊠la dĂ©claration universelle des droits de lâhomme, votĂ©e par lâonu en 1948, confirme certains de ces droits, Ă cĂŽtĂ© des droits formels.
i
v.
droit / devoir
:
le droit désigne ce que nous sommes autorisés à faire ; le devoir ce que nous sommes obligés de faire.
bien quâapparemment opposĂ©s, ces deux termes sont indissociables.
exemple
:
mes droits me donnent des obligations ; les droits que je réclame vis-à -vis des autres correspondent à des devoirs que les autres attendent de moi.
v.
droits de lâhomme
:
les droits de lâhomme sont des droits fondamentaux, naturels que tout homme possĂ©derait par naissance, inaliĂ©nables, que lâĂtat, la sociĂ©tĂ©, toutes personnes en gĂ©nĂ©ral devraient respecter.
ces droits ont Ă©tĂ© Ă©noncĂ©s dans des dĂ©clarations (dĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen, 1789, en france ; dĂ©claration universelle des droits de lâhomme, 1948, dans le cadre de lâonu).
voir aussi droit naturel (Ă©cole du), nature (Ă©tat de), contrat social, habeas corpus
légalité (par opposition au droit moral, la justice ou légitimité).
théorie selon laquelle la réalité est formée de deux substances indépendantes et de nature absolument différente.
contraire
:
monisme
ce qui fait qu un individu est lui-mĂȘme, distinct de tous les autres.
ce qui est donné immédiatement, passivement à mes sens.
contraire
:
expérimental.
ici l expérience n est plus donnée passivement mais suppose une construction raisonnée du phénomÚne observé.
théorie philosophique selon laquelle toute connaissance vient des sens.
contraire
:
dogmatisme [psychologie, anthropologie] intuition directe de ce quâune autre personne vit de lâintĂ©rieur, comme sentiments, douleurs, peines, etc.
; capacitĂ© Ă se mettre Ă sa place et Ă Ă©prouver ce quâelle vit, sans passer par une rĂ©flexion abstraite.
on pense aujourdâhui que cette capacitĂ© est un Ă©lĂ©ment fondamental de lâesprit humain.
voir aussi pitié
ii.
est empirique tout savoir qui provient de lâexpĂ©rience.
mais cette dĂ©finition gĂ©nĂ©rale peut prendre un sens plus prĂ©cis selon que le terme empirique sâoppose Ă :
a.
a priori.
exemple
:
un menuisier utilise des rÚgles géométriques empiriques.
b.
expérimental.
exemple
:
pendant longtemps, la médecine a été une pratique empirique.
c.
métaphysique.
exemple
:
mĂȘme si elle nâest pas directement accessible, la loi de la pesanteur sâappuie sur des observations empiriques.
sens 1
:
qui ne dépend pas d autre chose.
absolument.
sens 2
:
indépendant de la connaissance que nous en avons.
chez kant la chose en soi est le contraire du phénomÚne.
en soi est contraire de pour nous.
sens 3
:
sans conscience.
contraire de pour soi (sartre) [sartre] lâen-soi de la conscience, câest quâelle nâest pas conscience en gĂ©nĂ©ral, mais conscience dâun individu rĂ©alisĂ©, qui a un corps, un passĂ©, une situation sociale, professionnelle, dĂ©terminĂ©e, une histoire quâon ne peut plus changer, une mĂ©moire dâactes accomplis et irrĂ©versibles.
en tant quâelle est faite par cette histoire passĂ©e sur laquelle on ne peut plus revenir, la conscience appartient Ă une « situation » dĂ©finie, close, dĂ©terminĂ©e.
on ne peut rien y changer.
cette rĂ©alitĂ© Ă assumer, câest la facticitĂ© de la conscience.
différent de
:
pour-soi
voir aussi conscience, authenticité, facticité, transcendance
fait d avoir sa fin en soi-mĂȘme donc d ĂȘtre dans un Ă©tat d achĂšvement, c est-Ă -dire de perfection.
faculté de comprendre ou de penser par idées générales ou concepts et non par images.
(du verbe « entendre », au sens de « comprendre »)
i.
câest la facultĂ© de lâintelligence humaine capable de produire des concepts et de mener des raisonnements abstraits.
ii.
[descartes] lâentendement est capable de produire des pensĂ©es pures, câest-Ă -dire claires et distinctes, contrairement Ă la perception et Ă lâimagination.
exemple
:
un chiliogone est une figure géométrique réguliÚre à cent cÎtés.
je peux concevoir par lâentendement cette figure et rĂ©flĂ©chir sur elle de maniĂšre rigoureuse ; mais je suis incapable de lâimaginer.
i
ii.
[kant] chez kant, lâentendement produit les concepts (catĂ©gories) qui construisent la rĂ©alitĂ© des phĂ©nomĂšnes et leur donnent leur constance et leur objectivitĂ©.
Ă cĂŽtĂ© des cadres a priori de la sensibilitĂ© (temps et espace), lâentendement dĂ©finit lâhorizon de toute expĂ©rience possible.
voir aussi raison, transcendantal, transcendant, concept, catégorie, jugement, phénomÚne, monde en soi, noumÚne, heuristique
i
v.
[hegel] chez hegel, lâentendement tend Ă prendre un sens plutĂŽt nĂ©gatif, car il est la facultĂ© qui sĂ©pare, distingue, oppose, met Ă plat les diffĂ©rences.
certes, ce travail est essentiel, mais ce nâest quâune premiĂšre Ă©tape, celle des oppositions et des distinctions.
or, pour hegel, lâessentiel, câest que cette Ă©tape des distinctions soit suivie par dâautres Ă©tapes, qui forment la vie mĂȘme du concept, laquelle consiste Ă passer des oppositions Ă leur conciliation, intĂ©gration, conservation dans lâunitĂ© des contradictoires.
tel est le travail dialectique de la raison.
voir aussi dialectique
sens 1
:
ĂȘtre d une chose.
sens 2
:
un quelque chose, synonyme savant de truc ou machin.
sens Ă©troit
:
philosophie des sciences, étude philosophique des problÚmes (logiques, psychologiques...) sous-jacents à la science en général ou à telle ou telle science.
sens large
:
théorie de la connaissance.
partie de la philosophie qui a pour objet lâĂ©tude critique des sciences, en examinant leur Ă©volution, leur fondement logique, leur portĂ©e philosophique
expérience intime de l individu, supposée indicible.
sens 1
:
étude des fins derniÚres, soit pour l individu (la vie aprÚs la mort), soit pour l humanité (le jugement dernier).
sens 2
:
réflexion sur la fin de l histoire.
Principe de pensée.
Substance immatérielle qui sert de support à la pensée.
Puissance surnaturelle.
CaractĂšre, façon dâagir habituelle.
Sens profond, intention dâune Ćuvre, par opposition Ă sa littĂ©ralitĂ©.
Parfois, synonyme de conscience, de sujet, d'individu.
i.
dĂ©signe toute rĂ©alitĂ© qui nâa pas de consistance matĂ©rielle, corporelle.
peut dĂ©signer aussi bien des facultĂ©s rĂ©elles (lâintelligence, la raison, la pensĂ©e, plus gĂ©nĂ©ralement le psychisme), des principes supposĂ©s (lâĂąme) que des ĂȘtres imaginaires (anges, fantĂŽmes).
ii.
[religion] ce qui sâoppose Ă la « chair » en tant que reprĂ©sentant la nature humaine dans sa capacitĂ© Ă pĂ©cher (les impulsions corporelles, sexuelles, mais plus gĂ©nĂ©ralement toutes les tendances sâĂ©cartant de la loi).
différent de
:
chair
i
ii.
[sens philosophique]
a.
(de lâanglais mind) au sens large, lâesprit dĂ©signe lâensemble de la rĂ©alitĂ© mentale, qui inclut la perception, la pensĂ©e, la mĂ©moire, lâimagination, tout ce qui permet de se reprĂ©senter soi et le monde.
b.
dans la philosophie Ă©picurienne, lâesprit (animus) sâoppose Ă lâĂąme (anima).
cette derniÚre est répandue dans tout le corps et est responsable de la sensibilité.
lâesprit est localisĂ© dans la poitrine, il est le principe de la pensĂ©e et de la volontĂ©.
c.
dans la philosophie classique, lâesprit est assimilĂ© Ă lâĂąme, ou entendement, ou pensĂ©e ; sâoppose Ă la matiĂšre.
voir aussi substance pensante, substance inétendue, dualisme
d.
pour pascal, lâesprit est le deuxiĂšme ordre des « grandeurs » entre la puissance physique et la puissance de la charitĂ©.
voir aussi intentionnalité, conscience, ùme
différent de
:
corps
e.
[hegel] esprit du monde (weltgeist)
:
pour hegel, lâesprit du monde, câest lâesprit collectif, lâesprit dâun peuple.
câest dans cet esprit conçu comme un tout que les individus, anonymes ou cĂ©lĂšbres (les « grands hommes ») trouvent leur inspiration.
les faits de lâhistoire universelle sont lâexpression de cet esprit.
il se manifeste dans la religion, lâart et finalement la politique, et relie dans une relation dialectique lâuniversel et le particulier.
sens 1
:
appartient Ă l essence d une chose ce qui ne peut ĂȘtre ĂŽtĂ© de cette chose sans en mĂȘme temps la faire disparaĂźtre.
essence est alors synonyme de nature ou de définition.
contraire
:
accident.
exemple
:
l essence de l homme est d ĂȘtre bipĂšde, avoir les yeux bleus est un accident.
sens 2
:
contraire d existence.
l essence est l ĂȘtre possible alors que l existence est le passage du possible Ă l actuel.
i.
nature profonde dâun ĂȘtre.
ii.
[métaphysique] ensemble des caractéristiques propres à une réalité.
ce qui fait que quelque chose est nĂ©cessairement ce quâelle est.
voir aussi nécessité, nature, accident
i
ii.
[existentialisme] pour sartre, lâexistence de lâhomme prĂ©cĂšde son essence.
lâessence, câest ce qui dĂ©finit la nature profonde dâune rĂ©alitĂ©, et par lĂ sa fonction et son rĂŽle.
un objet fabriquĂ© par lâhomme a une essence
:
un marteau peut ĂȘtre dĂ©fini Ă la fois par sa finalitĂ© et par les caractĂ©ristiques qui le rendent apte Ă sa fonction.
si lâhomme avait un crĂ©ateur, son destin serait tracĂ© par ce crĂ©ateur, son existence serait justifiĂ©e par son essence.
dans le cas contraire, son existence nâa pas de raison dâĂȘtre, elle est un fait contingent ; la dĂ©finition de ce que lâhomme doit ĂȘtre â son essence â vient en second
:
chaque homme se dĂ©finit par ce quâil choisit dâĂȘtre.
différent de
:
existence
voir aussi nature humaine, existentialisme, contingence, existence
du Latin essentia
:
nature intime.
CaractĂ©ristique fondamentale d'un ĂȘtre, d'une chose, qui concerne l'ensemble des caractĂšres qui le constituent comme tel indĂ©pendamment de ses relations et changements accidentels.
ce qui relÚve de l essence c est-à -dire de la définition.
contraire
:
accidentel.
situation imaginĂ©e par certains philosophes (hobbes, rousseau etc.) dans laquelle se seraient trouvĂ©s les hommes avant de s ĂȘtre organisĂ©s en sociĂ©tĂ©.
il s agit d une hypothÚse utile à la réflexion et non d une vérité historique.
espace qu occupent les objets.
fait que n importe quel objet occupe un certain espace.
l étendue est une propriété essentielle de la matiÚre.
caractĂšre d un ĂȘtre qui ne serait pas soumis au temps (ne pas confondre avec sempiternel
:
qui n a ni commencement ni fin) lâĂ©ternitĂ© est le fait dâĂȘtre hors du temps.
exemple
:
les dieux de la mythologie grecque sont immortels, le dieu du monothéisme est éternel.
différent de
:
immortalité
sens 1
:
science qui prend pour objet les jugements d appréciation sur les actes qualifiés de bons ou de mauvais.
sens 2
:
réflexion sur les raisons de désirer la justice et l harmonie et les moyens d y parvenir.
i.
[du grec Ă©thos, « mĆurs »] le mot peut dĂ©signer lâĂ©tude gĂ©nĂ©rale des mĆurs.
voir aussi Ă©thologie
ii.
[spinoza] mais il peut Ă©galement correspondre Ă lâanalyse des principes fondateurs de la morale.
i
ii.
[weber] Ăthique de la conviction / Ă©thique de la responsabilitĂ© :
voir conviction, responsabilité
i
v.
Ăthique / morale
:
« morale » et « Ă©thique » sont des termes souvent employĂ©s comme synonymes et il devient aujourdâhui difficile de les distinguer.
la morale semble dĂ©signer quelque chose de plus quâun jugement, elle semble viser une qualitĂ© de lâacte ou de lâintention.
lâĂ©thique, au contraire, semble se circonscrire Ă un processus de rĂ©glementation sur des maniĂšres dâagir, indĂ©pendamment de lâengagement subjectif de lâindividu.
v.
[sens actuel] aujourdâhui, lâĂ©thique tend Ă dĂ©signer un domaine plus spĂ©cifique
:
celui des frontiĂšres entre la morale et le droit (« Ă©thique professionnelle », « Ă©thique mĂ©dicale », « Ă©thique des affaires »), entre les rĂšgles anciennes et les nouvelles rĂ©alitĂ©s, par exemple les nouvelles technologies (bioĂ©thique, Ă©thique de lâenvironnementâŠ), entre lâĂ©volution des mĆurs et les traditions (problĂšmes de lâeuthanasie, de lâeugĂ©nismeâŠ).
vi.
Ăthique professionnelle / dĂ©ontologie
:
la dĂ©ontologie encadre des comportements gĂ©nĂ©raux, avec des rĂšgles qui ont valeurs de lois Ă lâintĂ©rieur dâun groupe ; lâĂ©thique professionnelle pose une rĂ©flexion â collective si possible â, Ă©tablit des valeurs et des critĂšres afin de rĂ©soudre des cas qui ne tombent pas directement sous les rĂšgles lĂ©gales ou dĂ©ontologiques.
voir aussi déontologie
doctrine selon laquelle la morale consiste en la recherche du bonheur.
lâeudĂ©monisme correspond Ă un ensemble de doctrines philosophiques qui ont pour point commun de considĂ©rer que le bonheur est le souverain bien, le but ultime de la vie sur terre.
dans ces doctrines, le bonheur nâest pas considĂ©rĂ© comme opposĂ© au devoir moral ; au contraire, il lui est associĂ©.
la plupart des philosophies antiques et classiques sont eudĂ©monistes (par exemple le platonisme, lâaristotĂ©lisme, le stoĂŻcisme, lâĂ©picurisme).
sens 1
:
fait d ĂȘtre actuellement.
sens 2
:
contraire d ĂȘtre.
exemple
:
la question de l existence de dieu est y a-t-il actuellement un dieu? alors que la question de l ĂȘtre de dieu est qu est dieu, qu il existe ou non?
sens 3
:
chez les existentialistes, l existence suppose la conscience de soi.
seul l homme existe, les choses sont.
i.
fait dâavoir une rĂ©alitĂ©, de vivre.
ii.
[mĂ©taphysique] lâexistence se distingue de lâessence.
lâessence renvoie aux caractĂ©ristiques dâun ĂȘtre, Ă sa dĂ©finition ; lâexistence dĂ©signe sa rĂ©alitĂ©, sa prĂ©sence.
quelque chose peut avoir une essence sans exister pour autant.
exemple
:
il est possible de prĂ©ciser lâessence de la licorne sans que cet animal existe.
différent de
:
néant, mort
i
ii.
[existentialisme] sartre part du fait que lâhomme, contrairement Ă lâobjet technique, nâa pas dâessence.
lâhomme existe dâabord, et cette existence nâa aucune nĂ©cessitĂ©
:
ni naturelle, ni historique, ni religieuse.
il nây a aucune raison nĂ©cessaire pour que lâhomme soit sur terre, sous cette forme plutĂŽt quâune autre.
on dira donc que, pour lâhomme, lâexistence prĂ©cĂšde lâessence.
lâhomme devra choisir ce quâil veut ĂȘtre.
cette libertĂ© nâest pas confiĂ©e Ă lâhomme en gĂ©nĂ©ral, mais Ă chaque homme en particulier.
telle est la libertĂ© Ă laquelle lâhomme est condamnĂ©.
différent de
:
essence
voir aussi existentialisme, contingence
l extension d un concept est le nombre d individu auquel s applique ce concept.
exemple
:
l extension du concept d animal est plus grande que l extension du concept d homme.
[logique] dans la formation dâun concept abstrait, on peut distinguer deux processus de dĂ©finition
:
en extension, en compréhension.
en compréhension (on dit aussi en intension), on définit un concept en énumérant ses attributs, ses caractéristiques.
exemple
:
un triangle se définit par tous les attributs qui le caractérisent
:
figure, trois cĂŽtĂ©s, trois angles, Ă©galitĂ© des trois angles Ă deux droitsâŠ
en extension, le concept se dĂ©finit en Ă©numĂ©rant tous les Ă©lĂ©ments quâil contient.
exemple
:
triangles isocĂšles, triangles Ă©quilatĂ©raux, triangles-rectangle, triangles quelconquesâŠ
pouvoir de l esprit.
sensibilité, entendement, volonté, mémoire sont des facultés.
destin, fatalité.
ce par quoi une chose dans la nature sert Ă une autre en vue d une fin (kant)
la relation finale qui unit, dans un ĂȘtre, les parties Ă un ensemble, ce Ă quoi lui sert chacune de ses parties.
qui a des limites. contraire: infini, sans limite
désigne le caractÚre limité de la condition humaine.
ne s applique qu Ă l homme car suppose la conscience de cette limite.
dĂ©signe lâĂ©cart entre la libertĂ© de lâindividu et ses capacitĂ©s limitĂ©es, tout particuliĂšrement sa conscience dâĂȘtre mortel.
lâĂȘtre humain se heurte Ă ses difficultĂ©s Ă coĂŻncider avec ce quâil voudrait ĂȘtre, en raison de ses faiblesses et de lâimpossibilitĂ© de tout maĂźtriser.
les forces disponibles pour chaque individu semblent rĂ©duites sâil veut maĂźtriser sa propre vie, celle de ses proches, Ă plus forte raison la sociĂ©tĂ© oĂč il vit.
de plus, sa capacitĂ© Ă comprendre le monde, Ă prĂ©voir lâavenir, Ă proposer des solutions est rĂ©duite.
dâoĂč un sentiment possible dâimpuissance et dâangoisse.
la finitude de lâĂȘtre humain sâoppose Ă la toute-puissance, la plĂ©nitude de dieu, envisagĂ© comme ĂȘtre parfait.
voir aussi liberté, nature humaine, angoisse, désespoir
ce sur quoi repose en droit une certaine connaissance.
synonyme de principe la philosophie, Ă son dĂ©but, se manifeste par le fait de changer la logique traditionnelle des mythes, qui concerne lâorigine temporelle du monde, pour la transformer en une question totalement diffĂ©rente
:
le fondement logique des choses.
sur quel principe, sur quelle raison repose lâordre actuel de lâunivers ?
voir aussi origine, raison
sens 1
:
chez aristote contraire de matiĂšre
sens 2
:
perception globale d un ensemble.
contraire
:
perception d un élément isolé (adj.
formel)
i.
gĂ©nĂ©ralement, la forme dĂ©signe lâaspect extĂ©rieur
:
le contour dâun objet, la silhouette dâun animal ou dâun ĂȘtre humain, la structure dâun bĂątiment.
de ce premier sens provient lâidĂ©e dâapparence, de surface, avec cette connotation de superficialitĂ©
:
la forme ne retient que lâaspect extĂ©rieur au dĂ©triment du contenu, de la « matiĂšre », du « fond ».
au niveau du langage
:
la forme grammaticale ; dâun discours
:
la forme dâun poĂšme, dâune dissertation ; dâune conduite sociale
:
respecter les formes, mettre les formes.
exemple
:
« la forme est solide, mais le contenu est décevant » ; « la forme y est, mais pas la maniÚre » ; « chez cet écrivain, tout est dans la forme, rien ne vient de la vie, du vécu.
»
ii.
[philosophie] pour aristote, la forme est ce qui « informe » la matiÚre,
a.
soit de lâextĂ©rieur
:
le sculpteur donne forme au marbre pour construire une statue ;
b.
soit de lâintĂ©rieur
:
lâĂąme est la forme du corps vivant, câest elle qui organise la matiĂšre afin de crĂ©er un ĂȘtre vivant.
voir aussi ùme, matiÚre, hylémorphisme
i
ii.
[aristote] cause formelle
:
une des quatre causes qui, selon aristote, doivent ĂȘtre expliquĂ©es pour rendre compte totalement dâun phĂ©nomĂšne.
voir aussi causalité
i
v.
[logique] forme / matiĂšre dâun raisonnement
:
la forme est la structure logique dâun raisonnement, lorsquâon fait abstraction de toutes propositions effectives pour ne garder que leur forme
:
propositions universelles, particuliÚres, positives, négatives, etc.
exemple
:
« tous les x sont des y, or tous les y sont des z, donc tous les x sont des z.
»
voir aussi logique, formalisme, formalisation, validité / vérité
sens 1
:
la logique formelle est la science qui étudie les relations entre les propositions indépendamment du contenu (ou de la matiÚre) de ces propositions.
sens 2
:
au xvii° s., ce qui existe effectivement par opposition au virtuel ou objectif, l objectif étant ce qui n existe que dans la pensée.
le futur (du latin futurus), par opposition au passé, évoque un horizon que nous ne connaßtrons pas mais qui sera sûrement.
Le futur est abstrait et objectif, relatif au temps qui doit ĂȘtre (dans sa dimension chronologique) hors de toute rĂ©fĂ©rence.
Contraire
:
avenir.
On a tous un futur mais notre avenir reste à construire en ce sens que l'on peut avoir prise sur lui, en le façonnant ou en choisissant de le subir.
sens 1
:
adjectif dérivé de genre (comme spécial est dérivé d espÚce).
général signifie qui appartient à un genre.
sens 2
:
qui concerne plusieurs cas.
contraire
:
singulier.
sens 3
:
synonyme d universel.
contraire
:
particulier.
[logique] une proposition gĂ©nĂ©rale est valable pour la plupart des membres dâun mĂȘme groupe.
Ă la diffĂ©rence de lâuniversel, des exceptions sont possibles.
exemple
:
la plupart des oiseaux volent.
différent de
:
universel, particulier, singulier
voir aussi proposition, logique, syllogisme
la genĂšse d un ĂȘtre, d une institution, d un quelconque objet d Ă©tude est l ensemble des Ă©tapes par lesquelles il est arrivĂ©, depuis son origine, jusqu Ă l Ă©tat dans lequel on le considĂšre.
lorsque deux classes sont telles que l extension de l une est une partie de l extension de l autre, la premiÚre est appelée espÚce de la seconde et la seconde est appelée genre.
exemple
:
l extension de la classe des humains est une partie de celle des animaux.
on parlera donc d espĂšce humaine mais de genre animal.
(adj.
générique)
i.
[logique] câest la catĂ©gorie logique directement supĂ©rieure Ă la classe infĂ©rieure, qui est dite « espĂšce ».
cette dĂ©finition nâimplique pas une place logique assignĂ©e dans une Ă©chelle fixe.
exemple
:
le marteau est un outil.
« outil » est le genre par rapport au marteau.
mais « marteau » peut devenir le genre par rapport à « marteaux de couvreur ».
voir aussi définition
ii.
[biologie] contrairement Ă la logique, la taxinomie situe le genre Ă une Ă©chelle dĂ©terminĂ©e, entre lâespĂšce et la famille.
voir aussi taxinomie
i
ii.
[sociologie] on parle de genre pour définir des rÎles sociaux sexués, psychologiquement assumés, par opposition au sexe qui est une donnée biologique.
le sexe est de nature biologique ; le genre (fĂ©minin vs masculin) est une construction complexe, oĂč les normes sociales et lâĂ©ducation jouent un grand rĂŽle.
voir aussi facticité, nature humaine, nature féminine
connaissance des choses religieuses supérieure à la connaissance commune des croyants ou à l enseignement des églises.
etude de la connaissance.
doctrine selon laquelle le plaisir est la valeur suprĂȘme.
pour lâhĂ©donisme, la recherche du plaisir et lâĂ©vitement de la souffrance sont considĂ©rĂ©s comme les deux principes de toute vie naturelle.
mais, afin dâĂ©viter un bonheur illusoire, il importe de rĂ©flĂ©chir sur les plaisirs qui mĂ©ritent dâĂȘtre recherchĂ©s.
lâĂ©picurisme est une philosophie hĂ©doniste.
voir aussi plaisir, ataraxie, bonheur
qui sert Ă la connaissance, qui indique des directions de recherche.
qui favorise la dĂ©couverte, lâinvention des idĂ©es.
exemple
:
une méthode heuristique est une méthode choisie moins pour sa rigueur logique que pour sa capacité à forger des hypothÚses et des idées nouvelles.
toute sorte de démesure ou d excÚs dans le comportement d une personne.
toute doctrine qui met l homme au centre de sa réflexion et se propose pour but de rechercher les moyens de son épanouissement.
i.
[histoire des idĂ©es] courant de pensĂ©e apparu en europe Ă la renaissance, qui affirme la valeur et la dignitĂ© de lâhomme et cherche Ă penser lâĂȘtre humain en dehors des cadres fixĂ©s par le christianisme (rabelais, montaigne).
ii.
par opposition Ă lâethnocentrisme, lâhumanisme consiste Ă reconnaĂźtre Ă tout homme, quelle que soit sa culture, une Ă©gale valeur et une Ă©gale dignitĂ©.
différent de
:
barbarie, ethnocentrisme
i
ii.
[sartre] le vrai sens de lâhumanisme selon sartre ne consiste pas Ă attribuer Ă lâhomme une valeur supĂ©rieure, mais Ă reconnaĂźtre que lâhomme nâa pas dâautre lĂ©gislateur que lui-mĂȘme, et que câest lui qui a Ă charge de choisir ses valeurs, choix qui nâest en rien arbitraire et qui Ă©tablit des valeurs universelles.
synonyme de substance.
hypostasier
:
considérer comme une chose en soi ce qui n est qu un phénomÚne ou une relation.
en mathématique, proposition qu on adopte afin d étudier les conséquences logiques qu on devra en tirer.
dans les sciences expérimentales et humaines, supposition explicative.
i.
[mathĂ©matiques] proposition de base quâon pose au dĂ©part dâune dĂ©monstration en la supposant vraie.
= principe
voir aussi définition, axiome, postulat
ii.
[Ă©pistĂ©mologie] explication dâun phĂ©nomĂšne, avancĂ©e provisoirement Ă titre de possibilitĂ©, permettant Ă la pensĂ©e dâanticiper des observations ou des expĂ©riences qui devront la valider ou la rĂ©futer.
voir aussi expĂ©rimentale (mĂ©thode), rasoir dâoccam, ad hoc (hypothĂšse), rĂ©futabilitĂ©
on appelle hypothético-déductif un raisonnement ou une recherche qui procÚde par déductions à partir d hypothÚses.
sens 1
:
faculté de juger qui, en l absence d une connaissance certaine nous permet de nous faire une opinion la plus proche possible de la vérité.
sens 2
:
chez kant, faculté de penser le particulier comme contenu dans le général.
i.
à la fois un acte de pensée (réflexion) et de volonté (décision
:
affirmer, nier).
ii.
[logique] acte de pensée par lequel on pose une proposition qui affirme ou nie quelque chose sur la réalité.
la proposition relie un terme Ă un autre (par exemple un sujet et un prĂ©dicat) et peut ĂȘtre vraie ou fausse.
exemple
:
« la terre est ronde » ; « le triangle a trois cĂŽtĂ©s » ; « cette musique est belle »âŠ
i
ii.
[philosophie] jugement de fait / de valeur
:
il existe plusieurs sortes de jugement
:
le jugement de vĂ©ritĂ© (vrai/faux), le jugement esthĂ©tique (beau/laid), le jugement moral (bien/mal)⊠le jugement de vĂ©ritĂ© est un jugement de fait, justifiable Ă lâaide de critĂšres rationnels.
en revanche, le jugement esthĂ©tique et le jugement moral sont des jugements de valeur, qui ne peuvent pas ĂȘtre prouvĂ©s absolument.
cela ne signifie pas pour autant que chacun peut penser ce quâil veut, comme il veut, sur la morale, la justice, lâart, etc.
i
ii.
[kant] jugement analytique / synthétique
:
un jugement analytique est un jugement qui se contente de développer un concept sans rien lui ajouter.
exemple
:
si jâaffirme quâun triangle est une figure Ă trois cĂŽtĂ©s, je ne fais quâexpliciter, dĂ©composer le concept de triangle, je nâaffirme rien qui ne soit dĂ©jĂ contenu en lui.
en effet, si jâai lâidĂ©e de triangle, jâai nĂ©cessairement en mĂȘme temps lâidĂ©e de trois cĂŽtĂ©s.
au contraire, un jugement synthĂ©tique ajoute au concept une propriĂ©tĂ© qui nâĂ©tait pas contenue dans sa dĂ©finition.
exemple
:
si jâaffirme que la somme des angles dâun triangle est Ă©gale Ă deux angles droits, jâaffirme quelque chose qui nâĂ©tait contenu dans le concept.
en effet, la simple analyse du concept de triangle ne suffit pas Ă mâindiquer cette propriĂ©tĂ©.
fait de poser soit comme vérité, soit à titre d hypothÚse l existence d une relation entre deux ou plusieurs termes, entre un sujet et un ou plusieurs prédicats.
Justice (nom commun) CaractĂšre de ce qui est juste
:
par conformité au droit positif.
Syn.
légalité.
par conformitĂ© Ă un idĂ©al dâĂ©galitĂ© et dâordre.
Syn.
légitimité.
IdĂ©al ou principe normatif qui rĂ©git lâaction.
Vertu qui mĂšne Ă rĂ©aliser la justice, Ă respecter lâordre et les autres.
Pouvoir judiciaire.
Ensemble des institutions qui font appliquer le droit positif et sanctionnent sa transgression.
Qui en est rapport avec la justice.
Qui a de la justesse, qui est exact.
est légal, ce qui est conforme au droit positif.
est légitime, ce qui est conforme au droit fondé en raison c est-à -dire à la justice
(GĂ©nĂ©ral) Ătat de non contrainte, pouvoir dâagir sans contraintes. (GĂ©nĂ©ral) Pouvoir dâagir sans contraintes Ă©trangĂšres ou extĂ©rieures. (MĂ©taphysique) Pouvoir propre Ă lâhomme dâĂȘtre cause premiĂšre de ses actes et de choisir entre bien et mal. (MĂ©taphysique) Pouvoir dâĂȘtre cause premiĂšre dâun acte, dâinitier une chaĂźne causale. (MĂ©taphysique) CorrĂ©lat psychique des pouvoirs prĂ©cĂ©dents (3) & (4). (Politique) Condition de lâhomme qui nâest pas esclave. (Politique) PossibilitĂ© dâaction reconnue Ă un individu par la loi. (Politique) Condition dâun pays indĂ©pendant des autres, Ă©tablit en souverain. (Politique) Peuple, pays, ou nation qui a adoptĂ© la dĂ©mocratie libĂ©rale.
(GĂ©nĂ©ral) Ătat de non contrainte, pouvoir dâagir sans contraintes.
(GĂ©nĂ©ral) Pouvoir dâagir sans contraintes Ă©trangĂšres ou extĂ©rieures.
(MĂ©taphysique) Pouvoir propre Ă lâhomme dâĂȘtre cause premiĂšre de ses actes et de choisir entre bien et mal (MĂ©taphysique) Pouvoir dâĂȘtre cause premiĂšre dâun acte, dâinitier une chaĂźne causale.
(Métaphysique) Corrélat psychique des pouvoirs précédents (3) & (4).
(Politique) Condition de lâhomme qui nâest pas esclave.
(Politique) PossibilitĂ© dâaction reconnue Ă un individu par la loi.
(Politique) Condition dâun pays indĂ©pendant des autres, Ă©tablis en souverain.
(Politique) Peuple, pays, ou nation qui a adopté la démocratie libérale.
Liberté de la source / liberté des alternatives.
Liberté d'action / liberté de la volonté.
Liberté / licence.
Liberté naturelle / liberté civile.
liberté d'indifférence / liberté éclairée (Descartes).
i.
il nâexiste pas de dĂ©finition globale a priori de la libertĂ©, car celle-ci renvoie Ă des niveaux de rĂ©alitĂ© diffĂ©rents (rĂ©alitĂ©s juridique, politique, Ă©conomique, morale, psychologique, etc.).
de maniÚre générale, la liberté se réfÚre aux trois étapes de toute action
:
savoir â vouloir â pouvoir.
savoir, câest-Ă -dire ĂȘtre informĂ© ; vouloir, câest-Ă -dire choisir vĂ©ritablement ; pouvoir, câest-Ă -dire avoir les moyens dâagir.
on distinguera donc différents niveaux de liberté :
a.
liberté de droit
:
les libertés de droit concernent les libertés juridiques et politiques
:
elles donnent le droit dâexercer sa libertĂ©.
différent de
:
liberté de fait, liberté intérieure
b.
liberté de fait
:
les libertĂ©s de fait donnent les moyens dâagir.
elles sont variées, il y a autant de libertés que de moyens de vivre.
exemple
:
libertĂ© physique, intellectuelle, psychologique, financiĂšre, libertĂ© de circuler, de sâinstruire, infrastructures Ă©conomiques et sociales⊠ces libertĂ©s comportent Ă©galement des degrĂ©s.
ces capacitĂ©s sont des conditions extĂ©rieures Ă lâaction, elles supposent comme prĂ©alable une libertĂ© intĂ©rieure
différent de
:
liberté de droit, liberté intérieure
c.
liberté intérieure
:
la libertĂ© intĂ©rieure est ce qui nous permet dâagir selon des dĂ©cisions que nous avons rĂ©ellement prises nous-mĂȘmes.
cette liberté intérieure signifie soit la liberté morale qui permet de vouloir comme il faut (= autonomie), soit la capacité de nous libérer des déterminismes (= libre arbitre).
voir aussi autonomie, libre arbitre, indépendance
ii.
[kant] la liberté chez kant se définit ainsi de deux façons :
a.
négativement
:
câest le fait, pour un ĂȘtre raisonnable, de pouvoir Ă©chapper au dĂ©terminisme naturel et de se considĂ©rer comme lâauteur entiĂšrement responsable de son acte, indĂ©pendamment des causes empiriques antĂ©cĂ©dentes.
b.
positivement
:
câest le fait dâĂȘtre Ă soi-mĂȘme sa propre loi (dĂ©finition de lâautonomie).
différent de
:
hétéronomie
généralisation d observations vérifiées, énoncé d une relation réguliÚre et prévisible entre les phénomÚnes.
prescription qui rĂšgle les rapports sociaux et dont le respect est obligatoire.
sens 1
:
au sens métaphysique le mal est une imperfection.
sens 2
:
au sens physique mal signifie souffrance
sens 3
:
au sens moral le mal est synonyme de faute ou de pĂȘchĂ©.
i.
le mal indique tout aussi bien une réalité physique (douleur, souffrance
:
avoir mal) que la négation du bien (mal moral
:
faire le mal).
il semble que primitivement, les deux sens nâaient pas Ă©tĂ© clairement distinguĂ©s.
ii.
[le mal comme pĂ©chĂ©] lâidĂ©e de corruption de la nature humaine conduit Ă une conception Ă©quivoque du mal, puisque lâhomme est Ă la fois coupable en gĂ©nĂ©ral ; mais, en mĂȘme temps, lui est refusĂ©e la maĂźtrise de son action.
voir aussi péché, prédestination, grùce
i
ii.
[le mal comme faute morale]
a.
[kant] chez kant, dĂšs lors que le seul bien moral consiste Ă appliquer lâimpĂ©ratif catĂ©gorique qui consiste Ă pouvoir universaliser la maxime de son action, le mal sera Ă lâinverse de vouloir faire exception Ă la rĂšgle universelle tout en lâutilisant.
exemple
:
sâil ne faut pas mentir, câest que lâuniversalisation du mensonge supprimerait la vĂ©ritĂ©, mais en mĂȘme temps supprimerait le mensonge lui-mĂȘme ; car sâil nây a plus de vĂ©ritĂ©, plus personne ne peut sâattendre Ă ĂȘtre cru.
on voit donc que le menteur a besoin de la vĂ©ritĂ©, pour quâon le croie.
il dĂ©fend donc la loi morale de la vĂ©ritĂ© parce quâil en a besoin, tout en voulant y faire exception.
i
v.
[le mal comme perversitĂ©] le propre de la perversitĂ©, câest de vouloir le mal pour le plaisir du mal.
le pervers sait quâil fait le mal au regard de la sociĂ©tĂ©, mais il nâa pas de sentiment de culpabilitĂ© et trouve un plaisir de puissance Ă manipuler ses victimes et Ă jouer avec elles.
voir aussi perversion / perversité
v.
[le mal comme barbarie] on parle dâactes de barbarie pour dĂ©signer des actes inhumains qui nient dans lâhomme son humanitĂ© (par exemple, la barbarie nazie).
câest ainsi que le droit international dĂ©finit des crimes contre lâhumanitĂ©.
le problÚme est de comprendre comment les actes de barbarie les plus inhumains ont pu se déchaßner au xxe siÚcle, parmi des civilisations les plus « éclairées ».
voir aussi sauvage, ethnocentrisme, barbarie
vi.
[le mal comme problÚme métaphysique]
1) pourquoi le mal existe-t-il sur terre ? ;
2) le mal a-t-il une rĂ©alitĂ© positive, ou nâest-il quâun point de vue relatif Ă lâhomme ?
a.
négation de la réalité du mal
:
on peut nier la réalité absolue du mal soit dans une perspective optimiste, comme celle de leibniz, soit dans une perspective déterministe comme celle de spinoza.
b.
positivité du mal
:
le mal peut ĂȘtre perçu, au contraire, comme une rĂ©alitĂ© positive, par exemple issue du pĂ©chĂ© originel et dâun Ă©tat de corruption.
le manichĂ©isme va plus loin dans lâobjectivation du mal puisquâil conçoit le mal comme une force prĂ©sente dans lâunivers lui-mĂȘme, combattant en permanence contre la force du bien.
voir aussi valeur, manichéisme, morale, souverain bien, axiologie, bien
sens 1
:
théorie selon laquelle la matiÚre est premiÚre (au sens de primat et pas nécessairement de primauté) par rapport à l esprit ou à l idée.
sens 2
:
au sens moral, thĂšse selon laquelle il n y a pas dans l homme divorce entre deux principes, la matiĂšre et l esprit, mais une unitĂ©, un ĂȘtre homogĂšne.
le matérialisme s accompagne d un refus de croire en une ùme immatérielle et immortelle.
i.
[philosophie] philosophie moniste fondĂ©e sur lâidĂ©e que lâunivers et tout ce quâil contient (dont les animaux et les hommes) repose sur un seul principe
:
lâexistence dâĂ©lĂ©ments matĂ©riels (souvent, mais pas nĂ©cessairement, les atomes).
la matiÚre suffit à expliquer tous les phénomÚnes naturels, y compris la pensée, la conscience, la subjectivité.
dans lâantiquitĂ©, le matĂ©rialisme est reprĂ©sentĂ© par les philosophies de dĂ©mocrite et dâĂpicure.
différent de
:
spiritualisme, dualisme
voir aussi monisme, atomisme, clinamen
ii.
[marxisme] matérialisme historique
:
la conception marxiste de lâhistoire pose que les conditions matĂ©rielles, câest-Ă -dire les conditions Ă©conomiques de production, dĂ©terminent les rapports sociaux de production, câest-Ă -dire la maniĂšre dont les sociĂ©tĂ©s sont organisĂ©es en classes sociales antagonistes.
Ă certains moments de lâhistoire, des Ă©volutions Ă©conomiques entreraient en contradiction avec les rapports sociaux existants et obligeraient ceux-ci Ă disparaĂźtre au profit de nouveaux rapports sociaux.
lâidĂ©e centrale est que ce ne sont pas les idĂ©es (idĂ©ologies) ni les formes politiques (superstructures) qui expliquent les mouvements historiques mais, plus fondamentalement, des courants en profondeurs, de nature matĂ©rielle, câest-Ă -dire Ă©conomique.
sens 1
:
ce que nous percevons comme indépendant de notre esprit, situé dans l espace et ayant une masse.
contraire
:
esprit
sens 2
:
ce en quoi les choses sont faites mais pour que les choses soient effectivement il faut que la matiÚre reçoive une forme (matiÚre est le contraire de forme chez aristote)
i.
[primitivement] lâidĂ©e de matiĂšre sâenracine dans le travail humain, celui des artisans et des artistes.
la matiĂšre apparaĂźt comme ce qui est informe, non encore travaillĂ©, ce que lâhomme doit transformer pour lui donner une forme dâobjet ou dâĆuvre.
exemple
:
le bois pour lâĂ©bĂ©niste, la terre pour le potier, le marbre pour le sculpteur.
ii.
[philosophie antique] à partir de ce constat, une tendance spontanée de la pensée était de « purifier » le concept de matiÚre afin de poser une matiÚre plus primitive et plus fondamentale que les matiÚres concrÚtes.
on peut constater au moins trois directions dans cette analyse.
a.
premiĂšre tendance
:
postuler des substances pures pouvant, par leur mélange, expliquer toutes les matiÚres concrÚtes.
il y aurait dans le monde quatre Ă©lĂ©ments fondamentaux, la terre, lâeau, lâair et le feu.
à ces quatre éléments, on ajoute parfois une cinquiÚme substance, plus subtile
:
lâĂ©ther, la « quintessence » (la cinquiĂšme essence) des alchimistes.
b.
deuxiĂšme tendance
:
penser des Ă©lĂ©ments homogĂšnes de la matiĂšre, dĂ©finis par aucune autre caractĂ©ristique que leur capacitĂ© Ă occuper de lâespace et Ă se mouvoir dans le vide ; ce sont les atomes des philosophies matĂ©rialistes (dĂ©mocrite, Ăpicure).
c.
troisiĂšme tendance
:
concevoir une pure substance matĂ©rielle dont la principale caractĂ©ristique est de ne pas avoir de caractĂ©ristiques, si ce nâest dâĂȘtre un substrat susceptible de recevoir nâimporte quelle forme.
aristote, tout en défendant la premiÚre conception, admet plus fondamentalement cette définition.
la matiĂšre premiĂšre est ce qui compose toute chose sans ĂȘtre elle-mĂȘme composĂ©e dâautres choses.
i
ii.
[héritage classique]
a.
en logique, on oppose la matiĂšre dâun raisonnement (son contenu) Ă sa forme (sa validitĂ© purement logique).
ainsi un syllogisme peut ĂȘtre valide dans sa forme, et faux dans sa matiĂšre.
on retrouve cette distinction dans les discours rhétorique et esthétique.
b.
la matiĂšre physique comme substance Ă©tendue.
bien que descartes rompe radicalement avec aristote concernant la physique, il nâen reste pas moins tributaire de lâidĂ©e de substance.
pour lui la matiÚre est substance étendue, radicalement distinguée des réalités spirituelles, substances inétendues.
voir aussi dualisme, révolution galiléenne, vide
i
v.
[physique] la physique, dans son histoire, tend Ă abandonner de plus en plus lâidĂ©e de substance matĂ©rielle au profit des notions de force, dâĂ©nergie.
les particules de matiÚre sont des réalités de moins en moins substantielles ; elles sont définies davantage par leur masse et leur énergie.
avec intermédiaire.
contraire
:
immédiat (sans intermédiaire)
i.
qui suppose un intermédiaire, une médiation.
ii.
[logique] une intuition est le contact direct de la connaissance avec son objet ; elle ne suppose pas de médiation.
en revanche, un raisonnement suppose une multitude de médiations
:
entre prémisses initiales (posées au départ) et conclusions (auxquelles on veut aboutir).
sans une médiation (les propositions intermédiaires), le raisonnement ne peut avoir lieu.
exemple
:
dans le syllogisme, un moyen terme permet de passer des prémisses à la conclusion.
voir aussi discursif, syllogisme
i
ii.
[kant] chez kant, la relation de lâentendement (les concepts abstraits) Ă la sensibilitĂ© (les donnĂ©es de lâexpĂ©rience dans le temps et lâespace) suppose la mĂ©diation de lâimagination et de ses schĂšmes.
différent de
:
immédiat, intuition, évidence
etude des objets immatĂ©riels (Ăąme, dieu...), des principes fondamentaux de la connaissance, Ă©tude de l etre, des choses telles qu elles sont en elles-mĂȘmes et non telles qu elles nous apparaissent.
(du grec méta, « au-dessus », et physis, « nature »)
i.
[qui concerne des vérités suprasensibles] ce qui est au-delà de la nature.
différent de
:
empirique, expérimental
voir aussi ontologie
aristote
:
dieu, moteur Ă©ternel de lâunivers ? dossier numĂ©rique, chapitre religion
ii.
[qui concerne les vĂ©ritĂ©s premiĂšres] pour descartes, la mĂ©taphysique (doute hyperbolique, certitude du cogito, certitude de lâexistence de dieu et de sa vĂ©racitĂ©) constitue les racines de toue la science.
voir aussi philosophie, doute, cogito
i
ii.
[qui concerne les vérités absolues] en un sens voisin, la métaphysique est la recherche des causes absolues.
elle entend dégager le socle de nécessité absolue sur lequel repose la nécessité relative des lois scientifiques.
voir aussi absolu
différent de
:
relatif, relativisme, positivisme
leibniz
:
peut-on penser lâorigine du monde ? dossier numĂ©rique, chapitre religion
i
v.
[qui concerne le contenu et les limites dâun savoir a priori] kant dĂ©nonce la mĂ©taphysique ancienne quâil appelle dogmatique, car elle pense pouvoir expliquer les choses en soi, le suprasensible, au-delĂ de toute expĂ©rience possible.
cette métaphysique fait un usage transcendant de la raison, laquelle tombe inévitablement dans des contradictions logiques.
pour autant, kant nâĂ©limine pas la mĂ©taphysique en tant que telle du domaine du savoir.
celle-ci demeure indispensable aprĂšs lâexamen critique des capacitĂ©s de la raison humaine.
elle devient le systĂšme de tous les concepts a priori par lesquels sont construits les objets en gĂ©nĂ©ral dâune expĂ©rience possible (mĂ©taphysique de la nature).
voir aussi dialectique, antinomie, transcendant, postulat
rĂšgles qui dĂ©finissent un ordre permettant une connaissance ou une action et mise en Ćuvre de ces rĂšgles.
[descartes] dans le discours de la méthode, descartes énonce quatre rÚgles qui sont à la fois nécessaires et suffisantes pour bien penser.
ces rĂšgles sont inspirĂ©es de lâidĂ©al dĂ©monstratif des mathĂ©matiques.
a.
la rĂšgle dâĂ©vidence
:
une idĂ©e est vraie si elle est Ă©vidente, câest-Ă -dire si elle est claire et distincte.
b.
la rĂšgle de lâanalyse
:
chaque idĂ©e doit ĂȘtre dĂ©composĂ©e en idĂ©es plus simples, faciles Ă comprendre.
c.
la rĂšgle de lâordre
:
le raisonnement doit partir des idées les plus simples pour aller vers les plus complexes.
d.
la rÚgle du dénombrement
:
Ă la fin du raisonnement, il faut vĂ©rifier que les idĂ©es sâenchaĂźnent bien les unes avec les autres, et quâaucun Ă©lĂ©ment nâa Ă©tĂ© oubliĂ©.
il sâagit dâune procĂ©dure de vĂ©rification, de rĂ©capitulation.
ces quatre rĂšgles reposent sur la comparaison entre la conduite dâun raisonnement et une chaĂźne
:
chaque idĂ©e est le maillon dâune chaĂźne, elle est reliĂ©e au maillon prĂ©cĂ©dent ainsi quâau maillon suivant.
maniÚre dont le prédicat est lié au sujet (vocabulaire logique)
sens 1
:
dĂ©termination d un ĂȘtre.
s il s agit de propriétés fondamentales on parlera de modes substantiels, s il s agit de qualités variables on parlera de modes accidentels.
sens 2
:
chez descartes et spinoza, les modes substantiels sont appelés attributs et par conséquent le mot mode ne désigne que les modes accidentels.
(ontologique)etre immuable et non passager auquel chaque sujet rapporterait ses états ou ses actes mais qui existerait indépendamment des états ou des actes.
c est la substance pensante de descartes.
(psychologique) conscience complexe, mouvante que j ai de moi dans mes pensées ou dans mes actes.
i.
rĂ©alitĂ© stabilisĂ©e et subsistante, supposĂ©e effective, de lâactivitĂ© du « je ».
ii.
[philosophie] le moi serait la rĂ©alitĂ© permanente qui, en chacun dâentre nous, « supporterait » ou « contiendrait » tous nos faits de conscience dans une mĂȘme unitĂ©.
voir aussi cogito, substance pensante, Ăąme
i
ii.
[psychanalyse] le moi est le centre dâadaptation Ă la rĂ©alitĂ© ; il contrĂŽle les mouvements volontaires.
câest lui qui est chargĂ© de lâunitĂ© du sujet.
il est pris entre deux exigences conflictuelles
:
lâadaptation au monde extĂ©rieur (principe de rĂ©alitĂ©) et la maĂźtrise des forces inconscientes (dirigĂ©es par le principe de plaisir).
voir aussi conscience, topique, surmoi, Ăa
toute doctrine qui considÚre que le monde est régi par un principe fondamental unique.
contraires
:
dualisme (deux principes) et pluralisme (plusieurs principes).
on appelle monisme toute théorie reposant sur un seul principe explicatif.
exemple
:
lâĂ©picurisme est un monisme, car pour Ăpicure, toute chose peut sâexpliquer par la nature des atomes, câest-Ă -dire par la matiĂšre (monisme matĂ©rialiste).
rien dâautre nâest nĂ©cessaire pour rendre compte des phĂ©nomĂšnes naturels.
le monisme sâoppose au dualisme qui admet deux principes incommensurables (par exemple le corps et lâesprit).
différent de
:
dualisme
voir aussi substance, principe, matérialisme, spiritualisme
croyance en un dieu unique.
contraire
:
polythĂ©isme (croyance en plusieurs dieux) [religion] croyance religieuse qui repose sur lâexistence dâun seul dieu, finalement pensĂ© comme le dieu de tous les hommes.
les trois « religions du livre », juive, chrétienne et musulmane, sont monothéistes.
elles sont scindées en courants issus de ruptures historiques :
â religion chrĂ©tienne
:
courants catholique, orthodoxe, protestant ;
â religion musulmane
:
courants sunnite et chiite.
différent de
:
polythéisme
toute modification, ce qui fait que les choses changent, que le monde est en devenir.
on appelle moteur ce qui produit le mouvement (souvent synonyme de cause) et mobile ce qui est mu.
i.
[aristote] aristote est le premier Ă faire du mouvement lâobjet essentiel de la physique.
examinant la nature, il classe tous les mouvements Ă Ă©tudier selon leur nature propre.
le mouvement concerne lâensemble des changements dans le monde, et non pas seulement les mouvements dans lâespace.
concernant ces derniers, aristote introduit deux distinctions importantes :
a.
il distingue les mouvements naturels des mouvements « violents » ou forcĂ©s, selon que les corps sont dans leurs lieux naturels ou pas, ce qui signifie que lâespace nâest pas un milieu homogĂšne, mais un monde fini marquĂ© par des rĂ©fĂ©rences absolues
:
le haut et le bas, le centre et la périphérie ;
b.
il oppose deux logiques absolument séparées
:
le monde cĂ©leste, oĂč les mouvements sont Ă©ternels nĂ©cessaires et circulaires ; le monde « sublunaire », oĂč les mouvements sont irrĂ©guliers, contingents, transitoires.
cette distinction empĂȘchera dâunifier lâĂ©tude des mouvements dans lâunivers.
ii.
[mĂ©canique classique] la mĂ©canique classique sâĂ©tablit contre les principes de la physique aristotĂ©licienne, en rĂ©duisant lâĂ©tude des mouvements aux mouvements des corps dans lâespace ; en supprimant lâopposition monde cĂ©leste / monde terrestre ; en posant le principe dâinertie, qui fait du mouvement indĂ©fini en ligne droite le principe premier de la mĂ©canique.
voir aussi inertie, mécanisme, force
sens 1
:
caractÚres spécifiques d une chose.
synonyme d essence, de définition.
sens 2
:
ce qui n a pas été réalisé par l homme.
contraire
:
artificiel.
sens 3
:
ce qui est inné.
contraire
:
culture (ce qui est acquis socialement ou historiquement)
sens 4
:
tout ce qui existe.
synonyme d univers.
le mot peut avoir des sens contraires, selon quâil inclut lâhomme, comme un ĂȘtre naturel parmi dâautres ; ou bien lâexclut, dans lâopposition du naturel et de lâartificiel.
a.
[par opposition Ă lâunivers] le monde terrestre
:
monde végétal, minéral et animal, considéré comme un tout organisé.
lâhomme lui-mĂȘme, en tant quâorganisme vivant, fait partie de la nature.
voir aussi monde, univers, Ă©cosystĂšme, biosphĂšre
b.
[par opposition Ă lâartifice humain] lâensemble de ce qui existe sans lâintervention de lâhomme.
différent de
:
artificiel
c.
[par opposition Ă la culture] ce qui nâest pas liĂ© chez lâhomme Ă la transmission sociale, Ă lâĂ©ducation.
voir aussi nature humaine
du latin necessarius
:
inéluctable.
Qui ne peut ĂȘtre autrement, ou ne peut pas ne pas se produire (dĂ©terminĂ©).
Pourquoi on ne peut pas faire autrement ? En vue de quoi il faudrait ne pas faire autrement? Ce qui ne peut pas ne pas ĂȘtre.
contraire
:
contingent
sens 1
:
en métaphysique, doctrine selon laquelle il n y a aucune réalité solide extérieure à nous.
sens 2
:
le nihilisme critique est la doctrine selon laquelle nous ne pouvons rien connaßtre du réel.
sens 3
:
sens moral.
refus des vérités morales et d une hiérarchie des valeurs.
(du latin nihil, « rien »)
[philosophie] négation de la réalité des valeurs morales et de leur hiérarchie.
si dieu nâexiste pas, tout est-il possible ? câest un thĂšme rĂ©current des romans de dostoĂŻevski.
le nihilisme est la situation oĂč toutes les valeurs morales sont Ă©galement possibles, oĂč bien et mal peuvent sâĂ©changer indiffĂ©remment.
mais si tout peut ĂȘtre bien ou mal, plus rien ne lâest.
tout devient moralement possible.
la noĂšse est l acte mĂȘme de penser
le noÚme est l objet d une pensée.
sens 1
:
thĂ©orie selon laquelle les idĂ©es n ont pas d existence rĂ©elle mais sont seulement des mots issus de la perception, des Ă©tiquettes qui nous servent Ă dĂ©signer de la mĂȘme façon plusieurs individus.
sens 2
:
théorie selon laquelle la science ne décrit pas le monde tel qu il est mais seulement tel que la raison peut le connaßtre.
hĂšse dâaprĂšs laquelle les idĂ©es gĂ©nĂ©rales (ou concepts) nâont aucune rĂ©alitĂ© ni pour lâintelligence (conceptualisme) ni dans la rĂ©alitĂ© (rĂ©alisme) mais sont seulement des signes gĂ©nĂ©raux issus du langage.
il nâexiste pas dâidĂ©es abstraites mais des mots se faisant passer pour des idĂ©es abstraites.
sens 1
:
ce qui est conforme à la moyenne statistique ou à la majorité des cas.
sens 2
:
ce qui est conforme à une norme c est-à -dire à une rÚgle fondée en droit.
tout ce qui constitue ou concerne une norme.
un jugement normatif est un jugement de valeur.
le normatif Ă©nonce des valeurs, ce qui doit ĂȘtre, par opposition au factuel qui dĂ©crit des faits, ce qui est.
exemple
:
pour le sociologue, selon ses statistiques, lâĂ©cole reproduit les inĂ©galitĂ©s sociales (factuel) ; pour lâĂ©ducateur, selon les textes officiels et ses propres valeurs, lâĂ©cole ne doit pas tenir compte de lâorigine sociale des Ă©lĂšves et donner des chances Ă©gales Ă tous (normatif).
différent de
:
factuel
chez kant, chose telle qu elle est et que nous pouvons penser mais non connaĂźtre car elle Ă©chappe Ă notre perception.
contraire
:
phénomÚne.
[kant] pour kant, nous ne connaissons pas la rĂ©alitĂ© en soi du monde (ce quâil appelle noumĂšne) mais seulement la maniĂšre dont cette rĂ©alitĂ© nous apparaĂźt Ă travers les cadres de notre sensibilitĂ© et de nos concepts (ce qui dĂ©finit les phĂ©nomĂšnes).
différent de
:
phénomÚne
sens 1
:
au xvii° s.
une chose est dite objective lorsqu elle est considérée uniquement en tant qu objet de pensée indépendamment de sa réalité extérieure à l esprit.
contraire
:
formel (effectif)
sens 2
:
à partir de kant est objectif soit ce qui existe indépendamment de la pensée, soit ce qui se présente comme un objet de pensée fondé, valable pour tous les esprits et non pour seulement un esprit individuel.
sens 1
:
ce qui est conforme à la réalité indépendamment de la pensée.
sens 2
:
ce qui est valable pour tous les esprits.
i.
souci de vĂ©ritĂ©, de neutralitĂ© ; capacitĂ© de dĂ©crire la rĂ©alitĂ© telle quâelle est.
ii.
[sciences de la nature] le paradoxe de lâobjectivitĂ©
:
1) câest la connaissance de la rĂ©alitĂ© en dehors de toute dĂ©formation dâun sujet connaissant ;
2) câest une connaissance qui nâest possible quâĂ lâintĂ©rieur dâune construction dâun sujet connaissant (thĂ©ories, expĂ©rimentationsâŠ).
voir aussi transcendantal, catégories, a priori, entendement, subjectivité, cogito
i
ii.
[sciences humaines] les sciences humaines ont les mĂȘmes problĂšmes
:
construire la rĂ©alitĂ© sans la dĂ©former ; avec cette difficultĂ© supplĂ©mentaire que leur objet dâĂ©tude est humain, et que ses actes ne doivent pas seulement ĂȘtre expliquĂ©s, mais encore compris dans leur signification.
voir aussi expliquer, comprendre
tout ce qui se présente à la pensée ou à la perception.
réalité en tant qu elle est pensée.
contraire
:
sujet (moi pensant ou percevant).
i.
dans la langue classique du xviie siÚcle, « objet » a un sens trÚs large
:
tout ce qui peut ĂȘtre visĂ© par un sentiment, un projet, une pensĂ©e, un processusâŠ
exemple
:
lâobjet dâun amour, lâobjet dâun courroux, lâobjet dâune explication.
câest en ce sens que le mot est souvent utilisĂ© en philosophie.
exemple
:
lorsquâon dit que les pulsions, chez freud, se caractĂ©risent par leur plasticitĂ©, câest-Ă -dire quâelles peuvent investir diffĂ©rents objets, le terme objet est trĂšs large, et peut dĂ©signer une personne, une partie du corps, un fantasme, une chose matĂ©rielle, etc.
ii.
deux sens peuvent ĂȘtre distinguĂ©s
:
lâobjet peut ĂȘtre ce que nous nous proposons dâatteindre, le but ; mais il peut dĂ©signer Ă©galement la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure, ce qui possĂšde une existence extĂ©rieure, hors de la pensĂ©e et de la perception.
i
ii.
[kant] la critique kantienne conduit Ă prendre lâobjet en un double sens
:
1) lâobjet de la connaissance possible, qui est le phĂ©nomĂšne ;
2) lâobjet en tant que rĂ©alitĂ© en soi, qui est supposĂ© derriĂšre les phĂ©nomĂšnes mais ne peut ĂȘtre objet de la connaissance (le noumĂšne).
commandement moral qui suppose la liberté.
ne pas confondre ĂȘtre obligĂ© et ĂȘtre forcĂ©.
celui qui est forcé subit une contrainte sans possibilité de résistance.
celui qui est obligé peut désobéir et s il ne le fait pas, c est par conscience du devoir.
une obligation est la consĂ©quence dâune dĂ©cision libre et volontaire.
jâobĂ©is ou je respecte mes obligations, je ne mây soumets pas.
en effet, une obligation renvoie Ă une loi morale ou juridique qui correspond Ă ma volontĂ© et Ă mon intĂ©rĂȘt.
exemple
:
un citoyen a lâobligation dâaller voter aux Ă©lections.
ce devoir lui permet de réaliser sa liberté politique, mais il peut aussi le refuser.
Ă ne pas confondre avec une contrainte, qui est une soumission par la force.
Ătre contraint, câest subir les choix dâun autre.
exemple
:
sous une dictature, le peuple nâest pas obligĂ© dâobĂ©ir aux ordres, il y est contraint.
différent de
:
nécessité, contrainte
voir aussi autonomie, devoir, loi, obéissance, soumission
science ou Ă©tude de l etre.
partie de la philosophie qui Ă©tudie lâĂȘtre en tant quâĂȘtre.
jugement, appréciation propre à un individu ou à un groupe.
le terme est péjoratif car l opinion n est pas fondée en raison.
elle est préjugé, jugement sans fondement.
(en grec doxa)
i.
une opinion, dans le langage courant, est un jugement non fondé par la raison, un avis personnel et subjectif.
dans un sens philosophique, lâopinion renvoie Ă un jugement qui nâest pas un savoir, et ne peut donc ĂȘtre Ă©tabli avec certitude.
platon oppose lâopinion Ă la raison.
certes, il admet quâune opinion peut ĂȘtre juste (« opinion droite »), mais le problĂšme, câest que, mĂȘme dans ce cas, on peut pas savoir pourquoi elle est juste.
ii.
[histoire des idĂ©es] on peut distinguer dans lâhistoire deux valeurs diffĂ©rentes accordĂ©es Ă lâopinion :
a.
la valeur-libertĂ©, qui correspond Ă la libertĂ© dâopinion, câest un droit inaliĂ©nable ; lâopinion a ici un sens positif, câest le fondement de toute objectivitĂ©, par le biais du dĂ©bat et de la critique ; elle est au cĆur des dĂ©mocraties sous la forme de lâ« opinion publique » ;
b.
la valeur-vĂ©ritĂ©, qui correspond au devoir de penser correctement (autonomie intellectuelle) ; câest un travail sur soi toujours Ă refaire ; or, on pense contre les opinions, y compris contre les siennes.
ici, lâopinion prend un sens nĂ©gatif, câest lâennemi quâil faut vaincre ; elle se rapproche de lâidĂ©e de « prĂ©jugĂ© ».
voir aussi doxa, préjugé
consiste à partagée l opinion reçue supposée correcte.
contraire
:
hétérodoxie (fait d avoir une opinion différente de l opinion reçue).
doctrine selon laquelle le réel est totalement intelligible.
croyance selon laquelle tout est dieu c est-Ă -dire que dieu n est pas un ĂȘtre distinct du monde qu il a crĂ©Ă© mais qu il se confond avec lui.
[religion] croyance religieuse ou philosophique selon laquelle dieu est en tout, ou que tout est dieu.
il sâoppose Ă une croyance oĂč dieu est transcendant, câest-Ă -dire extĂ©rieur et supĂ©rieur au monde.
voir aussi immanent, transcendant
raisonnement qui aboutit Ă une conclusion absurde ou contradictoire.
proposition qui ressemble Ă une contradiction, mais qui nâen est pas une.
exemple
:
sartre affirme que « lâhomme est condamnĂ© Ă ĂȘtre libre ».
raisonnement faux mais sans intention de tromper.
contraire
:
sophisme
sens 1
:
Ă©tat, chose, phĂ©nomĂšne qui est exactement ce qu il doit ĂȘtre.
sens 2
:
ce qui est tel qu on ne peut rien concevoir de supérieur.
ce qui appartient ou qui concerne quelques individus.
contraires
:
universel, singulier.
[logique] le particulier sâoppose Ă lâuniversel.
une affirmation particuliĂšre concerne seulement quelques membres dâun mĂȘme groupe.
exemple
:
quelques espĂšces dâoiseaux ont des pieds palmĂ©s.
différent de
:
universel, général, singulier
voir aussi proposition, logique, syllogisme
la perception est liée aux sens mais il faut distinguer perception et sensation.
la sensation est une impression brute, la perception est construite et suppose la reconnaissance de l objet.
la perception est la saisie consciente, grĂące Ă nos sens, dâobjets individualisĂ©s, ayant une signification immĂ©diate pour notre action.
exemple
:
je regarde un paysage, jâĂ©coute une mĂ©lodie, je tiens un marteau.
différent de
:
sensation, raison
sens 1
:
juridiquement, individu doté de droits et de devoirs, ce qui implique sa liberté.
sens 2
:
métaphysiquement, substance individuelle de nature raisonnable.
sens 3
:
moralement, individu doué de raison et libre.
i.
Ătre porteur de droits au mĂȘme titre que tout homme.
ii.
[morale] la personne morale est lâindividu considĂ©rĂ© comme une volontĂ© libre, raisonnable, au mĂȘme titre que toutes les autres personnes.
câest au nom de cette Ă©galitĂ© affirmĂ©e avec les autres personnes quâon exige le respect, quâon revendique une dignitĂ©.
cette identitĂ© morale se construit dans le milieu de lâuniversalitĂ© (« autrui a les mĂȘmes droits que moi »).
voir aussi sujet, conscience, autrui, personnage, personnalité, prochain, respect, dignité
i
ii.
[droit] la personne juridique est lâindividu considĂ©rĂ© comme porteur de droits et de devoirs dĂ©terminĂ©s par la loi.
différent de
:
esclave, mineur, « incapable juridiquement »
i
v.
[droit] en droit, on distingue personne physique et personne morale, en donnant à ces termes un sens différent de ceux énoncés ci-dessus.
la personne physique correspond Ă tel individu, telle ou telle personne identifiable ; la personne morale se dit dâun groupe, dâune association, dâune sociĂ©tĂ© commerciale, dâune entreprise, etc.
dĂšs lors quâils forment une unitĂ© juridique, câest-Ă -dire possĂšdent une identitĂ© reconnue par la loi.
ces entitĂ©s ont des droits et des devoirs, des responsabilitĂ©s, au mĂȘme titre que les individus, et peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es en justice.
voir (possible).
Rendre possible, faire que quelque chose soit réalisable.
Donner à quelqu'un l'autorisation, la liberté de faire quelque chose.
erreur logique qui consiste à tenir pour principe acquis ce qu il s agit précisément de démontrer ou d expliquer.
sens 1
:
ĂȘtre visible, apparaĂźtre.
tout ce qui est perçu, apparaßt au sens et à la conscience.
sens 2
:
au sens scientifique, toute modification qui survient dans l Ă©tat d un corps.
sens 3
:
chez kant, ce que nous percevons.
contraire
:
noumÚne (du grec phainomenon, « ce qui se manifeste, ce qui apparaßt »)
i.
le phĂ©nomĂšne est la rĂ©alitĂ© telle quâelle nous apparaĂźt.
il y a donc deux faces indissociables dans cette définition
:
1) une rĂ©alitĂ© apparaĂźt, il y a une manifestation de quelque chose de rĂ©el, dâobjectif
:
2) mais la rĂ©alitĂ© doit apparaĂźtre Ă un point de vue, directement Ă la perception, ou indirectement au travers dâinstruments dâobservation ou dâexpĂ©rimentation, câest la perspective subjective du phĂ©nomĂšne.
en ce second sens, le terme se rapproche de lâapparence.
exemple
:
platon assimile le monde sensible et les phénomÚnes aux apparences de la caverne.
dans le premier sens, la notion sâidentifie presque Ă la rĂ©alitĂ©.
exemple
:
un phénomÚne météorologique, le phénomÚne de capillarité.
voir aussi apparence, objectivité, sujet
ii.
[kant] chez kant, le phénomÚne est la seule réalité objective à laquelle nous pouvons avoir affaire.
ce nâest pas le monde en soi, mais un monde construit dans des cadres transcendantaux venant du sujet connaissant
:
les formes a priori du temps et de lâespace ; les concepts de lâentendement, ou catĂ©gories.
câest sur ce fondement transcendantal subjectif que se bĂątit lâobjectivitĂ© du monde.
voir aussi transcendantal, criticisme, catégories, intuition, sujet, noumÚne
i
ii.
[phĂ©nomĂ©nologie] husserl Ă©largit la notion en appelant phĂ©nomĂšne tout ce qui peut ĂȘtre objet pour la conscience, aussi bien rĂ©el que fictif, matĂ©riel que pensĂ©.
voir aussi noĂšse, noĂšme
sens 1
:
platon oppose les philodoxes qui se complaisent aux apparences et à la diversité des choses aux philosophes qui recherchent l idée derriÚre la diversité sensible.
sens 2
:
chez kant, la philodoxie est un dilettantisme de la réflexion philosophique qui consiste à agiter des questions philosophiques sans souci de parvenir à une vérité ou à des solutions rigoureuses.
religion reposant sur la croyance en l existence de plusieurs dieux.
contraire
:
monothĂ©isme [religion] le polythĂ©isme admet lâexistence de plusieurs dieux, dont on peut raconter la naissance et les exploits (dans des « mythologies »).
majoritaire dans lâantiquitĂ©, le polythĂ©isme a aujourdâhui pratiquement disparu en occident mais on le trouve encore dans lâhindouisme.
exemple
:
les dieux de lâolympe
:
zeus, héra, apollon, aphrodite, arÚs, artémis, athéna, héphaïstos, hermÚs, poséidon, hadÚs, déméter.
différent de
:
monothéisme
proposition qui intervient au cours d un raisonnement, qu on ne sait pas démontrer mais dont on demande d admettre la vérité.
[logique] un postulat est un principe fondamental dâune thĂ©orie, qui demanderait Ă ĂȘtre dĂ©montrĂ©.
mais cette dĂ©monstration nâa pas Ă©tĂ© faite, ou nâest pas possible.
aussi demande-t-on dâadmettre comme vrai le principe (postuler = demander).
exemple
:
chez euclide, le postulat des parallĂšles
:
par un point on peut passer une droite et une seule, parallĂšle Ă une autre droite.
chez freud, postulat du déterminisme psychique.
Qu'est-ce qui explique cela? Rechercher les causes.
Qu'est-ce qui justifie cela? Rechercher les raisons.
théorie selon laquelle notre intelligence doit nous servir à agir sur les choses.
la connaissance n est que l ensemble des moyens appropriés pour agir sur les choses.
pour le pragmatisme, c est parce que cela fonctionne que cela est vrai et non l inverse.
i.
qui relĂšve de lâaction.
ii.
est pragmatique celui qui accorde plus dâimportance Ă lâaction quâĂ la thĂ©orie.
i
ii.
[james] philosophie fondée par le philosophe américain, william james.
pour le pragmatisme, le contenu de vĂ©ritĂ© dâune proposition nâa de sens que par les actes de vĂ©rification quâelle implique.
la vĂ©ritĂ© nâest pas un Ă©tat de fait, mais un processus de vĂ©rification.
sens 1
:
qui concerne l action (contraire
:
thĂ©orique), cette action pouvant ĂȘtre une action de penser (pratique thĂ©orique)
sens 2
:
au sens moral chez kant, qui a trait à la façon dont il faut se conduire.
i.
qui concerne lâaction.
note
:
lâopposition en pratique / en thĂ©orie est contestable.
voir théorie
ii.
[raison pratique] chez kant, la raison pratique concerne la morale.
ensemble des activités matérielles et intellectuelles qui ont pour effet de transformer la réalité sociale et, bien que d une façon différente, la réalité physique.
(en grec, « action »)
i.
[aristote] aristote distingue deux grands types dâaction humaine
:
la praxis et la poiésis.
la praxis est lâaction qui nâa dâautre fin quâelle-mĂȘme, qui est bonne ou mauvaise par elle-mĂȘme
:
par exemple, lâaction morale ou politique.
la poiĂ©sis, au contraire, est lâaction productrice, qui produit quelque chose dâextĂ©rieur Ă elle-mĂȘme
:
par exemple lâartisan produit des objets, le potier des vases, le menuisier des meubles, etc.
ii.
[marx] dans les thĂšses sur feuerbach (1845), marx Ă©nonce la primautĂ© de lâaction concrĂšte et matĂ©rielle des hommes sur la spĂ©culation.
ce qui est affirmé ou nié d un sujet.
equivalent logique de l attribut grammatical.
[logique] dans une proposition, le prédicat, ou attribut, est ce qui est affirmé, ou « prédiqué », du sujet de la proposition.
ce avant quoi il n y a rien et aprĂšs quoi il y a des choses.
ce sur quoi se fonde tout le reste.
chez aristote le premier moteur est celui qui donne le mouvement sans avoir lui-mĂȘme Ă©tĂ© mu.
c est le moteur immobile c est-Ă -dire dieu.
variété du possible.
ce qui n est pas mais pourrait ĂȘtre.
alors que possible signifie simplement que rien n interdit que cela arrive, probable signifie qu on peut raisonnablement attendre que cela arrive.
[logique] le probable est du possible susceptible de plus ou de moins, mĂȘme si on ne donne aucune mesure prĂ©cise.
il y a une Ă©chelle de grandeur, mĂȘme vague, entre lâimprobable, le probable, le fort probable, qui sont tous des possibles, mais Ă©valuĂ©s selon une estimation de grandeur
proposition qui ne renferme aucune contradiction mais dont la rĂ©alitĂ© objective ne peut ĂȘtre connue d aucune maniĂšre.
ensemble de problĂšmes que pose un domaine particulier de connaissance.
tout ce qui dans un ĂȘtre humain n est pas purement organique (conscience, pensĂ©e, sentiments, rĂ©flexes, pensĂ©es inconscientes).
esprit au sens large et sans connotation religieuse ou intellectuelle.
qui relÚve de la psyché.
ne pas confondre avec psychologique (qui relÚve de la psychologie, science de la psyché).
contraire d acte.
est dit en acte ce qui est effectivement, ce qui est réalisé.
est dit en puissance ce qui pourrait ĂȘtre.
exemple
:
l enfant est un adulte en puissance.
l adulte l est en acte.
[aristote] puissance sâoppose Ă acte.
elle désigne une possibilité non encore réalisée.
exemple
:
la plante est en puissance dans la graine ; la floraison est lâactualisation de la graine.
tout ce qui est ou peut ĂȘtre affirmĂ© du sujet d une proposition.
elle est exprimée par le prédicat (équivalent logique de l attribut grammatical)
i.
[logique] une des catĂ©gories dâaristote.
voir catégories
ii.
[épistémologie] qualités premiÚres / secondes des corps
:
une des conséquences du dualisme cartésien est de scinder en deux faces distinctes nos fonctions sensorielles (vue, ouïe, toucher, odorat, etc.).
dans la dioptrique, descartes oppose clairement la lumiÚre en tant que fait physique et son résultat final, la sensation purement psychique
:
telle couleur (qualité inétendue).
en tant que quantitĂ© mesurable, la couleur est un mouvement, on dirait aujourdâhui une onde Ă©lectromagnĂ©tique, pour descartes il sâagit dâune qualitĂ© premiĂšre.
mais le « rouge » ou le « bleu » sont des qualitĂ©s secondes, qui nâexistent que dans notre esprit.
ce sont des traductions dont il serait vain de chercher la rĂ©alitĂ© Ă lâextĂ©rieur de nous.
la quiddité d une chose, c est ce qu elle est ; elle s exprime dans sa définition.
synonyme d essence.
qui est pris à la racine, qui va à la racine, c est-à -dire au point de départ (surtout logique) de ce qu on considÚre.
Faculté d'établir des relations entre les choses et de former des concepts (synonyme d'entendement).
FacultĂ© de juger câest-Ă -dire de distinguer le vrai et le faux, le bien et le mal (synonyme de jugement).
Contraires
:
les passions, la folie mais aussi les sens.
Principe d'explication, cause (exemple
:
la raison des choses).
Justification (exemple
:
j'ai de bonnes raisons de penser que...).
La raison n'est pas l'intelligence.
Instinct / raison.
le concept fait rĂ©fĂ©rence Ă la fois aux choses extĂ©rieures (« la raison dâun Ă©vĂ©nement ») et Ă une capacitĂ© intĂ©rieure de lâhomme (« exercer sa raison »).
voir aussi logos
i.
[dans les choses] ce qui est la cause dâun phĂ©nomĂšne, ce qui en donne lâexplication.
= cause, principe
ii.
[dans lâhomme] facultĂ© spĂ©cifiquement humaine.
lâhomme est dĂ©fini par aristote comme un « animal douĂ© de raison ».
cette dĂ©finition peut ĂȘtre comprise en trois sens trĂšs diffĂ©rents :
a.
lâhomme possĂšde une intelligence, plus prĂ©cisĂ©ment plusieurs formes dâintelligence.
voir aussi intelligence
b.
lâhomme est rationnel, dĂšs lors quâil sait discipliner son intelligence par des rĂšgles, des principes, des procĂ©dures, qui le forcent Ă prouver ce quâil avance.
voir aussi raison, entendement, démonstration, logique, vérité, connaissance
c.
lâhomme est raisonnable, quand il assume ses actes, leur logique, leurs consĂ©quences.
voir aussi morale, éthique, impératif catégorique, devoir, liberté
i
ii.
[kant] kant distingue, dans les facultĂ©s humaines de la connaissance, lâentendement et la raison.
lâentendement est la facultĂ© qui, par les concepts, unit les phĂ©nomĂšnes et leur donne leur cohĂ©rence et leur rĂ©gularitĂ©.
la raison est une facultĂ© qui sâapplique non pas directement aux phĂ©nomĂšnes, mais Ă la connaissance en gĂ©nĂ©ral en lui cherchant une unitĂ© globale, inconditionnĂ©e.
elle dirige la connaissance vers des généralités qui servent de principes régulateurs.
exemple
:
les idĂ©es de « monde », dâ« Ăąme », de « dieu », de « progrĂšs ».
voir aussi entendement, catégories, transcendant (usage), antinomies, dialectique
i
v.
[hegel] pour hegel, la raison nâest pas seulement une facultĂ© humaine de raisonnement, câest la rĂ©alitĂ© qui mĂšne le monde lui-mĂȘme, lâesprit absolu.
« tout ce qui est rationnel est réel, tout ce qui est réel est rationnel » (hegel, principes de la philosophie du droit).
la diffĂ©rence entre raison dans les choses et raison dans lâesprit humain nâa donc plus lieu dâĂȘtre.
Qui possÚde la raison au sens de faculté.
Qui agit d'une maniĂšre qu'on ne peut blĂąmer.
sens 1
:
confiance dans la capacité de la raison de connaßtre le monde et recours privilégié à cette faculté pour établir le vrai et le faux.
sens 2
:
doctrine selon laquelle l expérience ne peut pas fournir toutes nos connaissances.
contraire
:
empirisme
ce qui relĂšve de la raison ou ce qui lui est conforme.
doctrine qui admet que certaines choses existent indépendamment de la pensée.
s il s agit du monde extérieur, le réalisme est le contraire de l idéalisme absolu.
s il s agit des idées le réalisme s oppose au conceptualisme et au nominalisme.
i.
sentiment ou conviction dâavoir affaire Ă la rĂ©alitĂ©.
ii.
[philosophie] réalisme perceptif
:
le réalisme naïf consiste à croire que notre perception quotidienne nous donne la réalité.
en fait, nous nâavons pas accĂšs Ă la rĂ©alitĂ©, mais Ă une reprĂ©sentation parmi dâautres de la rĂ©alitĂ©.
chaque espÚce animale a un accÚs différent à la réalité (umwelt).
et nous ne percevons la rĂ©alitĂ© quâĂ travers des filtres
:
1) biologique (les organes des sens) ;
2) neurologiques (constructions des formes et des sensations) ;
3) psychologiques (interprétations).
voir aussi réalité, sensible (monde), allégorie de la caverne, qualités premiÚres et secondes des corps, phénomÚne, illusion
i
ii.
[Ă©pistĂ©mologie] le rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique sâoppose au conventionnalisme.
tout en admettant que les sciences construisent la rĂ©alitĂ© par les thĂ©ories et les expĂ©rimentations, le rĂ©aliste pense que les thĂ©ories scientifiques vont au plus prĂšs de la rĂ©alitĂ©, alors que les conventionnalistes pensent quâil ne sâagit que de visions artificielles, valables pour leur commoditĂ© et leur capacitĂ© Ă ĂȘtre appliquĂ©es, mais Ă©loignĂ©es du rĂ©el en tant que tel.
différent de
:
conventionnalisme
i
v.
[esthĂ©tique, littĂ©rature] pour lâĂ©crivain et lâartiste, le rĂ©alisme consiste Ă peindre les choses comme elles sont, sans les embellir.
exemple
:
balzac, maupassant, zola, huysmans sont des écrivains réalistes.
tout ce qui est réel, y compris les objets de la pensée (idées...)
i.
ce qui est, ce qui existe, ce qui sâoppose Ă lâapparence.
trĂšs tĂŽt la philosophie a posĂ© lâidĂ©e selon laquelle lâhomme nâa pas accĂšs directement Ă la rĂ©alitĂ© des choses, mais seulement Ă leur apparence.
différent de
:
apparence, sensible (monde)
ii.
[kant] réalité en soi, ou noumÚne
:
pour kant, la réalité en soi existe en dehors de toute connaissance possible.
câest ce qui est prĂ©supposĂ© par la connaissance, mais nâest pas susceptible dâĂȘtre connu.
lâhomme ne peut connaĂźtre que les phĂ©nomĂšnes.
différent de
:
phénomÚne
voir aussi objet, phénomÚne, chose en soi, noumÚne, transcendantal
i
ii.
[psychanalyse] principe de réalité
:
la logique du principe de rĂ©alitĂ© est de sâopposer aux pulsions et de les dĂ©tourner vers des voies rĂ©alisables (par exemple, la sublimation).
différent de
:
principe de plaisir
sens 1
:
répétition.
sens 2
:
retour sur soi.
il y a récurrence quand une cause est modifiée par son propre effet.
sens 3
:
en logique fait qu une proposition puisse ĂȘtre elle-mĂȘme l objet de ce qu elle Ă©nonce.
exemple
:
toute vĂ©ritĂ© doit ĂȘtre dĂ©montrĂ©e.
la conscience rĂ©flĂ©chie est le regard que l esprit jette sur lui-mĂȘme lorsqu il est en travail.
conscience réflexive
:
regard que l esprit jette sur lui-mĂȘme sans autre objet extĂ©rieur sur lequel il serait en train de travailler, analyse par la pensĂ©e de ce qu est penser.
contraire
:
conscience spontanée (conscience qui ne se prend pas pour objet)
sens 1
:
dans la vie sociale, rĂšgle signifie loi.
sens 2
:
dans le domaine de la connaissance la loi dit comment les choses se passent, la rÚgle prescrit comment s y prendre pour obtenir tel résultat.
Qui a sa raison d'ĂȘtre en autre chose et qui, par consĂ©quent, ne se suffit pas Ă lui-mĂȘme.
Ce qui dépend d un autre terme en l absence duquel ce dont il s agit serait inintelligible, impossible ou incorrect.
contraire
:
absolu est relatif ce qui dĂ©pend de quelque chose dâautre.
exemple
:
la notion de richesse est relative Ă lâĂ©poque oĂč lâon vit, au pays et Ă la famille oĂč lâon naĂźt, Ă lâĂ©ducation reçue et aux attentes personnelles.
au contraire, absolu désigne ce qui est indépendant de conditions particuliÚres.
différent de
:
absolu
acte de pensée unique par lequel on associe plusieurs objets.
ce qui est présent dans notre esprit, ensemble de nos idées et de nos images.
i.
deux sens sont Ă distinguer
:
la reprĂ©sentation comme image de quelque chose, et la reprĂ©sentation comme mandat, capacitĂ© de dĂ©cider au nom dâautres personnes.
ii.
[philosophie] capacitĂ© gĂ©nĂ©rale de la pensĂ©e Ă poser devant elle un objet mental, quâil soit rĂ©el ou fictif, prĂ©sent, passĂ© ou futur, concret ou abstrait.
la reprĂ©sentation peut ĂȘtre une perception, un souvenir, une image, une pensĂ©e, un concept.
voir aussi intentionnalité, idéalisme, phénomÚne
i
ii.
[politique] en politique, le terme renvoie Ă la dĂ©mocratie reprĂ©sentative, oĂč les citoyens sont reprĂ©sentĂ©s par des dĂ©putĂ©s Ă©lus par eux.
les députés ont un mandat.
cela sâoppose Ă la dĂ©mocratie directe.
sens 1
:
scepticisme antique.
théorie philosophique selon laquelle l esprit humain ne peut atteindre avec certitude la vérité.
sens 2
:
scepticisme académique.
chez hume, idée qu il est, certes, impossible de douter de tout mais qu il faut reconnaßtre la fragilité de nos connaissances en apparence les plus assurées.
position philosophique qui sâinterroge sur les capacitĂ©s humaines Ă atteindre la vĂ©ritĂ© avec certitude, du fait de lâimpossibilitĂ© de parvenir Ă la rĂ©alitĂ© absolue des choses.
la philosophie sceptique sâattaque aux positions dogmatiques, câest-Ă -dire Ă ceux qui affirment dĂ©tenir une opinion vraie sur le rĂ©el.
sur le plan de la connaissance, le but des sceptiques est la suspension du jugement (époché)
:
refus dâaffirmer ou de nier quelque chose Ă propos de la rĂ©alitĂ©.
sur le plan Ă©thique, le but est lâataraxie, lâabsence de trouble.
la méthode sceptique consiste à mettre face à chaque thÚse la thÚse opposée, tout aussi légitime et convaincante.
différent de
:
dogmatisme
résultat de l usage d un de nos sens.
ne pas confondre avec la perception qui suppose, en plus des données sensibles, la reconnaissance de l objet.
exemple
:
j ai la sensation de la blancheur mais je perçois la feuille de papier.
qui concerne un seul individu.
contraires
:
particulier, universel.
[logique] une proposition singuliĂšre concerne un sujet unique.
alors quâune affirmation gĂ©nĂ©rale sâattache Ă ce qui est commun Ă plusieurs, une affirmation singuliĂšre relĂšve de ce qui est propre Ă chacun.
exemple
:
mon canari aime la confiture de fraises.
différent de
:
universel, général, particulier
pour les existentialistes, ensemble des déterminations à partir desquelles nous pensons, jugeons, agissons à un moment donné.
[existentialisme] pour sartre, lâhomme est libre, mais cette libertĂ© sâopĂšre dans un ensemble de conditions concrĂštes
:
les unes sont universelles et propres à tous les hommes (la condition humaine), les autres propres une époque ou à un groupe social (situation socio-historique), les autres sont particuliÚres pour chaque individu (facticité).
lâensemble de ces dĂ©terminations constituent la situation.
Ensemble organisĂ© dâindividus entretenant des rapports dâinterdĂ©pendance rĂ©glĂ©s, exprimables sous la forme de rĂšgles naturelles ou conventionnelles.
Ensemble dâindividus humains en relation dâinterdĂ©pendance et organisĂ© par des institutions.
LâĂ©tat social, cadre de vie de lâhomme en tant quâil existe dans une sociĂ©t.
Faire société
:
éfforts menés ayant pour but de constituer ces rapports.
i.
tout groupement dâindividus organisĂ©s selon des liens de dĂ©pendance peut ĂȘtre appelĂ© sociĂ©tĂ©.
câest ainsi quâon peut parler de sociĂ©tĂ© animale.
les sociétés humaines se caractérisent par leur diversité (tailles, productions économiques, institutions, idéologies) et leur capacité à se transformer.
pour le sociologue, la société est une totalité autonome et ne se réduit pas à la somme des individus qui la composent.
elle a des propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques, elle obĂ©it Ă des lois comme nâimporte quel phĂ©nomĂšne naturel (lois sociologiques).
ces lois sont des nĂ©cessitĂ©s qui agissent sur les individus de façon souvent inconsciente (traditions, habitudes, prĂ©jugĂ©s, stratĂ©gies de pouvoirâŠ) ; elles ne doivent pas ĂȘtre confondues avec les obligations juridiques, les lois de lâĂtat.
voir aussi Ă©changes
ii.
[sociologie] société de subsistance
:
toute sociĂ©tĂ© nâest pas de type Ă©tatique.
les sociĂ©tĂ©s Ă Ă©conomie de subsistance (anciennement appelĂ©es « sociĂ©tĂ©s primitives »), ne connaissent pas lâĂtat, sous la forme dâun pouvoir sĂ©parĂ©.
une sociĂ©tĂ© de subsistance est une sociĂ©tĂ© qui consomme au fur Ă mesure quâelle produit (chasse, pĂȘche, cueillette).
elle ne vise pas lâaccumulation, le stockage de richesses.
quand ces richesses existent, elles sont dĂ©truites rĂ©guliĂšrement dans des fĂȘtes ostentatoires.
attitude d esprit qui ne conçoit pas d autre rĂ©alitĂ© que le sujet pensant lui-mĂȘme.
(du latin solus, « seul », et ipse, « soi-mĂȘme »)
position selon laquelle la seule rĂ©alitĂ© est celle de la conscience individuelle, lâexistence des autres consciences et de la rĂ©alitĂ© nâĂ©tant que des reprĂ©sentations subjectives.
si lâon considĂšre en effet que toute relation au monde et Ă autrui passe par la conscience individuelle, alors la conscience peut ĂȘtre pensĂ©e comme la source absolue de tout ce qui est
:
en dehors du sujet pensant, rien nâexisterait avec certitude.
câest le cas limite de lâidĂ©alisme philosophique.
raisonnement faux élaboré dans l intention de tromper.
raisonnement trompeur, qui se prĂ©sente comme un vrai raisonnement, avec une forme logique apparemment valide, mais qui cache une intention de tromper ou de mettre dans lâembarras.
exemple
:
« un cheval bon marché est rare, or ce qui est rare est cher, donc un cheval bon marché est cher.
»
pensée qui n a d autre objet que la connaissance pure sans but pratique.
systÚme, tout organisé dont les éléments sont interdépendants.
i.
ensemble formĂ© dâĂ©lĂ©ments diffĂ©rents mais interdĂ©pendants, reliĂ©s les uns aux autres au service dâune mĂȘme fonction et formant une totalitĂ© solidaire.
= organisation, systĂšme
voir aussi organisation
ii.
[linguistique] selon saussure, la langue est une structure, elle nâest pas faite dâunitĂ©s, mais dâoppositions, de diffĂ©rences entre des termes.
une structure, câest donc une rĂ©alitĂ© oĂč le tout dĂ©finit les parties, oĂč les parties elles-mĂȘmes nâont de rĂ©alitĂ©s que « diffĂ©rentielles », les unes par rapport aux autres.
dans une structure, il nây a que des relations.
voir aussi langue, langage, structuralisme
ce qui Ă©chappe Ă la conscience actuelle mais est susceptible de devenir conscient si l esprit y applique son attention.
ne pas confondre avec inconscient.
tout ce qui appartient au sujet percevant ou connaissant et non à l objet perçu ou connu.
sens 1
:
réalité sous-jacente qui supporte des qualités
sens 2
:
ce qui existe en soi, ce qui n a pas besoin d autre chose que soi pour exister tandis que les qualités n existent que pour autant qu elles se rapportent à une substance.
(du latin sub-stare, « se tenir en dessous », littéralement « ce qui se tient en dessous »)
i.
[la réalité en soi] la substance est la réalité qui sert de support ou de substrat aux accidents, qualités, attributs, mouvements, etc.
qui se manifestent dans le monde.
voir aussi accident, monisme, dualisme, matérialisme, spiritualisme
ii.
[aristote] pour aristote, la substance est la premiĂšre des catĂ©gories ; câest la rĂ©alitĂ© premiĂšre dont dĂ©pendent les autres catĂ©gories.
la substance premiĂšre, pour aristote, câest lâĂȘtre individuel.
exemple
:
socrate, tel chien, telle plante.
voir aussi catégories
i
ii.
[la rĂ©alitĂ© par soi] au sens absolu, la substance est la rĂ©alitĂ© qui supporte toutes les autres, qui sert de substrat Ă toute la crĂ©ation, et qui nâa besoin que de soi-mĂȘme pour exister.
cette définition ne peut que désigner le dieu du monothéisme.
exemple
:
pour spinoza, dieu est lâunique substance, correspondant Ă la dĂ©finition
:
« par substance, jâentends ce qui est en soi et est conçu par soi, câest-Ă -dire dont le concept nâa pas besoin dâune autre chose dont il doit ĂȘtre formĂ© » (Ăthique).
i
v.
[descartes] si dieu est substance absolue, descartes appelle Ă©galement substances les deux rĂ©alitĂ©s constituant le monde crĂ©Ă© et qui, dans lâunivers, forment deux rĂ©alitĂ©s incommensurables
:
la substance Ă©tendue, câest-Ă -dire la matiĂšre ; la substance inĂ©tendue, câest-Ă -dire lâĂąme ou la pensĂ©e.
voir aussi Ăąme, substance pensante, dualisme
v.
[kant] chez kant, la substance est un des concepts a priori, ou catégories, qui forment le cadre transcendantal des phénomÚnes.
ce concept impose lâidĂ©e dâune permanence dans lâintuition spatio-temporelle.
voir aussi catégories, phénomÚnes, transcendantal, a priori
quelque chose qui sert de base Ă autre chose.
réalité indéfinie qui supporte les qualités d une chose.
consiste à faire appartenir un individu à une espÚce, une espÚce à un genre, à voir dans un fait particulier l application d une loi plus générale.
sens 1
:
en logique, terme dont on affirme ou nie quelque chose.
sens 2
:
Ă partir de descartes, ĂȘtre connaissant.
i.
[logique] dans une proposition logique, le sujet est le terme à qui on attribue ou refuse un prédicat.
exemple
:
socrate est mortel.
socrate est le sujet de la proposition et « mortel » le prédicat ou attribut.
voir aussi jugement, proposition, prédicat, attribut, substance
ii.
[mĂ©taphysique] de la forme logique, on peut passer Ă la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme, et appeler sujet le substrat qui existe en tant que tel et qui est le porteur des « accidents », des « Ă©vĂ©nements », des « changements » qui lâaffectent.
sujet Ă©quivaut à « substance » dans la philosophie dâaristote.
voir aussi substance, catégories
i
ii.
[politique] le sujet, au sens politique et juridique du terme, se distingue Ă la fois du citoyen et de lâesclave.
contrairement au citoyen, il ne participe pas Ă lâĂ©laboration des lois, il est soumis Ă une autoritĂ© sur laquelle il nâa pas de contrĂŽle.
mais contrairement Ă lâesclave ou au serf, il garde un certain nombre de droits juridiques qui lui permettent dâexercer sa volontĂ© au regard de la loi, au moins dans sa vie privĂ©e.
voir aussi citoyen
i
v.
[philosophie] les philosophies du sujet font du « je pense » le fondement de tout accÚs à la réalité et à la vérité.
a.
le cogito cartĂ©sien nâest pas une subjectivitĂ© individuelle, mais un acte de pensĂ©e prĂ©sent chez tout sujet qui pense.
voir aussi cogito, entendement
b.
de mĂȘme, chez kant, le « je pense » est lâunitĂ© transcendantale sans laquelle lâunitĂ© dâun monde, et celle des phĂ©nomĂšnes, ne seraient pas possible.
voir aussi transcendantal, catégories, intuition, entendement
c.
dans la phĂ©nomĂ©nologie (husserl, sartre, merleau-ponty, ricĆur), le sujet est Ă©galement le point de dĂ©part de la construction des phĂ©nomĂšnes, en opĂ©rant la synthĂšse des profils sur le monde.
i.
[logique] dans une proposition logique, le sujet est le terme à qui on attribue ou refuse un prédicat.
raisonnement déductif en trois propositions
:
la majeure, la mineure et la conclusion.
chaque proposition met en relation deux éléments
:
le sujet et le prédicat.
exemple :
tout homme est mortel (majeure)
or socrate est un homme (mineure)
donc socrate est mortel (conclusion).
dans la majeure, homme est sujet et mortel est prédicat.
[logique] aristote est restĂ© cĂ©lĂšbre pour sa tentative de formaliser la pensĂ©e, câest-Ă -dire de dĂ©crire les formes que doit prendre un raisonnement pour ĂȘtre valide.
le syllogisme est un raisonnement qui permet de présenter la vérité logique de façon nécessaire.
le syllogisme utilise des propositions de dĂ©part â les prĂ©misses â pour aboutir Ă une proposition absolument certaine â la conclusion du raisonnement.
exemple :
1.
les hommes sont mortels.
voir aussi prémisse 1
:
la majeure
2.
les philosophes sont des hommes.
voir aussi prémisse 2
:
la mineure
3.
les philosophes sont mortels.
voir aussi la conclusion
la classe la plus large est celle des « mortels » ; elle contient la classe des « hommes », qui contient à son tour la classe des « philosophes ».
la premiĂšre proposition est appelĂ©e « majeure » parce quâelle contient la classe la plus large (« mortels ») ; la deuxiĂšme proposition est appelĂ©e « mineure » parce quâelle contient la classe la plus rĂ©duite (« philosophes »).
on appelle moyen terme le concept qui permet de relier entre elles les deux prémisses et de poser la conclusion.
dans lâexemple proposĂ©, le moyen terme est « hommes ».
pour quâun syllogisme soit valide, il importe que le moyen terme ait le mĂȘme sens dans chaque proposition.
sens 1
:
ensemble d éléments interdépendants qui forment un tout organisé.
synonyme de structure
sens 2
:
ensemble d idées scientifiques ou philosophiques liées entre elles et formant un tout.
le systĂšme d un auteur est l ensemble de ses thĂ©ories dans la mesure oĂč elles sont liĂ©es entre elles.
i.
ensemble dâĂ©lĂ©ments matĂ©riels ou spirituels qui dĂ©pendent rĂ©ciproquement les uns des autres de maniĂšre Ă former un tout organisĂ©.
voir aussi organisation, structure
ii.
[logique] ensemble dâidĂ©es scientifiques ou philosophiques qui sont solidaires les unes des autres et qui nâont de vĂ©ritĂ© que dans cette organisation logique.
« un systĂšme nâest autre chose que la disposition des diffĂ©rentes parties dâun art ou dâune science dans un ordre oĂč elles se soutiennent toutes mutuellement, et oĂč les derniĂšres sâexpliquent par les premiĂšres » (condillac, traitĂ© des systĂšmes).
voir aussi analytique, synthétique, axiomatique
sens 1
:
proposition dans laquelle le sujet et le prĂ©dicat sont un seul et mĂȘme concept, qu il soit exprimĂ© par les mĂȘmes mots ou non.
exemples
:
les hommes sont des humains, l ĂȘtre est ce qui est.
sens 2
:
théorÚme logique
i.
une tautologie est une proposition oĂč le prĂ©dicat ne fait que rĂ©pĂ©ter, de mĂȘme maniĂšre ou de façon Ă©quivalente, ce qui est dans le sujet.
exemple
:
« un sou est un sou », « ce qui est donné est donné ».
ii.
[logique] en logique mathĂ©matique, il y a tautologie quand deux formules logiques ont toujours la mĂȘme valeur de vĂ©ritĂ© (vrai ou faux), quelles que soient les valeurs de vĂ©ritĂ© donnĂ©es aux propositions particuliĂšres.
ces Ă©quivalences, ou tautologies, peuvent fonctionner comme des lois logiques.
etude ou science des fins, de la finalité (du grec telos, « but, fin »)
doctrine philosophique ou attitude intellectuelle qui conçoit le monde dans son ensemble et les ĂȘtres vivants en particulier comme ordonnĂ©s selon une logique de finalitĂ©.
exemple
:
la forme dâun Ćil, la disposition de ses parties, leur dimension respective semblent rĂ©pondre Ă un calcul prĂ©dĂ©fini, de nature tĂ©lĂ©ologique.
différent de
:
mécanisme, matérialisme
voir aussi finalisme, cause finale, providence
justification de dieu et notamment essai de conciliation entre l existence de dieu et l existence du mal.
[leibniz] doctrine qui cherche Ă concilier la toute-puissance et lâomniscience de dieu (providence) avec lâexistence constatĂ©e du mal et de la souffrance.
la pensĂ©e de leibniz ne consiste pas Ă dire que le monde est parfait, ce quâil serait trĂšs difficile de soutenir, mais quâil est le meilleur possible, compte tenu dâun certain nombre de conditions qui sâimposaient Ă lâintelligence divine au moment de la crĂ©ation.
voir aussi optimum
discipline qui Ă©tudie tout ce qui a trait Ă dieu et Ă la foi.
i.
[histoire] Ătude systĂ©matique des questions religieuses Ă partir des textes rĂ©vĂ©lĂ©s et de la tradition des pĂšres de lâĂglise.
ii.
[métaphysique] théologie rationnelle
:
partie de la métaphysique qui étudie dieu, son existence, son essence.
i
ii.
théologie négative
:
thĂ©ologie qui prĂ©tend que la pensĂ©e humaine ne peut pas concevoir ce quâest dieu, mais seulement ce quâil nâest pas.
pour thomas dâaquin, par exemple, lâintelligence humaine peut connaĂźtre lâexistence de dieu, mais concernant son essence, elle ne peut saisir dieu que par des nĂ©gations
:
tout ce quâil nâest pas.
dieu nâest pas un ĂȘtre temporel, il nâest pas matĂ©riel, il nâest pas passif, etc.
ce quâon peut appeler une thĂ©ologie nĂ©gative, car la connaissance humaine ne peut se dĂ©tacher entiĂšrement du monde sensible et ne peut atteindre lâabsolu que par analogie.
position qu on prend sur un problĂšme et qu on s engage Ă soutenir contre les objections.
proposition qui affirme une idée, en opposition à une autre.
différent de
:
thĂšme
un des trois principes fondamentaux de la logique selon aristote.
il se formule ainsi
:
de deux propositions contradictoires, l une est vraie et l autre fausse.
soit a est vrai, soit non-a est vrai mais il n existe pas de troisiÚme possibilité.
ce qui est au-delĂ du domaine oĂč l on se place et d une autre nature.
au-delà , ici, signifie extérieur.
contraire: immanent.
i.
supĂ©rieur, extĂ©rieur Ă quelque chose ; Ă©tat de supĂ©rioritĂ©, dâextĂ©rioritĂ©.
ii.
[thĂ©ologie] se dit dâun dieu supĂ©rieur et extĂ©rieur au monde.
exemple
:
dans le monothĂ©isme, le dieu crĂ©ateur est transcendant, supĂ©rieur et extĂ©rieur au monde quâil a crĂ©Ă©.
différent de
:
immanent
voir aussi monothéisme, théisme
i
ii.
[kant] chez kant, est transcendant tout usage de la raison en dehors des limites de lâexpĂ©rience possible.
cet usage est illégitime.
exemple
:
chercher Ă prouver que lâunivers a un commencement ou bien est infini, câest faire un usage transcendant de la raison, car câest pĂ©nĂ©trer dans un domaine oĂč toute expĂ©rience, mĂȘme Ă venir, est exclue, ce qui conduit nĂ©cessairement Ă des contradictions logiques.
note
:
Ă ne pas confondre avec « transcendantal » (qui concerne les conditions de possibilitĂ© a priori dâune connaissance).
i
v.
[phénoménologie] pour sartre, la transcendance caractérise la relation de la conscience au monde, en deux sens opposés et symétriques
:
la conscience transcende le monde ; la conscience est transcendée par le monde.
1) la conscience transcende le monde, car elle peut lâinterroger, le surplomber et lâexaminer selon sa libertĂ©.
2) mais le monde transcende la conscience, car quel que soit le soin mis par la conscience, elle ne pourra jamais faire le tour de ce qui lâenvironne, dĂ©tailler lâinfinitĂ© des Ă©lĂ©ments qui le constitue.
le monde est un horizon infini quâaucune conscience ne peut circonscrire.
il restera à jamais extérieur et supérieur à la conscience.
voir aussi intentionnalité
chez kant, ce qui n est pas donné par l expérience mais permet l expérience c est-à -dire nous permet d organiser nos perceptions en connaissances.
contraire
:
empirique (donnĂ© par l expĂ©rience) [kant] pour kant, nous ne pouvons pas connaĂźtre le monde tel quâil est en lui-mĂȘme (noumĂšne) mais seulement le monde tel quâil est donnĂ© Ă notre sensibilitĂ© et Ă nos cadres intellectuels, câest-Ă -dire les phĂ©nomĂšnes.
le paradoxe est que la nécessité du monde est issue des concepts a priori par lesquels notre entendement construit le monde.
ces concepts, tel le concept de causalité, sont appelés par kant catégories.
les faits présentent une universalité et une nécessité qui viennent des cadres a priori de notre entendement.
à cela il faut ajouter les cadres a priori de notre sensibilité
:
lâespace et le temps.
encore faut-il que ces donnĂ©es ne sâĂ©parpillent pas et sâunissent Ă lâintĂ©rieur dâune reprĂ©sentation, ce qui suppose un « je pense » originaire qui ne sâidentifie pas Ă la conscience empirique, mais en est la condition a priori.
lâensemble de ces cadres a priori appartenant au sujet â catĂ©gories, cadres de la sensibilitĂ© et « je pense » originaire â forme les conditions par lesquelles un monde objectif est donnĂ© Ă lâhomme.
câest cet ensemble que kant nomme transcendantal.
le transcendantal est lâensemble des conditions subjectives a priori Ă travers lesquelles un monde objectif nous est donnĂ©.
voir aussi phénomÚne, monde en soi, noumÚne, a priori
ce qui, dans la totalité du monde, est perçu spécifiquement par chaque espÚce et constitue son monde.
sens 1
:
unique.
exemple
:
il n y a qu un dieu.
sens 2
:
sans parties, indivisible.
exemple
:
dieu est un
ensemble de tout ce qui existe dans le temps et l espace.
ne pas confondre avec monde.
il peut y avoir plusieurs mondes, il n y a qu un univers.
lâensemble de tout ce qui existe.
quand lâunivers est conçu comme fini et soumis Ă une finalitĂ©, on parlera avec les philosophes grecs de lâantiquitĂ© de cosmos.
Ă lâĂ©poque moderne, lâunivers apparaĂźt sinon comme infini, du moins comme non proportionnĂ© Ă lâexistence humaine.
dans ce contexte, la vie sur terre tend à apparaßtre comme une réalité exceptionnelle et fragile
:
un Ă©cosystĂšme.
voir aussi nature, cosmos, monde
sens 1
:
pour les scolastiques, idées générales.
sens 2
:
les cinq universaux
:
l espÚce, le genre, la différence, le propre et l accident.
exemple
:
socrate est de l espĂšce homme, de genre animal, sa diffĂ©rence par rapport aux animaux est d ĂȘtre douĂ© de raison, raisonner est son propre, par accident il vivait Ă athĂšnes
sens 1
:
qui s Ă©tend Ă tout l univers.
sens 2
:
qui s Ă©tend Ă tous les esprits.
sens 2
:
qui s Ă©tend Ă toute une classe d objets.
[logique] une proportion universelle concerne tous les membres dâun groupe sans exception
exemple
:
tous les hommes sont mortels.
lâuniversel sâoppose au particulier.
une proposition particuliĂšre concerne seulement quelques membres dâun mĂȘme groupe.
différent de
:
général, particulier, singulier
voir aussi proposition, logique, syllogisme
qui n a qu un sens.
contraire
:
Ă©quivoque (qui a plusieurs sens) qui nâest susceptible que dâun seul sens.
différent de
:
Ă©quivoque, ambigu
toute doctrine qui fait de l utile la valeur fondamentale aussi bien dans le domaine de l action et de la morale que dans le domaine de la connaissance.
lâutilitarisme est une doctrine philosophique qui considĂšre que le bonheur est le but de toute vie morale, mais aussi que câest le critĂšre permettant de dĂ©finir un acte comme moral
:
est moral toute action qui favorise « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre » dâaprĂšs bentham.
le devoir de chacun est donc de favoriser le bonheur du plus grand nombre.
sens 1
:
importance accordée à une chose en proportion du désir ou du besoin qu on en a.
sens 2
:
adaptation d un objet considéré à la fin à laquelle il est censé servir.
sens 3
:
au sens moral, modĂšle, ensemble de rĂšgles par rapport auxquelles on juge les actions (synonyme de bien)
i.
terme trÚs général qui est lié à la fois
1) Ă lâidĂ©e dâune mesure quantitative (par exemple le prix dâun objet), mais aussi
2) Ă une prĂ©fĂ©rence subjective (ce qui fait lâobjet dâun choix individuel, voire dâun idĂ©al supĂ©rieur).
cette Ă©quivoque peut donner lieu Ă des formules contradictoires
:
1) ce qui a une valeur a un prix ;
2) ce qui a une valeur nâa pas de prix.
ii.
[morale] pour kant, au niveau moral, il nây a quâune valeur et elle est absolue
:
la dignité.
la vie dâun homme nâa pas de prix, la valeur de toute personne est absolue.
différent de
:
prix
voir aussi respect, dignité, jugement de valeur, axiologie, nihilisme
i
ii.
[Ă©conomie] valeur dâusage / valeur dâĂ©changes des marchandises
:
on appelle valeur dâusage dâune marchandise son utilitĂ©, ce pour quoi on en a besoin ; cette valeur nâa rien de mystĂ©rieux.
en revanche, la valeur dâĂ©change pose problĂšme
:
câest la proportion par laquelle deux marchandises, rĂ©alitĂ©s totalement hĂ©tĂ©rogĂšnes, sâĂ©changent.
un quintal de blé = x kg de fer ; un matelas = x kg de pommes de terre.
comment peut-on comparer des produits qui nâont pas du tout la mĂȘme valeur dâusage, qui rĂ©pondent Ă des besoins totalement diffĂ©rents ?
un critĂšre, semble-t-il, permet dâĂ©valuer objectivement la valeur dâune marchandise ; câest le temps de travail nĂ©cessaire pour produire la marchandise.
i
v.
[bioĂ©thique] en bioĂ©thique, il sâagit de savoir sur quels principes il faut fonder la dĂ©fense de la nature en gĂ©nĂ©ral, de la flore et de la faune en particulier.
faut-il accorder une valeur en soi Ă tout ĂȘtre vivant, Ă tout animal, Ă tout milieu Ă©cologique ? comment importer dans le monde vivant les valeurs morales et juridiques qui ont Ă©tĂ© Ă©tablies pour les communautĂ©s humaines ? ici, la notion de valeur est Ă inventer et Ă©tablir.
exemple
:
les animaux sont des ĂȘtres sensibles, donc capables de connaĂźtre la souffrance.
le refus de la souffrance est une valeur.
caractĂšre de ce qui n est pas trompeur, de ce qui ne ment pas.
dĂ©signe la vĂ©ritĂ© matĂ©rielle, câest-Ă -dire la conformitĂ© dâune idĂ©e avec la rĂ©alitĂ© concernĂ©e.
différent de
:
validité
voir aussi vérité
Vérité s'oppose à fausseté ou erreur.
Le mensonge s'oppose non à la vérité mais à la véracité.
L'erreur est simplement le fait de tenir pour vrai quelque chose qui ne l'est pas.
Vérité / certitude.
Vérité / réalité.
Vérité correspondance / vérité cohérence / vérité pragmatique.
Vérité de fait / vérité de raison.
Relativisme de la vérité / scepticisme.
Vérité / opinion.
CaractĂšre de ce qui est conforme au rĂ©el, connu tel quâil est.
Connaissance dâune chose conforme Ă ce quâelle est.
i.
adéquation entre ce qui est dit et la réalité.
la vĂ©ritĂ© pose deux problĂšmes trĂšs diffĂ©rents selon quâon lâoppose Ă lâerreur ou au mensonge
:
soit un problĂšme logique et scientifique, soit un problĂšme moral.
câest Ă la raison et Ă lâexpĂ©rience de distinguer vĂ©ritĂ© et erreur.
mais la question du mensonge renvoie Ă la raison au sens moral.
ii.
[logique] le vrai et le faux ne concerne pas la réalité, mais les jugements portés sur la réalité.
la vérité a deux caractéristiques selon russell.
dâune part, il sâagit dâune propriĂ©tĂ© des croyances et des affirmations humaines ; dâautre part, cette propriĂ©tĂ© dĂ©pend dâune concordance entre des croyances et des faits extĂ©rieurs aux croyances.
ainsi, seules des croyances peuvent ĂȘtre vraies ou fausses, mais il ne dĂ©pend pas dâelles seulement dâĂȘtre vraies ou fausses.
i
ii.
[morale] dâun point de vue moral, la vĂ©ritĂ© se prĂ©sente comme un devoir.
voir mensonge, foi (mauvaise)
principes qui constituent dans la philosophie classique les lois absolues des etres et de la raison.
emanant de la volonté divine, l homme les découvre dans sa pensée.
elles ne portent pas sur l existence d un objet mais sur la liaison nécessaire des idées.
propositions évidentes mais indémontrables.
exemple
:
le tout est plus grand que la partie.
la vertu selon Machiavel (la virtĂč).
Vie bonne
:
vie heureuse vs.
vie vertueuse.
La vertu comme force d'Ăąme (stoĂŻcisme).
Les vertus intellectuelles.
Pratique habituelle du bien.
ChastetĂ©, fidĂ©litĂ© conjugale dâune femme.
Pouvoir de produire une certaine action, propriété.
Force dâĂąme, courage.
i.
disposition morale Ă faire le bien.
ii.
[antiquitĂ© grecque] le mot grec (arĂ©tĂ©) signifie excellence ; la vertu est donc la condition de la noblesse de lâĂąme, câest le maximum de perfection qui dĂ©termine lâaction humaine vers le bien.
on distingue traditionnellement quatre grandes vertus, dites cardinales
:
la sagesse (ou la prudence), le courage, la tempérance, la justice.
la premiĂšre vertu pose les principes dâune vie bonne (sagesse) et lâart de les appliquer aux cas particuliers (prudence) ; la deuxiĂšme donne la volontĂ© et la force de lâaccomplir (courage) ; la troisiĂšme discipline les dĂ©sirs du corps et modĂšre les appĂ©tits de lâĂąme (tempĂ©rance) ; la derniĂšre assure une proportion harmonieuse dans les rapports Ă lâintĂ©rieur de soi-mĂȘme et dans les Ă©changes avec les autres (justice).
i
ii.
[aristote] la justice, pour aristote, est une disposition habituelle, câest-Ă -dire exercĂ©e et devenue comme une seconde nature, qui vise Ă toujours choisir le juste milieu.
il ne sâagit pas de la mĂ©diocritĂ© ni de la neutralitĂ©, mais dâun effort pour ne pas tomber dans des extrĂ©mitĂ©s de comportement opposĂ©es.
exemple
:
le courage est un milieu entre la lĂąchetĂ© et la tĂ©mĂ©ritĂ© inconsciente ; la gĂ©nĂ©rositĂ©, un milieu entre lâavarice et le gaspillage.
i
v.
[moyen Ăge] de nombreuses fresques mĂ©diĂ©vales reprĂ©sentent les sept vertus
:
les quatre vertus cardinales, issues de la philosophie antique et concernant la vie sur terre (voir ii), et les trois vertus thĂ©ologales, issues de la religion chrĂ©tienne, et concernant lâespoir dâune rĂ©compense aprĂšs la mort.
les trois vertus théologales sont
:
la foi, lâespĂ©rance, la charitĂ©.
v.
[machiavel] machiavel, dans le prince, parle de virtĂș pour dĂ©signer lâidĂ©al de lâhomme politique.
le terme est loin dâĂ©quivaloir Ă la vertu morale ; il se rapproche davantage du terme « virilitĂ© » dont la vertu est proche Ă©tymologiquement (virtus en latin vient de vir qui veut dire « homme » par opposition à « femme »).
vi.
[machiavel] montesquieu définit la vertu comme la caractéristique essentielle, le fondement nécessaire des démocraties.
acte particulier de la volonté.
sens 1
:
pouvoir de se déterminer pour des motifs c est-à -dire des fins raisonnables.
sens 2
:
ensemble des forces psychiques que nous mettons au service d une tendance.
i.
[philosophie] facultĂ© dâagir par soi-mĂȘme, en toute conscience, aprĂšs rĂ©flexion.
la volonté caractérise les actes volontaires, impliquant liberté et responsabilité.
différent de
:
désir, souhait
voir aussi libre arbitre
ii.
[psychologie] force de caractĂšre, capacitĂ© dâappliquer dans les faits les dĂ©cisions prises, malgrĂ© les obstacles et les rĂ©sistances.
exemple
:
« avoir de la volonté ».
différent de
:
velléité
i
ii.
[morale] volonté (bonne)
:
pour kant, en matiĂšre morale, seule la volontĂ© qui prĂ©side Ă lâacte peut ĂȘtre dite bonne, câest-Ă -dire lâintention.
exemple
:
deux personnes peuvent faire un mĂȘme don, leur acte peut ĂȘtre Ă©quivalent sur un plan social, utilitaire, matĂ©riel, mais du point de vue moral, câest lâintention qui a prĂ©sidĂ© Ă ce don qui comptera.
voir aussi devoir, liberté
i
v.
[politique] volonté générale
:
chez rousseau, la volontĂ© gĂ©nĂ©rale reprĂ©sente la volontĂ© du peuple souverain dans lâĂ©laboration des lois.
ce nâest pas la simple somme des volontĂ©s particuliĂšres, mais la volontĂ© de rechercher lâintĂ©rĂȘt commun.
« il y a souvent bien de la diffĂ©rence entre la volontĂ© de tous et la volontĂ© gĂ©nĂ©rale: celle-ci ne regarde quâĂ lâintĂ©rĂȘt commun, lâautre regarde Ă lâintĂ©rĂȘt privĂ©, et nâest quâune somme de volontĂ©s particuliĂšres
:
mais ĂŽtez de ces mĂȘmes volontĂ©s les plus et les moins qui sâentredĂ©truisent, reste pour somme des diffĂ©rences la volontĂ© gĂ©nĂ©rale » (du contrat social).
pour que la volontĂ© gĂ©nĂ©rale sâexerce de façon lĂ©gitime, il faut
:
1) que la loi soit voulue par la majorité des citoyens ;
2) quâelle concerne une question dâintĂ©rĂȘt commun et ne concerne pas des personnes en particulier.
une loi est donc ce qui provient de tous et qui sâapplique Ă tous.
sens 1
:
chez rousseau, volontĂ© du corps social quand il se fixe pour objet l intĂ©rĂȘt commun.
contraire
:
volonté de tous (somme de volontés particuliÚres)
sens 2
:
chez diderot, ce que prescrit le droit naturel.
sens 1
:
ce qui est conforme à la réalité.
sens 2
:
est vraie une proposition Ă laquelle nous donnons l assentiment total de notre raison.
sens 3
:
qui existe ou a existé réellement.
sens 4
:
qui est effectivement ce qu on déclare que c est.
sens 5
:
qui est conforme à l idée qu on se fait d une classe d objet.
sens 5
:
qui est fidÚle à la nature, qui rend bien compte de la réalité
vision ou conception du monde, maniÚre globale dont chaque individu conçoit la vie et le monde.
du Grec synthesis
:
rassemblement, action de placer ensemble.
Opération de recomposition d'un tout au moyen de ses éléments.
i.
recomposition dâun tout Ă partir de ses parties.
exemple
:
une synthĂšse chimique, la synthĂšse dâun texte.
différent de
:
analyse
ii.
[dĂ©marche logique] Ă lâinverse de la dĂ©marche analytique, la dĂ©marche synthĂ©tique part des principes de bases les plus simples et les plus Ă©vidents pour remonter par dĂ©duction, de consĂ©quence en consĂ©quence, Ă des vĂ©ritĂ©s plus complexes.
câest une dĂ©marche progressive, alors que la dĂ©marche analytique est rĂ©gressive.
exemple
:
la dĂ©marche de lâĂthique de spinoza est synthĂ©tique, Ă la maniĂšre dâun livre de gĂ©omĂ©trie.
partant de propositions premiĂšres, le livre veut reconstruire petit Ă petit lâordre du monde et de la rĂ©alitĂ© humaine, en progressant du plus simple au plus complexe.
différent de
:
démarche analytique
i
ii.
[hegel] derniĂšre Ă©tape de la dialectique conçue comme mouvement de dĂ©ploiement de lâesprit dans le rĂ©el et comme mouvement de rĂ©flexion, la synthĂšse correspond au dĂ©passement des contradictions Ă travers une unitĂ©.
voir aussi dialectique
du Latin, causa
:
cause, mais aussi procĂšs.
Se dit de ce qui engendre un effet.
Principe, origine, force qui engendre l'effet et se conserve en lui.
i.
une cause est ce qui provoque un effet ; une cause est aussi ce qui explique un phénomÚne.
voir aussi raison, principe
ii.
[aristote] aristote Ă©nonce le principe que « expliquer, câest expliquer par les causes ».
mais par « cause », il nâentend pas un seul processus, mais plusieurs angles dâanalyse qui doivent se complĂ©ter, sans quoi le philosophe nâest pas au bout de lâexplication.
expliquer complĂštement un phĂ©nomĂšne, câest ĂȘtre en Ă©tat de donner quatre types dâindication.
a.
la cause formelle
:
quel plan ou quelle structure a façonné cette réalité ?
b.
la cause finale
:
quelle fonction ce plan remplit-il ? Ă quelle fin correspond telle disposition, tel agencement ?
c.
les causes matérielles
:
quel matériau est nécessaire et suffisant ? quelles contraintes sont impliquées par le choix de tel matériau pour tel phénomÚne ?
d.
les causes efficientes
:
quels agents ont directement positionné la matiÚre en vue de la forme ? quel moteur a poussé tel organe, a apporté telle matiÚre, a aménagé telle disposition ?
i
ii.
[mécanisme] la causalité, comme enchaßnement mécanique des causes et des effets
:
dans la pensĂ©e moderne, au xviie siĂšcle, naĂźt le principe quâune seule causalitĂ© doit expliquer lâordonnancement du monde
:
le mécanisme.
le monde est une grande machine constituĂ©e dâune infinitĂ©s de machines Ă diffĂ©rentes Ă©chelles.
i
v.
[empirisme et scepticisme] pour hume, Ă la fois empiriste et sceptique, ce que nous appelons causalitĂ© nâest quâun effet de la nature humaine
:
lâhabitude.
en effet, notre esprit nous pousse sans arrĂȘt Ă associer tel fait sensible Ă tel autre, telle image Ă telle autre.
exemple
:
en disant que le feu est la cause de la chaleur, nous disons simplement que nous avons toujours trouvĂ© la sensation visuelle de feu avec la sensation tactile de chaleur ; mais en disant cela, nous nâexpliquons pas en quoi, ni comment, le feu produit de la chaleur.
v.
[kant] pour kant, la causalitĂ© est une catĂ©gorie de lâentendement
:
si je pose une boule de pétanque sur un oreiller, la boule va provoquer un creux.
cela mâapparaĂźt comme une nĂ©cessitĂ© objective et non comme lâeffet dâune habitude, comme le veut hume.
lâentendement structure le monde Ă lâaide de catĂ©gories a priori.
parmi ces catĂ©gories, le concept de causalitĂ© contribue Ă construire lâobjectivitĂ© du monde phĂ©nomĂ©nal.
vi.
[Ă©pistĂ©mologie] on aurait tendance aujourdâhui Ă remplacer la notion de cause par celle de loi, et la notion de causalitĂ© par celle de lĂ©galitĂ©.
en effet, lâidĂ©e de cause prĂ©suppose la connaissance dâun agent Ă lâĆuvre derriĂšre les phĂ©nomĂšnes.
or les lois scientifiques (telle que la loi de la gravitation) se contentent de dégager des constantes, sans nécessairement faire connaßtre les causes cachées derriÚre les phénomÚnes.
voir aussi déterminisme, hasard, positivisme
du Latin finis
:
terme, point extrĂȘme, ce qui est accompli.
Se dit pour terme, ou cessation.
But.
la cause finale d un fait est la raison pour laquelle le fait existe c est-Ă -dire son but.
But, raison d'ĂȘtre d'une chose, d'une action ou d'une relation ; par opposition Ă moyen.
dans le langage courant, le mot fin désigne deux choses différentes :
a.
le terminus, le point dâarrivĂ©e.
exemple
:
la fin des vacances, la fin du monde ;
voir aussi eschatologie
b.
le but dâune action, dâun phĂ©nomĂšne.
exemple
:
parvenir Ă ses fins, câest-Ă -dire rĂ©aliser ce quâon avait en tĂȘte.
dans le discours philosophique, le sens le plus utilisé est le second.
voir aussi finalité, téléologie, cause finale
du latin posse
:
pouvoir.
Ce qui n'est pas, mais peut l'ĂȘtre (ou le devenir).
Non contradictoire logiquement.
Relative Ă un pouvoir, est-ce qu'on peut faire X ou Y ? Est-ce que ce n'est pas logiquement contradictoire de faire X ou de ne pas faire Y? Essayer de rattacher Ă la Morale quand cela fait sens.
Interroge la possibilité et / ou la capacité.
Qui peut ĂȘtre c est-Ă -dire qui n est ni nĂ©cessaire ni impossible.
le réel est un cas particulier de possible.
[logique] le possible est ce qui nâexiste pas nĂ©cessairement, mais qui pourrait ĂȘtre.
le possible est une modalitĂ© du jugement, câest-Ă -dire quâil dit quelque chose non sur le contenu dâune proposition, mais sur la contrainte logique quâil implique
:
le jugement est-il nĂ©cessaire, simplement contingent, possible ou probable ? le possible est ce qui nâest pas contradictoire.
il se distingue du probable en ne donnant pas une mesure quantitative, un degré, du plus ou du moins.
exemple
:
hume pense que cette vérité apparemment éternelle
:
« le soleil se lĂšvera demain Ă lâest » nâest pas une vĂ©ritĂ© absolue, puisquâil nây a rien de contradictoire Ă la pensĂ©e contraire
:
quâil ne se lĂšve pas.
différent de
:
probable, nécessaire, impossible ; jugement assertorique, apodictique
du Latin credere
:
avoir confiance, tenir pour véritable.
Tenir pour vrai ce dont on ne détient pas la preuve.
Opinion fondée sur une simple probabilité ou certitude indémontrable fondée sur l'autorité.
Connaßtre sur le seul mais inébranlable fondement de mon sentiment (la foi).
du Latin accidens
:
qui arrive.
Qui concerne les pĂ©ripĂ©ties de l'ĂȘtre, de la chose, et non son fonds ou caractĂ©ristique fondamental.
du Latin explicare
:
déplier.
Faire comprendre en déterminant ou en recherchant le pourquoi, les causes ou principes d'une chose ou d'un phénomÚne (c'est-à -dire suivant les données de l'expérience).
expliquer, câest dĂ©gager les causes, les mĂ©canismes.
comprendre, câest donner le sens.
cette différence concerne particuliÚrement les sciences humaines.
en effet, lâhomme nâagit pas seulement comme un mĂ©canisme poussĂ© par des causes, il agit pour des raisons, Ă partir de rĂ©flexions issues de sa mĂ©moire et de valeurs idĂ©ologiques.
ainsi il donne du sens Ă son action.
il sâagit ici de rĂ©alitĂ©s subjectives quâil faut comprendre.
on explique les causes, on comprend le sens.
différent de
:
comprendre
du Latin cum, prehendere
:
saisir avec [la pensée].
Comprendre, c'est ĂȘtre par suite en mesure de recevoir une explication, c'est-Ă -dire de savoir Ă son tour en appliquer les principes Ă d'autres choses ou Ă d'autres faits.
comprendre, câest donner le sens.
expliquer, câest dĂ©gager les causes, les mĂ©canismes.
cette différence concerne particuliÚrement les sciences humaines.
en effet, lâhomme nâagit pas seulement comme un mĂ©canisme poussĂ© par des causes, il agit pour des raisons, Ă partir de rĂ©flexions issues de sa mĂ©moire et de valeurs idĂ©ologiques.
ainsi, il donne du sens Ă son action.
il sâagit de rĂ©alitĂ©s subjectives quâil faut comprendre.
on explique les causes, on comprend le sens.
différent de
:
expliquer
voir aussi herméneutique
En réalité ou suivant l'usage.
i.
ce qui est, ou ce qui arrive ; donnée de base
1) en tant quâelle est tenue pour rĂ©elle et Ă©tablie,
2) en tant quâelle est issue dâune expĂ©rience immĂ©diate, dâune observation confirmĂ©e, ou dâune analyse statistique ;
3) en tant quâelle est utilisĂ©e comme source de connaissance et dâanalyse.
ii.
[droit] en matiĂšre judiciaire, la question quid facti ? â quâen est-il des faits ? â prĂ©cĂ©dĂ© la question quid juris ? â quâen est-il en droit, que dit la loi, que prĂ©voit-elle pour ces cas ?
i
ii.
[Ă©pistĂ©mologie] lâĂ©tablissement des faits, dans la recherche scientifique, reste un objectif premier de toute connaissance, mĂȘme si lâidĂ©e de « fait », pose problĂšme, dans la mesure oĂč la science construit son objet, et quâil est difficile de dĂ©finir un fait « brut ».
Ce qu'il faut faire.
C'est une obligation (logique, morale) et pas seulement une permission.
Relative à une ou plusieurs rÚges, à une ou plusieurs lois ou réglementations.
Obligation morale considĂ©rĂ©e en elle-mĂȘme et non par rapport Ă son objet.
Obligation Ă laquelle lâindividu se soumet, selon un impĂ©ratif de conscience, pour accomplir ou respecter ce qui est prescrit dans un code moral, lĂ©gal ou religieux.
Exercice que doit faire un écolier, un collégien, un lycéen.
Association dâouvriers unis par les liens du compagnonnage.
Marque de respect, de politesse envers qqn.
i.
en philosophie, le devoir dĂ©signe une obligation, laquelle par dĂ©finition peut ĂȘtre accomplie ou non.
le devoir implique, de façon implicite, une relation de commandement
:
le « tu dois » suppose une entité qui commande face à une autre qui obéit.
ces deux entitĂ©s peuvent ĂȘtre rĂ©ellement sĂ©parĂ©es
:
lâhomme face Ă dieu, lâindividu face Ă la sociĂ©tĂ© ; ou bien intĂ©riorisĂ©es dans un seul individu
:
chez le citoyen (lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral contre lâintĂ©rĂȘt particulier), dans la personne humaine (la raison contre les passions, lâaltruisme contre lâĂ©goĂŻsme, etc.).
ii.
devoir moral / devoir juridique
:
les devoirs sont des obligations, mais ils nâont pas la mĂȘme extension selon quâils concernent le domaine moral ou le domaine juridique.
en effet, la morale dĂ©finit des devoirs qui ne sâaccompagnent pas de droits symĂ©triques chez autrui.
exemple
:
si jâai le devoir moral dâaider les autres, les autres nâont pas le droit en retour de mâobliger Ă les aider.
en revanche, dans le domaine juridique, il y a symétrie entre droits et devoirs.
exemple
:
si la loi juridique prĂ©voit que les enfants aideront financiĂšrement leurs parents dans le besoin, ce nâest plus simplement un devoir, mais une obligation
:
les parents seront en droit de réclamer cette aide.
autre différence
:
pour la sociĂ©tĂ©, il est indiffĂ©rent que lâindividu remplisse ses devoirs juridiques de bon ou de mauvais grĂ© ; pour le devoir moral, au contraire, il est primordial quâil soit accompli avec une intention bonne.
i
ii.
[kant] par devoir / conformément au devoir
:
la morale kantienne distingue les actions accomplies conformément au devoir de celles accomplies strictement par devoir.
de lâextĂ©rieur, rien ne les distingue ; de lâintĂ©rieur, moralement parlant, elles sont trĂšs diffĂ©rentes.
a.
les actions seulement conformes au devoir peuvent ĂȘtre accomplies par inclination immĂ©diate (sympathie, pitiĂ©, peurâŠ) ou par intĂ©rĂȘt (câest dans lâintĂ©rĂȘt dâun commerçant de ne pas voler ses clients).
dans ces cas-lĂ , nous faisons ces actions en tant quâĂȘtres naturels au mĂȘme titre que les animaux, soumis au dĂ©terminisme de la nature (nos goĂ»ts, nos dĂ©sirsâŠ) et non pas en tant quâĂȘtres raisonnables.
b.
ce nâest que lorsque nous obĂ©issons par devoir, que nous montrons que nous sommes capables dâĂ©chapper au dĂ©terminisme naturel, dâagir par un ordre qui nous vient uniquement de notre raison.
voir aussi impératif catégorique, bonne volonté
Relatif à une nécéssité.
Est-ce qu'on est incapable de faire X? Interroge l'incapacité du contraire.
En vue de quoi il faudrait faire X ou Y?
Etymologiquement, fait de subir.
Tous les phénomÚnes passifs de l'ùme.
Tout Ă©tat affectif.
Tendance d'une certaine durée assez puissante pour dominer la vie de l'esprit.
On oppose parfois la passion à la raison, à ce qui est relatif non pas à un état affectif mais à un résultat mûr de la raison.
Passion au sens classique (affect qui trouble et domine la raison) vs.
passion au sens moderne (affect qui anime notre existence et exprime notre individualité).
i.
dans le sens courant, une passion est une tendance dominatrice, exclusive pour quelque chose, qui empĂȘche dâavoir une vue impartiale et globale sur son comportement.
ii.
[philosophie] dans la philosophie classique, chez descartes notamment, passion renvoie plus gĂ©nĂ©ralement Ă la passivitĂ© du sujet, lorsquâil subit les actions de son corps
:
aussi bien les sensations, les Ă©motions que les mouvements plus forts, comme la haine ou la jalousie.
Appréhender par un acte cognitif, à la fois conceptuellement et en organisant un systÚme rationnel.
Ătat de la conscience d'une personne qui sait, qui a pleine connaissance de quelque chose ; entendement, connaissance, relation entre le sujet qui pose l'acte de savoir et l'objet de pensĂ©e, point d'aboutissement, par opposition Ă la certitude, Ă la croyance, Ă la foi ; Pouvoir affirmer l'existence de qqch.
Du latin sapere
:
avoir de la saveur, de la pénétration, et par extension comprendre.
Ce dont on peut faire la démonstration.
Raison thĂ©orique pouvant ĂȘtre dĂ©montrĂ©e par quiconque en dĂ©tiennent les principes.
Connaissance rationnelle fondée sur les principes de la logique et les lois de la nature [science], ou habileté technique [savoir-faire en un art, un métier ou un sport].
Ensemble des connaissances acquises par lâĂ©tude, la comprĂ©hension progressive des choses.
Connaissance acquise par lâexpĂ©rience des choses.
ConnaĂźtre complĂštement une chose, pouvoir affirmer son existence.
Avoir dans lâesprit la reprĂ©sentation des connaissances que lâon possĂšde.
Présenter quelque chose avec une relative certitude
:
savoir avec une proposition pour complément.
Ătre en mesure de faire une chose, en avoir les capacitĂ©s
:
savoir avec un infinitif pour complément.
Savoir / croire.
Acte de la pensée qui saisit un objet par les sens ou non avec implication plus ou moins grande du sujet de la connaissance.
Action ou acte de se faire une reprĂ©sentation, de s'informer ou d'ĂȘtre informĂ© de l'existence de quelque chose; l'idĂ©e ainsi formĂ©e.
Action ou fait d'apprendre quelque chose par l'étude et/ou la pratique; résultat de cette action ou de ce fait
:
compétence en quelque chose, expérience de quelque chose; connaissance, savoir acquis(e).
La connaissance est un chemin, une compréhension et appropriation, un questionnement, un doute, un dépouillement.
Il faut parfois apprendre à désapprendre pour comprendre.
La connaissance est le processus d'assimilation individuelle d'un savoir.
Elle fait ainsi référence à des objets plus spécifiques mais surtout à l'expérience individuelle de ce savoir.
La connaissance est un rapport actif au monde qui vise Ă sâen faire une reprĂ©sentation et Ă lâexpliquer.
Cette activitĂ© associe gĂ©nĂ©ralement lâaction et la rĂ©flexion.
Il existe divers types de connaissances plus ou moins efficaces, plus ou moins fiables et réalistes.
activitĂ© par laquelle lâesprit humain organise les informations quâil extrait du monde extĂ©rieur en cherchant Ă en expliquer les causes, Ă en Ă©tablir des lois.
pour connaĂźtre objectivement la rĂ©alitĂ©, la connaissance doit Ă©galement se connaĂźtre elle-mĂȘme
:
sur quels principes elle repose, quelles méthodes elle utilise, quelles sont ses limites.
= savoir
différent de
:
croyance, opinion
voir aussi vérité, démonstration, pensée, idée
ĂlĂ©ment qui empĂȘche ou limite lâaction.
PhénomÚne violent qui pousse un individu à agir contre sa volonté.
Pression sociale.
On peut ĂȘtre contraint de se contraindre (contrainte nĂ©gative, imposĂ© par un autre) et dans certains cas, on peut acquĂ©rir une certaine libertĂ© en se contraignant (contrainte positive, imposĂ© par soi).
Ex
:
arrĂȘter de fumer, si on est vĂ©ritablement libre on peut tout Ă fait suivre cette contrainte.
Contrainte / obligation.
une contrainte est une soumission par la force.
Ătre contraint, câest subir les choix dâun autre.
exemple
:
sous une dictature, le peuple nâest pas obligĂ© dâobĂ©ir aux ordres, il y est contraint.
Ă ne pas confondre avec une obligation, qui est la consĂ©quence dâune dĂ©cision libre et volontaire.
jâobĂ©is ou je respecte mes obligations, je ne mây soumets pas.
en effet, une obligation renvoie Ă une loi morale ou juridique qui correspond Ă ma volontĂ© et Ă mon intĂ©rĂȘt.
exemple
:
un citoyen a lâobligation dâaller voter aux Ă©lections.
ce devoir lui permet de réaliser sa liberté politique, mais il peut aussi le refuser.
différent de
:
obligation, autonomie
voir aussi obéissance, soumission
Ensemble des moyens produits par lâhomme pour satisfaire ses besoins.
Ensemble particulier de procĂ©dĂ©s permettant dâobtenir un rĂ©sultat dĂ©terminĂ©.
(adjectif) SpĂ©cialisĂ©, qui relĂšve dâun domaine ou activitĂ©.
Exemple(s)
Bien faire la cuisine suppose de connaĂźtre plusieurs techniques culinaires.
Je ne connais pas tous les termes techniques de la médecine.
i.
la technique dĂ©signe Ă la fois la production dâobjets, leur utilisation et les mĂ©thodes nĂ©cessaires Ă acquĂ©rir.
par opposition Ă lâart au sens moderne, la technique vise lâutilitĂ© et lâefficacitĂ© ; elle est transmissible ; elle est inventĂ©e par lâhomme.
ii.
la technique peut ainsi ĂȘtre distinguĂ©e, premiĂšrement, de la nature
:
elle dĂ©signe des procĂ©dĂ©s inventĂ©s visant Ă produire des objets qui nâexistent pas naturellement.
la production dâoutils a ainsi pour objectif dâaugmenter la puissance de lâhomme (hache, marteau, arc, Ă©pĂ©eâŠ) ou de lui faciliter la vie (machine Ă laverâŠ).
i
ii.
la technique a été distinguée deuxiÚmement de la science
:
elle serait un savoir-faire, tandis que la science dĂ©signerait la connaissance pure, indĂ©pendamment de ses applications Ă©ventuelles (lâingĂ©nieur serait ainsi lâhomme de la technique, et le chercheur lâhomme de la science).
mais cette distinction traditionnelle est remise en cause par lâimbrication de plus en plus forte entre la science et la technique.
voir aussi art, science
Bonheur (satisfaction globale, durable, qui provient d'un jugement général sur la vie) vs.
plaisir (satisfaction partielle, éphémÚre, qui provient d'un fait particulier).
Bonheur comme accumulation quantitative de plaisirs / bonheur comme intensité qualitative d'existence.
Bonheur comme idéal de l'imagination ? Idéal de la raison (Kant).
Le bonheur comme norme
:
norme politique (droit au bonheur), norme sociale, norme Ă©conomique.
Faveur, chance.
Contentement, satisfaction, plaisir.
Ătat de lâĂąme pleinement satisfaite.
le bonheur est le but que tous les hommes désirent atteindre.
il correspond au souverain bien, câest-Ă -dire au bien suprĂȘme qui commande tous les autres.
si un tel idĂ©al a du sens, il ne peut pas dĂ©pendre seulement de la chance, mais il doit sâappuyer sur la rĂ©flexion, le mĂ©rite, lâexercice.
de plus, le bonheur renverrait Ă des critĂšres objectifs
:
toute vie ne peut pas ĂȘtre jugĂ©e heureuse.
pour lâĂȘtre, elle doit prendre en compte les caractĂ©ristiques dâune existence authentique
:
une vie heureuse serait une vie qui permet lâĂ©panouissement, le dĂ©veloppement des qualitĂ©s humaines.
en revanche, il nâexiste pas, dans lâhistoire de la philosophie, dâaccord gĂ©nĂ©ral sur le contenu du bonheur, ni sur les moyens de lâatteindre.
voir aussi béatitude, félicité, contentement, joie, extase, souverain bien
Conscience-A (conscience d'accÚs, la possibilité de relier les différents sens et éléments du champ perceptible) vs.
conscience-P (conscience phénoménale, l'effet que ça fait) (N.
Block).
La conscience comme activitĂ© mentale et ses diffĂ©rentes formes comme le fait de ressentir (lâexpĂ©rience vĂ©cue, les qualia), construire des reprĂ©sentations mentales (lâimagerie mentale, les croyances, les dĂ©sirs), rĂ©flĂ©chir (le raisonnement, la mĂ©tacognition).
Mauvaise conscience (Nietzsche).
Sens 1
:
fait de percevoir ce qu'on est soi-mĂȘme et ce qui se passe autour de soi.
Sens 2
:
conscience morale.
Propriété qu'aurait l'esprit humain de porter des jugements normatifs immédiats sur les actions (c'est bien, c'est mal).
C'est en ce sens qu'on parle de la voix de la conscience.
i.
[psychologie, philosophie] la conscience au sens psychologique est cette capacité de se rendre compte de ce qui se passe en soi et, par suite, de ce qui se passe hors de soi.
exemple
:
si je somnole, je perds une grande part de ma conscience et de ce fait mĂȘme, je ne sais plus exactement ce qui se passe hors de moi.
a.
conscience de soi
:
capacité à faire un retour sur soi, pour étudier ses pensées, ses sentiments.
différent de
:
inconscient, en-soi
voir aussi cogito, intentionnalité, miroir
b.
conscience immédiate
:
la conscience immĂ©diate, câest notre relation au monde, nous sommes conscients des objets qui nous entourent, nous les percevons, nous rĂ©agissons en leur prĂ©sence.
c.
conscience réfléchie
:
la conscience rĂ©flĂ©chie consiste Ă nous percevoir nous-mĂȘmes comme percevant.
exemple
:
quand nous disons « jâai froid », nous ne saisissons pas seulement la sensation de froid, nous nous saisissons nous-mĂȘmes comme ayant froid.
ii.
[morale] la conscience au sens moral est la capacitĂ© de juger par soi-mĂȘme du bien et du mal, dâĂ©valuer chacune de ses actions, non pas selon ce que les autres en disent, mais « en son for intĂ©rieur ».
voir aussi mĆurs, dĂ©ontologie
Temps subjectif / temps objectif.
Théorie dynamique vs.
théorie statique du temps.
Le temps et la Durée (Bergson).
sont donc incommensurables.
mais il est trĂšs difficile, voire impossible, de percevoir le temps sans inscrire ses marques dans lâespace
:
par exemple, je sais quâil est plus de midi (temps) par la position du soleil dans le ciel (espace).
de mĂȘme, un cadran solaire, un sablier ou une montre Ă aiguilles sont des figurations spatiales du temps.
dâoĂč le problĂšme essentiel
:
concevoir le temps en lui-mĂȘme sans utiliser des transcriptions spatiales.
ii.
[temps et durĂ©e] le temps est une dimension objective de lâunivers
:
soit le devenir objectif des choses, soit la mesure de la distance entre deux Ă©tats de choses.
mais le temps se donne aussi Ă nous comme durĂ©e, câest-Ă -dire comme un Ă©coulement continu de nos Ă©tats de conscience.
voir aussi durée, irréversibilité
i
ii.
[kant] chez kant, le temps ainsi que lâespace constituent les deux formes a priori de la sensibilitĂ©.
câest-Ă -dire que le temps et lâespace nâappartiennent pas au monde en soi, mais au sujet percevant.
voir aussi transcendantal, intuition, catégories, phénomÚne, monde en soi, noumÚne
Voir la conception non-substantialiste de l'identité personnelle.
Identité pour soi / identité pour autrui.
L'identité narrative.
i.
[psychologie] avoir conscience de soi, câest se bĂątir une identitĂ© personnelle, se construire comme individu.
or ĂȘtre soi-mĂȘme, câest Ă la fois ĂȘtre un, ĂȘtre unique et rester la mĂȘme personne.
lâidentitĂ© personnelle renvoie tout dâabord Ă lâunitĂ© du sujet.
exemple
:
il ne suffit pas que le corps soit objectivement un pour ĂȘtre perçu subjectivement de lâintĂ©rieur, comme unifiĂ©.
le nourrisson lâapprend progressivement.
lâidentitĂ© implique Ă©galement lâunicitĂ© (ĂȘtre unique et diffĂ©rent des autres) et lâipsĂ©itĂ© (rester le mĂȘme Ă travers les changements de la vie).
voir aussi unicité, ipséité, conscience de soi (conscience, i, a.), personne, personnage, personnalité
ii.
[logique] principe dâidentitĂ©
:
principe logique fondamental selon lequel une chose ne peut ĂȘtre Ă la fois ce quâelle est et son contraire.
« a = a », ou plutÎt « a est a ».
câest un des trois principes qui, dans la logique antique, fondent tout raisonnement possible, avec le principe de non-contradiction (une proposition ne peut ĂȘtre Ă la fois vraie et fausse) et le principe du tiers-exclu (entre une proposition et sa nĂ©gation, il ne peut y avoir une troisiĂšme voie ; ou bien lâune ou bien lâautre est vraie).
voir aussi logique, proposition, principe, tiers-exclu, principe de non-contradiction
La science
:
invention d'hypothÚses et démarche critique à opposer à des certitudes.
i.
[au singulier] au singulier, le mot pose problĂšme
:
il est dâabord synonyme de connaissance, de savoir en gĂ©nĂ©ral.
lorsquâil dĂ©signe le domaine proprement scientifique, le terme est porteur dâĂ©quivoque
:
peut-on rĂ©unir sous une seule dĂ©nomination des disciplines aussi diffĂ©rentes, des mĂ©tiers si divers, des mĂ©thodes si divergentes ? ce qui justifie probablement le singulier du mot « science », câest lâexistence dâune communautĂ© scientifique qui, Ă dĂ©faut de mĂ©thodes et de pratiques semblables, partage des idĂ©aux dâindĂ©pendance et dâobjectivitĂ© transmis par une histoire, et des habitudes de communication (revues, colloques, Ă©changesâŠ), traduisant un travail nĂ©cessairement collectif et critique, qui nâa guĂšre dâĂ©quivalent dans les mondes artistique, littĂ©raire ou philosophique.
il nây a pas de science solitaire, ne serait-ce que parce que la rĂ©vision permanente des savoirs et des mĂ©thodes fait partie de lâhorizon de la recherche, et que cette rĂ©vision est Ă©troitement liĂ©e au travail collectif.
dĂšs lors, la science, qui sâappuie selon des degrĂ©s divers sur le pur raisonnement, lâobservation, la thĂ©orie et lâexpĂ©rimentation, rĂ©alise son unitĂ© effective dans une histoire commune, celle de lâidĂ©al scientifique de neutralitĂ© et dâobjectivitĂ© dans lâexplication du rĂ©el.
ii.
[au pluriel] au pluriel, les sciences renvoient Ă la diversitĂ© des disciplines scientifiques, en raison de leurs objets dâĂ©tude diffĂ©rents.
elles sont regroupées classiquement en trois catégories :
a.
expérimentales :
voir sciences expérimentales
b.
formelles :
voir sciences formelles
c.
humaines :
voir sciences humaines
L'histoire comme discipline / l'histoire comme réalité / l'histoire comme récit.
histoire se dit en deux sens différents
:
1) la science de lâhistoire ;
2) la rĂ©alitĂ© du devenir qui est lâobjet de cette science.
comme le dit aron, « lâhomme est Ă la fois le sujet et lâobjet de la conscience historique » (dimensions de la conscience historique).
ingénieur / artisan / artiste.
L'oeuvre d'art comme support pour la catharsis.
qui pratique un des beaux-arts.
cette notion est relativement récente.
Mettre qqn (possiblement soi-mĂȘme) dans un Ă©tat agrĂ©able en accomplissant ce quâil dĂ©sire, en lui procurant ce quâil attend.
Sâacquitter de ce qui est exigĂ© par qqch.
Recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait ĂȘtre source de satisfaction.
Le désir se distingue du besoin.
Ne pas satisfaire un besoin conduit Ă la mort.
Ne pas satisfaire un désir n'est pas mortel.
Les dĂ©sirs vains (Ăpicure).
il y a dĂ©sir quand, visant un objet, je vise Ă travers lui autre chose que lui, un inconnu qui sâouvre par lâintermĂ©diaire de signes que je perçois confusĂ©ment.
ce que le dĂ©sir met en jeu est moins un manque de quelque chose quâune recherche de soi, un « manque Ă ĂȘtre ».
il appartient alors Ă son essence de ne pouvoir ĂȘtre satisfait, contrairement au besoin.
il est une recherche sans fin.
de plus, le dĂ©sir met en jeu le dĂ©sir de lâautre.
exemple
:
la concurrence, la jalousie montrent que lâon dĂ©sire souvent ce que les autres dĂ©sirent, Ă tel point que parfois le fait quâautrui dĂ©sire un objet est ce qui rend cet objet dĂ©sirable.
différent de
:
besoin
voir aussi liberté, bonheur, appétit
Ătat de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est rĂ©el ou non, si une proposition est vraie ou non.
Douter n'est pas nier
:
la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas.
Doute radical.
Doute raisonnable / doute déraisonnable.
Ne pas tenir pour certaine la réalité de qqch.
Ătre dans le doute, ne pas avoir confiance en qqch, en qqn.
Avoir quelques indices, quelques informations pouvant laisser soupçonner ce que lâon redoute
:
se douter de/que.
PrĂ©voir une chose, une situation, supposer de lâissue de qqch
:
avec la préposition « en ».
Qui jouit dâun bonheur durable ; dont lâexistence est remplie de plaisirs et de satisfactions qui apportent le bonheur.
Qui a de la chance, qui est favorisé par le sort.
Qui est agrĂ©able en parlant dâun lieu, dâun espace de temps qui procure du plaisir.
Qui est annonciateur de rĂ©ussite, de succĂšs, dâune issue favorable.
Origine, source dâune chose, commencement.
Raison dâĂȘtre dâune chose.
RÚgle définissant une ligne de conduite et correspondant le plus souvent à une prise de position morale.
Fait, disposition dĂ©finissant le point de dĂ©part dâune discussion, dâun dĂ©bat pouvant conduire Ă un accord, une entente, une nĂ©gociation.
Vérité premiÚre dont d'autres vérités dépendent.
i.
[logique] un principe est une proposition de base, qui sert de point de départ à une déduction.
euclide distinguait comme principes les définitions, les axiomes, les postulats.
ii.
[morale et politique] rÚgle fondamentale à partir de laquelle des devoirs, des droits sont définis.
Origine, source dâune chose, commencement.
Raison dâĂȘtre dâune chose.
RÚgle définissant une ligne de conduite et correspondant le plus souvent à une prise de position morale.
Fait, disposition dĂ©finissant le point de dĂ©part dâune discussion, dâun dĂ©bat pouvant conduire Ă un accord, une entente, une nĂ©gociation.
Vérité premiÚre dont d'autres vérités dépendent.
Dâune maniĂšre supĂ©rieure en qualitĂ©, ou en quantitĂ©.
Supériorité de quantité ou de qualité.
En parlant dâĂȘtres animĂ©s ou inanimĂ©s, davantage.
Le plus, le maximum.
Un plus, qqch en plus qui améliore, vient arranger ou parfaire.
Vérité s'oppose à fausseté ou erreur.
Le mensonge s'oppose non à la vérité mais à la véracité.
L'erreur est simplement le fait de tenir pour vrai quelque chose qui ne l'est pas.
Vérité / certitude.
Vérité / réalité.
Vérité correspondance / vérité cohérence / vérité pragmatique.
Vérité de fait / vérité de raison.
Relativisme de la vérité / scepticisme.
Vérité / opinion.
Défaillance momentanée ou définitive de la mémoire.
Manquement Ă ce que lâon est tenu de faire, notamment aux rĂšgles, aux usages.
Fait dâavoir oubliĂ© qqch.
Fait de ne plus tenir compte dâun fait passĂ© ; le pardon.
Il y a une différence entre l'oubli qui est là à cause d'une incapacité subie à se remémorer, et l'oubli volontaire pour passer à autre chose.
i.
défaillance de la mémoire, soit temporaire, ponctuelle, soit plus durable.
ii.
[pathologie] perte accidentelle de la mémoire.
ce peut ĂȘtre la perte de la mĂ©moire des souvenirs (amnĂ©sie), des formes perceptives (agnosie), de la mĂ©moire des gestes (apraxie).
voir aussi amnésie, agnosie
i
ii.
[psychanalyse] freud inclut les oublis dans la catégorie générale des actes manqués.
les oublis sont les manifestations de désirs inconscients, cherchant à effacer un souvenir désagréable ou refoulé.
voir aussi actes manqués
i
v.
[psychologie] lâoubli peut traduire une fonction normale de sĂ©lection qui conduit Ă ne garder en mĂ©moire que les choses essentielles.
exemple
:
lâapprentissage dâune leçon suppose quâon choisisse ce quâil convient de garder en mĂ©moire, afin de ne pas surcharger celle-ci de choses inutiles.
v.
[morale] lâoubli peut prendre un sens positif en morale, lorsquâil dĂ©signe le pardon vis-Ă -vis des autres, ou bien encore le « travail du deuil », la « rĂ©silience », destinĂ©s Ă oublier des Ă©vĂ©nements traumatisants et Ă rĂ©apprendre Ă vivre.
différent de
:
ressentiment, rancune, esprit de vengeance ; fixation, nostalgie
Percevoir par le sens de lâouĂŻe un son.
Ătre compris.
Ăcouter ses propres paroles.
Sâaccorder avec quelquâun pour faire qqch, sur qqch.
Se comprendre.
Sympathiser, fraterniser (avec qqn).
Percevoir par le sens de lâouĂŻe un son.
Ătre compris.
Ăcouter ses propres paroles.
Sâaccorder avec quelquâun pour faire qqch, sur qqch.
Se comprendre.
Sympathiser, fraterniser (avec qqn).
Induire qqn en erreur par artifice.
Faire tomber dans lâerreur par une fausse apparence.
Sentiment dâune personne qui perd un espoir ou tout espoir de faire qqch.
Ătat dâaccablement profond de la personne qui est dĂ©sespĂ©rĂ©e, au comble de lâaffliction, du chagrin.
Appliquer son esprit Ă concevoir, Ă juger qqch.
Concevoir une chose en vue de la réaliser.
Avoir la personne ou la chose prĂ©sente Ă lâesprit.
Exercer la faculté de concevoir, de juger.
Conception de lâesprit, idĂ©e, issue de lâintelligence humaine.
Action de penser.
La faculté de penser.
i.
[sens large] au sens large, la pensĂ©e correspond Ă toute rĂ©alitĂ© mentale, câest-Ă -dire psychique, de quelque nature quâelle soit (imaginaire, mnĂ©sique, sensorielle, intellectuelle, affectiveâŠ).
câest en ce sens que descartes affirme Ă propos du cogito, au dĂ©but de la deuxiĂšme mĂ©ditation mĂ©taphysique
:
« quâest-ce quâune chose qui pense ? câest une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent.
»
différent de
:
réalité corporelle, corps
voir aussi dualisme
ii.
[sens moyen] la pensĂ©e dĂ©signe tous les processus cognitifs et sâidentifie Ă lâintelligence (au sens courant de capacitĂ© de rĂ©flĂ©chir).
exemple
:
penser aux moyens nécessaires pour fonder une entreprise.
différent de
:
émotion, sentiment, volonté
voir aussi intelligence
i
ii.
[sens strict] se dit de la raison et de lâentendement en tant que source de raisonnements stricts, susceptibles de produire des connaissances adĂ©quates de la rĂ©alitĂ©.
ici « pensĂ©e » sâoppose Ă la simple opinion, aux prĂ©jugĂ©s, aux idĂ©es obscures, etc.
exemple
:
câest par la pensĂ©e que lâhomme a compris que la terre Ă©tait une sphĂšre et a rĂ©solu le problĂšme des antipodes
:
pourquoi les hommes de lâautre hĂ©misphĂšre nâont-ils pas la tĂȘte en bas ?
différent de
:
sensation, perception, imagination, mémoire
voir aussi entendement, concept, catégories
Conception de lâesprit, idĂ©e, issue de lâintelligence humaine.
Action de penser.
La faculté de penser.
Exister, ĂȘtre en vie.
Mener son existence de telle maniĂšre, selon tels souhaits, tels critĂšres.
ActivitĂ© spontanĂ©e propre aux ĂȘtres organisĂ©s, qui se manifeste chez tous par les fonctions de nutrition et de reproduction, auxquelles sâajoutent les fonctions de relation chez les animaux, et chez lâhomme la raison et le libre arbitre.
Durée, succession des phénomÚnes par lesquels cette activité se manifeste.
ManiĂšre de vivre, dâorganiser son existence, dans telles ou telles conditions.
Partie de lâexistence dâune personne ou dâun groupe, considĂ©rĂ©e du point de vue de son activitĂ©, de son organisation, de ses particularitĂ©s au regard de la sociĂ©tĂ©.
Moyens matĂ©riels permettant dâassurer lâexistence dâun ĂȘtre vivant.
ActivitĂ© spontanĂ©e propre aux ĂȘtres organisĂ©s, qui se manifeste chez tous par les fonctions de nutrition et de reproduction, auxquelles sâajoutent les fonctions de relation chez les animaux, et chez lâhomme la raison et le libre arbitre.
Durée, succession des phénomÚnes par lesquels cette activité se manifeste.
ManiĂšre de vivre, dâorganiser son existence, dans telles ou telles conditions.
Partie de lâexistence dâune personne ou dâun groupe, considĂ©rĂ©e du point de vue de son activitĂ©, de son organisation, de ses particularitĂ©s au regard de la sociĂ©tĂ©.
Moyens matĂ©riels permettant dâassurer lâexistence dâun ĂȘtre vivant.
En premier lieu.
Au préalable.
Essentiellement.
Différence entre premier chronologiquement et premier dans l'ordre de l'importance.
Diriger une embarcation Ă lâaide du gouvernail pour le maintenir Ă un cap dĂ©terminĂ©.
Diriger la conduite des choses, des personnes.
Diriger les affaires de lâĂtat.
Imposer tel cas, tel mode Ă un mot.
Laisser aller sa pensée au hasard, laisser courir son imagination.
Sâabsorber dans une pensĂ©e et imaginer ce que lâon dĂ©sire.
Voir en rĂȘve pendant le sommeil.
Laisser aller sa pensée au hasard, laisser courir son imagination.
Sâabsorber dans une pensĂ©e et imaginer ce que lâon dĂ©sire.
Voir en rĂȘve pendant le sommeil.
i.
pendant longtemps, le rĂȘve a Ă©tĂ© pris dans un sens prĂ©monitoire.
lorsquâun gĂ©nĂ©ral faisait un rĂȘve avant une bataille, il Ă©tait indispensable quâil soit analysĂ©, car le futur de la bataille Ă©tait en jeu (oniromancie).
ii.
[psychanalyse] le rĂȘve, selon freud, est « la voie royale qui mĂšne Ă lâinconscient ».
pour lui, le rĂȘve ne parle pas dâune rĂ©alitĂ© Ă©trange, il ne parle pas du futur, mais il parle du psychisme du rĂȘveur, et, en particulier, de son inconscient.
le rĂȘve traduit sous une forme incohĂ©rente des donnĂ©es de lâinconscient du rĂȘveur.
Diriger une embarcation Ă lâaide du gouvernail pour le maintenir Ă un cap dĂ©terminĂ©.
Diriger la conduite des choses, des personnes.
Diriger les affaires de lâĂtat.
Imposer tel cas, tel mode Ă un mot.
Ce qu'il faut faire.
C'est une obligation (logique, morale) et pas seulement une permission.
Relative Ă une ou plusieurs rĂšges, Ă une ou plusieurs lois ou rĂšglementations.
Obligation morale considĂ©rĂ©e en elle-mĂȘme et non par rapport Ă son objet.
Ce qu'il faut faire.
C'est une obligation (logique, morale) et pas seulement une permission.
Relative Ă une ou plusieurs rĂšges, Ă une ou plusieurs lois ou rĂšglementations.
Obligation morale considĂ©rĂ©e en elle-mĂȘme et non par rapport Ă son objet.
Concevoir, c'est la capacitĂ© de pouvoir former le concept d'une figure aussi complexe qu'un chiliogone (polygone de mille cĂŽtĂ©s) ou mĂȘme d'un myriogone (polygone de dix mille cĂŽtĂ©s).
Former dans son esprit, une idée de qqch.
L'imagination, quant à elle, sera dans l'incapacité de former une image claire et distincte de figures aussi complexes.
Absence, manque dâune personne ou de plusieurs personnes.
Absence dâune chose superflue.
Manque dâune chose nĂ©cessaire.
Suivi dâun infinitif
:
absence de la maniĂšre dâĂȘtre ou dâagir indiquĂ©e par cet infinitif.
Suivi de la conjonction que (+ subj.)
:
avec la mĂȘme valeur que ci-dessus.
Erreur des sens ou de lâesprit qui fait prendre lâapparence pour la rĂ©alitĂ©.
Fausse apparence attribuée à une puissance surnaturelle.
i.
de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâillusion occupe une place intermĂ©diaire entre lâerreur et le mensonge, car elle nâest ni totalement volontaire, ni totalement involontaire.
câest une erreur quâil ne suffit pas de reconnaĂźtre pour quâelle disparaisse :
a.
soit parce que cette erreur est liĂ©e Ă un mĂ©canisme biologique (telles les illusions dâoptique) ;
b.
soit parce quâelle rĂ©pond Ă une nĂ©cessitĂ© vitale (par exemple, la confiance absolue des jeunes enfants envers leurs parents) ;
c.
soit encore parce quâelle est liĂ©e Ă un dĂ©sir fondamental de lâindividu (câest le cas des illusions amoureuses).
voir aussi erreur, mensonge
Erreur des sens ou de lâesprit qui fait prendre lâapparence pour la rĂ©alitĂ©.
Fausse apparence attribuée à une puissance surnaturelle.
Ce qu'il faut faire.
C'est une obligation (logique, morale) et pas seulement une permission.
Relative à une ou plusieurs rÚges, à une ou plusieurs lois ou réglementations.
Obligation morale considĂ©rĂ©e en elle-mĂȘme et non par rapport Ă son objet.
Obligation Ă laquelle lâindividu se soumet, selon un impĂ©ratif de conscience, pour accomplir ou respecter ce qui est prescrit dans un code moral, lĂ©gal ou religieux.
Exercice que doit faire un écolier, un collégien, un lycéen.
Association dâouvriers unis par les liens du compagnonnage.
Marque de respect, de politesse envers qqn.
Retrouver dans sa mémoire, comme déjà connue une personne, une chose.
Admettre une chose, une personne dâabord mĂ©connue.
Chercher à connaßtre, à déterminer une position inconnue.
TĂ©moigner quâon est redevable envers qqn dâun bienfait, dâun service rendu.
Abandonner dĂ©finitivement quelque chose, sâen dĂ©sister, cesser dây prĂ©tendre.
Renier, désavouer.
Résilier un bail ; donner congé à un locataire.
Justice (nom commun) CaractĂšre de ce qui est juste
:
par conformité au droit positif.
Syn.
légalité.
par conformitĂ© Ă un idĂ©al dâĂ©galitĂ© et dâordre.
Syn.
légitimité.
IdĂ©al ou principe normatif qui rĂ©git lâaction.
Vertu qui mĂšne Ă rĂ©aliser la justice, Ă respecter lâordre et les autres.
Pouvoir judiciaire.
Ensemble des institutions qui font appliquer le droit positif et sanctionnent sa transgression.
Qui en est rapport avec la justice.
Qui a de la justesse, qui est exact.
le concept de justice renvoie à différents niveaux de réalité.
a.
un niveau moral
:
la justice peut ĂȘtre conçue comme un sentiment subjectif, ou encore comme une vertu morale qui nous pousse Ă respecter certains principes
:
donner Ă chacun ce qui lui est dĂ», ne pas punir lâinnocent, etc.
b.
un niveau juridique
:
câest lâinstitution judiciaire dont le principe fondamental, en dehors du respect de la lĂ©galitĂ©, est lâĂ©quitĂ©.
c.
un niveau politique
:
il sâagit dâorganiser le fondement du pouvoir et garantir sa lĂ©gitimitĂ©, de sorte que ses actes puissent ĂȘtre acceptĂ©s par les citoyens.
d.
un niveau social
:
la justice sociale vise la redistribution des richesses dâune nation, dans le but de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et de donner Ă chacun les mĂȘmes chances de rĂ©ussir.
voir aussi justice (vertu de), droit, devoir
Acte de la pensée qui saisit un objet par les sens ou non avec implication plus ou moins grande du sujet de la connaissance.
Action ou acte de se faire une reprĂ©sentation, de s'informer ou d'ĂȘtre informĂ© de l'existence de quelque chose; l'idĂ©e ainsi formĂ©e.
Action ou fait d'apprendre quelque chose par l'étude et/ou la pratique; résultat de cette action ou de ce fait
:
compétence en quelque chose, expérience de quelque chose; connaissance, savoir acquis(e).
La connaissance est un chemin, une compréhension et appropriation, un questionnement, un doute, un dépouillement.
Il faut parfois apprendre à désapprendre pour comprendre.
La connaissance est le processus d'assimilation individuelle d'un savoir.
Elle fait ainsi référence à des objets plus spécifiques mais surtout à l'expérience individuelle de ce savoir.
La connaissance est un rapport actif au monde qui vise Ă sâen faire une reprĂ©sentation et Ă lâexpliquer.
Cette activitĂ© associe gĂ©nĂ©ralement lâaction et la rĂ©flexion.
Il existe divers types de connaissances plus ou moins efficaces, plus ou moins fiables et réalistes.
Acte de la pensée qui saisit un objet par les sens ou non avec implication plus ou moins grande du sujet de la connaissance.
Action ou acte de se faire une reprĂ©sentation, de s'informer ou d'ĂȘtre informĂ© de l'existence de quelque chose; l'idĂ©e ainsi formĂ©e.
Action ou fait d'apprendre quelque chose par l'étude et/ou la pratique; résultat de cette action ou de ce fait
:
compétence en quelque chose, expérience de quelque chose; connaissance, savoir acquis(e).
La connaissance est un chemin, une compréhension et appropriation, un questionnement, un doute, un dépouillement.
Il faut parfois apprendre à désapprendre pour comprendre.
La connaissance est le processus d'assimilation individuelle d'un savoir.
Elle fait ainsi référence à des objets plus spécifiques mais surtout à l'expérience individuelle de ce savoir.
La connaissance est un rapport actif au monde qui vise Ă sâen faire une reprĂ©sentation et Ă lâexpliquer.
Cette activitĂ© associe gĂ©nĂ©ralement lâaction et la rĂ©flexion.
Il existe divers types de connaissances plus ou moins efficaces, plus ou moins fiables et réalistes.
user de la faculté du langage ; proférer, prononcer, articuler des mots.
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imiter le langage de lâhomme, en parlant de certains oiseaux comme les perroquets, les sansonnets, les geais, les pies, etc.
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exprimer sa pensĂ©e en articulant les mots dâune langue.
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sâexprimer sur certains sujets.
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adresser la parole, avoir un entretien, converser.
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sâentretenir de.
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révéler, dévoiler quelque chose.
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expliquer ses sentiments, sa pensée, déclarer son intention, sa volonté.
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intervenir, prendre la parole pour ou contre quelquâun ou quelque chose.
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prononcer un discours, prendre la parole en public.
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expliquer sa pensée par écrit.
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manifester ses sentiments, ses pensées par un autre moyen que celui de la parole.
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provoquer des Ă©motions, des sentiments en parlant des choses qui ont ou qui semblent avoir une sorte de langage.
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démontrer ou confirmer ses qualités.
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se servir dâun langage.
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sâentretenir de quelque chose, en raisonner, en discourir.
dans ce cas on ne met jamais lâarticle devant le nom.
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Ătre sceptique sur le sujet.
forme transitive de tu parles.
|
forme de langage particuliÚre à une catégorie sociale, une profession, une région⊠|
parler (sens général).
|
parler (sens général).
|
essayer de parler correctement.
|
sâĂ©couter parler.
forme interrogative de c'est.
remplir jusque par dessus les bords.
| faire que ce qui Ă©tait creux ne le soit plus.
| remplir un vide, compenser un défaut.
| satisfaire ; exaucer.
| charger.
| mettre le comble Ă quelque chose, le rendre complet.
| maintenir le chargement dâune charrette au moyen dâun comble (genre de grosse corde).
qui comprend lâintĂ©gritĂ©, lâentiĂšretĂ©, la totalitĂ© dâune chose considĂ©rĂ©e par rapport au nombre, Ă lâĂ©tendue ou Ă lâintensitĂ© de lâĂ©nergie.
| chaque, nâimporte quel.
il est alors devant le nom sans article.
| entiÚrement, complÚtement, sans exception, sans réserve, tout à fait.
| exactement ; trÚs précisément.
â dans ce sens, il est suivi de premier ou dernier.
| renforce le gérondif (en participe présent) pour mieux marquer la simultanéité.
| suivi dâun adjectif ou dâun nom, puis de la conjonction que, marque une opposition ou une concession ; Ă©quivaut alors Ă si.
| trĂšs.
| toute chose, toute sorte de choses.
| tout le monde, lâensemble des personnes, dâune collectivitĂ©.
| ensemble des personnes, des choses dont on vient de parler.
| emphase de la totalité du pronom personnel précédent.
| lâensemble, la totalitĂ©.
| tout le monde, tous les gens ; lâensemble de lâhumanitĂ©.
| ensemble, la somme des parties, une chose divisible considérée en son entier.
| lâensemble, aprĂšs lâĂ©numĂ©ration de plusieurs choses, des parties jointes toutes ensemble.
| ce quâil y a de principal, de plus important dans une chose.
| le mot entier proposé en charade.
| le champ et ses charges, en parlant dâune autre charge superposĂ©e.
| troisiĂšme partie qui se joue aprĂšs quâun des deux joueurs a perdu partie et revanche, et oĂč lâon joue autant dâargent que lâon en a jouĂ© dans les deux premiĂšres parties ensemble.
| rabatteur, racoleur.
| revendeur de billets.
| vendre avec insistance.
| vendre au marché noir.
| racoler, vendre des pronostics.
| vanter, clamer.
| adjectif indiquant la totalité, l'entiÚreté, tout.
passer Ă travers, dâun cĂŽtĂ© Ă lâautre.
| changer de cÎté dans une rue, sur une route.
| percer de part en part.
| Ătre au travers de quelque chose.
| passer Ă travers, passer par.
| susciter des obstacles pour empĂȘcher le succĂšs de quelque entreprise.
| présenter le travers.
| se mettre de travers.
pronom de la premiĂšre personne du pluriel, incluant le locuteur ainsi que dâautres personnes au nom de qui il parle, utilisable en sujet, en complĂ©ment dâobjet, ou en tant que pronom tonique pour marquer lâinsistance sur la personne.
| se dit souvent pour dĂ©signer une collectivitĂ© dont fait partie la personne qui parle, quâil sâagisse de lâhumanitĂ©, dâun pays, dâune province, dâune famille, ou encore de gens ayant en commun des idĂ©es, des croyances, une formation, des habitudes, etc.
| il sâemploie aussi quelquefois, dans le registre familier, au lieu du pronom personnel il ou elle.
| Ă lâĂ©poque des rois, remplaçait le singulier je ou moi dans les lois, dans les ordonnances, etc.
il sâemploie encore par les Ă©vĂȘques dans leurs mandements, et en gĂ©nĂ©ral par les personnes qui ont caractĂšre et autoritĂ© (voir nous de majestĂ©).
| pronom personnel sujet de la deuxiĂšme personne du singulier, tu.
| dans les romans, essais, travaux universitaires, remplace les pronoms je, me, moi pour désigner l'auteur du texte (voir nous de modestie).
| collectivité, souvent nationale, vue par ses propres membres, par opposition à un ou plusieurs groupes perçus comme extérieurs ou étrangers.
| variante tardive de .
| nous.
premiĂšre personne du pluriel du futur de obtenir.
labeur, application Ă une tĂąche, effort soutenu pour faire quelque chose, en parlant de lâesprit comme du corps.
| activité professionnelle ; emploi.
| maniĂšre dont on travaille habituellement.
| ouvrage mĂȘme, de quelque nature quâil soit, qui est produit par le labeur.
| ouvrage de lâesprit, Ă©tude historique, philosophique ou scientifique.
â il est alors souvent au pluriel.
| maniĂšre dont lâouvrage est fait.
| ouvrage qui est à faire ou auquel on travaille présentement.
| action des forces de la nature.
| premiĂšre pĂ©riode de lâaccouchement caractĂ©risĂ©e par lâapparition de contractions douloureuses de lâutĂ©rus et lâeffacement du col de lâutĂ©rus.
les douleurs de lâenfantement.
| produit dâune force appliquĂ©e sur une distance.
lâunitĂ© si de travail (dâĂ©nergie) est le joule.
| labeur humain considéré comme facteur essentiel de la production.
| labeur humain considĂ©rĂ© sous le rapport des conflits quâil soulĂšve et des rĂšglements quâil y faut apporter.
| ensemble des exercices que lâon fait faire Ă un cheval, entraĂźnement.
| bùti servant à la contention des chevaux et des bovins, durant la pose des fers, ou pour des opérations chirurgicales.
| tourment, souffrance.
| effort pénible ou douloureux ; travail excessif, souffrance.
| douleurs de lâaccouchement ; travail.
| labeur, travail ; acte de travailler.
| Ăclipse dâun objet cĂ©leste.
| .
| peiner.
| Ătre en couches.
| tourment, souffrance.
dâun point de vue thĂ©orique, le travail assure la transformation de la nature en vue de la satisfaction des besoins humains.
ainsi, le travail sâoppose au jeu et au loisir.
nĂ©cessitĂ© vitale dâabord, il devient source dâhumanitĂ©
:
car en transformant la nature, lâhomme se transforme lui-mĂȘme ; en produisant des objets, il se produit comme sujet.
mais il sâagit lĂ dâun survol anthropologique.
car le travail nâexiste pas en dehors de formes concrĂštes, historiques.
ainsi le travail salariĂ© (travailler pour gagner de lâargent) est une forme rĂ©cente de travail.
comment intĂ©grer toutes les formes non reconnues de travail dans la « rĂ©alitĂ© du travail » ? comment intĂ©grer Ă©galement toutes les formes historiques ? dâautant quâune tendance actuelle est de cacher le travail rĂ©el derriĂšre lâapparence de jeu, de partage, de gratuitĂ© (travail numĂ©rique sur internet, par exemple) et de rendre floues les frontiĂšres entre activitĂ© privĂ©e et travail contractuel (les plateformes de tĂąches Ă la demande).
voir aussi division du travail, aliénation, uberisation
travail pĂ©nible exigeant un effort dâune certaine durĂ©e.
| travaux de composition et de tirage importants, par opposition aux travaux de moindre importance, dits ouvrage de ville.
| caractĂšres typographiques employĂ©s pour ces travaux et qui sâopposent aux caractĂšres de titrages ou de fantaisie.
sâempoissonner naturellement, sans nĂ©cessitĂ© dâune intervention humaine (en parlant dâun Ă©tang).
avoir accĂšs (Ă un endroit, Ă quelque chose, Ă une situation).
| entrer dans des engagements contractĂ©s dĂ©jĂ par dâautres.
| accepter, donner son aval.
rassasier pleinement, dĂ©livrer dâune faim vorace, contenter.
| satisfaire un besoin, une envie.
| satisfaire une passion violente.
| .
munir de baleines (un vĂȘtement ou un parapluie).
munir de baleines (un vĂȘtement ou un parapluie).
mener, guider, diriger vers un lieu déterminé.
| piloter un véhicule.
| faire aller.
| faire passer par différents points.
| amĂ©nager dans un but de production en parlant dâun bois ; tailler dans un but de production pour un arbre.
| accompagner quelquâun par civilitĂ©, par honneur, etc.
| mener, guider ou diriger vers un but déterminé.
â se dit tant au sens physique quâau sens moral.
| amener Ă faire.
| construire, inspecter, avoir la direction, en parlant des ouvrages matĂ©riels, de lâesprit et des choses morales.
| commander, régir, gouverner.
| diriger un orchestre.
| conduire, mener, guider.
| conduire.
prendre quelque chose ou quelquâun et le mettre ailleurs.
| changer ou faire changer de place, dâemploi.
| en parlant d'un fonctionnaire, le faire changer de résidence ou de situation.
| changer de place.
| venir sur un lieu, pour un juge.
non facile, qui nécessite un grand effort.
| qui est malaisé ; qui donne de la peine.
| qui est exigeant, délicat.
| ce qui n'est pas facile.
| personne exigeante.
| difficile.
| , dur, pénible.
qui est conforme aux rĂšgles de la raison, rationnel.
| Ătude des procĂ©dĂ©s de raisonnement, science qui enseigne Ă raisonner juste.
| ouvrage sur cette science.
| sens droit, disposition à raisonner juste, méthode, suite dans les idées.
| enchaßnement naturel, normal, nécessaire des événements.
| maniĂšre particuliĂšre de raisonner.
i.
[philosophie]
a.
branche de la philosophie qui Ă©tudie les opĂ©rations de la pensĂ©e tendant vers la construction du vrai, en distinguant les opĂ©rations valides de celles qui ne le sont pas, en sâappuyant sur la forme des raisonnements (logique formelle) sans sâoccuper du contenu des propositions.
exemple
:
aristote fonde la logique classique sur le syllogisme.
voir aussi syllogisme, proposition, validité / vérité, forme / matiÚre du raisonnement
b.
en un sens plus gĂ©nĂ©ral, la logique est lâĂ©tude de lâensemble des opĂ©rations intellectuelles permettant de former des raisonnements et de parvenir Ă des connaissances.
exemple
:
la logique de port-royal Ă©tablit quatre grandes dimensions de lâart de raisonner
:
1) concevoir des idées,
2) juger Ă lâaide de propositions,
3) raisonner à partir de jugements, 4) ordonner les raisonnements de maniÚre synthétique ou analytique.
= méthodologie, épistémologie
voir aussi méthode, synthétique, analytique, jugement
ii.
[mathématiques] « logistique », ou logique symbolique
:
la logique moderne est devenue une branche des mathématiques.
voir aussi tautologie, vérité
habituer Ă la discipline.
| pluriel indéfini de .
se servir de sa raison pour connaĂźtre, pour juger.
| faire un syllogisme, une suite dâarguments qui sâenchaĂźnent.
| chercher et alléguer des raisons pour éclaircir une affaire, une question, pour appuyer une opinion, etc.
| répliquer, alléguer des excuses, au lieu de recevoir docilement des ordres ou des réprimandes.
| reconnaĂźtre un bĂątiment, sâenquĂ©rir de sa nationalitĂ©, de son chargement, de sa route | appliquer le raisonnement Ă quelque chose.
| chercher Ă faire entendre raison Ă quelquâun.
| se soumettre Ă la raison, Ă©couter la voix de la raison.
restreindre, diminuer, ou faire diminuer.
| ⊠| ⊠| contraindre ; amener par nécessité ; obliger.
| amener par force ; soumettre ; dompter.
| rĂ©soudre une chose en une autre, changer la figure, lâĂ©tat dâun corps, toujours avec l'idĂ©e d'un amoindrissement.
| ⊠| ⊠| ⊠| remettre à leur place les os luxés ou fracturés, replacer les intestins déplacés, etc.
| appliquer une réduction.
câest Ă dire appliquer un gain dâau moins un Ă©lectron pour une espĂšce chimique.
| chauffer un liquide (sauce, fond, etc) pour en diminuer le volume par Ă©vaporation.
| subir une réduction, une diminution.
| diminuer son train de vie.
| se ramener, se résumer.
chaque personne, chaque chose dâun tout, dâun ensemble dont il est question.
| toute personne, qui que ce soit.
â dans cette acception, il est le plus souvent masculin parfois neutre ou inclusif.
formule de dĂ©nĂ©gation, niant ce qui vient dâĂȘtre Ă©noncĂ© ; valeur exclamative souvent confirmĂ©e par la ponctuation.
qui ne peut ĂȘtre ; qui ne se peut faire.
| invraisemblable.
| insupportable.
| ce qui ne peut ĂȘtre, ne peut se faire.
| ce qui est difficile à faire | # {{lexique|philosophie|fr}} {{ébauche-déf|fr}} | impossible.
| insupportable.
garder fermement dans la main ou dans les mains.
| maĂźtriser, avoir le contrĂŽle (d'un animal, par exemple), d'un lieu (dans le langage militaire), de quelqu'un, etc.
| occuper (un poste, un rĂŽleâŠ).
| obtenir la réponse à une question qu'on se posait, aprÚs des difficultés.
| exprimer quelque chose, oralement, par écrit, ou mentalement, de façon contrÎlée.
| s'occuper de quelque chose (qui exige des compétences).
| maintenir.
| respecter (une promesse).
| rester sur les termes dâun accord.
| considérer comme.
| organiser (une réunion, etc.).
| occuper (de la place, la place nécessaire pour quelque chose).
| Ătre trĂšs attachĂ© Ă quelque chose ou Ă quelqu'un.
| Ătre contigu ; jouxter.
| dépendre de (cf.
tenir de).
| Ătre liĂ© Ă , avoir pour cause.
| rester partisan de.
| pouvoir ĂȘtre contenu.
| rĂ©sister, perdurer dans lâespace ou le temps, rĂ©sister aux critiques, convenir⊠| avoir le point ; ĂȘtre la plus proche du but.
| faire tenir = faire parvenir.
| formule sans sens particulier, pouvant servir quand on vient de penser Ă quelque chose.
| a un rĂŽle d'interjection marquant la surprise.
souvent doublé ou triplé.
| Ătre obligĂ© de faire quelque chose.
| se limiter Ă quelque chose.
| tenir.
| avoir, posséder, tenir.
| tenir.
chercher Ă connaĂźtre, ou dĂ©terminer une quantitĂ© par le moyen dâune mesure.
| proportionner.
| régler avec sagesse, avec circonspection.
| avoir comme mesure.
| lutter contre ; se comparer Ă ; vouloir sâĂ©galer Ă .
objet permettant dâexĂ©cuter une action.
| instrument de musique ; appareil servant Ă produire des sons musicaux.
| personne ou chose qui sert Ă produire quelque effet ou Ă parvenir Ă quelque fin.
| contrats et actes publics par-devant notaire.
désigne aussi certaines piÚces diplomatiques.
| instrument, outil.
| instrument de musique.
| acte public.
| instrument, outil, ustensile.
| instrument.
| # {{ébauche-déf|en}} | instrument.
| instrument, outil, ustensile.
| instrumentation.
| instrument, outil, produit, ustensile.
| instrument, outil, produit, ustensile.
| instrument, outillage.
qui a beaucoup de pouvoir.
| qui est capable de produire un effet considérable.
| habile ; profond ; exact.
| riche ; richissime.
| fort.
| corpulent.
| qualifie la grande Ă©paisseur d'un gisement, d'un gĂźte, d'un filon, etc.
| homme qui a du pouvoir.
| puissant.
| puissant.
Ătre de nĂ©cessitĂ©, de devoir, dâobligation, de biensĂ©ance.
| Ătre ce dont on a besoin.
| ce quâon doit donner dâargent Ă quelquâun pour un prix, pour un salaire.
| manquer.
il se conjugue avec lâauxiliaire ĂȘtre.
| .
plus.
â sâemploie sans complĂ©ment, mĂȘme si lâusage atteste les constructions « davantage de » et « davantage que ».
| plus de, un plus grand nombre de, une plus grande quantité de.
| (avec que) plus que.
| plus longtemps.
temps durant lequel le rameur tire sur l'aviron.
| mouvoir vers soi, amener vers soi ou aprĂšs soi.
| exercer une traction, un effort pour amener Ă soi.
| rĂ©sister Ă lâaction de la bride en parlant dâun cheval.
| tendre, allonger.
| allonger en fils dĂ©liĂ©s divers mĂ©taux, afin de sâen servir ensuite pour divers usages.
| Ăter, faire sortir une chose dâune autre, extraire dâun lieu, soustraire.
| voler Ă la tire, en tirant le butin du vĂȘtement ou du sac de la victime.
se disait aussi autrefois pour le vol dâun manteau
:
voir tire-laine.
| voler, dérober de quelque maniÚre que ce soit.
| sâenfoncer dans le liquide Ă une certaine profondeur, en parlant dâun objet flottant.
| choisir au sort, faire sortir au hasard de la boßte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
| choisir au sort des cartes de tarot en vue dâĂ©tablir une prĂ©diction.
| faire venir certains produits dâun pays plus ou moins Ă©loignĂ©.
| faire sortir une personne dâun endroit, lâĂ©loigner de quelque chose.
| dĂ©gager, dĂ©livrer quelquâun.
| extraire.
| aspirer pour absorber la fumĂ©e dâune pipe, dâun cigare, etc.
| Ătendre, Ă©tirer, de maniĂšre Ă ne plus faire de plis.
| Ăter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vĂȘtement.
| recueillir, percevoir, obtenir, recevoir dâune source donnĂ©e.
| extraire, puiser, emprunter.
| inférer, conclure.
| tracer.
| signer un effet de commerce.
| imprimer.
| rĂ©aliser une Ă©preuve sur papier Ă partir dâune image originale sur film ou support informatique.
| faire partir une arme de trait, une arme Ă feu, un feu dâartifice, une fusĂ©e.
| faire exploser une charge pour abattre la roche.
| chercher Ă atteindre avec une arme de trait, avec une arme Ă feu.
| faire usage dâune arme de trait ou dâune arme Ă feu, la faire partir.
| offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
| partir en parlant dâarme Ă feu.
| combattre, faire des armes.
| sâen remettre Ă la dĂ©cision du sort.
| aller, sâacheminer.
| avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
| Ătre en ressemblance, en parlant des couleurs.
| vignette|joueur de foot sâapprĂȘtant Ă tirer.
(40) effectuer.
| terminer | (transitif ou intransitif) lancer la boule avec lâintention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouĂ©es et le but, afin de la ou les chasser.
| (transitif ou intransitif) lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
| installer des cĂąbles.
| en parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impĂ©tueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'ĂȘtre retenu au risque de s'Ă©puiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
| produire une impression de tension.
| baiser, avoir des rapports sexuels | branler, masturber | combattre, faire un match, boxer.
| Ăvacuer les fumĂ©es et les gaz chauds tout en attirant lâair frais nĂ©cessaire Ă la combustion.
| consommer, en parlant dâun ou plusieurs appareils Ă©lectriques.
| (d > t).
| tirer.
| traire.
un parmi dâautres.
â il est alors utilisĂ© avec un dĂ©nombrable.
on peut dire simplement un ou une.
| indique que lâon ignore la quantitĂ© exacte du mot dĂ©terminĂ©, mais pas beaucoup.
utilisé avec un indénombrable.
| reprĂ©sente un nombre relativement faible que lâon ne connaĂźt pas.
peut se combiner avec un cardinal et et.
| quel que soit le âŠ.
â construction concessive dâun nom.
| à quelque point que ; à quelque degré que.
â construction concessive dâune intensitĂ©
:
cet adverbe est alors suivi d'un adjectif ou d'un adverbe, suivi de la conjonction que et d'un verbe conjugué au subjonctif.
| environ.
â il accompagne alors un adjectif numĂ©ral.
objet, idĂ©e ou abstraction quelconque, sans avoir Ă lâidentifier ou Ă la nommer.
la signification du mot chose se dĂ©duit par la maniĂšre dont on lâemploie dans la phrase, oĂč il remplace ce quâil nâest pas possible (ou pas souhaitable) de nommer.
peut aussi remplacer un ensemble dâobjets inanimĂ©s (ou dâidĂ©es) quâon devine par le contexte.
| mot, idée, évÚnement ou énumération dont on parle.
| concept, idée, ce qui a été, est, ou sera dit ou fait.
| ĂvĂ©nements (voire des forces) qui dĂ©passent l'entendement et que des mots ne sauraient retranscrire.
| dans des expressions.
| inanimé par opposition à la personne.
| ce qui est réel, par opposition au nom ou au mot.
| personne.
| bien, possession, propriété.
| tout ce qui est distinct des personnes et des actions et qui peut ĂȘtre de quelque usage humain.
| parties génitales.
| mot-joker employĂ© pour remplacer un mot quâon se refuse Ă prononcer ou Ă Ă©crire.
| cocktail fait à partir de jus de pamplemousse mélangé à un soda de saveur amÚre.
| désigne une personne dont on ne sait pas le nom.
instrument d optique qui a la propriĂ©tĂ© de faire paraĂźtre les petits objets plus gros quâils ne paraissent Ă lâĆil nu essentiellement composĂ© dâun objectif et dâun oculaire qui sont renfermĂ©s dans un tube | ce qui grossit les choses abstraites intellectuelles ou morales comme le microscope grossit les petits objets | microscope
frapper soudainement dâune commotion cĂ©rĂ©brale qui suspend la fonction des sens importuner ; fatiguer ; lasser rendre presque ivre abasourdir hĂ©bĂ©ter endormir une douleur physique empĂȘcher quâelle ne soit aussi sensible faire que lâesprit soit moins occupĂ© dâune souffrance morale en soit distrait faire subir une lĂ©gĂšre cuisson Ă une viande
relatif au paysage.
| qui imite un paysage.
| transformer en paysage artificiel.
rĂ©flexion affaiblie de la lumiĂšre, de la couleur, de lâimage dâun corps sur un autre.
| apparence furtive ou affaiblie.
| image affaiblie d'une chose morale.
| produit de lâinfluence.
principe de la vie chez un ĂȘtre humain.
| partie immatĂ©rielle de lâhomme, opposĂ©e au corps.
| principe du sentiment, de la pensĂ©e, de la volontĂ© dans lâhomme, conscience morale.
| Ătre humain.
| habitant.
| celui, celle qui est le principal moteur, le principal agent dâun projet.
| ce qui anime ; ce qui fait agir.
| ce qui est le principal fondement dâune chose, qui la maintient.
| partie centrale qui fait partie dâun cĂąble ou dâun toron.
| dans les instruments Ă cordes frottĂ©es, piĂšce de bois cylindrique placĂ©e Ă lâintĂ©rieur de lâinstrument, qui amĂ©liore la rĂ©sonance en transmettant les vibrations du chevalet Ă lâensemble de la caisse.
| espĂšce de massif, de noyau sur lequel on applique le stuc, le plĂątre, etc., dont on forme une figure, une statue.
noyau sur lequel on coule une figure, une statue, et quâon en retire aprĂšs lâopĂ©ration de la fonte.
| creux dâune arme Ă feu oĂč lâon met la poudre et le projectile.
| dans un soufflet, soupape de cuir qui laisse entrer lâair en se levant et qui lây retient en sâabaissant.
| partie centrale d'un matelas, représentant la plus grande partie de l'épaisseur.
| paroles qui servent Ă expliquer la figure reprĂ©sentĂ©e dans le corps dâune devise.
| femme aimée.
| ĂlĂ©ment central dâun cĂąble ou dâun toron, constituĂ© par un fil unique ou plusieurs fils torsadĂ©s.
| ĂlĂ©ment dâune poutre reliant la membrure supĂ©rieure et la membrure infĂ©rieure.
| partie centrale dâun profilĂ©.
| Ăme.
(du latin anima, « ce qui anime »)
i.
[philosophie antique] au sens premier, lâĂąme est le principe qui anime le corps, qui est responsable de la vie, de la sensibilitĂ©, des mouvements et de tous les phĂ©nomĂšnes vitaux de lâanimal.
aristote a thĂ©orisĂ© ce point en distinguant trois niveaux de fonctionnement, correspondant Ă trois niveaux dâĂąme :
a.
lâĂąme vĂ©gĂ©tative
:
câest lâĂąme responsable de la nutrition et de la croissance ; les vĂ©gĂ©taux ne connaissent que cette Ăąme, mais celle-ci est Ă lâĆuvre dans tout ĂȘtre vivant ;
b.
lâĂąme sensitive, ou locomotrice
:
câest lâĂąme responsable de la vie animale qui suppose Ă la fois dĂ©placement et reprĂ©sentation de lâenvironnement ;
c.
lâĂąme intellective, ou intellect
:
câest la pensĂ©e.
pour aristote, il nây a pas de passage abrupt entre chaque Ă©tage
:
on passe de façon continue de lâĂ©tat vĂ©gĂ©tal Ă lâĂ©tat animal, et de la mĂȘme façon, une forme dâintelligence apparaĂźt chez les animaux supĂ©rieurs qui trouve son point culminant chez lâhomme.
« la nature ne fait pas de saut ».
ii.
[religion] le principe dâanimation peut ĂȘtre perçu comme indĂ©pendant du corps et pouvant sâen dĂ©tacher sans sâanĂ©antir.
lâĂąme devient alors une rĂ©alitĂ© spirituelle, de nature diffĂ©rente du corps, et pouvant lui survivre (immortalitĂ© de lâĂąme).
dans certaines religions, lâĂąme peut passer dâun corps vivant Ă un autre (rĂ©incarnation, mĂ©tempsychose).
i
ii.
[psychologie, mĂ©taphysique] indĂ©pendamment de sa nature et de son immortalitĂ©, lâĂąme reprĂ©sente ce principe unificateur qui fonde lâunitĂ© de la personne, son identitĂ©, sa mĂ©moire, et finalement sa responsabilitĂ© morale.
i
v.
[descartes] en faisant du corps une machine autonome, descartes Ă©carte absolument toute fonction biologique.
lâĂąme est la substance pensante, ou pensĂ©e, en tant quâelle unifie toutes les expĂ©riences mentales (je pense).
elle se distingue du corps par le fait quâelle nâoccupe pas dâespace (substance inĂ©tendue).
différent du corps, de la thÚse de l animal-machine
emploi que lâĂȘtre humain fait des sons et des articulations de la voix pour exprimer ses pensĂ©es et ses sentiments.
| maniĂšre de sâexprimer, soit par rapport aux mots quâon emploie, soit par rapport au sens.
| facultĂ© de mettre en Ćuvre un systĂšme de signes linguistiques, qui constituent la langue, permettant la communication et lâexpression de la pensĂ©e.
| cris, chant, etc., dont les animaux se servent pour se faire entendre.
| tout ce qui sert à exprimer des idées et des sensations.
| langage de programmation.
| ensemble dâunitĂ©s graphiques et dâidĂ©es particulier Ă un mouvement artistique, ou utilisĂ©s par un artiste pour crĂ©er une Ćuvre.
le langage humain est un langage articulĂ©, il sâagit dâune facultĂ© propre Ă tous les hommes.
ce qui diffĂ©rencie le langage humain de tout autre mode de communication, câest le fait quâil puisse ĂȘtre dĂ©composĂ© en unitĂ©s distinctes.
contrairement au cri animal, le langage est articulĂ©, et mĂȘme doublement articulĂ©.
la premiÚre articulation découpe des unités appelées monÚmes.
il sâagit des plus petites parties du discours douĂ©es de sens.
dans la phrase /jâ/ai/mal/aux/dents/ on peut isoler cinq monĂšmes.
si on décompose à leur tour les monÚmes, on obtient par une deuxiÚme articulation des phonÚmes.
ceux-ci constituent les plus petites unités sonores, non douées de sens.
ainsi le monÚme /mal/ est constitué de trois phonÚmes
:
/m/a/l/.
Ă partir de quelques dizaines de phonĂšmes (dâune trentaine Ă une cinquantaine selon les langues), une langue peut proposer un nombre important de monĂšmes (premiĂšre articulation) ; et grĂące Ă eux, les individus peuvent crĂ©er un nombre illimitĂ© de phrases et de messages (seconde articulation).
le champ des paroles humaines peut sâĂ©tendre Ă lâinfini.
voir aussi communication, signe, code, langue, parole
Ă plus forte raison.
une proposition est « a posteriori » quand elle vient de lâexpĂ©rience.
exemple
:
câest par expĂ©rience que je sais que les abricots sont de couleur orange, que je connais la date de la prise de la bastille durant la rĂ©volution française.
[beaux-arts] production artistique fondĂ© sur les rĂšgles de lâart, apprises comme un mĂ©tier dans lâenseignement traditionnel des acadĂ©mies de peinture.
le terme est pĂ©joratif et implique un manque dâoriginalitĂ©, dâinvention.
la nature renvoie Ă lâinnĂ©, la culture Ă lâacquis. « innĂ© » vient du latin in-natus, « nĂ© dans » ; est innĂ© ce qui appartient Ă la nature dâun ĂȘtre, ce dont il dispose dĂšs sa naissance. ce qui est acquis est obtenu aprĂšs la naissance, par expĂ©rience, par Ă©ducation. lâinnĂ© se retrouve chez tous les hommes, il est de lâordre de lâuniversel ; lâacquis est de lâordre du particulier. diffĂ©rent de innĂ©
hypothÚse ajoutée aprÚs-coup pour rapiécer une théorie contredite par certains faits.
cette introduction est contraire à la démarche scientifique.
terme général pour désigner des états affectifs.
terme général pour désigner des états affectifs.
[kant] kant oppose le jugement de lâagrĂ©able au jugement du beau.
ce que je juge agrĂ©able, en effet, nâest valable que pour moi, contrairement au jugement du beau qui, mĂȘme sâil est objectif, cherche Ă obtenir lâadhĂ©sion des autres.
lâagrĂ©able renvoie Ă un plaisir des sens, conforme Ă mes dĂ©sirs, Ă ma constitution, Ă mon histoire personnelle
:
ce qui est agrĂ©able pour moi ne lâest pas nĂ©cessairement pour les autres.
« des goûts et des couleurs on ne discute pas », comme dit le proverbe.
mais un tel relativisme, pour kant, ne peut pas sâappliquer au beau, car ce serait dĂ©truire lâidĂ©e mĂȘme de beau.
différent de beau
qui dépend du hasard.
i.
[rhĂ©torique] image ou rĂ©cit symbolique, tel(le) quâĂ chaque Ă©lĂ©ment de lâimage ou du rĂ©cit, on peut faire correspondre un Ă©lĂ©ment prĂ©cis de sens.
lâallĂ©gorie peut ĂȘtre explicitĂ©e de maniĂšre univoque, Ă la diffĂ©rence du mythe.
contrairement au symbole, elle renvoie Ă une multitude de segments symboliques qui peuvent ĂȘtre explicitĂ©s un Ă un dans un discours.
différent du mythe et du symbole
ii.
[théologie] interprétation allégorique
:
les textes sacrĂ©s, ou rĂ©vĂ©lĂ©s, dans les religions monothĂ©istes ne peuvent pas ĂȘtre simplement lus Ă la lettre.
reste le problÚme, pour le croyant, de déterminer quand il doit interpréter ces témoignages comme allégoriques et quand il ne doit pas le faire.
exemple
:
dans la bible, dieu est souvent présenté comme un personnage en chair et en os.
une telle image anthropomorphique est contradictoire avec lâidĂ©e dâun ĂȘtre capable de crĂ©er le monde.
on doit donc interpréter cet épisode de maniÚre allégorique.
lâimage est une façon simple de sâadresser Ă lâintelligence limitĂ©e de lâhomme.
Ătre autre, dans un sens radical.
lâaltĂ©ritĂ© nâest pas une simple diffĂ©rence.
exemple
:
quand christophe colomb dĂ©couvre les habitants du nouveau monde, câest le sentiment dâaltĂ©ritĂ© qui domine.
en dĂ©couvrant des hommes cannibales, les europĂ©ens sâinterrogent en effet sur leur humanitĂ© ; pour les habitants du nouveau monde, les espagnols et portugais ont pu, un moment, paraĂźtre surhumains du fait de leur maĂźtrise technique (domestication des chevaux, armes Ă feu).
différent de identité, ipséité
[morale] lâaltruisme est le contraire de lâĂ©goĂŻsme ; est altruiste tout acte qui se dĂ©termine non pas en fonction de soi-mĂȘme mais des autres.
exemple
:
le comportement du bon samaritain
coexistence de sentiments contradictoires envers le mĂȘme objet, la mĂȘme personne, par exemple amour et haine.
exemple
:
le complexe dâĆdipe produit chez le petit garçon des sentiments ambivalents envers son pĂšre, faits Ă la fois dâadmiration, de jalousie et de rejet.
i.
sentiment dâaffection, dâattachement indĂ©pendamment dâun lien familial ou dâune attirance sexuelle.
ii.
[aristote] vertu essentielle pour aristote.
il sâagit dâune bienveillance active et rĂ©ciproque, oĂč lâautre est apprĂ©ciĂ© pour lui-mĂȘme et non pour le plaisir ou lâutilitĂ© que lâon pourrait retirer de sa compagnie.
i
ii.
[Ăpicure] Ăpicure prĂŽne la vie avec une petite communautĂ© dâamis, comme modĂšle de vie sociale.
il sâest dĂ©sintĂ©ressĂ© de la vie politique, se mĂ©fie de la passion amoureuse, mais fait de lâamitiĂ© un ingrĂ©dient essentiel du bonheur, car elle assure cette sĂ©curitĂ© qui fait que « rien de terrible » ne peut durer longtemps, et quâon peut vivre « comme un dieu parmi les hommes » (lettre Ă mĂ©nĂ©cĂ©e).
=
i.
perte de mĂ©moire, totale ou partielle, souvent Ă la suite dâun choc.
ii.
[psychanalyse] amnésie infantile
:
pour freud, lâamnĂ©sie infantile dĂ©signe le fait quâil existe trĂšs peu de souvenirs cohĂ©rents des premiĂšres annĂ©es de lâenfance (5 ou 6 premiĂšres annĂ©es).
cette amnĂ©sie viendrait dâun refoulement gĂ©nĂ©ral de la sexualitĂ© infantile, qui a lieu au moment oĂč lâenfant entre dans lâĂąge de raison.
qui est totalement Ă©tranger Ă tout jugement moral.
exemple
:
1.
lâanimal est amoral ; son comportement est Ă©tranger Ă toute idĂ©e de bien et de mal.
2.
lâimmoral va contre la morale ; lâamoral ne sait rien de la morale.
i.
attachement fort entre deux ĂȘtres, entre deux rĂ©alitĂ©s.
ii.
[gĂ©nĂ©ral] lâamour est une force dâunion qui se manifeste de façon diverse
:
elle peut prendre des formes psychologiques mais aussi cosmologiques ; elle peut désigner des liens de proximité (amour maternel, amour filial) ou des liens universels (amour du prochain) ; elle peut se traduire par une simple affection comme par une passion, à la limite du pathologique.
lâantiquitĂ© sĂ©pare lâamour sensuel (Ă©ros), lâamour-amitiĂ© (philia), lâamour-charitĂ© (amour du prochain
:
agapé).
i
ii.
[platon] dans le banquet, platon fait de lâamour-Ăros un Ă©lan gĂ©nĂ©ral capable de pousser les hommes dâun amour sensuel pour des personnes vers un amour plus mystique (la contemplation de la beautĂ© en soi, du monde intelligible).
i
v.
[freud] lâamour peut ĂȘtre rĂ©duit Ă des forces biologiques (les pulsions) formant une force globale appelĂ©e libido.
v.
[culture] de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâamour peut ĂȘtre une mise en scĂšne autant esthĂ©tique que sociale dâune passion, Ă lâintĂ©rieur de codes propres Ă une Ă©poque
:
amour courtois, amour précieux, amour libertin, amour romantique.
vi.
[christianisme] amour du prochain
:
câest la maxime centrale des Ăvangiles
:
« aime ton prochain comme toi-mĂȘme.
»
[morale] rousseau oppose lâamour de soi, qui est naturel et pousse tout individu Ă se conserver en vie par la satisfaction de ses besoins, Ă lâamour-propre, attachĂ© Ă lâimage de soi, qui rĂ©pond au dĂ©sir de se distinguer des autres, de leur ĂȘtre supĂ©rieur, de leur arracher des signes dâadmiration et dâenvie.
lâamour-propre fait entrer les sociĂ©tĂ©s naissantes dans le cycle de la rivalitĂ©.
i.
[logique] une analogie est une relation non pas entre deux choses, mais entre deux rapports.
il faut quatre termes pour faire une analogie (a est Ă b ce que c est Ă d), contrairement Ă une ressemblance, oĂč deux termes suffisent.
exemple
:
le systĂšme nerveux est au corps ce quâun rĂ©seau de communication est Ă un pays.
différent de ressemblance
ii.
[biologie] en biologie, lâanalogie marque une ressemblance fonctionnelle pour des espĂšces nâayant pas de parentĂ© commune.
exemple
:
les formes extérieures du dauphin et du requin présentent une analogie, correspondant à une adaptation commune au milieu aquatique.
mais le dauphin est un mammifĂšre, alors que le requin un poisson.
on dira quâil y a eu convergence Ă©volutive (la similitude ne vient pas dâune parentĂ©, dâune gĂ©nĂ©alogie commune, mais de conditions identiques, contingentes, dâadaptation Ă un mĂȘme milieu).
différent de homologie (correspondance structurale marquant un plan anatomique commun, derriÚre des formes et des fonctions différentes)
[platon] câest une double nĂ©gation, puisque -mnĂ©sie signifie mĂ©moire, amnĂ©sie perte de mĂ©moire.
lâanamnĂšse est donc la perte de la perte de mĂ©moire, le retour de la mĂ©moire.
dans le mĂ©non, platon montre quâon peut considĂ©rer le savoir comme un retour Ă des vĂ©ritĂ©s dĂ©jĂ prĂ©sentes en nous, mais oubliĂ©es
:
savoir, câest se ressouvenir.
cela suppose que lâĂąme a eu connaissance de la vĂ©ritĂ© dans une vie antĂ©rieure (mĂ©tempsychose), quâelle a pu contempler les vĂ©ritĂ©s Ă©ternelles avant de renaĂźtre, mais quâelle les a oubliĂ©es entre temps en entrant dans une existence terrestre corporelle.
= réminiscence
[politique] thĂ©orie politique qui refuse les formes Ă©tatiques dâorganisation de la sociĂ©tĂ© et qui pense quâune sociĂ©tĂ© juste et libre peut ĂȘtre Ă©tablie sur la base dâune coopĂ©ration entre les individus.
il propose une organisation fondĂ©e sur dâautres bases
:
associations libres, autogĂ©rĂ©es (mutuelles, coopĂ©rativesâŠ) sans appareil dâĂtat (armĂ©e, policeâŠ).
de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâanarchisme refuse toutes les formes dâoppression sociale, dont la religion
:
« ni dieu, ni maßtre ».
[existentialisme] pour lâexistentialiste, lâangoisse est liĂ©e Ă lâexistence mĂȘme de la libertĂ©.
puisquâil nâexiste pas de valeurs morales et de rĂšgles prĂ©existantes Ă la libertĂ© humaine, celle-ci est crĂ©ation par chaque homme de sa propre vie.
mais il ne peut jamais ĂȘtre sĂ»r que ce quâil a choisi, ce pour quoi il se bat est la bonne cause, le bon choix.
[descartes] thÚse cartésienne selon laquelle les animaux sont de pures machines, privées de toutes représentations psychiques conscientes.
[religion] souvent prĂ©sentĂ© comme la forme primitive des religions, lâanimisme repose sur la croyance en des forces invisibles agissant derriĂšre le monde visible et pouvant :
a.
ĂȘtre matĂ©rialisĂ©es dans des objets (fĂ©tichisme) ;
b.
organiser la vie sociale par le culte dâanimaux ou de vĂ©gĂ©taux, considĂ©rĂ©s comme des ancĂȘtres protecteurs dâun clan, objets de tabous (totĂ©misme).
[sociologie] lâanomie est lâabsence de rĂšgles sociales admises par tous spontanĂ©ment.
pour durkheim, la perte des valeurs communes est liĂ©e Ă lâindividualisme, moral et politique, qui rĂ©sulte de la division sociale du travail.
exemple
:
le suicide anomique est, selon durkheim, caractéristique des sociétés modernes.
prĂ©jugĂ© selon lequel lâhomme se croit au centre de lâunivers.
dieu ou la nature agirait en fonction de lui, en sa faveur ou défaveur.
voir aussi finalisme, préjugé
Ătude de lâhomme, mais au contenu assez variable selon les acceptions.
on peut distinguer anthropologie physique et anthropologie culturelle.
a.
anthropologie physique
:
science qui étudie les caractéristiques biologiques des hommes, et plus particuliÚrement les caractÚres morphologiques des différentes populations humaines.
b.
anthropologie culturelle
:
analyse comparée des différentes cultures humaines.
englobe lâethnographie (recueil de donnĂ©es sur le terrain) et lâethnologie (analyse de ces donnĂ©es en vue de comprendre le fonctionnement de certaines ethnies).
voir aussi ethnologie qui concerne tous les hommes et seulement les hommes.
a.
pour ĂȘtre anthropologique, un fait ne doit concerner que les hommes.
exemple
:
manger, digérer sont des faits humains, mais ils ne concernent pas que les hommes, ils concernent aussi les animaux.
ce sont des faits biologiques.
b.
pour ĂȘtre anthropologique, un fait doit concerner tous les hommes.
exemples
:
lâĂ©criture est un fait spĂ©cifiquement humain, mais elle ne concerne pas toutes les civilisations.
en effet, elle a été inventée au moyen orient, quelques millénaires avant j.-c.
on dira que lâĂ©criture est un fait historique.
sâhabiller en noir pour porter le deuil nâest pas commun Ă toutes les sociĂ©tĂ©s.
pour certaines dâentre elles, la couleur du deuil est le blanc.
on parlera ici de fait sociologique.
différent de
:
biologique, sociologique, historique
[kant] une antinomie, pour kant, est une contradiction entre deux propositions qui pourtant apparaissent chacune vraie, et font lâobjet dâune dĂ©monstration apparemment indiscutable.
exemple
:
thĂšse 1
:
« le monde a un commencement dans le temps, et il est également refermé dans des limites spatiales ».
thĂšse 2
:
« le monde nâa ni commencement dans le temps ni limite dans lâespace, mais il est infini, aussi bien dans son rapport au temps que dans son rapport Ă lâespace ».
ces deux thĂšses semblent sâappuyer sur des « preuves » convaincantes ; or, elles sâexcluent mutuellement.
kant explique cette contradiction par le fait que la raison humaine, en voulant survoler le monde dans sa totalité, dépasse le cadre de toute expérience possible et tombe dans un faux savoir.
[stoĂŻcisme] lâapathie est un concept propre au stoĂŻcisme.
ce nâest pas le sens courant du mot (ĂȘtre passif, trop lent Ă agir).
le concept dĂ©signe lâabsence de passions.
les passions sont considĂ©rĂ©es par les stoĂŻciens comme des maladies de lâĂąme.
elles reprĂ©sentent tout ce qui nous Ă©loigne de nous-mĂȘmes et nous fait souffrir.
lâapathie nâest donc pas absence de vie, de dynamisme, elle est au contraire une force vitale.
lâapparence est la face perceptible de la rĂ©alitĂ©.
la rĂ©alitĂ© apparaĂźt Ă nos sens, Ă notre corps, Ă notre point de vue, Ă nos moyens dâobservation et dâinterprĂ©tation.
lâapparence, câest donc Ă la fois la rĂ©alitĂ© telle quâelle se montre aux hommes et telle quâelle est dĂ©formĂ©e, tronquĂ©e, interprĂ©tĂ©e par le point de vue limitĂ© de lâobservateur.
exemple
:
quand on voit le soleil se lever le matin, il faut comprendre que cette vision dĂ©pend du lieu oĂč lâon se situe (le soleil se lĂšve en france, mais il est dĂ©jĂ levĂ© Ă moscou, et nâest pas encore levĂ© Ă new york).
et lâon sait Ă©galement que ce nâest pas le soleil qui se meut, mais la terre.
(du verbe ancien appéter, « tendre vers »)
i.
synonyme de désir.
ii.
[spinoza] effort par lequel chaque chose tend Ă persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre.
i.
modĂšle, prototype.
ii.
[philosophie] idĂ©e ou modĂšle transcendant qui serait la base des choses dâici-bas ou des idĂ©es humaines rationnelles.
exemple
:
les idées platoniciennes sont parfois conçues comme des archétypes qui auraient servi de modÚles à la création du monde.
voir aussi idée, intelligible (monde)
exemple
:
pour malebranche, les idĂ©es claires et distinctes que lâhomme peut construire sont forgĂ©es sur le modĂšle des idĂ©es prĂ©sentes en dieu.
ii.
[psychologie] chez jung, disciple dissident de freud, les archĂ©types sont des symboles primitifs et universels, appartenant Ă ce quâil appelle lâ« inconscient collectif » de lâhumanitĂ©.
on peut les retrouver dans les mythes, le folklore, les contes, les rites religieux, et bien sĂ»r aussi dans les rĂȘves et les imaginaires des individus.
voir aussi inconscient collectif
i.
tout objet, signe ou trace dont on peut dire quâil ne vient pas de phĂ©nomĂšnes naturels, mais dâune intervention humaine artificielle.
exemple
:
il est parfois difficile, dans un site archĂ©ologique, de distinguer les donnĂ©es venant de phĂ©nomĂšnes naturels des donnĂ©es venant dâartefacts humains.
ii.
[Ă©pistĂ©mologie] perturbation dâune observation scientifique due aux moyens utilisĂ©s par lâobservateur (comme les colorants, les fixateurs, les conditions de la prĂ©paration, etc.
pour une observation au microscope).
voir aussi observation
i
ii.
[connaissance] un artefact, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, dĂ©signe lâintervention artificielle dans lâanalyse dâun biais issu de lâanalyste lui-mĂȘme, qui tend Ă modifier le phĂ©nomĂšne quâil Ă©tudie et Ă le fausser.
voir aussi biais cognitif
lâascĂ©tisme prĂŽne lâascĂšse, une vie de privations, un refus des plaisirs des sens, au nom dâun bonheur supĂ©rieur.
lâascĂšse (du grec askĂ©sis) est Ă lâorigine lâentraĂźnement, marquĂ© de privations, que sâimposent le sportif ou le musicien.
[logique] kant appelle assertorique tout jugement qui affirme une rĂ©alitĂ© contingente, ni nĂ©cessaire ni mĂȘme probable, mais simplement constatĂ©e.
ce jugement concerne les simples vérités de fait.
exemple
:
les mammifĂšres ont des poumons.
le jugement assertorique constate le fait, sans rien dire de sa nécessité ni de sa probabilité.
différent de
:
nécessaire, apodictique, probable, possible
lâataraxie est un idĂ©al philosophique que lâon retrouve dans lâĂ©picurisme, le stoĂŻcisme, le scepticisme.
câest lâabsence de souffrance du corps et de trouble de lâĂąme, un Ă©tat dâĂ©quilibre dans lequel lâĂȘtre humain nâest plus troublĂ© par aucun manque, car il a rĂ©ussi Ă trier et maĂźtriser ses dĂ©sirs.
il peut ainsi profiter du simple plaisir de vivre.
doctrine philosophique initiée par démocrite, philosophe grec contemporain de socrate, qui propose une explication matérialiste du monde
:
tout ce qui existe est composĂ© de vide et dâatomes.
lâatome (du grec atomos, « insĂ©cable, indivisible ») est lâĂ©lĂ©ment premier de la nature, matĂ©riel, insĂ©cable, trĂšs petit et invisible.
Ăpicure et son disciple lucrĂšce sont eux aussi partisan de lâatomisme.
voir aussi matérialisme
i.
[morale] capacitĂ© de lâindividu Ă se suffire Ă lui-mĂȘme.
on retrouve cette idĂ©e chez Ăpicure, mais en un sens plus moral que matĂ©riel.
chez les cyniques, le terme est poussĂ© Ă lâextrĂȘme et sâentend Ă©galement pour la vie matĂ©rielle.
exemple
:
le personnage de diogĂšne est lâexemple dâune vie austĂšre, qui veut sâaffranchir de toute dĂ©pendance non seulement morale mais encore matĂ©rielle.
ii.
[politique] lâautarcie est lâidĂ©al dâune indĂ©pendance Ă©conomique pour un Ătat.
câest lâidĂ©al de la citĂ© grecque pour aristote.
dans le monde moderne, cet idĂ©al dâautarcie est accompagnĂ© de politiques protectionnistes.
[sartre] lâauthenticitĂ© est la vĂ©ritĂ©, ou la sincĂ©ritĂ© existentielle que chacun doit assumer pour vivre une vie vĂ©ritablement humaine.
elle sâoppose aux dangers de la mauvaise foi, de lâaliĂ©nation par autrui, de lâirresponsabilitĂ©.
les risques dâinauthenticitĂ© de la conscience sont multiples :
a.
ne pas assumer la liberté essentielle de la conscience, ni son pendant, la facticité (= mauvaise foi) ;
b.
tomber dans les piĂšges du regard dâautrui (= aliĂ©nation) ;
c.
ne pas tenir compte de la facticitĂ© et du regard dâautrui (= irresponsabilitĂ©).
voir aussi angoisse, facticité, en-soi, pour-soi, transcendance, aliénation, foi (mauvaise)
lâautomatisme dĂ©finit, dĂšs lâorigine, la machine.
mais ce mot ambigu renvoie à des réalités, techniquement et historiquement, fort différentes :
a.
lâindĂ©pendance Ă©nergĂ©tique
:
une machine est automatique quand elle possĂšde son propre moteur et ne dĂ©pend plus de lâĂ©nergie humaine ; par exemple un moulin Ă vent, une roue Ă aube, une automobileâŠ
b.
lâindĂ©pendance opĂ©ratoire
:
une machine est automatique quand elle exĂ©cute une multitude de tĂąches, qui correspondrait Ă une multitude de gestes humains ; une imprimerie moderne ne se contente pas dâimprimer, mais encore elle trie, assemble, relie, emballe, expĂ©dieâŠ
c.
lâindĂ©pendance rĂ©gulatrice
:
une machine peut contrÎler, surveiller, réguler ses propres activités.
james watt, Ă la fin du xviiie siĂšcle, invente un systĂšme dâautorĂ©gulation grĂące auquel la machine Ă vapeur contrĂŽle elle-mĂȘme, sans intervention humaine, la quantitĂ© dâĂ©nergie optimale.
dans une maison, un thermostat maintient mécaniquement le niveau de température voulu.
d.
lâindĂ©pendance organisatrice
:
une machine pourrait-elle sâauto-organiser, câest-Ă -dire modifier ses propres programmes de façon Ă sâadapter Ă des situations nouvelles, indĂ©pendamment de lâintervention dâun ingĂ©nieur ou dâun programmateur ? telle est la question de lâintelligence artificielle.
voir aussi machine
lâautonomie est la capacitĂ© de dĂ©cider par soi-mĂȘme des lois que lâon doit respecter.
il sâagit dâune libertĂ© Ă lâĂ©gard des autres et Ă lâĂ©gard de soi-mĂȘme, car celui qui obĂ©it Ă des lois nâest pas soumis Ă des caprices arbitraires, ni les siens ni ceux des autres.
lâidĂ©e dâautonomie prĂ©sente trois avantages :
a.
les lois sont reliĂ©es Ă leur raison dâĂȘtre (on sait pourquoi on obĂ©it) ;
b.
lâobĂ©issance est associĂ©e Ă la maĂźtrise de soi et des choses (on gagne en pouvoir ce quâon perd en caprices) ;
c.
droits et devoirs sont articulĂ©s (revendiquer des droits pour soi nâest justifiĂ© que si on se fait un devoir de les respecter chez autrui).
voir aussi liberté, indépendance, loi, devoir moral (devoir), obéissance
lâautoritĂ© dĂ©signe un pouvoir qui est en droit de se faire obĂ©ir, parce quâil sâimpose par le respect, la confiance, une supĂ©rioritĂ© morale ou intellectuelle.
lâautoritĂ© sâoppose ainsi Ă la contrainte, Ă lâautoritarisme.
voir aussi pouvoir, souveraineté, force, contrainte, obligation
« science » ou philosophie qui cherche Ă fonder les valeurs (ce qui doit ĂȘtre, au niveau moral, juridique ou esthĂ©tique, par opposition Ă ce qui est). voir aussi valeur
i.
[logique] dans la mathĂ©matique euclidienne, un axiome est une proposition Ă©vidente par elle-mĂȘme, qui nâa pas besoin dâĂȘtre dĂ©montrĂ©e.
il sâagit dâune vĂ©ritĂ© absolue, propre Ă une seule proposition.
exemple
:
deux quantitĂ©s Ă©gales Ă une mĂȘme troisiĂšme sont Ă©gales entre elles ; le tout est plus grand que la partie.
voir aussi principe, postulat
ii.
axiomatique
:
on appelle axiomatique, dans les mathĂ©matiques contemporaines, un ensemble dâaxiomes posĂ©s au dĂ©part et conduisant Ă des dĂ©ductions.
tant que les dĂ©ductions ne conduisent pas Ă des contradictions, on posera que lâaxiomatique est vraie.
il sâagit ici
1) dâune vĂ©ritĂ© provisoire,
2) portant sur un groupe dâaxiomes et non sur une proposition particuliĂšre.
i.
[= Ă©tranger] pour les grecs de lâantiquitĂ©, le « barbare » est un Ă©tranger, un individu qui ne parle pas la langue grecque.
ce terme comporte manifestement un jugement de valeur et renvoie Ă une attitude ethnocentrique.
lévi-strauss écrit
:
« le barbare, câest dâabord celui qui croit Ă la barbarie.
» en ce sens, le terme indique un préjugé courant et universel.
ii.
[= inhumain] on parle aussi dâactes de barbarie pour dĂ©signer des actes inhumains qui nient dans lâhomme son humanitĂ© (par exemple, la barbarie nazie).
ici le terme désigne des actes objectivement hors du commun.
câest ainsi que le droit international dĂ©finit des crimes contre lâhumanitĂ©.
voir aussi sauvage, ethnocentrisme
la bĂ©atitude est une forme de bonheur dâune grande intensitĂ©.
câest un Ă©tat permanent auquel rien ne peut manquer.
il sâagit dâun terme essentiellement religieux qui renvoie Ă un mode de vie spirituel (saintetĂ©, sagesse).
voir aussi bonheur
i.
une des trois grandes valeurs normatives, avec le vrai et le bien.
ii.
[esthĂ©tique] selon le jugement esthĂ©tique, le beau se distingue de lâagrĂ©able.
le beau est une impression paradoxale
:
il nous apparaĂźt comme une propriĂ©tĂ© de lâobjet alors mĂȘme quâil provient dâune impression subjective.
nous attendons des autres quâils jugent belles les mĂȘmes choses que nous.
dâoĂč la dĂ©finition de kant
:
« le beau est ce qui plaßt universellement sans concept » (critique de la faculté de juger).
universellement, câest-Ă -dire reconnu par tous ; sans concept, car le jugement de beau ne renvoie pas Ă une opĂ©ration intellectuelle mais Ă une Ă©motion.
différent de
:
agréable
voir aussi jugement esthétique, sublime, relativisme
production de la beautĂ© par un ĂȘtre conscient Ă lâaide dâune mĂ©thode, dans le but de satisfaire les besoins esthĂ©tiques de lâhomme.
cette définition a été mise en place à la fin du xviiie siÚcle.
la production du beau semble ĂȘtre une activitĂ© dĂ©sintĂ©ressĂ©e, câest-Ă -dire sans utilitĂ© immĂ©diate.
au départ, six disciplines sont associées aux beaux-arts
:
peinture, sculpture, littérature, architecture, danse, musique.
puis se sont ajoutĂ©s progressivement le cinĂ©ma (7e art), la photographieâŠ
voir aussi art
distorsion dans le traitement dâune information qui conduit Ă une conclusion fausse, ou tout au moins critiquable.
un biais, dans un traitement dâinformations, dans une observation, peut consister Ă oublier certains paramĂštres, ou Ă mettre trop en avant un paramĂštre au dĂ©triment dâautres.
le biais provient de lâanalyste ou de lâobservateur et conduit Ă ce que des Ă©tudes, apparemment correctes au niveau de lâobservation et/ou de la statistique, ne donnent pas des conclusions fiables.
le biais se diffĂ©rencie de la falsification, car il nâest pas volontaire et rĂ©sulte dâune erreur logique dâapprĂ©ciation.
il se distingue du prĂ©jugĂ© en ce sens quâil relĂšve de distorsions techniques (mĂ©thodologiques, mathĂ©matiques, cognitifs), et non pas dâa priori idĂ©ologiques ou Ă©pistĂ©mologiques.
voir aussi artefact
[morale] le bien est la valeur par excellence de la morale, comme le beau est la valeur centrale de lâesthĂ©tique et le juste la valeur premiĂšre du droit.
dans de nombreuses morales de lâantiquitĂ©, une Ă©chelle de biens est Ă©tablie oĂč domine le bien suprĂȘme
:
le souverain bien.
celui-ci est assimilé au bonheur, et constitue une valeur absolue et objective.
mais dĂšs lâantiquitĂ© apparaissent des doctrines contestant lâexistence dâun bien absolu, insistant au contraire sur sa relativitĂ©
:
sophistes, cyniques, sceptiques.
deux tendances apparaissent Ă lâĂ©poque moderne :
a.
la rupture ente lâidĂ©e de bien et celle dâune vie heureuse.
chez kant, le bien nâest pas le bonheur, mais la loi morale dĂ©finie par lâimpĂ©ratif catĂ©gorique ;
b.
la rupture entre lâidĂ©e de bien moral et la logique individualiste.
pour lâutilitarisme, le bien est le plus grand bonheur pour le plus grand nombre.
cela implique que le bien moral se rapproche du bien public, mais tout en restant une valeur morale, et non politique.
la bioĂ©thique cherche Ă rĂ©glementer, dâun point de vue moral et juridique, les pratiques scientifiques qui touchent aux ĂȘtres vivants en gĂ©nĂ©ral, et Ă la vie humaine en particulier.
on peut considĂ©rer le serment dâhippocrate (ive siĂšcle a
v.
j.-c.), prĂȘtĂ© par tout mĂ©decin, comme un des textes fondateurs de la bioĂ©thique.
certains des problÚmes posés sont anciens
:
contraception, avortement, euthanasie⊠mais la plupart des problÚmes sont issus des nouvelles technologies qui, depuis un demi-siÚcle, visent à la maßtrise matérielle du vivant.
les biotechnologies ne renouvellent pas seulement notre vision de la biologie, elles remettent en cause des frontiĂšres naturelles qui semblaient immuables.
[technique]
i.
on appelle bionique la spĂ©cialitĂ© scientifique qui recherche dans la nature, animale et vĂ©gĂ©tale, des mĂ©canismes susceptibles dâavoir des applications techniques.
ii.
on appelle aussi bionique lâimplantation dans un organisme vivant de systĂšmes artificiels susceptibles de corriger, voire dâ« amĂ©liorer » son corps et son cerveau.
voir aussi transhumanisme
[foucault] foucault constate quâune nouvelle forme de pouvoir sâest progressivement ajoutĂ©e au pouvoir politique classique.
traditionnellement, le droit de donner la mort est le privilĂšge de lâĂtat.
or, le bio-pouvoir est un pouvoir sur la vie, il considĂšre les populations non plus comme un ensemble dâindividus Ă commander mais comme des phĂ©nomĂšnes biologiques Ă rĂ©guler
:
natalitĂ©, mortalitĂ©, durĂ©e de vie, hygiĂšne privĂ©e et publique, gestion des Ă©pidĂ©mies, mĂ©thodes de procrĂ©ation⊠le bio-pouvoir ne vise pas seulement Ă discipliner les corps des individus pour quâils soient plus efficaces (le soldat, lâouvrier, lâĂ©colierâŠ), mais il veut accompagner les phĂ©nomĂšnes biologiques qui autrefois apparaissaient comme des fatalitĂ©s
:
la naissance, la vie, la procrĂ©ation, la mortâŠ
ensemble des ĂȘtres vivants et de leurs milieux prĂ©sents sur terre.
la biosphÚre représente la totalité des écosystÚmes.
(littéralement « technologies du vivant »)
les biotechnologies visent la maßtrise matérielle du vivant.
elles sont Ă la charniĂšre de lâintelligence et de la matiĂšre, de la biologie et de la chimie, de lâanimal et de lâhumain, du scientifique et de lâĂ©thique.
les biotechnologies ne renouvellent pas seulement notre vision du monde vivant, elles remettent en cause les frontiĂšres Ă©thiques traditionnelles.
exemple
:
insémination artificielle, clonage, séquençage du génome humain.
voir aussi bioéthique, technologie
[religion et philosophie orientale] dans sa forme originelle, le bouddhisme refuse lâidĂ©e de dieu et dâĂąme immortelle.
siddharta gautama, appelĂ© plus tard bouddha, lâĂveillĂ©, est nĂ© vers 560 a
v.
j.-c.
il dĂ©couvre que la souffrance de lâhomme est due au dĂ©sir et Ă la recherche insatisfaite des plaisirs qui nous enchaĂźnent aux temps circulaires (en particulier celui des rĂ©incarnations).
pour sâen dĂ©faire, il faut arrĂȘter le flux impur des dĂ©sirs afin de parvenir au nirvana, le bonheur ultime qui consiste en une extinction des dĂ©sirs.
voir aussi nirvana, samsara, dharma, sagesse, religion
i.
organisation économique du monde du travail et de la propriété selon laquelle les moyens de production relÚvent de la propriété privée.
ce ne sont pas les travailleurs, les ouvriers qui en sont propriétaires, mais les bourgeois, ceux qui en ont le pouvoir financier.
lâobjectif du capitalisme est la recherche du profit, lâenrichissement de ceux qui dĂ©tiennent le capital.
ii.
[critique socialiste] le socialiste français proudhon critique le capitalisme et la propriĂ©tĂ© privĂ©e des moyens de production car ils rendent inĂ©galitaire et injuste, selon lui, lâĂ©change Ă la base du salariat
:
un travail contre un salaire.
cet Ă©change ne prend pas en compte la force collective du travail ouvrier, et nâassure pas Ă celui-ci la sĂ©curitĂ© de lâavenir.
i
ii.
[critique communiste] marx critique Ă©galement le capitalisme, considĂ©rĂ© comme la cause de lâexploitation et lâaliĂ©nation du prolĂ©tariat.
les moyens de production ne doivent plus ĂȘtre des propriĂ©tĂ©s privĂ©es mais ĂȘtre dĂ©tenus par lâĂtat, ce qui permettra de mettre fin Ă la lutte des classes, lutte entre les bourgeois (qui dĂ©tiennent le pouvoir Ă©conomique Ă travers les usines, les machinesâŠ) et les prolĂ©taires, propriĂ©taires de leur seule force de travail.
voir aussi libéralisme, propriété, plus-value
différent de
:
communisme, socialisme
i.
[aristote] tout ce qui existe peut ĂȘtre interrogĂ© afin dâĂȘtre dĂ©fini, câest-Ă -dire afin de recevoir des prĂ©dicats qui cerneront son ĂȘtre et qui permettront de le dĂ©signer et de lâĂ©tudier.
« cette chose est cela ».
mais cette interrogation est en rĂ©alitĂ© multiforme ; le verbe ĂȘtre qui dĂ©finit la chose a plusieurs sens selon quâil rĂ©pond Ă des questions diffĂ©rentes
:
quoi ? combien ? comment ? oĂč ? quand ? etc.
les catĂ©gories dĂ©finissent ces grands cadres universels qui permettent dâaffirmer quelque chose sur quelque chose.
aristote définit dix catégories
:
substance, quantité, qualité, relation, action, passion, temps, lieu, avoir et (dis)position.
ii.
[kant] concepts transcendantaux qui organisent les phénomÚnes pour leur donner universalité, nécessité, objectivité ; les catégories sont donc nécessaires pour constituer une connaissance.
exemple
:
câest la catĂ©gorie de la totalitĂ© qui permet de poser un jugement universel et dâaffirmer que tous les hommes sont mortels.
cette idĂ©e ne mâest pas donnĂ©e par le seul recours Ă lâexpĂ©rience.
voir aussi transcendantal, entendement
[psychanalyse] fonction inconsciente qui interdit Ă certaines idĂ©es, certains souvenirs, certains dĂ©sirs dâentrer dans le champ de la conscience, suite Ă un refoulement.
elle intervient dans le rĂȘve.
i.
une vérité certaine est une vérité indubitable.
la certitude dĂ©signe la forte conviction dâun individu que ce quâil pense est vrai.
cette confiance peut sâappuyer sur des arguments solides, rationnels ou empiriques, comme elle peut manquer de preuves.
ii.
[scepticisme] les sceptiques considĂšrent quâil est impossible de parvenir Ă la rĂ©alitĂ© absolue des choses, quâil est impossible de sortir des apparences, des phĂ©nomĂšnes, et donc que lâesprit humain nâest pas capable dâĂȘtre certain de la vĂ©ritĂ© de ses idĂ©es.
ils sâopposent en cela aux positions dogmatiques qui affirment dĂ©tenir des certitudes sur le rĂ©el.
i
ii.
[descartes] le projet de descartes est de fonder la science en partant dâun point de dĂ©part absolument certain.
le cogito, vĂ©ritĂ© premiĂšre qui rĂ©siste au doute radical est une Ă©vidence qui sâimpose Ă lâesprit avec certitude.
= vérité absolue (vérité)
différent de
:
doute, vérisimilitude
voir aussi vérité, conviction, évidence, dogmatisme
i.
[biologie] tout ce qui recouvre les os
:
les muscles irrigués par le sang et la peau.
ii.
[sens moral et religieux] dans le vocabulaire grec, la chair (sarx) se distingue du corps (soma) par ses connotations morales négatives
:
ce nâest pas seulement lâenveloppe corporelle, câest ce qui pousse les humains aux dĂ©sirs dĂ©rĂ©glĂ©s, Ă la concupiscence.
le terme est fortement associĂ© Ă la sexualitĂ©, comme source dâanimalitĂ©.
chez les premiers chrĂ©tiens (lâapĂŽtre paul, par exemple), le mot sâĂ©tend jusquâĂ dĂ©signer lâexistence humaine en tant quâelle est marquĂ©e par le pĂ©chĂ© originel et source de toutes les faiblesses humaines.
la chair devient alors synonyme de nature humaine.
voir aussi concupiscence, péché
(du grec charisma, « grùce accordée par dieu »)
voir aussi adj.
charismatique
i.
[religion] don surnaturel octroyĂ© Ă un croyant ou Ă un groupe de croyants afin de leur confĂ©rer un pouvoir de persuasion sur les masses, voire dâinterventions miraculeuses.
exemple
:
le charisme dâun prophĂšte.
ii.
[politique] autoritĂ© irrĂ©sistible quâexerce un chef politique ou un chef militaire sur un groupe humain, qui apparaĂźt pour ainsi dire surnaturelle.
max weber analyse le charisme comme lâune des trois sources de lĂ©gitimitĂ© du pouvoir politique.
la confiance aveugle des individus envers un homme charismatique est fondée sur des exploits particuliers, ou un pouvoir de prophétie, ou une force de conviction particuliÚrement entraßnante, ou un mélange de ces trois puissances.
voir aussi pouvoir politique
les grandes religions monothéistes font de la générosité et de la charité une vertu majeure et un devoir essentiel.
mais pour avoir une valeur religieuse, le don doit ĂȘtre intime, discret, et surtout ne pas porter atteinte Ă la dignitĂ© de celui qui le reçoit.
voir aussi Ă©changes, don
[sociologie] dans les sociĂ©tĂ©s sans Ătat, le commandement est attribuĂ© Ă un chef, ou souvent Ă deux chefs selon que lâon distingue un chef de paix et un chef de guerre.
ces chefs ont un pouvoir limité.
ils commandent mais ne rĂšgnent pas.
bien au contraire, ils sont souvent « prisonniers » du groupe, et leurs privilĂšges sâaccompagnent de trĂšs fortes contraintes visant Ă limiter leur pouvoir.
comme le remarque le sociologue clastres
:
« 1.
le chef est un âfaiseur de paixâ » ; il est lâinstance modĂ©ratrice du groupe, ainsi que lâatteste la division frĂ©quente du pouvoir en civil et militaire.
2.
il doit ĂȘtre gĂ©nĂ©reux de ses biens, et ne peut se permettre, sans se dĂ©juger, de repousser les incessantes demandes de ses âadministrĂ©sâ.
3.
seul un bon orateur peut accéder à la chefferie.
»
(du verbe « chosifier »)
tendance à transformer en chose une activité, un processus, une personnalité, etc.
contrairement à son pendant issu du latin (réification), le terme est le plus souvent péjoratif.
i.
[dâun point de vue moral] tendance Ă refuser lâhumanitĂ© Ă une personne au profit de son apparence physique.
exemple
:
le regard dâun homme sur une femme peut ĂȘtre chosifiant, dĂšs lors quâil ne retient plus de la personne que son corps et son apparence extĂ©rieure, au dĂ©triment de la personnalitĂ© entiĂšre et de la dignitĂ© morale de la personne.
ii.
[dâun point de vue cognitif] tendance intellectuelle Ă transformer en une chose rĂ©elle ce qui nâest quâun ensemble de processus dynamiques, ou bien un ensemble de pensĂ©es.
exemple
:
lâinconscient freudien, qui ne dĂ©signe hypothĂ©tiquement quâun ensemble de processus psychiques est souvent chosifiĂ© sous la forme dâune entitĂ© plus ou moins vague qui viendrait gouverner lâĂȘtre humain contre son grĂ©, Ă la maniĂšre dâun marionnettiste.
= réification
voir aussi aliénation, authenticité
(du grec ta khrÚmata, « les richesses »)
le circuit marchandise voir aussi argent voir aussi marchandise est la forme premiĂšre du commerce.
lâargent sert dâintermĂ©diaire entre les biens quâon possĂšde et quâon vend et ceux dont on a besoin et quâon achĂšte.
mais la croissance du commerce fait apparaĂźtre une autre logique Ă©conomique, quâaristote appelle chrĂ©matistique
:
lâargent devient le « dĂ©but et la fin » de lâĂ©change.
certains individus, avec de lâargent, achĂštent des marchandises dont ils nâont pas besoin pour les revendre plus cher afin de faire du profit.
le nouveau schéma est
:
argent voir aussi marchandise voir aussi argent.
i.
rĂ©alitĂ© sociale et politique dĂ©signant Ă la fois la sociĂ©tĂ© et lâĂtat.
pour les philosophes grecs et romains, la citĂ© est un tout organique qui ne peut pas ĂȘtre dĂ©coupĂ©, et qui correspond Ă la communautĂ© et Ă sa forme politique.
ii.
[aristote] la citĂ© nâest pas pour aristote une construction artificielle, venant en quelque sorte prendre le relais dâun ordre naturel insuffisant, ou mĂȘme y remĂ©dier.
la citĂ©, lâĂtat, est au contraire la fin derniĂšre de la nature.
lâĂtat est naturel Ă lâhomme, au mĂȘme titre, et sans doute plus, que ses yeux ou ses mains.
= polis
voir aussi Ătat, sociĂ©tĂ©
i.
le citoyen appartient Ă un Ătat oĂč les lois lui garantissent une libertĂ© publique et une protection contre lâarbitraire judiciaire.
les démocraties modernes ajoutent une deuxiÚme caractéristique
:
le citoyen participe, directement ou indirectement, Ă lâĂ©laboration des lois auxquelles il obĂ©it.
ce deuxiĂšme critĂšre nâa pas toujours Ă©tĂ© reconnu.
ainsi sous lâempire romain, ĂȘtre citoyen romain, câĂ©tait essentiellement avoir une protection en matiĂšre juridique.
en france jusquâen 1848, le systĂšme censitaire rĂ©serve le droit de vote Ă ceux qui paient le cens, câest-Ă -dire lâimpĂŽt, et donc possĂšdent une certaine fortune.
ii.
citoyen du monde :
voir cosmopolitisme
i
ii.
citoyen actif / citoyen passif
:
dans la logique du suffrage censitaire, en usage en france jusquâĂ la rĂ©volution de 1848, mais aussi dans dâautres pays, seuls les citoyens payant des impĂŽts peuvent voter (citoyens actifs).
les autres sont citoyens en tant quâils bĂ©nĂ©ficient des lois, mais ils nây participent pas (citoyens passifs).
i.
sous lâinfluence du terme sociologique de culture et dans le souci dâaccorder Ă toute sociĂ©tĂ© une valeur et une compĂ©tence spĂ©cifiques, « civilisation » tend Ă dĂ©signer aujourdâhui toute culture humaine dans sa spĂ©cificitĂ©.
exemple
:
les civilisations des chasseurs-cueilleurs du paléolithique.
ii.
[histoire] pendant longtemps, le mot a désigné les « grandes civilisations ».
exemple
:
la civilisation chinoise, la civilisation Ă©gyptienne, la civilisation de la renaissance.
on insiste ici sur la puissance militaire, administrative, sur les inventions techniques, intellectuelles, artistiques, juridiques, etc.
bien quâon reconnaisse la pluralitĂ© des civilisations, le terme reste encore marquĂ© par une hiĂ©rarchie de valeurs, puisquâon met en avant des systĂšmes Ă©tatiques qui ont marquĂ© leur temps par une supĂ©rioritĂ© dans lâun ou lâautre de ces domaines.
i
ii.
[sens absolu] civilisation, quand le mot est mis au singulier, renvoie clairement à un jugement de valeur, à une hiérarchisation des cultures.
la civilisation, opposĂ©e Ă la barbarie ou Ă la sauvagerie, dĂ©signe une sociĂ©tĂ© jugĂ©e supĂ©rieure dâun point de vue intellectuel, moral et social.
avec lâidĂ©e dâun progrĂšs uniforme de lâhumanitĂ©, certaines sociĂ©tĂ©s se jugent porteuses des valeurs absolues de la civilisation, ce qui justifie par exemple lâimpĂ©rialisme et le colonialisme.
en ce sens, le terme est contestable.
voir aussi ethnocentrisme, relativisme
i
v.
[kant] pour kant, la civilisation, câest la moralisation extĂ©rieure de la sociĂ©tĂ©, un « Ă©tat policĂ© » au sens ancien du terme
:
la politesse, les bonnes maniĂšres, le refoulement de lâagressivitĂ©, lâadoucissement des mĆurs, le raffinement des contacts sociaux, les arts dâagrĂ©ment, etc.
voir aussi progrÚs, impératif catégorique, respect, dignité
(en latin, « déclinaison »)
[Ă©picurisme] câest la dĂ©viation spontanĂ©e des atomes par rapport Ă leur mouvement de chute verticale due Ă la pesanteur.
ce concept, quâon ne trouve pas dans les textes quâil nous reste dâĂpicure â mais il en reste peu â, est peut-ĂȘtre une innovation de ses disciples.
le clinamen semble nĂ©cessaire Ă lâatomisme Ă©picurien pour au moins deux raisons :
a.
expliquer comment les atomes matériels dans leur chute peuvent se rencontrer et former des agrégats de matiÚre ;
b.
expliquer la liberté animale et humaine.
voir aussi matérialisme, atomisme, épicurisme
i.
[symbolisme] aujourdâhui, le cĆur symbolise les sentiments, la vie affective, lâamour ; pendant longtemps, il a symbolisĂ© le courage.
exemple
:
« rodrigue, as-tu du cĆur ? » (corneille, le cid).
ii.
[antiquitĂ©] il nâest pas rare, dans lâantiquitĂ©, que le cĆur soit perçu comme le lieu de lâesprit.
ainsi, chez les Ă©picuriens, lâanimus, « lâesprit », est situĂ© dans la poitrine, au niveau du cĆur.
il faut noter que pendant longtemps le rĂŽle du cerveau nâa pas Ă©tĂ© perçu comme il lâest aujourdâhui.
i
ii.
[pascal] pascal oppose la raison et le cĆur, comme la connaissance discursive Ă la connaissance intuitive.
le cĆur est la source de connaissance immĂ©diate des principes premiers.
exemple
:
« le cĆur sent quâil y a trois dimensions dans lâespace.
»
le cĆur est aussi le fondement de la foi religieuse.
voir aussi discursif, intuitif
(en latin, « je pense »)
[descartes] pour descartes, lâexpĂ©rience du cogito est le fondement dâune vĂ©ritĂ© universelle, celle de la subjectivitĂ© constituante
:
câest par le sujet, le « je » qui pense, que sâopĂšrent la reprĂ©sentation, lâunification et lâobjectivation du monde.
les philosophies du sujet (descartes, kant, husserl, sartre, merleau-ponty, etc.) posent que le cogito est lâunitĂ© centrale par laquelle sâopĂšre la construction du monde, de soi-mĂȘme et des autres.
voir aussi subjectivité, intentionnalité, conscience de soi (conscience, i, a.)
i.
il y a communication dĂšs lors quâun Ă©change de signes ou de messages est Ă©tabli, volontaire ou involontaire, conscient ou inconscient, entre deux ĂȘtres vivants ou entre deux groupes.
on va jusquâĂ parler de « communication » dans le monde biologique (communication chimique entre les cellules dâun mĂȘme organisme, par exemple).
voir aussi langage, code, langue, signal
ii.
[technique] les techniques de communication ont formalisĂ© lâĂ©change sous la forme dâun schĂ©ma
:
émetteur, destinataire, code, message, « bruit », canal de transmission.
ce schéma a été appliqué au langage humain.
doctrine politique apparue au xixe siÚcle et critiquant le fonctionnement de la société industrielle.
marx, philosophe allemand, en est le fondateur.
lâintuition de marx est que lâexistence sociale, politique et intellectuelle des hommes est dĂ©terminĂ©e par les conditions matĂ©rielles de la production Ă©conomique propres Ă chaque Ă©poque historique.
Ă chaque type dâorganisation Ă©conomique, correspondent des formes politiques, juridiques, philosophiques, religieuses diffĂ©rentes.
Ă cette idĂ©e sâajoute celle de la lutte des classes
:
lutte entre les classes dominantes qui dĂ©tiennent le pouvoir Ă©conomique (au xixe siĂšcle, les bourgeois qui possĂšdent les usines et les machines) et les classes productives (au xixe siĂšcle, les ouvriers), chacune ayant des intĂ©rĂȘts opposĂ©s.
la classe prolĂ©tarienne â les ouvriers â est aliĂ©nĂ©e (câest-Ă -dire asservie).
lâĂtat nâest pas capable de protĂ©ger sa libertĂ© ; lâĂtat est une superstructure politique et juridique au service des intĂ©rĂȘts de la classe dominante, la bourgeoisie.
marx prĂŽne donc une rĂ©volution prolĂ©tarienne qui permettra de libĂ©rer le prolĂ©tariat de son exploitation, et par lĂ mĂȘme toute lâhumanitĂ©.
cette rĂ©volution vise Ă mettre en place un Ătat prolĂ©tarien qui possĂ©dera lâensemble des moyens de production.
aprĂšs la disparition de la bourgeoisie, une sociĂ©tĂ© sans classes sociales et sans Ătat pourra voir le jour
:
cette sociĂ©tĂ© dĂ©signe le communisme, Ă©quivalent de la fin de lâhistoire, puisque les conflits sociaux auront disparu, et que ce sont ces conflits qui font lâhistoire des hommes.
voir aussi travail, Ătat, politique
[logique] dans la formation dâun concept abstrait, on peut distinguer deux processus de dĂ©finition :
a.
en compréhension (on dit aussi en intension), on définit un concept en énumérant ses attributs, ses caractéristiques.
exemple
:
un triangle se définit par tous les attributs qui le caractérisent
:
figure, trois cĂŽtĂ©s, trois angles, Ă©galitĂ© des trois angles Ă deux droitsâŠ
b.
en extension, le concept se dĂ©finit en Ă©numĂ©rant tous les Ă©lĂ©ments quâil contient.
exemple
:
triangles isocĂšles, triangles Ă©quilatĂ©raux, triangles rectangles, triangles quelconquesâŠ
[linguistique] la fonction impressive ou conative met lâaccent sur le destinataire ou rĂ©cepteur.
le message exprime la volontĂ© dâagir sur lui.
il sâagit de le convaincre, de le persuader, de lâĂ©mouvoir ou de le commander.
exemple
:
« allez vite ! dĂ©pĂȘche-toi ! »
« [cette fonction] trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et lâimpĂ©ratif » (jakobson, essais de linguistique gĂ©nĂ©rale).
le vocatif, dans les langues Ă dĂ©clinaisons comme le latin, est le cas employĂ© pour sâadresser directement Ă quelquâun ou Ă quelque chose.
en français, il est indiqué parfois par le « Î ».
exemple
:
« à jeunes gens ! quelle leçon ! marchons avec candeur dans le sentier de la vertu ! » (beaumarchais, la mÚre coupable).
voir aussi communication, langage
i.
unanimité, accord entre tous.
ii.
[rawls] rawls considĂšre que les principes de justice de base sur lesquels les membres dâune sociĂ©tĂ© peuvent se mettre dâaccord font lâobjet dâun consensus par recoupement.
ils seront donc tous dâaccord pour les mĂȘmes principes de justice, mĂȘme sâils ont des conceptions religieuses, morales, politiques diffĂ©rentes, voire opposĂ©es.
i.
[platon] platon, dans le banquet, fait de lâamour une dĂ©marche de type initiatique semblable Ă lâinitiation des mystĂšres.
aprĂšs avoir gravi diffĂ©rentes montĂ©es, lâamoureux voit son dĂ©sir atteindre son achĂšvement dans la dĂ©couverte du beau en soi, câest-Ă -dire du monde intelligible.
voir aussi idée, intelligible (monde), archétype
ii.
[aristote] chez aristote, la vie contemplative, ou vie théorétique (du grec theoria, « contemplation »), est une des trois vies possibles pour atteindre le bonheur
:
1) la vie des jouissances matérielles,
2) la vie politique,
3) la vie tournée vers la connaissance et la contemplation du monde.
aristote pense que câest cette derniĂšre qui a le plus de valeur, mĂȘme si elle est la plus difficile.
elle atteint son point culminant dans la vision des principes premiers.
voir aussi premier moteur, bonheur
i
ii.
[mysticisme] pour le mystique, le point extrĂȘme de sa dĂ©marche est la vision extatique qui le fait entrer directement en contact avec dieu.
= extase
i.
fait de se toucher dans lâespace.
exemple
:
deux piÚces contiguës dans un appartement.
ii.
[empirisme] la contiguĂŻtĂ© est, avec la causalitĂ© et la ressemblance, un des moteurs des association dâidĂ©es selon lâempirisme.
exemple
:
association dâidĂ©es par contiguĂŻtĂ©
:
lorsquâon voit laurel, on pense Ă hardy ; les deux ne se ressemblent pas, mais on les voit toujours lâun Ă cĂŽtĂ© de lâautre.
voir aussi empirisme, association dâidĂ©es
i.
la contingence est le contraire de la nĂ©cessitĂ©, câest ce qui pourrait ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre, ĂȘtre ainsi ou ĂȘtre autrement.
différent de
:
nécessité
ii.
[existentialisme] la contingence de lâexistence humaine sâexplique par une position athĂ©e
:
il nây a pas de raison nĂ©cessaire qui expliquerait le surgissement de lâhomme sur terre.
voir aussi existence, existentialisme, liberté
i
ii.
[thĂ©ologie] preuve de lâexistence de dieu par la contingence du monde (a contingentia mundi).
cette preuve est énoncée par leibniz.
tout ce qui est contingent a sa cause, et cette cause, si elle est contingente, Ă son tour, doit aussi avoir une cause, et ainsi de suite ; mais cette rĂ©gression Ă lâinfini doit sâarrĂȘter Ă une cause absolument nĂ©cessaire, qui est dieu.
pour une critique de cette « preuve », voir kant, critique de la raison pure (dialectique, livre second, chap.
iii, 5e section).
voir aussi principe de raison suffisante, meilleur monde possible
[logique] deux propositions sont contradictoires quand, si lâune est vraie, lâautre est nĂ©cessairement fausse
:
dans ce cas, il y a alternative.
exemple
:
« tous les hommes sont justes », « il existe des hommes injustes » sont des propositions contradictoires, car elles ne peuvent ĂȘtre ni vraies ni fausses en mĂȘme temps.
alors que deux propositions contraires peuvent ĂȘtre fausses toutes les deux, de sorte quâon ne peut pas conclure de la faussetĂ© de lâune Ă la vĂ©ritĂ© de lâautre.
différent de
:
contraire
[logique] deux propositions sont contradictoires quand, si lâune est vraie, lâautre est nĂ©cessairement fausse
:
dans ce cas, il y a alternative.
alors que deux propositions contraires peuvent ĂȘtre fausses toutes les deux, de sorte quâon ne peut pas conclure de la faussetĂ© de lâune Ă la vĂ©ritĂ© de lâautre.
exemple
:
« tous les hommes sont justes » et « tous les hommes sont injustes » sont des propositions contraires, mais non contradictoires, car il se peut quâelles soient fausses toutes les deux (« il existe quelques hommes qui sont justes »).
différent de
:
contradictoire
depuis pascal, on distingue convaincre et persuader.
lâaction de convaincre consiste Ă produire des preuves, des dĂ©monstrations de façon quâil nây ait rien Ă objecter (on est convaincu par des raisons, grĂące Ă la raison).
or, il est possible dâĂȘtre convaincu par des arguments logiques, sans ĂȘtre persuadĂ© au fond de soi-mĂȘme.
lâaction de persuader consiste Ă gagner lâadhĂ©sion complĂšte des autres par toutes sortes de moyens
:
les sentiments, les passions, les prĂ©jugĂ©sâŠ
différent de
:
persuader
[Ă©pistĂ©mologie] si les concepts sont des « crĂ©ations libres de lâesprit humain », et les thĂ©ories, des systĂšmes en attente de rĂ©futation, les thĂ©ories scientifiques peuvent ĂȘtre conçues comme de simples conventions, des instruments commodes dâaction sur des phĂ©nomĂšnes partiels, et non pas comme des reflets fidĂšles de la rĂ©alitĂ©.
il sâagirait pour la science de « sauver les phĂ©nomĂšnes » (duhem), câest-Ă -dire dâen livrer une explication seulement commode et utilisable.
on parlera de conventionnalisme (ou instrumentalisme), pour désigner cette conception relativiste de la science.
la thĂ©orie est un outil, une image permettant dâagir sur la rĂ©alitĂ© mais non de la rĂ©vĂ©ler.
elle sâoppose au rĂ©alisme qui affirme une analogie profonde entre les thĂ©ories scientifiques et les mĂ©canismes de la nature.
différent de
:
réalisme
[statistique] la corrĂ©lation, issue dâun calcul statistique, Ă©tablit un lien entre deux phĂ©nomĂšnes.
exemple
:
si lâon superpose la carte de france du suicide et la carte de france de lâalcoolisme, elles ne correspondent pas, du moins avant les annĂ©es 1900.
utilisant ces statistiques, le sociologue durkheim en conclut quâil nây a pas de lien entre les deux phĂ©nomĂšnes.
note
:
une corrĂ©lation est une indication dâinterdĂ©pendance statistique, mais ne dĂ©finit pas un lien de causalitĂ©.
différent de
:
causalité
i.
sentiment dâĂȘtre citoyen du monde.
ii.
[stoĂŻcisme] dans la philosophie stoĂŻcienne, les hommes sont citoyens de lâunivers.
non seulement les hommes, mais tous les ĂȘtres et Ă©vĂ©nements de lâunivers sont solidaires les uns des autres, unis par un mĂȘme destin.
courants de pensée
:
les stoĂŻciens, p.
478
i
ii.
[kant] pour kant, le cosmopolitisme est le but de lâhistoire.
non pas la disparition des frontiĂšres et lâinstitution dâun unique gouvernement mondial, mais une organisation de concertation, analogue Ă ce qui existe aujourdâhui avec lâonu, qui sâaccompagnerait, au niveau des citoyens, dâun sentiment de responsabilitĂ© envers tout ce qui se passe dans le monde, aussi Ă©loignĂ©s que soient les pays et les gens en lutte.
i
v.
[art] pour baudelaire, le vrai artiste moderne est cosmopolite, non pas seulement parce quâil voyage dans le monde, mais parce quâil a la vocation de comprendre partout pourquoi ce qui est est aussi ce qui doit ĂȘtre.
i.
[théologie] dans la tradition juive, chrétienne, islamique, le monde a été créé par dieu à partir de rien (ex nihilo).
ii.
création continuée
:
chez descartes, on trouve lâidĂ©e, dĂ©jĂ en germe dans augustin dâhippone, que la crĂ©ation nâest pas un Ă©vĂ©nement qui a eu lieu une fois dans le temps, mais un fait permanent ; Ă chaque seconde, le monde est crĂ©Ă© par dieu, car la crĂ©ation nâaurait pas en elle-mĂȘme sa capacitĂ© de subsister.
seul dieu possĂšde cet attribut dâĂȘtre causa sui (« cause de soi »).
pour augustin, il nây a pas de temps avant la crĂ©ation, donc la crĂ©ation ne peut pas ĂȘtre un Ă©vĂ©nement ponctuel, puisque celle-ci suppose le temps, et que le temps est crĂ©Ă© avec le monde.
i
ii.
[art] par opposition Ă lâimitation, la crĂ©ation (en grec poiĂ©sis) dĂ©signe une production originale et personnelle dâune Ćuvre, dâun objet nouveau, qui nâexistait pas encore.
mais lâartiste crĂ©e-t-il rĂ©ellement Ă partir de rien ? nâutilise-t-il pas des techniques, une culture artistique ?
différent de
:
imitation
voir aussi art, artiste
la croyance désigne un acte de confiance
:
câest admettre quelque chose comme vrai.
cette adhĂ©sion peut porter sur une idĂ©e jugĂ©e Ă©vidente (certitude), sur une probabilitĂ© (opinion, hypothĂšse), sur quelque chose dâincertain (foi), voire sur quelque chose de faux (erreur, superstition).
dans tous les cas, la croyance nâest pas capable de se justifier par des raisons suffisantes.
le sentiment, le dĂ©sir de croire, lâemporte sur le souci de la preuve.
différent de
:
connaissance
voir aussi religion, dogme, foi
i.
cérémonies privées ou publiques, selon des rites qui manifestent extérieurement une appartenance à une communauté ou à une tradition.
voir aussi religion
ii.
culte de la personnalité
:
admiration excessive dâune population envers son leader, qui provoque et entretient lâadulation Ă son Ă©gard Ă travers des meetings, des statues Ă son effigie⊠cette pratique politique, que lâon retrouve dans les systĂšmes totalitaires, a une ressemblance troublante avec lâenthousiasme religieux.
exemple
:
le culte de mao zedong en chine durant la révolution culturelle.
voir aussi charisme
la culture comprend tout ce qui nâexisterait pas sans lâactivitĂ© humaine :
a.
des objets (des marteaux, des livres, des tables, des Ćuvres dâart) ;
b.
des activités (se laver les mains, manger avec une fourchette, se couvrir une partie du corps) ;
c.
des pensĂ©es, des sentiments (promesses, remords, institutions politiques, thĂ©ories scientifiquesâŠ).
la culture désigne donc à la fois des réalités matérielles et des réalités spirituelles.
Ă lâintĂ©rieur de la culture, malinowski, sociologue et ethnologue, propose de distinguer quatre grands sous-ensembles
:
dimension technique, dimension sociale, dimension symbolique, dimension idéologique.
ces quatre dimensions de la culture ne sont pas seulement juxtaposées, elles se conditionnent mutuellement.
voir aussi nature, civilisation, acquis
(du grec kunos, « chien »)
i.
mĂ©pris des conventions morales et de lâopinion publique.
ii.
[philosophie antique] doctrine philosophique de lâantiquitĂ©.
les transgressions des cyniques semblent marquées par un refus radical des rÚgles sociales.
le mot dâordre est
:
il faut revenir Ă la loi naturelle, vivre comme un chien.
la transgression des rĂšgles sociales est volontairement provocatrice.
diogĂšne vivait dans un tonneau, ne respectait ni les tabous alimentaires ni les tabous sexuels, nâĂ©tait impressionnĂ© ni par le pouvoir ni par la richesse.
le refus des conventions sociales est associĂ© Ă la volontĂ© de retrouver la simplicitĂ© de la nature, car câest le plus court chemin vers le bonheur.
la dĂ©centration dâun sujet consiste Ă changer de perspective, Ă se voir ou se penser non plus Ă partir de soi-mĂȘme, mais Ă partir dâun point de vue extĂ©rieur et neutre.
a.
cette décentration peut se faire au niveau psychologique, en se détachant de son point de vue particulier (égocentrisme).
exemple
:
Ă mesure quâil grandit, lâenfant apprend Ă se dĂ©faire de son point de vue Ă©gocentrique, et Ă se penser avec un point de vue extĂ©rieur, « parmi » les autres.
b.
la décentration peut se faire aussi par rapport aux phénomÚnes extérieurs et au monde.
exemple
:
copernic et galilĂ©e, en refusant de faire de la terre le centre du systĂšme planĂ©taire (gĂ©ocentrisme), opĂšrent une dĂ©centration importante Ă lâĂ©chelle de lâhumanitĂ©.
une dĂ©couverte (dâun nouvel ĂȘtre vivant, dâun nouvel objet cĂ©leste, dâune nouvelle loi de la nature) nâimplique pas possession de la part du dĂ©couvreur.
câest un bien qui vient de la nature et qui appartient Ă tout le monde.
elle se distingue de lâinvention.
cette opposition dĂ©couverte / invention permet dâaccorder un droit de propriĂ©tĂ© Ă lâinventeur de nouvelles machines, ou de nouveaux produits, mais non au dĂ©couvreur dâune plante, ou dâun animal, ou dâune thĂ©orie scientifique.
mais lâopposition est remise en cause par lâextension de la brevetabilitĂ© aux ĂȘtres vivants modifiĂ©s gĂ©nĂ©tiquement.
car on peut considĂ©rer que, mĂȘme si cela touche Ă des ĂȘtres vivants, il sâagit de manipulations techniques, donc dâinventions.
Ătendre les brevets aux ĂȘtres vivants, câest donner un droit de propriĂ©tĂ© sur ce qui nâappartient Ă personne ; un pouvoir Ă©conomique exclusif Ă des entreprises internationales, dont la logique privĂ©e est indĂ©pendante des Ătats et des citoyens.
différent de
:
invention
voir aussi brevet
on distingue gĂ©nĂ©ralement les dĂ©finitions de mots et les dĂ©finitions dâessence.
les premiÚres donnent ce que le mot veut dire ; les secondes ce que sont les réalités à définir.
les premiĂšres sont lâaffaire des dictionnaires, les secondes des encyclopĂ©dies.
les premiĂšres sont affaire de convention, dâaccord prĂ©alable entre interlocuteurs ; les secondes sont les conclusions dâune analyse complexe, elles supposent toute une dĂ©marche qui, par dĂ©finition, peut ĂȘtre contestĂ©e.
lâhomme est lâĂȘtre qui, laissĂ© Ă lui-mĂȘme, nâa pas de mesure.
ses Ă©motions, ses passions, ses violences, et donc aussi ses dĂ©sirs peuvent aller jusquâĂ leurs derniĂšres limites.
les grecs appellent cette démesure ubris.
Ăpicure lui oppose la mesure du dĂ©sir.
ce qui est naturel, câest ce qui est de lâordre de la limite.
= ubris
[platon] entre la thĂšse de lâĂ©ternitĂ© du monde (aristote) et celle de la crĂ©ation (monothĂ©isme), platon occupe une place intermĂ©diaire, puisquâil proclame lâĂ©ternitĂ© de la matiĂšre, qui ne peut ĂȘtre crĂ©Ă©e, mais pose lâĆuvre dâun dĂ©miurge, un suprĂȘme artisan, travaillant cette matiĂšre pour construire le monde, Ă lâaide des idĂ©es intelligibles. voir aussi paradigme, archĂ©type, intelligible (monde)
i.
sens antique / sens moderne
:
dans lâantiquitĂ©, la dĂ©mocratie est le « gouvernement du peuple par le peuple », comme lâindique lâĂ©tymologie.
aujourdâhui, la taille des Ătats modernes ne permet plus au peuple de gouverner lui-mĂȘme, si ce nâest sous une forme occasionnelle et contestable
:
le référendum.
en revanche le peuple est souverain, câest-Ă -dire que tout pouvoir doit Ă©maner de lui, directement ou indirectement.
ii.
fondements de la démocratie moderne
:
la dĂ©mocratie est fondĂ©e sur lâidĂ©e de souverainetĂ© populaire.
le pouvoir est toujours issu du peuple, et mĂȘme sâil nâexerce pas directement le pouvoir, il en est la source.
câest le peuple, en dĂ©mocratie, qui donne sa lĂ©gitimitĂ© Ă lâĂtat.
afin dâĂ©viter les abus de pouvoir, une dĂ©mocratie est dotĂ©e dâune constitution, et les pouvoirs lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire sont indĂ©pendants les uns des autres.
voir aussi souveraineté, contrat social, séparation des pouvoirs, constitution, société civile, état de droit
i
ii.
démocratie libérale et démocratie sociale
:
la dĂ©mocratie peut ĂȘtre envisagĂ©e sous deux aspects diffĂ©rents selon le sens donnĂ© aux idĂ©aux de libertĂ© et de droits.
ainsi, dans la dĂ©mocratie libĂ©rale, lâĂtat a pour fonction de dĂ©fendre les droits et les libertĂ©s dĂ©jĂ existants.
son rĂŽle est donc minimal.
Ă lâinverse, dans la dĂ©mocratie sociale, lâĂtat doit inventer et crĂ©er des conditions matĂ©rielles favorisant de nouvelles libertĂ©s concrĂštes.
son rĂŽle est alors beaucoup plus important.
lâidĂ©al dĂ©monstratif naĂźt du refus dâen rester au simple constat des faits.
quand un fait se présente, on veut saisir sa raison
:
pourquoi en est-il ainsi ? pourquoi est-ce nĂ©cessaire quâil en soit ainsi ? dĂ©montrer, câest prouver la vĂ©ritĂ© dâune proposition en indiquant sa nĂ©cessitĂ© par le moyen exclusif du raisonnement, sans recours Ă lâexpĂ©rience.
exemple
:
euclide dĂ©montre que la somme des angles dâun triangle est Ă©gale Ă deux angles droits.
voir aussi déduction, principe, syllogisme
lorsquâune Ă©thique, Ă lâintĂ©rieur dâune profession donnĂ©e, est codifiĂ©e dans une profession donnĂ©e on parle de dĂ©ontologie
:
déontologie des médecins, des avocats, des notaires, des comptables, etc.
voir aussi morale, Ă©thique
(du latin de, « derriÚre », et relinquere, « abandonner »)
i.
[religion] Ătat dâune personne qui se sent totalement abandonnĂ©e, y compris de dieu.
ii.
[existentialisme] sartre reprend le terme pour dĂ©crire la condition humaine, dans le cadre de lâathĂ©isme
:
lâexistence humaine est contingente et sans justification, lâhomme ne peut sâappuyer sur aucune nĂ©cessitĂ© a priori pour se dĂ©finir, il est « jetĂ© » dans le monde et doit sâinventer un projet.
le despotisme est un pouvoir absolu et illimité exercé par un seul homme.
Ă ne pas confondre avec la monarchie, oĂč le pouvoir royal, mĂȘme sâil est absolu en principe, est dĂ©limitĂ© en fait par des lois fondamentales, une classe intermĂ©diaire (la noblesse), des corps judiciairesâŠ
voir aussi tyrannie, despotisme, dictature, totalitarisme
nĂ©cessitĂ© dâun Ă©vĂ©nement, quels que soient les efforts faits par lâindividu pour y Ă©chapper.
exemple
:
dans la tragĂ©die de sophocle Ćdipe roi, Ćdipe cherche Ă Ă©chapper au destin prĂ©vu par lâoracle (tuer son pĂšre, coucher avec sa mĂšre).
mais câest prĂ©cisĂ©ment en cherchant Ă y Ă©chapper quâĆdipe se dirige vers son destin.
= fatalité
différent de
:
liberté, déterminisme
chez socrate, comme chez platon, câest la forme primordiale de la pensĂ©e, au point que celle-ci est dĂ©finie par platon comme « un dialogue avec soi-mĂȘme ».
la difficultĂ© de la mĂ©thode dialoguĂ©e, que platon met bien en Ă©vidence par lâintermĂ©diaire du personnage de socrate, est de mettre en rapport deux personnes dĂ©terminĂ©es Ă ne rien lĂącher, Ă aller jusquâau bout de leur conviction, tout en Ă©tant respectueux des rĂšgles de la discussion et capable dâadmettre une vĂ©ritĂ©, mĂȘme lorsquâelle dĂ©range.
cette situation est trĂšs difficile Ă Ă©tablir.
dans de nombreux cas, un des personnages, de mauvaise foi, en vient Ă nier lâĂ©vidence ou bien Ă interrompre brusquement le dialogue par dĂ©pit.
dans dâautres cas, le rĂ©pondant est trop complaisant, et se montre prĂȘt Ă admettre nâimporte quelle position, pour faire plaisir Ă son interlocuteur, ou par indiffĂ©rence.
voir aussi dialectique, maĂŻeutique, Ă©ristique
procédé logique qui consiste à définir un concept par une série de divisions en deux qui recoupent ses différentes acceptions.
exemple
:
leibniz propose de définir la liberté en décomposant ses différents sens selon cette méthode.
la liberté se divise en liberté de droit et de fait, et chacune de ces deux libertés se divisent également à leur tour.
i.
objet dâune croyance, renvoyant soit Ă lâĂtre suprĂȘme, crĂ©ateur du monde, soit Ă une divinitĂ©, un ĂȘtre supĂ©rieur.
ii.
[religion] la façon de concevoir dieu ou les dieux varie selon les religions.
le polythĂ©isme admet lâexistence de plusieurs dieux dont on peut raconter la naissance et les exploits dans des « mythologies ».
le monothĂ©isme affirme lâexistence dâun seul dieu, pensĂ© comme le dieu de tous les hommes.
les trois religions du livre, juive, chrétienne et musulmane, sont monothéistes.
i
ii.
[aristote] aristote identifie dieu au premier moteur.
il est cause finale, souverain bien, attraction, « aimantation universelle », objet dernier dâamour et de dĂ©sir
:
chaque ĂȘtre, mĂȘme le plus modeste, cherche Ă imiter sa vie Ă©ternelle et parfaite.
il est cause motrice du mouvement du ciel, par contact unilatĂ©ral (il touche sans ĂȘtre touchĂ©).
le ciel se meut dans un mouvement circulaire, parfait et Ă©ternel.
ce mouvement se rĂ©percute de façon moins parfaite sur les sphĂšres intermĂ©diaires (planĂštes, soleil, lune) jusquâau monde sublunaire (notre monde terrestre, compris entre la surface de la terre et lâorbite lunaire).
i
v.
[spinoza] pour spinoza, dieu, câest tout ce qui existe.
dieu sâidentifie Ă lâunivers, non seulement dans les dimensions que nous pouvons connaĂźtre, mais aussi dans une infinitĂ© dâautres dimensions que nous ignorerons toujours, parce que nous ne sommes pas « dimensionnĂ©s » pour elles.
dieu est la cause nécessaire du monde, et le monde se déroule selon les nécessités qui proviennent de sa nature immuable.
= ĂȘtre parfait
voir aussi religion, croyance
la diffĂ©rence renvoie soit Ă une relation de distinction entre deux objets ou deux ĂȘtres, par exemple
:
« ces deux frĂšres sont diffĂ©rents », soit au trait distinctif lui-mĂȘme, par exemple
:
« son charme fait toute la différence ».
[kant] la dignité est une valeur absolue et non une valeur relative comme le prix des choses
:
la vie dâun homme nâa pas de prix, la valeur de toute personne est absolue.
câest la raison pour laquelle toute personne doit le respect Ă toutes les autres personnes, quels que soient leur situation matĂ©rielle, leur Ăąge, les hiĂ©rarchies socialesâŠ
différent de
:
prix
voir aussi personne, impératif catégorique (deuxiÚme formulation)
[morale] nécessité logique conduisant à une impasse morale.
la conscience est mise en demeure de devoir choisir entre deux termes contradictoires et Ă©galement insatisfaisants dâune alternative (« ou bien ou bien »).
pour pascal, se divertir, ce nâest pas simplement sâamuser, se distraire, câest avant tout se dĂ©tourner, ne plus penser Ă ce qui est douloureux, dĂ©sagrĂ©able, ou tout simplement ennuyeux, en se trouvant une activitĂ© prenante, quelle quâelle soit.
lâhomme fait semblant dây croire, parvient mĂȘme Ă se persuader de son sĂ©rieux.
il se divertit Ă la chasse, aux jeux, en faisant des mathĂ©matiques⊠et oublie ainsi quâil est en rĂ©alitĂ© misĂ©rable et malheureux.
i.
est dogmatique celui qui exprime ses opinions dâune maniĂšre pĂ©remptoire, autoritaire, sans admettre la contestation.
ii.
[religion] tout ce qui est relatif aux dogmes dâune religion.
voir dogme
voir aussi orthodoxie, hérésie, fanatisme
i
ii.
[scepticisme] est dogmatique, pour le philosophe sceptique, toute personne qui affirme dĂ©tenir une opinion vraie sur ce quâil pense ĂȘtre le rĂ©el, qui croit pouvoir trancher en matiĂšre de vrai et de faux.
le sceptique préfÚre, lui, suspendre son jugement.
i
v.
[kant] kant appelle dogmatique la mĂ©taphysique de son temps, qui a la prĂ©tention de raisonner sur des rĂ©alitĂ©s suprasensibles (dieu, le monde comme totalitĂ©, lâĂąme, la libertĂ©) comme sur des objets rĂ©els.
or, ces réalités sont inaccessibles à la connaissance humaine.
voir aussi métaphysique, transcendant, dialectique, antinomie
sâoppose au plaisir.
la douleur est dâabord une sensation.
mais trÚs vite, elle devient un vécu plus général, et plus complexe.
on peut diffĂ©rencier douleur et souffrance, en ce sens que la douleur serait une simple sensation, alors que la souffrance serait une douleur accompagnĂ©e dâune signification plus gĂ©nĂ©rale et plus mentale par rapport Ă la situation globale du corps et/ou Ă un sens existentiel.
exemple
:
un sportif peut ressentir de la douleur en lâintĂ©grant Ă un comportement volontaire
:
lâentraĂźnement, lâascĂšse.
en lâenregistrant, la contrĂŽlant, la maĂźtrisant, la douleur devient un « guide » pour le corps.
[lĂ©vi-strauss] selon lĂ©vi-strauss, trois grandes formes dâĂ©changes irriguent toutes les sociĂ©tĂ©s
:
lâĂ©change de femmes ; lâĂ©change de biens et de services ; lâĂ©change de messages et de signes.
le premier fonde les systÚmes de parenté ; le deuxiÚme, les systÚmes économiques ; le troisiÚme, les systÚmes symboliques.
note
:
pour lĂ©vi-strauss, la notion dâĂ©change de femmes ne veut pas dire que les femmes sont des marchandises, mais seulement quâelles sont au cĆur des alliances sociales puisque ce sont elles qui font les enfants et assurent lâarticulation des gĂ©nĂ©rations.
lâĂ©galitarisme (sens le plus souvent pĂ©joratif) est une conception prĂŽnant lâĂ©galitĂ© parfaite dans tous les domaines, non seulement juridiques et moraux, mais aussi Ă©conomiques, et cela quelles que soient les inĂ©galitĂ©s naturelles.
une telle exigence supposerait un sacrifice important des libertés individuelles.
pour montesquieu, câest le risque qui pĂšse sur les gouvernements dĂ©mocratiques.
pour tocqueville, câest le risque insidieux dâun nouveau despotisme.
i.
[logique] Ătre Ă©gal ne signifie pas ĂȘtre identique.
deux choses ou deux personnes peuvent ĂȘtre Ă©gales tout en Ă©tant diffĂ©rentes.
lâĂ©galitĂ© entre deux personnes signifie quâelles sont traitĂ©es de la mĂȘme façon, mais pas quâelles sont identiques.
voir aussi identité, différence
ii.
[politique] lâĂ©galitĂ© se dĂ©cline sous plusieurs formes.
a.
lâĂ©galitĂ© juridique dĂ©signe lâĂ©galitĂ© devant la loi, câest un principe juridique.
tous les individus vivant dans une sociĂ©tĂ© possĂšdent les mĂȘmes droits.
exemple
:
droit dâexpression, droit dâĂȘtre dĂ©fendu par un avocatâŠ
b.
lâĂ©galitĂ© Ă©conomique et sociale est le rĂ©sultat de lâorganisation de la sociĂ©tĂ©, elle concerne les conditions de vie concrĂštes.
exemple
:
revenus, confort de vie, position sociale, capital culturel⊠dans notre Ă©conomie occidentale moderne, une telle Ă©galitĂ© nâexiste pas.
c.
lâĂ©galitĂ© des chances correspond Ă une forme spĂ©cifique dâĂ©galitĂ©.
câest la possibilitĂ© offerte Ă tous de pouvoir accĂ©der Ă une position Ă©conomiquement et socialement valorisĂ©e.
exemple
:
le principe dâune Ă©cole gratuite et obligatoire pour tous relĂšve de cette logique dâĂ©galitĂ© des chances.
câest la tendance Ă faire du moi le centre du monde, non pas nĂ©cessairement pour des raisons morales (Ă la diffĂ©rence de lâĂ©goĂŻsme), mais par manque de recul.
lâĂ©gocentrisme peut provenir de cadres intellectuels qui tendent Ă privilĂ©gier le moi dans les schĂ©mas explicatifs.
exemple
:
lâenfant est naturellement Ă©gocentrique, non pour des raisons morales, mais parce que ses cadres de pensĂ©e le poussent Ă rapporter toutes choses Ă lui-mĂȘme, Ă sa façon dâĂȘtre et dâagir.
le processus de dĂ©centration psychologique (se considĂ©rer comme un parmi dâautres, une rĂ©alitĂ© parmi dâautres rĂ©alitĂ©s) se construit graduellement dans lâenfance.
[phénoménologie] la recherche eidétique est la méthode par excellence de la phénoménologie de husserl.
elle consiste Ă dĂ©gager lâessence nĂ©cessaire dâun phĂ©nomĂšne posĂ© devant la conscience Ă partir dâune vision directe (intuition eidĂ©tique), en dehors de toute considĂ©ration psychologique (introspection) et sans prĂ©supposer les savoirs des sciences constituĂ©es.
pour cela, partant dâun exemple concret, la pensĂ©e doit le faire varier jusquâĂ obtention des caractĂ©ristiques absolument nĂ©cessaires (variation eidĂ©tique).
bien que cette mĂ©thode ne puisse procĂ©der quâavec la participation mentale dâun sujet concret, husserl insiste sur le fait quâil ne sâagit pas dâune introspection psychologique, mais dâune analyse ayant toutes les caractĂ©ristiques de la pensĂ©e pure.
i.
un des affects de la sensibilité
:
elle caractĂ©rise une rĂ©action plus ou moins violente qui fait sortir lâindividu hors de lui-mĂȘme, mais dans un temps limitĂ©.
chez descartes, elle fait partie de la catégorie générale des passions.
exemple
:
la joie, la peur, la surprise, le dégoût, la colÚre, la tristesse soudaine, etc.
ii.
Ămotion et expression
:
le propre de lâĂ©motion, câest quâelle sâaccompagne nĂ©cessairement dâexpressions corporelles et de rĂ©actions physiologiques.
on ne peut pas ĂȘtre en colĂšre sans que cette colĂšre sâexprime sur le visage, et sans que le corps tout entier nây participe
:
battements du cĆur, rougeur, contractions musculaires.
on jugera contradictoire lâidĂ©e dâune Ă©motion sans expressions du corps.
[linguistique] la fonction Ă©motive ou expressive met lâaccent sur les sentiments ou les Ă©motions de lâĂ©metteur
:
« centrĂ©e sur le sujet, elle vise Ă une expression directe de lâattitude du sujet Ă lâĂ©gard de ce dont on parle » (jakobson, essais de linguistique gĂ©nĂ©rale).
on note lâimportance des interjections, marquĂ©es par des points dâexclamation.
exemple
:
« hélas ! je suis arrivé trop tard⊠» ou « super, tu as vu ce ciel bleu ! ».
voir aussi communication, langage
[psychologie, anthropologie] intuition directe de ce quâune autre personne vit de lâintĂ©rieur, comme sentiments, douleurs, peines, etc.
; capacitĂ© Ă se mettre Ă sa place et Ă Ă©prouver ce quâelle vit, sans passer par une rĂ©flexion abstraite.
on pense aujourdâhui que cette capacitĂ© est un Ă©lĂ©ment fondamental de lâesprit humain.
voir aussi pitié
i.
[existentialisme] terme fréquemment utilisé dans la théorie existentialiste.
il renvoie Ă deux donnĂ©es reliĂ©es lâune Ă lâautre :
a.
la facticité.
lâhomme est « jetĂ© » dans un monde, une sociĂ©tĂ©, une classe sociale, une Ă©ducation, des circonstances quâil nâa pas choisies, mais quâil doit assumer, quâil le veuille ou non.
ne pas vouloir sâengager est dĂ©jĂ une maniĂšre de sâengager (mauvaise foi).
b.
le projet.
lâhomme est projet et responsable de ce projet.
il est le seul Ă pouvoir dĂ©cider des valeurs humaines quâil dĂ©fendra dans son existence.
et comme il ne peut sâengager lui-mĂȘme sans engager lâhomme en gĂ©nĂ©ral, il ne peut ĂȘtre indiffĂ©rent aux problĂšmes sociaux, politiques qui lâentourent.
il doit donc sâengager dans la sociĂ©tĂ©, ĂȘtre un acteur de lâhistoire.
dans le premier cas (facticitĂ©), lâengagement est une rĂ©alitĂ© incontournable ; dans le second cas (projet), câest une dĂ©cision consciente Ă©clairĂ©e.
voir aussi existentialisme, facticité, authenticité, projet, responsabilité, foi (mauvaise)
ii.
[art] art engagé
:
lâexpression « art engagĂ© » dĂ©signe la volontĂ© dâun artiste de mettre sa production au service dâune cause, quâelle soit politique, sociale ou morale.
à travers son art, il délivre un message au public.
il sâagit dâun engagement libre de la part de lâartiste, qui a pris la dĂ©cision de sortir dâune position de simple spectateur de la sociĂ©tĂ© pour partager avec le public son jugement sur un problĂšme.
câest le terme gĂ©nĂ©ral pour dĂ©signer les conditions extĂ©rieures, physiques et biologiques, des organismes vivants.
un Ă©piphĂ©nomĂšne est un phĂ©nomĂšne annexe qui accompagne un phĂ©nomĂšne principal sans avoir sur lui dâinfluence causale.
exemple
:
Ă lâoccasion dâune brĂ»lure, la sensation de douleur peut accompagner la rĂ©ponse rĂ©flexe de retirer la main, sans ĂȘtre Ă lâorigine de ce retrait.
concernant la conscience, elle serait un Ă©piphĂ©nomĂšne si elle nâĂ©tait que la consĂ©quence superficielle et secondaire de phĂ©nomĂšnes humains plus profonds
:
sociabilitĂ©, langage, crĂ©ation techniqueâŠ
voir aussi phénomÚne
i.
[scepticisme] lâĂ©pochĂ© dĂ©signe la suspension du jugement, le refus dâaffirmer ou de nier quelque chose de la rĂ©alitĂ©.
sâil est possible de se prononcer sur ses apparences, il est impossible de se prononcer sur ce que serait la rĂ©alitĂ© en elle-mĂȘme.
ii.
[phénoménologie] la phénoménologie veut comprendre la façon dont le monde nous apparaßt.
pour y parvenir, la conscience doit se mettre dans une attitude particuliĂšre
:
une « mise entre parenthÚses » (époché, ou « suspension », ou « réduction ») de toutes les croyances et engagements qui accompagnent spontanément la vie quotidienne.
exemple
:
si je prépare le petit déjeuner, par exemple, je perçois inévitablement les ustensiles de la cuisine comme des moyens utilitaires.
je ne les vois pas pour ce quâils sont, ni la maniĂšre dont ils se prĂ©sentent Ă moi, je ne mets pas en doute la certitude de leur prĂ©sence.
ce sont précisément ces liens quotidiens que je dois mettre entre parenthÚses si je veux comprendre ce que percevoir signifie vraiment.
voir aussi doute
lâĂ©quitĂ© dĂ©signe lâajustement de la loi aux cas particuliers.
en effet, la loi telle quâelle est rĂ©digĂ©e par le lĂ©gislateur ne peut prĂ©voir que des cas gĂ©nĂ©raux, elle ne peut pas dĂ©crire lâensemble des cas rĂ©els.
câest la raison pour laquelle le juge ne doit pas appliquer la loi mĂ©caniquement, mais doit lâadapter au cas individuel prĂ©sentĂ© devant lui.
cette adaptation sâappelle lâĂ©quitĂ©.
elle peut donner lieu Ă la jurisprudence, interprĂ©tation par un tribunal dâun dĂ©tail de la loi qui vaut ensuite comme loi.
voir aussi justice, loi, droit
lâerreur est en principe involontaire et inconsciente.
celui qui se trompe est dans lâignorance.
mais lâerreur nâest pas seulement nĂ©gative, elle est Ă©galement un Ă©lĂ©ment indispensable Ă tout processus de recherche intelligente.
si lâintelligence consiste Ă trouver des solutions nouvelles, elle doit procĂ©der par essais et tĂątonnements, en surmontant progressivement ses erreurs.
on dira alors avec raison que lâerreur est humaine.
donc, dâun point de vue mĂ©thodologique, lâerreur nâest pas lâennemie de la vĂ©ritĂ©.
différent de
:
vérité
i.
[histoire] lâesclavage est lâĂ©tat dâexploitation dâun ĂȘtre humain qui a perdu ses droits et est considĂ©rĂ© comme une chose dont le maĂźtre peut disposer Ă son grĂ©.
lâesclave nâa aucun droit, ni dans la vie publique ni dans la vie privĂ©e.
ce nâest plus une personne, mais un « instrument animĂ© » selon la dĂ©finition dâaristote.
ii.
[hegel] dialectique du maĂźtre et de lâesclave
:
pour hegel, le dĂ©sir humain vise essentiellement un autre dĂ©sir humain, câest en ce sens quâil se distingue du besoin animal.
câest pourquoi le dĂ©sir est lutte pour la reconnaissance, chaque homme cherchant Ă ĂȘtre reconnu par lâautre comme supĂ©rieur.
lâenjeu de cette lutte, câest la vie ou la mort.
lâesclave est celui qui, de peur de mourir, reconnaĂźt la supĂ©rioritĂ© de son maĂźtre.
la difficultĂ© de lâanalyse de hegel est quâelle ne renvoie pas Ă une expĂ©rience psychologique (la jalousie), ni Ă un moment historique de lâhumanitĂ© (lâesclavage), mais Ă un moment â purement logique â de la formation de lâesprit humain.
lâesclave accepte de travailler pour son maĂźtre, mais par ce travail, il acquiert la maĂźtrise de soi et du monde, et devient le « maĂźtre de son maĂźtre » dans un renversement dialectique (phĂ©nomĂ©nologie de lâesprit, 1807).
toute croyance, systĂšme philosophique ou religieux, dont les fondements sont rĂ©servĂ©s Ă quelques initiĂ©s, et gardĂ©s secrets Ă lâĂ©gard du public.
exemple
:
certains historiens de la philosophie pensent que lâenseignement de platon Ă©tait constituĂ© de deux parties sĂ©parĂ©es
:
un enseignement public, dont témoignent les dialogues qui nous sont parvenus ; un enseignement ésotérique, réservé à quelques initiés, qui ne nous est pas parvenu.
i.
[comme dimension de lâunivers] classiquement, lâespace et le temps sont les deux grandes dimensions de lâunivers.
car si lâon fait abstraction de toute rĂ©alitĂ© en gĂ©nĂ©ral, aussi bien matĂ©rielle que spirituelle, effective que fictive, il reste deux dimensions pour tout ce Ă quoi on peut avoir affaire
:
les dimensions de lâespace et du temps.
ii.
[comme construction gĂ©omĂ©trique] lâespace est lâobjet premier de la gĂ©omĂ©trie.
il ne se définit pas par une réalité subsistante, mais par des propriétés abstraites.
lâespace euclidien (espace gĂ©omĂ©trique classique depuis euclide) est dĂ©fini par un certain nombre de propriĂ©tĂ©s :
a.
il est continu, il nâest pas interrompu par quelque facteur que ce soit ;
b.
il est homogĂšne, il nâa pas de parties qui seraient diffĂ©rentes dâautres, de sorte que toute figure peut ĂȘtre dĂ©placĂ©e dans nâimporte quelle autre partie de lâespace sans se dĂ©former ;
c.
il est infini, il nâa pas de limites ;
d.
il est isotrope, il prĂ©sente les mĂȘmes caractĂ©ristiques dans toutes les directions ;
e.
il a trois dimensions ;
f.
il est homaloĂŻdal
:
une figure reste semblable si on change dâĂ©chelle.
i
ii.
[données psychologiques]
a.
espace corporel
:
ce qui est construit neurologiquement et psychologiquement par lâindividu, Ă partir de la vue (espace visuel), du toucher (espace tactile), de lâouĂŻe (espace auditif), du corps propre (espace proprioceptif).
b.
espace visuel
:
dans lâanalyse de la perception, visuelle ou tactile, certains scientifiques distinguent trois espaces perceptifs
:
1) lâespace personnel â moins de deux mĂštres ;
2) lâespace dâaction â moins dâune trentaine de mĂštres ;
3) lâespace panoramique â au-delĂ de lâespace dâaction.
i.
[logique] classe définie comme partie du genre.
de ce point de vue, toute classe peut ĂȘtre espĂšce ou genre, selon quâelle englobe ou est englobĂ©e.
exemple
:
le mythe (espÚce) est un récit (genre).
ii.
[biologie] câest une classe bien dĂ©finie dâĂȘtres vivants, lâunitĂ© premiĂšre de toute classification
:
elle correspond Ă une population de plantes ou dâanimaux susceptibles de se reproduire entre eux.
la reproduction est le premier critÚre définitionnel.
mais il faut ajouter quâil arrive parfois que deux espĂšces diffĂ©rentes puissent se reproduire (exemple
:
le cheval et lâĂąne) mais dans ce cas les hybrides sont stĂ©riles et ne peuvent pas produire une population spĂ©cifique.
câest le deuxiĂšme critĂšre essentiel.
exemple
:
le bardot est le produit dâun cheval et dâune Ăąnesse ; le baudet le produit dâune jument et dâun Ăąne.
bardot et mulet sont stĂ©riles et ne peuvent pas produire une nouvelle classe dâanimaux.
le jugement esthĂ©tique dĂ©signe un regard dĂ©sintĂ©ressĂ© sur un objet ou un ĂȘtre, indĂ©pendamment de toute utilitĂ© ou attirance physique.
lâĂ©motion ressentie est sensible sans ĂȘtre sensuelle, rĂ©flĂ©chie sans ĂȘtre intellectuelle.
cette Ă©motion est liĂ©e Ă une vĂ©ritĂ© dâun type particulier
:
elle veut ĂȘtre approuvĂ©e par toute autre personne, mais sans pouvoir ĂȘtre dĂ©montrĂ©e.
le partage de lâĂ©motion, lâassentiment dans le jugement est attendu de la part des autres, comme sâil sâagissait dâune rĂ©alitĂ© objective ; mais puisquâil sâagit de quelque chose de profondĂ©ment « subjectif », cette rencontre nâest jamais assurĂ©e.
voir aussi goût, relativisme
[heidegger] câest lâĂȘtre en tant que rĂ©alitĂ© qui se prĂ©sente de maniĂšre dĂ©terminĂ©e (ce qui est
:
un objet, un ĂȘtre vivant, un individu humain) et sâoppose Ă lâĂȘtre en tant que substantif du verbe « ĂȘtre », qui dĂ©signe le fait dâexister de manier indĂ©terminĂ©e.
.
puissance publique qui reprĂ©sente le pouvoir suprĂȘme au niveau du droit et/ou de la force.
ii.
lâĂtat comme appareil de domination
:
les premiers Ătats sont des appareils de domination ; ils supposent, pour apparaĂźtre, un surplus de richesse collective accaparĂ© par un petit nombre.
ce surplus suppose des biens stockables, des propriétés, un état sédentaire.
exemple
:
lâimpĂŽt est nĂ©cessaire pour payer les forces de contrainte (guerriers, bureaucrates, prĂȘtres), et les forces de contrainte Ă leur tour sont nĂ©cessaires pour lever lâimpĂŽt.
i
ii.
lâĂtat comme institution
:
lâĂtat est une forme dâorganisation politique et juridique dâune sociĂ©tĂ©.
en tant que concept politique institutionnel, deux conditions sont nĂ©cessaires Ă la conception moderne de lâĂtat
:
il doit ĂȘtre diffĂ©renciĂ© des individus qui exercent le pouvoir ; et il doit lâĂȘtre aussi de la sociĂ©tĂ© civile, qui le dirige et quâil dirige Ă la fois.
lâĂtat est donc, dâune part, une institution qui se distingue des hommes, des gouvernements, et mĂȘme des constitutions, pour devenir le cadre permanent de lâaction politique.
les hommes passent, lâĂtat demeure.
câest, dâautre part, un idĂ©al politique dĂ©fini par lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, le principe de souverainetĂ©, la sĂ©paration des pouvoirs.
dans les dĂ©mocraties modernes, lâĂtat reprĂ©sente le peuple en tant que source ultime de lâautoritĂ© publique.
lâidĂ©e moderne de lâĂtat est fondĂ©e sur le principe que la puissance publique, le droit souverain de commander doit ĂȘtre sĂ©parĂ© des hommes qui exercent effectivement le pouvoir.
ce qui caractĂ©rise lâĂtat, câest sa transcendance (lâĂtat est dâun autre ordre, dâun niveau supĂ©rieur Ă la sociĂ©tĂ© et Ă ses membres), sa permanence et sa continuitĂ©.
voir aussi société, gouvernement, pouvoir politique
lâethnocentrisme, câest littĂ©ralement prendre son ethnie, son peuple, sa culture pour centre de rĂ©fĂ©rence, faire de sa propre culture une norme absolue, un modĂšle pour juger les autres cultures.
celles-ci sont alors sous-estimées et jugées négativement.
différent de
:
humanisme
voir aussi barbarie, sauvagerie
lâethnocide est la destruction de la civilisation dâun peuple par un autre peuple plus puissant.
elle vise Ă faire disparaĂźtre les coutumes, la langue, les croyances traditionnelles, lâorganisation familiale et Ă©conomique dâun groupe ethnique, sans porter atteinte aux personnes.
science qui analyse les sociétés particuliÚres (ethnies) dans leurs caractÚres propres en se servant des observations faites sur le terrain (ethnographie).
lâethnologie fait partie de lâanthropologie, et se distingue de la sociologie en ce quâelle Ă©tudie surtout des sociĂ©tĂ©s non europĂ©ennes, des sociĂ©tĂ©s traditionnelles longtemps appelĂ©es « primitives ».
câest surtout par leur mĂ©thode quâethnologie et sociologie diffĂšrent.
la sociologie privilĂ©gie le traitement quantitatif, statistique, par des questionnaires, des sondages ; alors que lâethnologie se fonde davantage sur lâobservation de longue durĂ©e faite sur le terrain.
différent de
:
ethnographie, sociologie, anthropologie
Ătude du comportement des espĂšces animales dans leur milieu naturel.
les Ă©thologistes Ă©tendent parfois leur Ă©tude aux racines biologiques du comportement humain.
câest ce qui sâimpose Ă lâesprit avec une telle force quâaucune preuve nâest nĂ©cessaire pour en reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ©.
pour descartes, lâĂ©vidence est une intuition de type mathĂ©matique.
exemple
:
si a > b, si b > c, alors a > c.
le problĂšme est de sĂ©parer lâĂ©vidence rationnelle de lâĂ©vidence-prĂ©jugĂ©, idĂ©e admise sans preuve, parce que « cela va de soi ».
or, pour séparer ce qui est réellement certain et ce qui paraßt seulement certain, il faut des procédures logiques de vérification.
mais peut-on encore parler dâĂ©vidence dans ce cas, câest-Ă -dire dâintuition immĂ©diate ?
voir aussi raison, vérité, préjugé
i.
processus continu de transformation, passage progressif dâun Ă©tat Ă un autre.
différent de
:
révolution
ii.
[biologie]
a.
lâĂ©volution dĂ©signe dâabord le dĂ©veloppement continu dâun ĂȘtre vivant Ă partir dâun Ćuf.
voir aussi ontogenĂšse, embryogenĂšse
b.
thĂ©orie de lâĂ©volution.
dans son livre de lâorigine des espĂšces (1859), darwin montre que toutes les espĂšces vivantes actuelles proviennent dâespĂšces plus anciennes, selon une gĂ©nĂ©alogie non linĂ©aire.
darwin parle dâĂ©volution car il pense Ă des phĂ©nomĂšnes rĂ©guliers et continus de transformation, Ă la maniĂšre des phĂ©nomĂšnes gĂ©ologiques dâĂ©rosion qui ont façonnĂ© la gĂ©ographie terrestre.
ils sâopposent Ă lâidĂ©e de rĂ©volutions brutales.
voir aussi darwinisme, phylogenĂšse, exaptation, Ă©mergence, transformisme, lamarckisme
on appelle exĂ©gĂšse le travail dâinterprĂ©tation des textes sacrĂ©s (la torah, le nouveau testament, le coranâŠ), consistant Ă en dĂ©passer le sens littĂ©ral afin de comprendre la volontĂ© divine.
doctrine philosophique fondée par sartre aprÚs la seconde guerre mondiale, mais ayant des racines plus profondes (par exemple, kierkegaard).
la doctrine est fondĂ©e sur le fait que lâexistence humaine dans sa contingence, implique quâil nây a pas de nature humaine et que tout homme doit inventer lâhomme.
sartre se fonde sur deux présupposés
:
1) lâathĂ©isme
:
si on part du principe que dieu nâexiste pas, il nâest pas possible de sâappuyer sur des valeurs religieuses ;
2) la primauté de la subjectivité
:
reprenant le cogito de descartes, sartre affirme que toute vĂ©ritĂ© vient de lâhomme et quâil nây a pas de vĂ©ritĂ©s qui prĂ©existeraient dans le monde (comme la morale laĂŻque, ou le dĂ©terminisme historique du marxisme).
i.
expérience vécue (en allemand, das erlebnis).
exemple
:
vivre une expérience malheureuse.
ii.
acquisition de connaissances, de savoir-faire.
exemple
:
accumuler de lâexpĂ©rience professionnelle.
i
ii.
enregistrement des données sensibles (en allemand, die erfahrung).
exemple
:
pour lâempirisme, toute connaissance commence dĂšs lâenfance avec la rĂ©ception des donnĂ©es internes et externes de la perception.
voir aussi empirique, empirisme
i
v.
[sens scientifique] observation provoquĂ©e Ă partir dâune dĂ©marche thĂ©orique et instrumentale (on parle alors dâexpĂ©rimentation ; en allemand, das experiment).
on oppose couramment lâobservation qui Ă©tudie une rĂ©alitĂ© sans la modifier, et lâexpĂ©rimentation qui agit sur un phĂ©nomĂšne Ă partir dâhypothĂšses pour en Ă©tudier les rĂ©sultats (dĂ©marche hypothĂ©tico-dĂ©ductive).
mais cette opposition peut ĂȘtre contestĂ©e, car lâobservation suppose Ă©galement des hypothĂšses.
démarche scientifique qui allie théorie et expérience.
des hypothÚses sont posées au départ, dont on déduit les conséquences théoriques.
une expérience est construite pour tester ces déductions.
les rĂ©sultats de lâexpĂ©rience sont comparĂ©s avec les prĂ©visions thĂ©oriques.
sâil y a dĂ©saccord, les hypothĂšses sont rĂ©futĂ©es.
si les rĂ©sultats concordent, on ne peut pas dire absolument que les hypothĂšses soient vraies, mais quâil y a une plus ou moins grande probabilitĂ© pour quâelles le soient.
= hypothético-déductive (méthode)
i.
tout ce qui existe autour de nous et en nous comme simple fait, dans sa contingence (il nây a pas de nĂ©cessitĂ© logique), mais aussi dans son caractĂšre irrĂ©ductible (on est obligĂ© de faire avec, on ne peut pas lâĂ©viter).
ii.
[sartre] chez sartre, la facticitĂ© dĂ©signe lâen-soi de la conscience, câest-Ă -dire son ĂȘtre toujours dĂ©jĂ lĂ , la situation que la conscience doit accepter
:
un corps avec ses particularitĂ©s, un passĂ© sur lequel on ne peut pas revenir, des conditions quâon nâa pas choisies (famille, milieu social, Ă©ducationâŠ), une situation sociale (profession, situation Ă©conomique).
la conscience authentique doit assumer cette facticitĂ© sans sây laisser enfermer.
le factuel dĂ©crit des faits, ce qui est, par opposition au normatif qui Ă©nonce des valeurs, ce qui doit ĂȘtre.
exemple
:
pour le sociologue, selon ses statistiques, lâĂ©cole reproduit les inĂ©galitĂ©s sociales (factuel) ; pour lâĂ©ducateur, selon les textes officiels et ses propres valeurs, lâĂ©cole ne doit pas tenir compte de lâorigine sociale des Ă©lĂšves et donner des chances Ă©gales Ă tous (normatif).
le fatalisme est la croyance selon laquelle les Ă©vĂ©nements futurs sont dĂ©jĂ Ă©crits, toute chose devant se passer comme elle sâest passĂ©e.
la nécessité est ici absolue
:
cela devait arriver quoi que lâon fasse pour lâĂ©viter.
le fatalisme, ou le destin, en tant que nécessité sans cause, est contraire à la liberté.
le fatalisme se distingue également du déterminisme.
« lâidĂ©e fataliste, câest que ce qui est Ă©crit ou prĂ©dit se rĂ©alisera quelles que soient les causes.
au lieu que, selon le dĂ©terminisme, le plus petit changement Ă©carte de grands malheurs, ce qui fait quâun malheur bien clairement prĂ©dit nâarriverait point » (alain, ĂlĂ©ments de philosophie).
= destin
différent de
:
liberté, déterminisme
la faute est une erreur en principe volontaire, ou liée à des conditions dépendant de la volonté, sans quoi ce serait une simple erreur.
elle implique une loi ou une rĂšgle ; une responsabilitĂ© individuelle Ă lâĂ©gard de ce devoir ; une volontĂ© dâenfreindre ce devoir ou bien lâabsence dâattention suffisante pour le rĂ©aliser.
la faute sera dĂ©finie diffĂ©remment selon quâelle concerne une perspective intellectuelle (faute de raisonnement), religieuse (pĂ©chĂ©), morale (mal) ou juridique (responsabilitĂ©).
voir aussi erreur, péché, mal, devoir, responsabilité
la félicité est un bonheur sans mélange, infini, durable.
mais ce bonheur est davantage liĂ© aux circonstances, Ă la situation, tandis que la bĂ©atitude est un bonheur issu de lâintĂ©rieur mĂȘme de lâindividu.
voir aussi bonheur, béatitude, contentement
i.
croyance en des fétiches.
ii.
[religion] croyance religieuse en des forces invisibles agissant derriĂšre le monde visible, pouvant ĂȘtre matĂ©rialisĂ©es dans des objets et susceptibles de pratiques magiques.
voir aussi animisme, totémisme, magie
i
ii.
[psychologie] perversion sexuelle dans laquelle le désir est excité par un « objet » partiel, une chose ou une partie du corps.
exemple
:
fétichisme du pied, de la chevelure, des chaussures.
i
v.
[marxisme] chez marx, le fĂ©tichisme de la marchandise est le propre des sociĂ©tĂ©s capitalistes modernes qui oublie la rĂ©alitĂ©-travail productrice des biens marchands, et le fait que la valeur dâĂ©change des marchandises (leur prix) repose en derniĂšre instance sur le temps de travail nĂ©cessaire Ă leur rĂ©alisation.
les rapports sociaux sont réifiés, ou chosifiés dans les marchandises.
voir aussi réification, chosification
i.
cause finale
:
ce en vue de quoi une chose ou un ĂȘtre existe.
exemple
:
un marteau sert Ă frapper, Ă enfoncer des clous.
cette fonction est la cause finale du marteau.
ii.
principe de finalité
:
ce principe sâapplique Ă toute la nature.
il dĂ©signe lâidĂ©e que les ĂȘtres existent et que les Ă©vĂ©nements ont lieu en vue dâune fin.
tout dans la nature a une fin, et la fin explique pourquoi telle chose est ainsi et pas autrement.
exemple
:
lâĆil sâexplique par la vision, la vision est la cause finale de lâĆil.
ici la proposition indique que la nature a procĂ©dĂ© Ă la maniĂšre dâun architecte humain.
ce principe est contestable, on peut lui reprocher dâĂȘtre anthropocentriste.
pour spinoza, le principe de finalité est à la base de tous les préjugés et des toutes les superstitions.
i
ii.
finalité interne
:
un ĂȘtre vivant en tant quâil est organisĂ©, câest-Ă -dire fait de parties hĂ©tĂ©rogĂšnes fonctionnant les unes au service des autres, et toutes au service de lâunitĂ© organique, est construit selon une finalitĂ© interne.
voir aussi causalité, organisation, téléologie, mécanisme, vitalisme
i.
la foi est synonyme de croyance et de confiance (« jâai foi en toi », « accorder foi Ă des paroles »).
le mot renvoie le plus souvent Ă des croyances religieuses.
ii.
[philosophie, religion] dans son sens fort, la foi est lâaction de croire ce qui dĂ©passe la raison, contre toutes raisons ; câest un engagement, un pari.
« câest le cĆur qui sent dieu, et non la raison ; voilĂ ce que câest que la foi
:
dieu sensible au cĆur, non Ă la raison » (pascal, pensĂ©es).
ce en quoi on a foi ne peut donc ĂȘtre dĂ©montrable (de ce point de vue, la foi est hors de la raison) ; mais lâengagement reste lucide (la foi connaĂźt ses limites et en accepte les risques ; la foi nâest donc pas opposĂ©e Ă la raison).
voir aussi religion, dogme, croyance
i.
puissance dâagir soit physiquement (montrer sa force) soit mentalement (force dâĂąme).
la force au niveau de la science physique est une donnée primordiale de la nature.
ii.
[physique, mécanique] dans la physique moderne classique, une force est ce qui peut provoquer un mouvement, ou bien le modifier dans sa direction ou sa vitesse.
mais un corps en mouvement nâa plus besoin de force pour se continuer en ligne droite (principe dâinertie).
i
ii.
[spinoza] chez spinoza, effort par lequel chaque chose dans la nature tend Ă persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre, autant quâil lui est possible.
quand il se rapporte Ă lâĂąme seule, cet effort est appelĂ© volontĂ© ; quand il se rapporte Ă lâĂąme unie au corps, cet effort sâappelle appĂ©tit ; quand lâappĂ©tit sâaccompagne de conscience, il sâappelle dĂ©sir.
voir aussi conatus
i
v.
[psychanalyse]
voir pulsion
v.
[droit, politique] droit du plus fort
:
comme le remarque rousseau, le droit du plus fort nâest jamais revendiquĂ© par des pouvoirs Ă©tablis, car le propre de la force est de se cacher derriĂšre des raisons de droit.
il peut ĂȘtre dĂ©fendu dans des arguments philosophiques.
ainsi le personnage de calliclĂšs, dans le gorgias de platon, est-il partisan de la raison du plus fort.
[esthĂ©tique] la notion de « gĂ©nie » apparaĂźt au xviiie siĂšcle, en mĂȘme temps que lâidĂ©e de crĂ©ation artistique, dont elle nâest pas sĂ©parable.
le gĂ©nie est celui qui dispose dâune force crĂ©atrice, quasi surnaturelle.
son apparition marque une Ă©poque oĂč lâart se sĂ©pare dĂ©finitivement de la technique, de lâartisanat.
le philosophe kant définit le génie selon quatre critÚres
:
lâoriginalitĂ©, lâexemplaritĂ©, lâignorance du processus crĂ©ateur et lâimprĂ©visibilitĂ© des rĂšgles inventĂ©es.
voir aussi création, imitation, inspiration
le gĂ©nocide dĂ©signe lâextermination ou la tentative dâextermination dans son ensemble dâun groupe humain.
il sâagit non seulement des meurtres mais encore des conditions de vie inhumaines qui sont imposĂ©es dans lâintention de dĂ©truire entiĂšrement ou en partie un groupe humain.
(adj
:
géocentrique [systÚme], géocentriste [personne])
conception du monde oĂč la terre est au centre de lâunivers.
la cosmologie de ptolĂ©mĂ©e et celle dâaristote sont gĂ©ocentriques.
différent de
:
héliocentrisme
parmi les trois pouvoirs politiques (exécutif, législatif, judiciaire), le gouvernement représente le pouvoir exécutif.
Ă ne pas confondre avec le pouvoir politique proprement dit.
pour rousseau la relation entre le gouvernement (qui nâest en principe que lâexĂ©cutant des lois) et le peuple (seule source de souverainetĂ©) est le problĂšme central de toute constitution politique.
en effet :
a.
le gouvernement agit toujours, alors que le souverain ne fait les lois que par intermittence ;
b.
le gouvernement gÚre les cas particuliers et les individus, alors que le souverain doit se borner à la généralité des lois ;
c.
le gouvernement dirige les moyens de coercition (armĂ©e, police), alors que le peuple nâa que sa force lĂ©gitime.
de lĂ , une tendance inĂ©vitable poussant le gouvernement Ă se prendre pour le pouvoir lui-mĂȘme.
une constitution a pour but dâĂ©viter ces confusions.
voir aussi démocratie, souveraineté, séparation des pouvoirs
i.
[histoire et politique] affrontement armĂ© entre Ătats.
on distingue la guerre de lâĂ©tat de guerre.
ce dernier est une préparation à la guerre.
or, dans une situation officielle de paix, les Ătats continuent de se prĂ©parer Ă une guerre possible
:
course aux armements, espionnage, intimidations.
on pourrait donc considĂ©rer que la paix, dans le rapport entre Ătats, est un Ă©tat de guerre.
voir aussi impérialisme
ii.
[hobbes] lâĂ©tat de guerre de tous contre tous
:
en opposition avec la définition précédente, on utilise la notion de guerre pour désigner un état de violence généralisé de tous contre tous.
telle est la conception que se fait hobbes de lâĂ©tat de nature.
cet état de violence généralisé serait dû à une spirale conflictuelle
:
rivalité, méfiance, fierté.
voir aussi nature (Ă©tat de), contractualisme
i
ii.
[droit]
a.
on parle de « guerre juste », mais ce terme est problĂ©matique, car une des sources de la violence humaine est prĂ©cisĂ©ment dâavoir le sentiment dâĂȘtre du cĂŽtĂ© du droit.
aujourdâhui, une guerre lĂ©gitime est une guerre autorisĂ©e par les instances internationales, sous lâĂ©gide de lâonu.
on parle Ă©galement aujourdâhui de « droit dâingĂ©rence »
:
droit pour lâordre international de sâintroduire par la force dans un Ătat qui mettrait en danger les droits Ă©lĂ©mentaires de lâhumanitĂ©.
b.
crimes de guerre
:
mĂȘme si la guerre autorise beaucoup de violences, toutes ne sont pas justifiĂ©es par le droit international.
malheureusement, en gĂ©nĂ©ral, seuls les vaincus peuvent ĂȘtre jugĂ©s pour crimes de guerre, puisquâil faut disposer dâune autoritĂ© internationale pour instituer un tel tribunal.
voir aussi violence
[sociologie] lâhabitus est un ensemble dâapprentissages et de schĂšmes intĂ©riorisĂ©s nous permettant dâĂ©voluer « librement » dans un milieu social.
il concerne dâapprĂ©hender les choses, de les ressentir, de les reprĂ©senter intellectuellement, de les exprimer.
il concerne aussi notre maniĂšre dâĂȘtre, de marcher, de nous habiller, de nous montrer en sociĂ©tĂ©.
câest lâensemble de notre personnalitĂ© qui est concernĂ©e, tout ce qui nous semble naturel mais qui est modelĂ© en fait par notre Ă©ducation.
voir aussi inconscient sociologique (inconscient, iii)
[cournot] pour cournot, le hasard est la rencontre de plusieurs sĂ©ries de causes et dâeffets indĂ©pendantes les unes des autres.
les sĂ©ries de causes sont dĂ©terminĂ©es, mais leur rencontre ne lâest pas.
exemple
:
si une tuile tombe dâun toit, si quelquâun passe Ă ce moment-lĂ parce quâil a rendez-vous, les deux sĂ©ries sont dĂ©terminĂ©es, mais elles sont indĂ©pendantes.
si la tuile tue le passant, on pourra parler de hasard.
en ce sens, le hasard nâest pas contraire au dĂ©terminisme.
voir aussi déterminisme, contingence
conception du systĂšme planĂ©taire oĂč le soleil est au centre.
cette conception est établie par copernic pour des raisons de commodité mathématique ; elle est défendue par galilée au nom de principes physiques.
cette conception implique non seulement que la terre tourne autour de soleil (rĂ©volution) mais aussi quâelle tourne sur elle-mĂȘme (rotation).
différent de
:
géocentrisme
lâhĂ©rĂ©ditĂ© dĂ©signe la transmission biologique, par lâintermĂ©diaire des gĂšnes, des caractĂšres dâun ĂȘtre vivant Ă ses descendants.
lâhĂ©ritage dĂ©signe tout ce que nous transmettons par succession.
cette transmission peut ĂȘtre volontaire et consciente (par exemple, une mĂ©moire familiale), mais elle peut aussi ĂȘtre involontaire et inconsciente (par exemple, des maniĂšres de parler).
différent de
:
héritage
voir aussi nature, culture, héritage, nature humaine, essence
on appelle hermĂ©neutique le travail dâinterprĂ©tation qui, au-delĂ de lâexplication des causes et des contextes, cherche Ă comprendre le sens.
interprĂ©ter, câest dĂ©gager le sens dâun phĂ©nomĂšne, dâun comportement, dâun Ă©crit, dâune Ćuvre, lorsque ce sens nâest pas immĂ©diatement explicite et traduisible.
[kant]
a.
pour kant, dâun point de vue moral, agir selon dâautres principes que lâimpĂ©ratif catĂ©gorique, câest agir pour des motifs particuliers (intĂ©rĂȘt, sentiment, passions, pression sociale,âŠ), câest agir pour dâautres raisons que des raisons morales, câest donc perdre sa libertĂ© morale
:
câest tomber dans lâhĂ©tĂ©ronomie.
b.
on retrouve cette idée dans les jugements intellectuels
:
« le prĂ©jugĂ© est la tendance Ă la passivitĂ©, donc Ă lâhĂ©tĂ©ronomie de la raison » (kant, critique de la facultĂ© de juger).
est hĂ©tĂ©ronome pour la pensĂ©e toute tendance qui consiste Ă sâappuyer sur des pensĂ©es anciennes, parce quâelles ont lâautoritĂ© de lâanciennetĂ©, ou bien sur des pensĂ©es venant dâautres personnes, parce quâelles nous soulagent du poids de penser par nous-mĂȘmes.
i.
[conscience historique] lâhistoricitĂ© est reliĂ©e Ă la conscience dâappartenir Ă une histoire, (conscience historique).
or de nombreux peuples nâont pas de mĂ©moire historique, leur mĂ©moire sâarrĂȘte Ă un passĂ© rĂ©cent.
ii.
[contingence historique] plus profondĂ©ment, le sentiment dâhistoricitĂ© de la rĂ©alitĂ© humaine implique lâhistoire comme unique horizon dâexplication des choses, des idĂ©es, des comportements.
il ne sâagit plus seulement de dire que lâhomme a une histoire, mais quâil ne peut se dĂ©finir que par cette histoire.
i.
ensemble des hommes.
ii.
nature propre Ă lâhomme, par opposition Ă lâanimalitĂ©, la bestialitĂ©.
i
ii.
maniĂšre humaine de se comporter
:
« avec humanitĂ© », câest-Ă -dire en respectant lâhumanitĂ© dans chaque humain.
i.
[mĂ©taphysique] lâidĂ©alisme pose que la rĂ©alitĂ© nous est donnĂ©e dans une reprĂ©sentation, câest-Ă -dire dans une construction par un sujet.
mais si la rĂ©alitĂ© ne nous est donnĂ©e que dans une reprĂ©sentation, cela ne signifie pas que la rĂ©alitĂ© sâidentifie Ă cette reprĂ©sentation.
kant oppose ainsi la rĂ©alitĂ© telle quâelle nous est donnĂ©e dans des cadres subjectifs transcendantaux (phĂ©nomĂšnes) et la rĂ©alitĂ© telle quâelle existe en soi (monde en soi, noumĂšne), qui nous est inaccessible.
voir aussi transcendantal, phénomÚne, représentation, noumÚne, monde en soi, solipsisme
ii.
idéalisme et immatérialisme
:
en un sens radical, lâidĂ©alisme dĂ©signe une doctrine philosophique qui rĂ©duit la rĂ©alitĂ© aux idĂ©es et aux perceptions dâun sujet.
berkeley pose que la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure nâexiste pas sous une forme matĂ©rielle et que la rĂ©alitĂ© que nous connaissons se rĂ©duit Ă de la perception
:
« ĂȘtre, câest ĂȘtre perçu ou percevoir » (immatĂ©rialisme).
différent de
:
matérialisme
lâidĂ©alitĂ© peut dĂ©signer un mode dâexistence dâobjets qui sont Ă la fois rĂ©els, mais nâont aucune existence matĂ©rielle et ne sont assignables Ă aucun lieu concret.
exemple
:
les objets mathĂ©matiques sont des rĂ©alitĂ©s, en ce sens quâils obligent la pensĂ©e Ă se plier Ă leurs lois, et quâon ne peut pas en faire ce quâon veut, comme des pensĂ©es purement fictives.
affirmer que ce sont des idĂ©alitĂ©s signifie quâon leur accorde une rĂ©alitĂ© idĂ©elle, qui nâest pas une rĂ©alitĂ© matĂ©rielle, effective, mais qui est malgrĂ© tout une rĂ©alitĂ©.
i.
toute représentation mentale en général.
cette notion prend un sens plus précis en fonction des systÚmes philosophiques.
ii.
[platon] pour platon, les idées du monde intelligible ne sont pas de simples représentations mentales, qui existeraient seulement dans notre esprit.
ces idĂ©es, comme le juste, le beau, le bien, le vrai⊠sont des rĂ©alitĂ©s objectives parce quâelles forment lâordre, la cohĂ©rence, lâharmonie de lâunivers.
= forme, essence
voir aussi intelligible (monde), sensible (monde), logos
i
ii.
[aristote] pour aristote, les idées ou formes ne sont pas seulement des choses mentales mais également des réalités qui « informent » la matiÚre pour construire les différentes réalités du monde.
elles ne sont pas séparables de cette matiÚre et, contrairement à platon, elles ne forment pas un monde transcendant.
la liaison étroite entre forme et matiÚre est appelée hylémorphisme (du grec hylé, « matiÚre », et morphé, « forme »).
voir aussi catégories
i
v.
[rationalisme] pour descartes et ses continuateurs (spinoza, malebranche, leibniz), les idĂ©es sont Ă la fois des productions subjectives de lâentendement et des reproductions objectives de la rĂ©alitĂ©.
en effet, lorsque lâentendement est capable de se dĂ©barrasser des idĂ©es liĂ©es Ă notre existence corporelle (sensations, perceptions, mĂ©moire, imagination), et de former des idĂ©es claires et distinctes, câest-Ă -dire Ă©videntes par soi, il peut accĂ©der Ă la rĂ©alitĂ© du monde.
voir aussi archétype, évidence, intuition
v.
[empirisme] lâesprit Ă©tant au dĂ©part une table rase, vide de tout contenu (il nây a pas dâidĂ©es innĂ©es), tout ce qui vient « sâimprimer » dĂšs la naissance est appelĂ© « idĂ©es » par lâempiriste.
les idĂ©es les plus simples et les plus immĂ©diates, et qui ne peuvent ĂȘtre ni crĂ©Ă©es ni inventĂ©es, sont les sensations.
en combinant ces idĂ©es simples, lâesprit construit des idĂ©es plus complexes, abstraites, en nombre infini.
voir aussi association dâidĂ©es
vi.
[kant] kant distingue les concepts de lâentendement (et les plus gĂ©nĂ©raux dâentre eux, les catĂ©gories, au fondement de la connaissance), des idĂ©es de la raison, qui sont des principes rĂ©gulateurs, visant des rĂ©alitĂ©s inconditionnĂ©es (Ăąme, dieu, le monde)
voir aussi catégories, raison, entendement, concept, transcendant (usage), antinomie
i.
[psychologie] avoir conscience de soi, câest se bĂątir une identitĂ© personnelle, se construire comme individu.
or ĂȘtre soi-mĂȘme, câest Ă la fois ĂȘtre un, ĂȘtre unique et rester la mĂȘme personne.
lâidentitĂ© personnelle renvoie tout dâabord Ă lâunitĂ© du sujet.
exemple
:
il ne suffit pas que le corps soit objectivement un pour ĂȘtre perçu subjectivement de lâintĂ©rieur, comme unifiĂ©.
le nourrisson lâapprend progressivement.
lâidentitĂ© implique Ă©galement lâunicitĂ© (ĂȘtre unique et diffĂ©rent des autres) et lâipsĂ©itĂ© (rester le mĂȘme Ă travers les changements de la vie).
voir aussi unicité, ipséité, conscience de soi (conscience, i, a.), personne, personnage, personnalité
ii.
[logique] principe dâidentitĂ©
:
principe logique fondamental selon lequel une chose ne peut ĂȘtre Ă la fois ce quâelle est et son contraire.
« a = a », ou plutÎt « a est a ».
câest un des trois principes qui, dans la logique antique, fondent tout raisonnement possible, avec le principe de non-contradiction (une proposition ne peut ĂȘtre Ă la fois vraie et fausse) et le principe du tiers-exclu (entre une proposition et sa nĂ©gation, il ne peut y avoir une troisiĂšme voie ; ou bien lâune ou bien lâautre est vraie).
voir aussi logique, proposition, principe, tiers-exclu, principe de non-contradiction
depuis socrate, on distingue lâignorance qui se sait ignorante, et lâignorance qui sâignore elle-mĂȘme.
cette derniĂšre est la vraie ignorance, puisquâelle se cache derriĂšre de faux savoirs.
lâignorance socratique (« je ne sais quâune chose, câest que je ne sais rien »), au contraire, est une invitation Ă la recherche.
le scepticisme reprend cette idĂ©e en faisant du refus de possĂ©der la vĂ©ritĂ© non pas une excuse pour arrĂȘter la recherche, mais au contraire un aiguillon pour la poursuivre (zĂ©tĂ©tique).
i.
reprĂ©sentation dâune chose en son absence.
lâimage peut ĂȘtre mentale (reprĂ©sentation psychique) ou matĂ©rielle (dessin, photographie), le problĂšme reste le mĂȘme
:
comment lâesprit est-il poussĂ© Ă sortir de lâimage pour aller Ă ce quâelle reprĂ©sente (intentionnalitĂ©) ? il ne suffit pas de voir lâimage prĂ©sente dâune pomme, il faut la voir comme image prĂ©sente dâune chose absente
:
la pomme représentée.
voir aussi représentation
ii.
[philosophie] en tant que rĂ©alitĂ© mentale, lâimage a souvent Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une perception affaiblie.
câest le cas dans lâempirisme.
une image serait une simple rĂ©plique dâune perception, seule lâintensitĂ© changerait.
or, une perception faible reste une perception.
entre lâimage et la perception, il y a une diffĂ©rence dâessence.
pour sartre, lâimage est issue dâune « conscience imageante », câest-Ă -dire une conscience dont lâintentionnalitĂ© est spĂ©cifique
:
imaginer, câest voir quelque chose comme non-prĂ©sence, sur un fond de nĂ©ant (nĂ©antisation imageante).
voir aussi empirisme, expérience, sensation, néantisation
i
ii.
image du corps propre
:
nous avons une perception globale de notre corps en tant quâobjet dans lâespace, en tant quâimage interne de mouvements, de postures, dâĂ©quilibre.
voir aussi archétype, démiurge, imitation, caverne (allégorie de la)
i
v.
[linguistique] lorsque les mots perdent leur sens propre, pour des sens analogues et dĂ©tournĂ©s, on parle dâemploi imagĂ© des mots
:
métaphores, allégories, symboles.
voir aussi trope, figures de style
i.
[platon] lâidĂ©e dâimitation (mimĂ©sis) est introduite par platon dans le livre x de la rĂ©publique, oĂč il donne Ă lâart, en particulier Ă la peinture, un rĂŽle Ă©quivoque et nĂ©gatif.
prenant lâexemple du lit, il montre un double processus dâimitation.
lâidĂ©e intelligible de lit est utilisĂ©e comme modĂšle par lâartisan pour construire un lit matĂ©riel ; lâartisan est obligĂ© de suivre la structure, la logique de lâidĂ©e, de sorte que lâobjet quâil fabrique, mĂȘme sâil nâa plus la perfection de lâidĂ©e, garde quelque chose de sa rĂ©alitĂ©.
mais lorsquâun peintre peint un lit, deuxiĂšme niveau dâimitation, il ne fait quâune copie de ce qui est dĂ©jĂ une copie, et ne peut produire quâune rĂ©alitĂ© encore plus dĂ©gradĂ©e, une rĂ©alitĂ© dâapparence qui est de lâordre de lâillusion.
dâoĂč la mĂ©fiance de platon pour la poĂ©sie, la tragĂ©die et lâart en gĂ©nĂ©ral.
voir aussi idée, intelligible (monde)
ii.
[aristote] chez aristote, la notion de mimésis est plus positive que chez platon.
dans la tragĂ©die, en particulier, lâimitation consiste Ă crĂ©er Ă travers lâartifice dâune histoire, ayant dĂ©but et fin, une trajectoire dramatique telle que le spectateur puisse sâidentifier au drame.
lâobjectif est de conduire le public Ă ressentir la nĂ©cessitĂ© des Ă©vĂ©nements et Ă la purgation des passions (catharsis).
voir aussi catharsis
i
ii.
[beaux-arts] lâimitation de la nature a longtemps Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme un idĂ©al absolu, y compris par des artistes trĂšs novateurs, comme lĂ©onard de vinci.
lâimitation nâĂ©tait pas perçue comme une activitĂ© humiliante, mais comme une invitation Ă la recherche, une observation active.
différent de
:
création
ce qui est Ă lâintĂ©rieur de.
un dieu immanent est intĂ©rieur Ă la nature, soit quâil anime cette nature, soit quâil est la totalitĂ© de cette nature.
exemple
:
le panthéisme a une conception immanente de dieu.
celui-ci nâest pas une rĂ©alitĂ© supĂ©rieure et distincte, mais un principe interne Ă la nature elle-mĂȘme.
Ă lâinverse, croire en un dieu transcendant, câest croire en lâexistence dâun ĂȘtre sĂ©parĂ© du monde sensible, radicalement supĂ©rieur, dâune autre nature.
ainsi, le dieu des religions monothéistes est transcendant.
voir aussi panthéisme
différent de
:
transcendant
[berkeley] thĂ©orie du philosophe anglais berkeley qui nie lâexistence de la matiĂšre extĂ©rieure et qui rĂ©duit la rĂ©alitĂ© Ă la perception quâen ont les esprits.
esse est percepere aut percipi
:
ĂȘtre, câest percevoir ou ĂȘtre perçu.
voir aussi idéalisme
concerne toute liaison qui suppose un contact direct, sans intermédiaire ni médiation.
exemple
:
pour descartes, lâentendement saisit les vĂ©ritĂ©s premiĂšres dans une Ă©vidence rationnelle, dont le modĂšle est lâĂ©vidence mathĂ©matique.
au contraire, les chaßnes de raisonnements nécessaires pour parvenir à un théorÚme sont des chaßnes discursives.
les propositions de base de la science mathĂ©matique sont des vĂ©ritĂ©s immĂ©diates, qui nâont pas besoin dâĂȘtre argumentĂ©es pour ĂȘtre jugĂ©es vraies.
exemple
:
lâaxiome « le tout est plus grand que la partie » est une Ă©vidence immĂ©diate.
on nâa pas besoin de chercher un Ă©lĂ©ment de preuve, câest-Ă -dire un discours argumentatif pour le prouver.
différent de
:
médiat, discursif
voir aussi axiome, Ă©vidence, axiomatique
lâimmortalitĂ© est le fait de ne pas mourir, dâappartenir Ă un temps sans commencement ni fin, tandis que lâĂ©ternitĂ© est le fait dâĂȘtre hors du temps.
exemple
:
les dieux de la mythologie grecque sont immortels, le dieu du monothéisme est éternel.
différent de
:
éternité
voir aussi temps, durée
i.
qui ne dĂ©pend dâaucune autre condition.
ii.
[kant] pour kant, la raison a tendance à remonter la série des causes des phénomÚnes, pour parvenir à une origine inconditionnée
:
lâĂąme, le monde, dieu.
mais en croyant connaßtre et analyser ces réalités inconditionnées, elle tombe dans une illusion transcendantale.
ces rĂ©alitĂ©s inconditionnĂ©es ne peuvent ĂȘtre que lâobjet dâune foi, dâun point de vue moral, et non dâune connaissance.
= absolu, anhypothétique
voir aussi dialectique transcendantale, antinomie
i.
ensemble des phénomÚnes qui échappent à la conscience du sujet.
soit momentanĂ©ment, parce que la conscience ne sây intĂ©resse pas.
exemple
:
la masse des souvenirs dâun ĂȘtre vivant doit demeurer inconsciente, sinon elle empĂȘcherait lâaction prĂ©sente de sâeffectuer.
soit dĂ©finitivement, parce que la conscience nây a pas accĂšs.
exemple
:
une partie de la production de nos idĂ©es sâeffectue Ă lâarriĂšre-plan de notre conscience, sans que la rĂ©flexion puisse y accĂ©der.
ii.
[sociologie] nous sommes souvent non conscients des valeurs morales, des subtilités de langage, des postures que notre éducation a intégrées à notre personnalité.
elles « font corps » avec nous, elles « sont » nous.
il sâagit dâun vĂ©cu social intĂ©grĂ© sous forme de normes « Ă©videntes », de comportements « naturels, spontanĂ©s ».
le sociologue bourdieu utilise deux concepts proches pour décrire cet inconscient sociologique
:
ceux dâhabitus et dâhexis.
voir aussi habitus
i
ii.
[psychanalyse] pour la psychanalyse, lâinconscient est le rĂ©sultat dâun conflit Ă lâintĂ©rieur de lâĂȘtre humain
:
entre des forces qui cherchent Ă se satisfaire, dâune part, et la personnalitĂ© globale qui les refuse, dâautre part.
les idées indésirables sont alors refoulées.
mais si une reprĂ©sentation peut ĂȘtre refoulĂ©e, elle ne peut jamais ĂȘtre dĂ©truite.
elle continue Ă agir, sous dâautres formes
:
câest le retour du refoulĂ©.
i
v.
inconscient collectif
:
terme forgé par un disciple dissident de freud, carl jung.
dĂ©signe des symboles primitifs et universels, que lâon peut retrouver dans les mythes, le folklore, les contes, les rites religieux, et bien sĂ»r aussi dans les rĂȘves et les imaginaires des individus.
voir archétype
lâindĂ©pendance est une libertĂ© nĂ©gative et relative, qui comporte des degrĂ©s.
câest le fait de sâaffranchir dâune tutelle, dâune autoritĂ©.
il est important de prĂ©ciser de quelle indĂ©pendance il sâagit â indĂ©pendance financiĂšre, affective, intellectuelle⊠â et de mesurer son degrĂ© â on est plus ou moins indĂ©pendant.
exemple
:
si un adolescent devient indĂ©pendant de ses parents en devenant adulte, il demeure dĂ©pendant du marchĂ© du travail, de contraintes financiĂšres, et plus tard, peut-ĂȘtre, de charges familialesâŠ
voir aussi liberté, autonomie, libre arbitre
[sĂ©miologie] tout signe qui nâentre pas dans un processus de communication (traces, symptĂŽmes, prĂ©sagesâŠ).
le mĂ©decin, le chasseur, lâinspecteur de police recherchent des indices.
différent de
:
signal, symbole, signe linguistique
i.
[biologie] lâindividualisation des ĂȘtres vivants, vĂ©gĂ©taux ou animaux, est une tendance profonde de la vie.
elle est issue de la reproduction sexuĂ©e qui est une tendance gĂ©nĂ©rale chez les organismes dĂ©veloppĂ©s, mĂȘme si elle souffre quelques exceptions.
chez les végétaux, certains dispositifs sont utilisés pour obliger les plantes à la reproduction croisée.
la reproduction sexuée, en mélangeant aléatoirement les gÚnes des parents, produit des individus différents à chaque génération.
cette production de différences permet la variabilité génétique qui est la matiÚre premiÚre de la sélection naturelle.
voir aussi reproduction sexuée, darwinisme, sélection naturelle
ii.
[psychologie] chez lâhomme lâindividualitĂ© nâest pas seulement un fait biologique mais une revendication sociale et psychologique.
tout ĂȘtre humain veut se prouver son individualitĂ©, dâoĂč une lutte pour la reconnaissance (amour-propre) qui peut aller jusquâĂ risquer sa vie (dialectique du maĂźtre et de lâesclave).
voir aussi identitĂ©, amour-propre, esclave (dialectique du maĂźtre et de lâ)
i
ii.
[morale] au niveau moral, lâindividu qui est au centre de la loi morale et du respect moral est une personne.
voir aussi personne, individualisme
i
v.
[droit] individualisation de la peine
:
lâhistoire du droit conduit Ă imputer la responsabilitĂ© dâune faute non pas Ă un groupe, un clan, voire une nation, mais seulement aux individus.
cela tend Ă interdire lâidĂ©e de responsabilitĂ© collective (« si ce nâest toi, câest donc ton frĂšre »).
ce principe de responsabilitĂ© collective a ressurgi au xxe siĂšcle dans les systĂšmes totalitaires (responsabilitĂ© collective dâune « race », dâune classe sociale, dâune communautĂ©âŠ).
voir aussi gĂ©nocide, crime contre lâhumanitĂ©
i.
le terme est souvent utilisé dans un sens péjoratif (= égoïsme).
mais il est prĂ©fĂ©rable de lâutiliser dans un sens neutre
:
tendance Ă donner Ă lâindividu une valeur essentielle, Ă en faire le fondement dâune doctrine morale ou politique.
ii.
[philosophie morale] pour kant, la loi et le respect moral doivent partir des individus (ou personnes) et porter sur des individus.
ce ne sont pas des contraintes sociales, ni des considérations sociologiques sur les classes sociales, les grandeurs honorifiques, les richesses qui peuvent légiférer moralement.
dĂ©jĂ , pascal distinguait les devoirs extĂ©rieurs que lâon doit au statut social et au « rang », et les devoirs proprement moraux que lâon doit aux individus pour leur mĂ©rite personnel, et non pour leur statut social.
i
ii.
[politique] la thĂ©orie moderne du droit naturel qui fonde les droits de lâhomme et la notion de contrat social, est fondĂ©e sur les droits essentiels des individus.
câest ce qui en fait sa modernitĂ©.
pour les contractualistes, ce sont les hommes en tant quâindividus qui fondent leur destin politique, et non les nations, les classes sociales, les traditions collectives, les valeurs religieuses, etc.
voir aussi libéralisme, droit naturel
i
v.
[stirner] lâindividualisme, sous sa forme extrĂȘme, caractĂ©rise certaines doctrines qui ne se contentent pas de faire de lâindividu une valeur essentielle, mais en font la seule valeur possible, de sorte que rien ne vaut au-delĂ de cet horizon.
certains mouvements anarchistes vont dans ce sens, mais pas tous.
ainsi, pour stirner (lâunique et la propriĂ©tĂ©, 1845), rien nâest au-dessus de lâindividu, celui-ci nâa que des droits et aucun devoir.
induire, câest passer dâun constat, portant sur un certain nombre de cas particuliers, Ă une gĂ©nĂ©ralisation, portant sur une classe entiĂšre.
exemple
:
je constate que les mammifĂšres que je connais ont le sang chaud, jâen dĂ©duis que tous les mammifĂšres ont le sang chaud.
lâinduction est un raisonnement indispensable pour Ă©tablir des lois physiques, biologiques, Ă©conomiques, sociologiques⊠mais il a besoin de garde-fous.
en effet, lâinduction est le problĂšme central des sciences de la nature.
Ă partir dâobservations singuliĂšres, tirĂ©es de lâobservation, comment parvenir Ă des propositions gĂ©nĂ©rales susceptibles de former une thĂ©orie ?
différent de
:
déduction
voir aussi inférence
ce qui ne peut pas ĂȘtre exprimĂ© par des mots en raison de sa nature mĂȘme.
exemple
:
dieu peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme ineffable.
mais lâineffable renvoie-t-il Ă une rĂ©alitĂ© cachĂ©e Ă dĂ©couvrir, ou bien sâagit-il de quelque chose dâinexistant, dâune illusion ?
= indicible
infĂ©rer, câest aller dâune perception donnĂ©e Ă une rĂ©alitĂ© non sensible, dâun fait prĂ©sent Ă un fait absent, dâun principe connu Ă une conclusion nouvelle.
exemple
:
je vois de la fumĂ©e, jâinfĂšre quâil y a du feu ; le mĂ©decin constate les symptĂŽmes, il infĂšre la maladie.
dĂ©duction et induction constituent deux grandes formes spĂ©cifiques dâinfĂ©rence.
voir aussi déduction, induction
i.
longtemps, lâinfini est pensĂ© comme nĂ©gation du fini.
lâinfini est ce qui nâa pas de limites.
dans la philosophie moderne, le terme devient positif
:
lâinfini dĂ©finit le fini et non lâinverse.
ii.
[infini positif] le rationalisme moderne (descartes, spinoza, malebranche, leibniz) pose lâinfini comme rĂ©alitĂ© premiĂšre, que ce soit dieu, lâunivers ou les rĂ©alitĂ©s mathĂ©matiques, et non comme une nĂ©gation de rĂ©alitĂ©s physiques finies.
lâinfini nâest pas ce qui nâest pas fini, mais ce qui englobe et permet de comprendre le fini.
exemple
:
il faut poser lâensemble infini des nombres entiers pour dĂ©finir nâimporte quel nombre entier fini en particulier.
i
ii.
[mĂ©taphysique] dâoĂč, Ă lâĂąge classique (descartes, spinoza, malebranche, leibniz), une conception positive de lâinfini, tant pour la dĂ©finition de dieu que pour celle (mais avec plus de prudence) de lâunivers.
[marx] dans la conception matĂ©rialiste de lâhistoire, marx oppose les superstructures sociales, juridiques, idĂ©ologiques, qui sont les formes les plus visibles du dĂ©roulement historique (rĂ©volutions, rĂ©formes, Ă©volution des idĂ©esâŠ) et les infrastructures, qui sont les mouvements les plus profonds et le moins visibles
:
les modifications matĂ©rielles des conditions de production (techniques de production, organisation du travail, sources dâĂ©nergie et matĂ©riaux disponibles) accompagnant des modifications dans les relations sociales du travail (esclavage dâĂtat, esclavage privĂ©, servage, salariat).
cet ensemble souterrain dĂ©termine les changements en surface de lâhistoire.
ainsi les superstructures des Ătats sont commandĂ©es par les infrastructures matĂ©rielles.
ce qui est contraire Ă la justice.
cette nĂ©gation est peut-ĂȘtre contestable, car lâexpĂ©rience de lâinjustice est probablement premiĂšre chez lâenfant et constitue la matrice de lâidĂ©e de justice.
lâenfant aborde la justice Ă partir du sentiment dâinjustice, câest-Ă -dire dâune indignation ressentie devant une situation considĂ©rĂ©e comme anormale pour soi ou pour autrui.
la justice consisterait alors, en premier lieu, Ă ne pas subir dâinjustices ou bien Ă les rĂ©parer.
(du latin in-natus, « né dans »)
la nature renvoie Ă lâinnĂ©, la culture Ă lâacquis.
est innĂ© ce qui appartient Ă la nature dâun ĂȘtre, ce dont il dispose dĂšs sa naissance.
ce qui est acquis, est obtenu aprÚs la naissance, par expérience, par éducation.
lâinnĂ© se retrouve chez tous les hommes, il est de lâordre de lâuniversel ; lâacquis est de lâordre du particulier.
différent de
:
acquis
voir aussi nature, culture, hérédité, héritage, nature humaine, essence
[kant] lâinsociable sociabilitĂ© est le moteur de lâhistoire pour kant
:
ce sont les mĂȘmes passions, « antipathiques », qui poussent les hommes, de façon contradictoire, Ă entrer dans la sociĂ©tĂ© et Ă sâen retirer.
on peut comparer cette contradiction aux deux forces découvertes par newton, qui font tourner les planÚtes autour du soleil, et la lune autour de la terre.
lâune fait tomber la lune vers la terre (force centripĂšte), lâautre tend Ă Ă©loigner la lune Ă chaque instant en ligne droite (force centrifuge).
réunies, ces deux forces font tourner la lune autour de la terre, ni trop prÚs ni trop loin.
les passions humaines fonctionnent un peu de la mĂȘme maniĂšre
:
lâindividu tourne autour de la sociĂ©tĂ©, ni trop prĂšs (il serait un mouton docile et sans ambitions), ni trop loin (il serait un animal sauvage sans moyens pour se dĂ©velopper).
voir aussi progrĂšs, passions
lâinstinct est un comportement complexe innĂ©, hĂ©rĂ©ditaire, spĂ©cifique, ne demandant ni apprentissage ni rĂ©flexion, invariable et immĂ©diatement efficace.
exemple
:
il y a chez le nouveau-nĂ© humain un rĂ©flexe de succion, mais cela ne lui suffit pas Ă rechercher de lui-mĂȘme Ă manger ; câest un simple rĂ©flexe.
au contraire, le chaton doit rechercher les mamelles de la chatte sâil veut se nourrir, câest un comportement plus complexe, un instinct.
il faut noter que cette dĂ©finition reste trop gĂ©nĂ©rale pour dĂ©crire la vie animale, laquelle est dâune grande diversitĂ©.
selon les espĂšces animales, la dĂ©finition devra ĂȘtre corrigĂ©e.
différent de
:
réflexe, pulsion, tendance, intuition
i.
lâintelligence est la capacitĂ© de sâadapter Ă des circonstances changeantes et Ă trouver des solutions nouvelles non prĂ©vues par lâinstinct ou lâhabitude.
chez lâanimal, lâintelligence est la saisie dâune situation globale, la capacitĂ© de faire des dĂ©tours pour contourner un obstacle, dâutiliser des signes pour se faire comprendre, voire des instruments.
lâintelligence humaine se caractĂ©rise en grande partie par la capacitĂ© de rĂ©soudre des problĂšmes en leur absence, grĂące Ă la facultĂ© de se reprĂ©senter les situations, en particulier linguistiquement.
différent de
:
instinct, habitude
voir aussi représentation
ii.
[chez lâhomme] aujourdâhui, les chercheurs pensent quâil est impossible de dĂ©finir lâintelligence, au singulier.
ce qui existe, dans le monde animal comme dans le monde humain, câest une multitude de formes dâintelligence.
i
ii.
[philosophie] lâintelligence se dĂ©finit comme la capacitĂ© de raisonner en gĂ©nĂ©ral.
= esprit, raison
i
v.
[bergson] en opposition Ă ce point de vue communĂ©ment partagĂ©, bergson dĂ©finit plus spĂ©cifiquement lâintelligence humaine comme la capacitĂ© de fabriquer et dâutiliser des « outils Ă faire des outils ».
v.
[technologie] intelligence artificielle
:
systĂšme informatique pouvant rĂ©aliser des tĂąches attribuĂ©es gĂ©nĂ©ralement Ă lâintelligence humaine
:
trouver des solutions, donner une expertise, comprendre une langue et la traduire⊠lâia repose sur des algorithmes dont le principal intĂ©rĂȘt est de gĂ©rer un grand nombre de donnĂ©es (jouer au Ă©chec par exemple, opĂ©rer des tris statistiques, dĂ©finir des profils de consommateurs, dâutilisateurs de rĂ©seaux sociaux).
mais outre cet aspect quantitatif, une vĂ©ritable ia devrait gĂ©nĂ©rer elle-mĂȘme ses propres rĂšgles, ses propres algorithmes, ce qui est un problĂšme plus dĂ©licat.
dans la rĂ©alitĂ©, lâia repose sur des tĂąches simples qui ne peuvent ĂȘtre accomplies que par une multitude de travailleurs payĂ©s Ă la tĂąche
:
reconnaĂźtre et classer des images, estimer une information, Ă©valuer, identifier une situation concrĂšteâŠ
chez platon, le monde intelligible reprĂ©sente la rĂ©alitĂ© en elle-mĂȘme, câest-Ă -dire le monde des idĂ©es.
les idées du monde intelligible ne sont pas de simples représentations mentales, qui existeraient seulement dans notre esprit.
ces idĂ©es, comme le juste, le beau, le bien, le vrai⊠sont des rĂ©alitĂ©s objectives parce quâelles forment lâordre, la cohĂ©rence, lâharmonie de lâunivers.
on peut bien dĂ©truire une roue en acier, mais non lâidĂ©e de cercle.
exemple
:
lâidĂ©e du juste nâest pas une notion que je peux forger Ă ma guise
:
je ne peux pas penser nâimporte quoi Ă son propos.
sâil existe une idĂ©e du juste, celle-ci sera comme un modĂšle qui guidera ma rĂ©flexion.
différent de
:
sensible (monde)
voir aussi idée, essence, forme
LâintentionnalitĂ© est le fait pour une conscience de se diriger vers quelque chose dâextĂ©rieur, de se rĂ©fĂ©rer Ă une rĂ©alitĂ©.
Exemple
:
voir quelque chose, sentir quelque chose, se souvenir de quelque chose, penser à quelque chose, parler de quelque chose⊠« Toute conscience est conscience de quelque chose » (Brentano).
voir esprit, conscience, représentation, langage, transcendance
milieu dans lequel la conscience de chacun peut se construire.
en effet, la conscience de soi se bĂątit en compagnie dâautres consciences et grĂące Ă elles.
ce qui est compris dans lâessence dâun ĂȘtre, ou dans sa dĂ©finition.
différent de
:
extrinsĂšque
lâintrospection est lâobservation de la conscience par elle-mĂȘme en vue de se connaĂźtre et dâanalyser son fonctionnement.
jusquâĂ lâavĂšnement de la psychologie expĂ©rimentale, câest le seul outil du « psychologue ».
qui relĂšve de lâintuition au sens philosophique.
ce qui relĂšve dâun contact direct avec la vĂ©ritĂ© (Ă©vidence), ce qui ne demande pas une dĂ©monstration ou une argumentation discursive.
exemple
:
en mathĂ©matiques, un axiome est une vĂ©ritĂ© directement donnĂ©e Ă lâintuition et ne demande pas dâĂ©claircissement par le discours.
différent de
:
discursif
voir aussi Ă©vidence, axiome
contact direct avec la vĂ©ritĂ© (Ă©vidence), ou avec les donnĂ©es immĂ©diates de lâexpĂ©rience (sensation simple).
ce qui nâa pas besoin dâune liaison dâidĂ©es ou dâune argumentation dans le temps.
note
:
en ce sens, le concept philosophique dâintuition sâoppose au sens ordinaire du mot, tel quâil est couramment utilisĂ©
:
ce qui relĂšve dâune idĂ©e vague et encore incertaine.
exemple
:
« jâai eu lâintuition quâil me mentait ».
le sens philosophique, Ă lâinverse du sens courant, impose un contact clair et immĂ©diat avec la vĂ©ritĂ©.
il est préférable de renoncer à la signification ordinaire dans un devoir de philosophie.
différent de
:
discours
voir aussi intuitif, discursif
pour une invention, contrairement Ă une dĂ©couverte, la part de crĂ©ation de lâinventeur humain est importante et justifie un droit de propriĂ©tĂ© qui protĂšge son invention pour un certain temps.
les nouvelles technologies tendent à remettre en cause ces frontiÚres entre découverte et invention.
différent de
:
découverte
voir aussi brevet
(du latin ipse, « soi-mĂȘme »)
lâipsĂ©itĂ© du sujet, câest rester le mĂȘme Ă travers les changements.
cela ne signifie pas demeurer invariable, mais assumer les changements, voire les contradictions.
la difficultĂ© est que lâindividu est Ă la fois celui qui change et celui qui constate le changement, Ă la fois acteur et spectateur.
voir aussi identité, unicité, conscience
i.
ce qui est contraire Ă la raison.
ii.
[philosophie] deux sens fondamentaux doivent ĂȘtre distinguĂ©s :
a.
est irrationnel ce qui va contre la raison ;
exemple
:
la superstition
b.
est irrationnel ce qui est au-delĂ de la raison.
exemple
:
la foi religieuse
Ă partir de lĂ , un troisiĂšme sens, plus ambigu, peut ĂȘtre admis :
c.
ce qui nâest pas raisonnable aux yeux de lâopinion commune, mais constitue une affirmation pour un individu dâun dĂ©passement existentiel, dâune prise de risque dĂ©libĂ©rĂ©e et consciente.
exemple
:
la passion amoureuse
i
ii.
[mathématiques] nombre irrationnel
:
nombre qui ne peut ĂȘtre exprimĂ© ni par un entier, ni par une fraction dâentiers.
exemple
:
la diagonale dâun carrĂ© ne peut ĂȘtre mise sous la forme dâun rapport a/b.
cela signifie quâon ne peut donner aucune mesure rationnelle de ce segment, pourtant facile Ă tracer.
le mot latin ratio signifie Ă la fois la raison, la mesure, la proportion, le rapport calculable entre deux nombres naturels.
on peut se demander si tous ces sens ont Ă©tĂ© Ă lâorigine de lâappellation « nombre irrationnel ».
voir aussi ratio
la propriĂ©tĂ© fondamentale du temps est lâirrĂ©versibilitĂ©
:
si, Ă la fin dâun voyage, je peux revenir Ă mon point de dĂ©part dans lâespace, je ne pourrai jamais revenir Ă lâheure de mon dĂ©part.
contrairement Ă lâespace, le devenir temporel nâa quâun seul sens, il ne connaĂźt pas le retour.
câest ce quâon appelle la « flĂšche du temps ».
exemple
:
si lâon fait tomber un verre et quâil se brise, lâordre du phĂ©nomĂšne est unilatĂ©ral, câest-Ă -dire quâil ne peut aller que dans un seul sens ; car lâon voit bien quâil est impossible physiquement que le verre se reconstitue Ă partir de ces morceaux.
le passage de lâordre au dĂ©sordre est irrĂ©versible.
voir aussi temps, durée
[spinoza] la joie est une Ă©motion qui exprime, chez spinoza, le passage « dâune perfection moindre Ă une perfection plus grande ».
quand nous nous sentons progresser dans nos possibilités, nous sommes joyeux, et cette joie ne se distingue pas réellement du bonheur.
voir aussi bonheur
câest le code propre Ă une communautĂ© (français, anglais, italienâŠ) qui impose ses contraintes au locuteur.
chaque langue a sa maniĂšre propre dâorganiser ses composants
:
la définition des phonÚmes
:
phonétique ; la forme et la formation des mots
:
morphologie ; lâordre des mots
:
syntaxe ; le sens des mots
:
sémantique.
voir aussi langage, parole, communication
acte manquĂ© qui consiste Ă se tromper dans les mots, ou dans leur formulation, Ă lâoral (lapsus linguae) ou au cours dâune lecture ou dâune Ă©criture dâun mot (lapsus calami).
pour freud (psychopathologie de la vie quotidienne, 1901), le lapsus indique des intentions inconscientes.
exemple
:
si le prĂ©sident dâune assemblĂ©e dĂ©clare quâil clĂŽt la sĂ©ance, alors quâil voulait la dĂ©clarer ouverte, câest quâil nâattend rien de bon de la sĂ©ance, et que son erreur de langage traduit une volontĂ© inconsciente.
la lĂ©galitĂ©, câest la conformitĂ© aux lois telles quâelles existent dans tel pays, Ă telle Ă©poque.
ceux qui lâappliquent le font au nom de lâĂtat, de lâordre Ă©tabli.
mais cet Ătat peut ĂȘtre injuste, ses lois condamnables aux yeux dâune rĂšgle supĂ©rieure.
ainsi la lĂ©galitĂ© peut sâopposer Ă la lĂ©gitimitĂ©, qui dĂ©signe ce qui relĂšve dâune justice au-dessus des Ătats, des circonstances, ce qui doit sâappliquer toujours et partout, universellement, en fonction du droit naturel.
différent de
:
légitimité
voir aussi justice, droit
la lĂ©gitimitĂ© dĂ©signe ce qui relĂšve dâune justice au-dessus des Ătats, des circonstances, ce qui doit sâappliquer toujours et partout, universellement, en fonction du droit naturel.
lâidĂ©al de lĂ©gitimitĂ© peut justifier certaines dĂ©sobĂ©issances aux pouvoirs Ă©tablis
:
droit de rĂ©sistance Ă lâoppression, objection de conscience, dĂ©sobĂ©issance civile.
elle sâoppose alors Ă la lĂ©galitĂ©, qui est la conformitĂ© aux lois telles quâelles existent dans tel pays, Ă telle Ă©poque.
ceux qui appliquent la lĂ©galitĂ© le font au nom de lâĂtat, de lâordre Ă©tabli.
mais cet Ătat peut ĂȘtre injuste, ses lois condamnables aux yeux dâune rĂšgle supĂ©rieure.
différent de
:
légalité
voir aussi justice, droit
i.
[Ă©conomique] doctrine Ă©conomique selon laquelle les lois naturelles du libre-Ă©change conduisent dâelles-mĂȘmes Ă un Ă©quilibre des prix, des Ă©changes, du rapport production-consommation.
la doctrine est fondĂ©e sur la libertĂ© de lâoffre et de la demande, le laisser-faire-laisser-passer, la propriĂ©tĂ© privĂ©e des moyens de production, la concurrence, le libre-Ă©change.
lâĂtat nâintervient que pour dĂ©fendre la libertĂ© des initiatives privĂ©es et construire les infrastructures nĂ©cessaires Ă la vie Ă©conomique.
voir aussi démocratie, démocratie libérale, démocratie sociale
ii.
[politique] le libĂ©ralisme politique, dont le modĂšle premier en europe est lâangleterre, est fondĂ© sur les grandes libertĂ©s fondamentales
:
droits de lâhomme, habeas corpus, respect de la libertĂ© dâopinion, tolĂ©rance religieuse, droit de propriĂ©tĂ©, sĂ©paration des pouvoirs.
la doctrine repose sur lâindividualisme politique et la limitation du pouvoir de lâĂtat.
voir aussi démocratie
le libre arbitre dĂ©signe la capacitĂ© de dĂ©cider par soi-mĂȘme dâune action.
mĂȘme sâil existe toujours des causes qui poussent lâĂȘtre humain Ă faire tel ou tel choix (contraintes Ă©conomiques, influences culturelles, besoins physiquesâŠ), celui-ci est capable de transformer ces causes en raisons dâagir, et ces raisons le poussent mais ne le contraignent pas.
lâĂȘtre humain doit donc toujours se considĂ©rer comme un agent libre.
le libre arbitre correspond Ă cette capacitĂ© dâorienter son action vers une direction plutĂŽt quâune autre.
voir aussi liberté, autonomie, déterminisme
le mot, le plus souvent, dĂ©signe la raison, câest-Ă -dire la rationalitĂ©, et sâoppose Ă la fois au mythos (rĂ©cit mythique) et Ă la doxa (opinion).
il sâagit dâune rationalitĂ© exprimĂ©e Ă travers le langage.
chez de nombreux philosophes, le logos désigne à la fois la faculté de raisonner (la raison comme pensée), et la raison des choses, les lois qui gouvernent le cosmos (la raison comme principe directeur du monde).
différent de
:
doxa, mythe
i.
le concept de loi renvoie à deux domaines trÚs différents
:
les nécessités qui gouvernent la nature (lois de la nature, lois scientifiques) ; les obligations qui régissent les sociétés humaines (lois morales et juridiques).
voir aussi nécessité, obligation
ii.
[lois de la nature]
a.
[rĂ©alitĂ©] rĂ©gularitĂ©s des phĂ©nomĂšnes naturels quâon peut interprĂ©ter sous forme de principes lĂ©gislateurs, dâune gouvernance de la nature, comme si lâunivers obĂ©issait Ă un architecte (lois de la nature).
b.
[science] formulation de ces régularités dans des propositions scientifiques, de nature souvent mathématique (lois scientifiques).
exemple
:
: la loi de la pesanteur est Ă la fois une nĂ©cessitĂ© objective constante qui sâimpose Ă tout corps matĂ©riel ainsi quâaux ĂȘtres vivants (loi de la nature) ; câest aussi un principe rationnel Ă©noncĂ© par newton, reliant des concepts abstraits
:
masse, distance, proportion inverse (loi scientifique).
voir aussi déterminisme, hasard, miracle
i
ii.
[lois des hommes] ces lois sont issues des hommes et non de la nature.
ce sont des obligations, non des nécessités.
a.
[sociologie] lois sociologiques
:
ce sont des lois issues des sociétés humaines, et non de la nature, mais elles ne viennent pas pour autant de la volonté consciente et délibérée des hommes.
ce sont bien des obligations et non des nĂ©cessitĂ©s ; pourtant, elles ne font pas lâobjet dâune dĂ©cision consciente, elles sâenracinent dans la profondeur inconsciente de lâhistoire humaine.
exemple
:
la prohibition de lâinceste.
b.
[morale] lois morales
:
les lois morales peuvent Ă©galement ĂȘtre non explicites, non conscientes (les mĆurs).
mais elles peuvent ĂȘtre aussi conscientes et intĂ©riorisĂ©es par lâindividu (la conscience morale).
voir aussi mĆurs, conscience morale, impĂ©ratif catĂ©gorique, devoir
c.
[droit] lois juridiques
:
elles forment le droit, oral ou écrit, coutumier ou législatif.
voir aussi droit naturel, droit positif, justice, équité, jurisprudence, devoir
d.
[politique] lois politiques ou constitutionnelles (« lois fondamentales »)
:
ce sont les lois qui organisent dans les sociĂ©tĂ©s modernes les pouvoirs politiques, leurs limites, leurs relations, câest-Ă -dire la constitution.
voir aussi constitution, séparation des pouvoirs
i.
[antiquitĂ©] dĂ©signe, dans lâantiquitĂ© grĂ©co-romaine, lâĂ©tat dâun citoyen libre (otium), dĂ©livrĂ© de la nĂ©cessitĂ© de travailler et pouvant sâoccuper dâaffaires « libres »
:
action politique, culture, sociabilité.
le loisir sâoppose au travail nĂ©cessaire (negotium), mais ne veut pas dire oisivetĂ© ou absence dâoccupation.
le loisir est ce qui libĂšre les citoyens aisĂ©s des activitĂ©s contraignantes, leur permettant dâaccĂ©der Ă des activitĂ©s plus nobles.
en grec, le terme équivalent au latin otium est scholé, qui a donné le français « école ».
ii.
[sociologie] société des loisirs
:
dans les sociĂ©tĂ©s modernes, le loisir sâoppose aussi au travail, mais dâune autre façon
:
câest un temps laissĂ© libre par le travail, mais supposant le travail salariĂ© pour exister
:
repos hebdomadaire, congĂ©s payĂ©s obligatoires sont des conquĂȘtes sociales.
la liberté personnelle est la condition et le but des loisirs.
ceux-ci peuvent consister en activitĂ©s demandeuses dâĂ©nergie et dâefforts (bricolage, sport, activitĂ©s intellectuelles et culturelles).
mais elles sont libérées des contraintes professionnelles et exercées volontairement.
i.
la machine est autonome et peut sâaffranchir de lâintervention humaine pendant une partie importante de son fonctionnement, contrairement Ă lâoutil qui est un prolongement du corps humain.
ii.
[technique] machines simples
:
les « machines simples » sont Ă©tudiĂ©es depuis lâantiquitĂ©, elles permettent de multiplier les forces de lâhomme.
on en compte six
:
levier, poulie, roue, coin, vis, plan incliné.
il peut sembler étonnant de parler de « machines » à propos de techniques élémentaires.
voir aussi outil, robot, mécanisme, automatisme
[mauss] selon le sociologue marcel mauss, la religion se distingue de la magie par son caractÚre public et officiel, alors que la magie est une pratique privée, souvent réalisée en secret, dans des buts intéressés.
le rite magique « est et on veut quâil soit anti-religieux » (marcel mauss, sociologie et anthropologie).
voir aussi religion, superstition
i.
art dâaccoucher.
ii.
[socrate] la mĂšre de socrate Ă©tait sage-femme ; socrate se prĂ©sente lui-mĂȘme comme accoucheur dâesprits
:
il aide les individus Ă se dĂ©faire de leur ignorance, Ă accoucher du savoir quâils possĂšdent en eux-mĂȘmes.
comment ? par le dialogue, par un jeu de questions-réponses.
hypothÚse-fiction, ou « expérience de pensée », utilisée par descartes pour produire un doute radical à partir duquel émergera la vérité absolue du cogito
:
« je pense, je suis ».
le malin gĂ©nie est un ĂȘtre quâon suppose Ă la fois infiniment puissant et infiniment trompeur, et dont toute lâactivitĂ© consisterait Ă me tromper.
mĂȘme dans ces conditions, il ne pourrait faire que, me trompant toujours, je cesse de penser ; et que, pensant, je ne sois pas conscient dâexister en train de penser.
ainsi, mĂȘme dans cette situation extrĂȘme de totale erreur, la vĂ©ritĂ© « je pense, je suis » resterait indubitable.
voir aussi cogito, doute, absolu, subjectivité, expériences de pensée
(adj.
manichéen)
i.
[religion] doctrine de manĂšs ou mani qui, au iiie siĂšcle ap.
j.-c., a cherchĂ© Ă relier la religion persane de zoroastre (zarathoustra) au christianisme en imposant lâidĂ©e dâun antagonisme primitif et Ă©ternel entre deux principes cosmologiques
:
le bien et le mal.
le dieu créateur, ou démiurge, est un dieu mauvais.
exemple
:
augustin dâhippone, avant de se convertir au christianisme Ă©tait un adepte du manichĂ©isme.
ii.
[par extension] toute attitude qui tend à opposer comme deux pÎles antagonistes et clairement séparés le bien et le mal.
exemple
:
les doctrines politiques totalitaires reposent sur un manichéisme revendiqué.
i.
[logique, par opposition Ă formel] qui appartient au contenu du raisonnement, par opposition Ă sa forme.
un raisonnement peut ĂȘtre correct dans sa forme (il est valide) tout en Ă©tant incorrect dans sa matiĂšre (il conduit Ă une conclusion fausse).
exemple
:
soit le raisonnement suivant
:
« tout ce qui nage est un poisson ; les baleines nagent ; donc les baleines sont des poissons.
» le raisonnement est valide, car sa structure logique est correcte, mais la conclusion est fausse, car la premiÚre idée présentée est fausse.
différent de
:
formel
voir aussi validité
i.
[histoire] on distingue classiquement les mathĂ©matiques proprement dites des techniques mathĂ©matiques de calcul et dâarpentage.
ces derniĂšres sont anciennes, et Ă©taient rendues nĂ©cessaires par la gestion des premiers Ătats
:
échanges économiques, levée des impÎts, délimitation des propriétés, constructions architecturales.
les mathĂ©matiques naĂźtraient avec lâidĂ©e de dĂ©monstration
:
non pas calculer ou construire des figures, mais donner les raisons nĂ©cessaires des lois qui rĂ©gissent nombres (arithmĂ©tique) et figures (gĂ©omĂ©trie), ce qui sâappelle dĂ©montrer.
la légende attribue à thalÚs la premiÚre démonstration mathématique.
ii.
[philosophie] la valeur morale de la révolution mathématique est immense.
les mathĂ©matiques reposent sur la libertĂ© de la pensĂ©e (la libertĂ© critique), lâĂ©galitĂ© (le professeur est toujours considĂ©rĂ© comme nâen sachant pas plus que son Ă©lĂšve, puisquâil ne peut dĂ©montrer quâĂ partir de ce que son Ă©lĂšve sait dĂ©jĂ ) et la fraternitĂ©, puisque, dĂšs le dĂ©but, le raisonnement mathĂ©matique est conçu comme une tĂąche infinie, inachevable, que chaque gĂ©nĂ©ration transmet aux gĂ©nĂ©rations suivantes.
systÚme de pensée qui conçoit le monde comme un ensemble de phénomÚnes mécaniques, aussi bien dans les échelles microscopiques que dans les échelles macroscopiques.
un tel systĂšme peut laisser place Ă une autre logique
:
lâaction de lâesprit et de la conscience (dualisme) ; ou au contraire nâadmettre que le mĂ©canisme (monisme, matĂ©rialisme).
i.
conservation du passĂ©, qui peut prendre une multitude de formes ; on distinguera en particulier la mĂ©moire qui sâaccompagne de conscience (souvenir) et celle qui sâinscrit seulement dans le corps (mĂ©moire motrice).
le mot sâest Ă©tendu Ă la technologie (mĂ©moire dâordinateur) et Ă la biologie (mĂ©moire gĂ©nĂ©tique).
ii.
[psychologie] faculté psychique qui permet la conservation du passé.
i
ii.
[bergson] mémoire-habitude et mémoire-souvenir
:
pour bergson, il y a deux grandes sortes de mĂ©moire, celle qui nous permet de remonter dans le passĂ©, et celle qui nous permet dâagir dans le prĂ©sent.
si je chante une chanson spontanĂ©ment, câest parce que je lâai dĂ©jĂ rĂ©pĂ©tĂ©e Ă plusieurs reprises (mĂ©moire-habitude).
mais jâai peut-ĂȘtre aussi gardĂ© en mĂ©moire le moment oĂč je lâai chantĂ©e pour la premiĂšre fois (mĂ©moire-souvenir).
la premiÚre mémoire est au service de mon présent, elle est liée au corps et aux habitudes motrices ; la seconde au service de mon histoire passée.
i
v.
[neurosciences] mémoires procédurale, épisodique, sémantique
:
les neurosciences utilisent une distinction proche de celle de bergson, mais sans lâaspect dualiste (corps / esprit) qui est liĂ© au bergsonisme.
la mĂ©moire procĂ©durale concerne lâapprentissage dâhabitudes motrices ou intellectuelles, et suppose la rĂ©pĂ©tition.
exemple
:
apprendre une rĂ©citation par cĆur, apprendre Ă nager.
elle est vouée aux automatismes.
elle sâoppose Ă la mĂ©moire Ă©pisodique (correspondant Ă la mĂ©moire-souvenir de bergson), qui consiste Ă revenir sur des circonstances uniques, dans le passĂ©, oĂč un Ă©vĂ©nement a eu lieu, et Ă le classer avec des dates, des lieux, etc., Ă lâaccompagner de rĂ©cits (mĂ©moire dĂ©clarative).
exemple
:
se souvenir de ses derniĂšres vacances.
la premiÚre mémoire peut se faire sans conscience (automatisme), mais pas la seconde.
on distinguera Ă©galement ces deux mĂ©moires de la mĂ©moire dite sĂ©mantique qui concerne lâacquisition de connaissances gĂ©nĂ©rales (concepts, faits, connaissances scolaires, etc.).
v.
[proust] mémoire affective, ou réminiscence
:
dans à la recherche du temps perdu, proust expose différentes réminiscences qui sont autant de résurrections du temps passé.
ces réminiscences sont causées par des sensations souvent anodines, gustatives, odorantes, tactiles, visuelles.
exemple
:
la madeleine de proust.
vi.
[psychologie, philosophie] mémoire et oubli
:
bien quâapparemment contradictoires, ces deux rĂ©alitĂ©s sont solidaires.
pour mémoriser, il faut savoir aussi oublier une part importante des événements, des faits ou des données.
voir oubli
v
ii.
[métaphysique] mémoire et savoir
:
dans le mĂ©non, platon montre quâon peut considĂ©rer le savoir comme un retour Ă des vĂ©ritĂ©s dĂ©jĂ prĂ©sentes en nous, mais oubliĂ©es
:
savoir, câest se ressouvenir.
voir aussi réminiscence, anamnÚse, métempsychose, intelligible (monde)
platon
:
lâesprit en lutte contre le corps, dossier numĂ©rique, chapitre conscience et inconscient
vi
ii.
[neurologie] mémoire et perception
:
la mémoire est nécessaire dans la formation des perceptions.
i.
mentir, câest tromper, sur ce que lâon sait ĂȘtre vrai, une personne Ă qui lâon doit cette vĂ©ritĂ©.
il sâagit dâun problĂšme de sincĂ©ritĂ©.
le mensonge suppose :
a.
que le menteur connaßt la vérité ;
b.
quâil abuse volontairement de la confiance dâun autre ;
c.
que cet autre est en droit de connaßtre la vérité.
si lâun de ces trois critĂšres manque, on peut considĂ©rer quâil nây a pas de mensonge Ă proprement parler.
mais ces conditions ne sont pas acceptées par tous les philosophes
:
pour kant, on doit toujours dire la vérité, sans conditions.
voir aussi vérité, impératif catégorique, foi (mauvaise)
ii.
mensonge par omission
:
mensonge qui ne consiste pas Ă dire le faux, mais Ă taire le vrai lorsque celui-ci devrait ĂȘtre dit.
voir aussi droit au silence
[linguistique] la fonction mĂ©talinguistique est cette capacitĂ© du langage Ă se questionner lui-mĂȘme.
chaque fois que le destinateur et/ou le destinataire jugent nĂ©cessaire de vĂ©rifier sâils utilisent bien le mĂȘme mot avec la mĂȘme signification que son interlocuteur, le discours est centrĂ© sur le code.
il remplit une fonction métalinguistique (ou de glose).
voir aussi communication, langage
i.
[trope] passage, Ă lâintĂ©rieur dâun mot, dâun sens Ă un autre, au moyen dâune analogie implicite.
exemple
:
ĂȘtre dans la fleur de lâĂąge.
différent de
:
analogie, comparaison, métonymie, synecdoque
voir aussi trope
ii.
[rhétorique] quand ce passage introduit un sens non courant dans la langue (en poésie par exemple), la métaphore devient une figure de style.
exemple
:
victor hugo parlant de la lune
:
« cette faucille dâor dans le champ des Ă©toiles » (« booz endormi », les contemplations).
différent de
:
analogie, comparaison, métonymie, synecdoque
voir aussi trope, figure de style, image
croyance dâaprĂšs laquelle une Ăąme habite successivement des corps vivants diffĂ©rents, humains ou animaux, voire vĂ©gĂ©taux. = rĂ©incarnation, transmigration, samsara voir aussi bouddhisme
i.
[psychologie, sociologie] comportement dâimitation, surtout chez lâanimal et chez lâenfant.
ii.
[biologie] chez certains animaux, et mĂȘme chez certaines plantes (orchidĂ©es), tendance Ă se couvrir de couleurs ou de traits perceptifs imitant le milieu environnant, ou bien des caractĂ©ristiques dâautres espĂšces animales, de façon Ă se cacher, ou bien Ă se dĂ©fendre par des signaux illusoires contre des prĂ©dateurs potentiels.
i.
ĂvĂ©nement qui est contraire aux lois de la nature.
ii.
[religion] ce qui est attribuĂ© Ă lâaction divine en dehors des lois naturelles.
le test du miroir a été mis au point en 1970 par le psychologue américain gordon g.
gallup.
il consiste Ă observer le comportement dâun animal devant son reflet dans un miroir une fois quâune tache colorĂ©e lui a Ă©tĂ© appliquĂ©e sur le corps Ă son insu.
plusieurs espÚces animales réussissent ce test associé à la conscience de soi
:
les chimpanzés, les éléphants, les dauphins, les pies⊠on peut aussi ajouter depuis 2019 une espÚce de poisson, le labre nettoyeur.
mais ce test est controversĂ©, car il est associĂ© au seul sens de la vue, suspect donc dâanthropocentrisme.
i.
[scolaire] technique liée à la mémorisation, destinée à faire retenir différentes rÚgles par les élÚves.
exemple
:
« mais oĂč est donc ornicar ? » cela permet de retenir les conjonctions de coordination en français (Ă savoir
:
mais, ou, et, donc, or, ni, car).
ii.
[histoire] dans la civilisation gréco-romaine, les techniques de la mémoire étaient trÚs importantes, du fait que des orateurs devaient mémoriser de trÚs long discours, parfois de plusieurs heures, sans prises de note.
i
ii.
[nietzsche] nietzsche utilise lâidĂ©e de mnĂ©motechnique pour dĂ©crire lâhistoire de la morale chez lâhomme.
celle-ci consiste dâabord Ă rendre lâhomme responsable au regard de la sociĂ©tĂ©, Ă le forcer Ă rĂ©pondre de ses actes, et dâinscrire en lui progressivement lâidĂ©e dâune dette, câest-Ă -dire quâil est potentiellement coupable.
pour cela, les moyens « mnémotechniques » utilisés par la société sont la douleur et la cruauté.
[histoire] un dĂ©coupage classique chez les historiens situe lâĂ©poque moderne entre lâĂ©poque mĂ©diĂ©vale et lâĂ©poque contemporaine, du milieu du xvie siĂšcle Ă la fin du xviiie.
deux dates symbolisent lâentrĂ©e du monde occidental dans la modernitĂ© :
a.
la prise de constantinople en 1453 par les turcs marque la fin de lâempire byzantin, hĂ©ritier oriental de lâempire romain ;
b.
la dĂ©couverte de lâamĂ©rique par christophe colomb en 1492 marque le dĂ©but dâune gĂ©ographie et dâune histoire nouvelles.
concernant la science et la philosophie, on fait commencer lâĂ©poque moderne au xviie siĂšcle, avec galilĂ©e et descartes.
mais dans lâhistoire des arts, lâart moderne commence avec lâimpressionnisme Ă la fin du xixe siĂšcle.
on le voit, le terme de modernité est historiquement relatif.
mĂȘme si elle sâinspire des rĂšgles sociales, la morale passe par la conscience et la volontĂ© de lâindividu.
les mĆurs, au contraire, ce sont les maniĂšres dâĂȘtre, de vivre, de sentir qui nous sont transmises par lâĂ©ducation et lâenvironnement social, avant mĂȘme dâen prendre conscience.
différent de
:
conscience morale
voir aussi morale, éthique, déontologie
[leibniz] chez leibniz, les monades constituent les éléments de toutes choses.
ce sont des substances simples, inĂ©tendues, indivisibles, qui ont leur logique propre qui ne peut ĂȘtre modifiĂ©e par aucune action extĂ©rieure.
« les monades nâont point de fenĂȘtres par lesquelles quelque chose puisse entrer ou sortir » (monadologie).
certaines monades nâont pas de mĂ©moire mais seulement la perception (les plantes) ; les monades douĂ©es de mĂ©moire sont capables dâassociations et dâintelligence empirique (les animaux).
enfin des monades sont capables de conscience de soi (aperception), ce sont les hommes.
chaque monade reflĂšte infinitĂ©simalement lâensemble du monde, dans un jeu infini de miroirs.
i.
[cosmos] quand lâunivers est conçu comme fini et soumis Ă une finalitĂ© (divine ou naturelle), on parlera avec les philosophes grecs de lâantiquitĂ© de cosmos (qui signifie aussi harmonie et beautĂ©, comme lâindique le mot cosmĂ©tique).
on pourra alors poser la question de la pluralitĂ© des mondes, ce qui implique que notre monde est fini, et quâil peut exister dâautres mondes au-delĂ du nĂŽtre.
ii.
[univers] le monde est aussi perçu comme lâensemble unique de tout ce qui existe.
le monde est la totalitĂ© des ĂȘtres existants.
exemple
:
la création du monde.
voir aussi nature, univers, monde en soi, cosmologie, sensible (monde), intelligible (monde), possible
i
ii.
[phĂ©nomĂ©nologie] Ătre au monde
:
lâhomme nâest pas dans le monde comme un contenu dans un contenant.
le dasein est celui pour qui le monde se dĂ©ploie dans une relation de signification et de transcendance ; câest-Ă -dire que le monde dĂ©borde infiniment lâhomme, il est ce dont on ne pourra jamais faire le tour ; il est Ă©galement ce qui lui prĂ©existe, ce qui est toujours dĂ©jĂ -lĂ , toujours dĂ©jĂ prĂ©supposĂ©, dans une prĂ©sence Ă la fois Ă©vidente et mystĂ©rieuse.
mais en mĂȘme temps, par lâintentionnalitĂ©, lâhomme peut transcender le monde en le visant et lâinterprĂ©tant, tel un spectateur extĂ©rieur.
voir aussi dasein, ĂȘtre, Ă©tant, transcendance, intentionnalitĂ© [platon] chez platon, le monde sensible sâoppose au monde intelligible, comme lâapparence sâoppose Ă la rĂ©alitĂ©.
le monde sensible est le monde dans lequel nous vivons et qui nous est accessible grĂące Ă nos cinq sens ; il ne correspond quâĂ lâapparence de la rĂ©alitĂ©.
ce monde est illusoire car il est sans arrĂȘt changeant et multiple.
il est donc impossible dâen avoir une science, il est le lieu des « opinions ».
différent de
:
intelligible (monde)
la morale désigne à la fois des valeurs distinguant le bien et le mal et des devoirs associés.
on distingue de façon générale deux domaines de la morale, séparés par leur source, leurs buts et leurs principes
:
la morale des mĆurs et la morale de la conscience.
i.
morale des mĆurs
:
câest la morale issue des coutumes, des traditions, des maniĂšres de vivre, de lâĂ©ducation dâune sociĂ©tĂ©.
voir aussi mĆurs
ii.
morale de la conscience
:
on peut parler de morale au sens restreint pour la morale de la conscience.
voir aussi conscience morale
i
ii.
devoirs moraux / devoirs juridiques
:
la morale dĂ©finit des devoirs qui ne sont pas des obligations au regard de la sociĂ©tĂ©, et ces devoirs ne sâaccompagnent pas de droits symĂ©triques chez autrui.
exemple
:
si jâai le devoir moral dâaider les autres, les autres nâont pas en retour le droit de mâobliger Ă les aider.
le devoir moral ne consiste pas seulement à agir conformément à la loi morale, mais encore à le faire avec une intention bonne.
exemple
:
si, en agissant par devoir, je montre des signes manifestes de mauvaise humeur ou de contrainte intérieure, mon action perd une part essentielle de sa valeur morale.
voir aussi droit, loi
i
v.
devoirs moraux / devoirs religieux
:
le devoir religieux peut ĂȘtre beaucoup plus exigeant que le devoir moral, car il ne rĂ©clame pas seulement une Ă©galitĂ© de valeur entre chaque homme et les autres (respect), mais encore un renoncement de soi qui fait que le don Ă autrui est sans limite (amour du prochain).
i.
[biologie] cessation dĂ©finitive de la vie chez un ĂȘtre vivant.
la logique biologique semble faire de la mort une contrainte inhĂ©rente Ă la vie elle-mĂȘme, puisquâelle est issue de lâindividualitĂ© (seuls les individus meurent), elle-mĂȘme issue de la reproduction sexuĂ©e (les ĂȘtres qui se reproduisent pas scissiparitĂ©, câest-Ă -dire en se divisant en deux, puis en deux, etc., ne meurent pas Ă proprement parler).
ii.
[sociologie] culte des morts
:
toutes les sociétés humaines pratiquent des coutumes rendant hommage aux morts.
un cadavre laissĂ© Ă lâabandon est le signe dâune condamnation grave de la part de la sociĂ©tĂ©.
i
ii.
[philosophie] la question est de savoir si lâindividu peut penser sa propre mort.
pour kant, il y a une contradiction logique.
« impossible de lever lâillusion
:
elle est dans la nature de la pensĂ©e prise comme langage que lâon tient Ă soi-mĂȘme et sur soi-mĂȘme.
la pensée
:
je ne suis pas, nâa aucune possibilitĂ© dâexistence â si je ne suis pas, je ne peux non plus prendre conscience que je ne suis pas.
je peux bien dire
:
je ne suis pas bien portant, et concevoir dans un usage nĂ©gatif de tels prĂ©dicats Ă propos de moi-mĂȘme (comme il advient de tous les verbes) ; mais, parlant Ă la premiĂšre personne, nier le sujet lui-mĂȘme (celui-lĂ procĂ©dant alors Ă son propre anĂ©antissement) est une contradiction » (kant, anthropologie du point de vue pragmatique).
[aristote] pour aristote, le premier moteur, câest dieu.
celui-ci est cause finale, souverain bien, attraction, « aimantation universelle »⊠il est lâidĂ©al vers quoi tentent toutes les crĂ©atures finies.
i.
[logique] dans le syllogisme, le moyen terme est commun aux deux prémisses, la majeure et la mineure, et constitue un intermédiaire entre le grand terme et le petit terme.
exemple
:
dans le syllogisme les hommes sont mortels, les philosophes sont des hommes, donc les philosophes sont mortels, lâextension des concepts va du plus large (lâensemble des mortels) vers le plus rĂ©duit (lâensemble des philosophes) ; le moyen terme est lâensemble situĂ© entre les deux (lâensemble des hommes).
voir aussi syllogisme
ii.
[morale] la fin est le but poursuivi par une action ; les moyens sont les outils employés.
le rapport entre les deux pose un problĂšme moral fondamental
:
la fin justifie-t-elle les moyens ? câest-Ă -dire
:
si la fin est bonne, peut-on employer des moyens mauvais en soi mais efficaces ? jusquâoĂč la conviction que la fin est bonne peut-elle lâemporter sur la responsabilitĂ© que les moyens soient respectables ? max weber oppose lâĂ©thique de la responsabilitĂ© Ă lâĂ©thique de la conviction.
cette derniĂšre se fonde sur la puretĂ© de lâintention et est prĂȘte Ă justifier tous les moyens du moment quâils conduisent Ă la fin proposĂ©e.
au contraire, lâĂ©thique de la responsabilitĂ© entend prendre en charge non pas seulement les principes, mais aussi les moyens utilisĂ©s et les consĂ©quences prĂ©visibles des actions.
voir aussi éthique, devoir, déontologie, politique
Le mysticisme vise une union intime et directe avec la divinité, sans passer par la réflexion intellectuelle.
Pour Bergson, le but ultime du mysticisme est lâ« identification de la volontĂ© humaine avec la volontĂ© divine » (Les Deux Sources de la morale et de la religion).
religion, contemplation
un mythe est un rĂ©cit entiĂšrement fictif (Ă la diffĂ©rence du rĂ©cit historique et de la lĂ©gende), anonyme (Ă la diffĂ©rence de lâĆuvre littĂ©raire), ne prĂ©tendant Ă aucune conclusion morale (Ă la diffĂ©rence de la fable), mais rĂ©pondant Ă un problĂšme humain important (Ă la diffĂ©rence du conte), sans que le sens en soit directement transparent (Ă la diffĂ©rence de lâallĂ©gorie et du rĂ©cit symbolique).
différent de
:
récit historique, légende, récit littéraire, fable, conte, allégorie, récit symbolique
[histoire] la nation repose sur un sentiment dâappartenance collective, elle-mĂȘme issue dâune histoire, dâune mĂ©moire commune, faite de symboles, de commĂ©morations, dâĂ©lĂ©ments culturels identitaires.
i.
[sens gĂ©nĂ©ral] le nĂ©cessaire est ce qui ne peut pas ĂȘtre diffĂ©rent de ce quâil est, ce qui ne peut pas ĂȘtre autrement.
sâoppose au possible, au probable, au contingent.
différent de
:
contingent (contingence), possible, probable
ii.
[morale] au niveau moral, on confond souvent nécessité et obligation.
or non seulement ce nâest pas la mĂȘme chose, mais encore il y a contradiction entre les deux.
si une action est nĂ©cessaire, elle ne peut pas ĂȘtre obligatoire ; Ă lâinverse, si elle est obligatoire, elle ne relĂšve pas de la nĂ©cessitĂ©.
en effet, lâobligation est un devoir que je suis toujours libre de respecter ou non ; tandis que la nĂ©cessitĂ© sâimpose Ă moi, sans que jâaie Ă choisir.
exemple
:
sâarrĂȘter Ă un stop est une obligation, pas une nĂ©cessitĂ© ; sâalimenter pour vivre est une nĂ©cessitĂ©, pas une obligation.
différent de
:
obligation, liberté
[biologie] tendance évolutive à retarder le développement embryonnaire de certaines espÚces et à les maintenir sur des formes ou des caractéristiques plus précoces, plus « jeunes ».
ces formes plus primitives et donc plus malléables peuvent présenter des avantages évolutifs.
chez lâhomme, le retard dans le dĂ©veloppement de lâindividu joue un rĂŽle stratĂ©gique dans le dĂ©veloppement de lâhumanitĂ©.
= juvénilisation
voir aussi culture, civilisation
[psychanalyse] pathologie mentale qui implique souffrances, et difficultĂ©s dâadaptation sociale, mais oĂč le patient garde le sens des rĂ©alitĂ©s et la conscience de ses troubles, contrairement aux psychoses, formes plus graves de maladies mentales.
(du latin norma, « lâĂ©querre », rĂ©fĂ©rence permettant de vĂ©rifier ou de dĂ©terminer un angle droit, sur un dessin ou une piĂšce)
i.
la norme est ce qui est observĂ© sans faire lâobjet dâune loi Ă©crite (juridique) ni dâune rĂšgle morale (lâĂ©thique), ni mĂȘme dâun usage implicite (les mĆurs).
la norme est ce qui serait en deçà de toutes ces rÚgles.
la norme est la racine de tous les devoirs subjectifs et de toutes les décisions objectives en matiÚre de réglementation.
mais dâun autre point de vue, plus pragmatique, la norme est ce qui est instituĂ© dans les relations humaines et dans la production dâobjets humains.
ce sont des conventions importantes (car elles protĂšgent le consommateur) mais superficielles, car une fois instituĂ©es et respectĂ©es, elles nâintĂ©ressent plus personne, si ce nâest les douaniers ou certains inspecteurs.
ii.
[morale] valeurs partagées par le plus grand nombre.
le normal est ce qui se conforme Ă la valeur commune.
i
ii.
[sociologie] la norme est ce qui correspond Ă une moyenne statistique.
le normal est ce qui correspond au comportement le plus répandu.
cette dĂ©finition se distingue de la deuxiĂšme en ce sens oĂč ce qui correspond le plus aux valeurs morales affirmĂ©es ne se traduit pas nĂ©cessairement par des comportements correspondants.
il y a toujours un décalage entre la norme revendiquée et la rÚgle suivie.
la normalitĂ© sociologique nâest pas la normalitĂ© morale ou psychologique.
ainsi le suicide peut-il ĂȘtre moralement et juridiquement condamnable, et relever de tendances pathologiques, il nâen demeure pas moins que, pour lâanalyse sociologique, il est un phĂ©nomĂšne « normal », câest-Ă -dire relevant de lois sociologiques.
i
v.
[biologie] pour canguilhem (le normal et le pathologique, 1966), ce qui qui est « normal » pour un ĂȘtre vivant, ce nâest pas de correspondre Ă une norme, mais câest la capacitĂ© dâimposer une norme, ou du moins de « nĂ©gocier » des normes avec lâenvironnement tel quâil se prĂ©sente.
(du latin norma, « lâĂ©querre », rĂ©fĂ©rence permettant de vĂ©rifier ou de dĂ©terminer un angle droit, sur un dessin ou une piĂšce)
i.
la norme est ce qui est observĂ© sans faire lâobjet dâune loi Ă©crite (juridique) ni dâune rĂšgle morale (lâĂ©thique), ni mĂȘme dâun usage implicite (les mĆurs).
la norme est ce qui serait en deçà de toutes ces rÚgles.
la norme est la racine de tous les devoirs subjectifs et de toutes les décisions objectives en matiÚre de réglementation.
mais dâun autre point de vue, plus pragmatique, la norme est ce qui est instituĂ© dans les relations humaines et dans la production dâobjets humains.
ce sont des conventions importantes (car elles protĂšgent le consommateur) mais superficielles, car une fois instituĂ©es et respectĂ©es, elles nâintĂ©ressent plus personne, si ce nâest les douaniers ou certains inspecteurs.
ii.
[morale] valeurs partagées par le plus grand nombre.
le normal est ce qui se conforme Ă la valeur commune.
i
ii.
[sociologie] la norme est ce qui correspond Ă une moyenne statistique.
le normal est ce qui correspond au comportement le plus répandu.
cette dĂ©finition se distingue de la deuxiĂšme en ce sens oĂč ce qui correspond le plus aux valeurs morales affirmĂ©es ne se traduit pas nĂ©cessairement par des comportements correspondants.
il y a toujours un décalage entre la norme revendiquée et la rÚgle suivie.
la normalitĂ© sociologique nâest pas la normalitĂ© morale ou psychologique.
ainsi le suicide peut-il ĂȘtre moralement et juridiquement condamnable, et relever de tendances pathologiques, il nâen demeure pas moins que, pour lâanalyse sociologique, il est un phĂ©nomĂšne « normal », câest-Ă -dire relevant de lois sociologiques.
i
v.
[biologie] pour canguilhem (le normal et le pathologique, 1966), ce qui qui est « normal » pour un ĂȘtre vivant, ce nâest pas de correspondre Ă une norme, mais câest la capacitĂ© dâimposer une norme, ou du moins de « nĂ©gocier » des normes avec lâenvironnement tel quâil se prĂ©sente.
dans lâidĂ©e dâautonomie, obĂ©ir, ce nâest pas nĂ©cessairement se soumettre.
si lâobĂ©issance Ă la loi correspond Ă ma volontĂ© et Ă mon intĂ©rĂȘt, elle est un acte libre et volontaire, mĂȘme si elle reste difficile Ă respecter, parce quâelle va Ă lâencontre de mes dĂ©sirs, de mes habitudesâŠ
exemple
:
dans le cadre de la loi, obĂ©ir Ă un supĂ©rieur, ce nâest pas obĂ©ir Ă un individu, mais au pouvoir quâil reprĂ©sente, et uniquement dans les limites de ce pouvoir.
lâobĂ©issance se distingue de la soumission.
se soumettre constitue une nĂ©gation de ma libertĂ© dâagir et de vouloir, car la soumission se fait toujours sous la contrainte, par la force.
différent de
:
soumission
voir aussi autonomie, loi
câest une politique dĂ©libĂ©rĂ©e, venant soit de lâĂtat soit dâĂ©lĂ©ments de la sociĂ©tĂ©, de maintenir une grande partie du peuple dans lâignorance et les prĂ©jugĂ©s pour lâempĂȘcher de devenir intellectuellement « majeur », câest-Ă -dire dâĂȘtre une personne autonome, capable dâexercer sa libertĂ© de penser.
différent de
:
lumiĂšres
lâobservation au sens strict sâoppose Ă lâexpĂ©rimentation, en ce sens quâelle ne modifie pas les phĂ©nomĂšnes, quâelle nâagit pas sur eux, contrairement Ă lâexpĂ©rimentation.
mais aujourdâhui, cette distinction traditionnelle est contestĂ©e car, dans les sciences, lâobservation suppose de modifier les faits pour les rendre observables.
exemple
:
pour observer au microscope, il faut utiliser des colorants ; en fonction des colorants utilisĂ©s lâobservation sera diffĂ©rente, ce qui montre que lâobservation impose de modifier les phĂ©nomĂšnes.
il nây a pas dâobservation neutre.
[politique] gouvernement par un petit nombre dâindividus.
ce mot est gĂ©nĂ©ralement pĂ©joratif, et se distingue de lâaristocratie, en ce sens que les oligarques obĂ©issent Ă leurs intĂ©rĂȘts privĂ©s, dĂ©fendent les intĂ©rĂȘts de leur famille, ceux de groupements financiers, etc.
différent de
:
aristocratie
[théologie] attribut du dieu du monothéisme
:
connaissance de toutes choses, Ă la fois dans lâespace et dans le temps.
i.
lâorganisation caractĂ©rise lâĂȘtre vivant
:
une plante ou un animal est une totalitĂ© structurĂ©e de parties anatomiques, et de fonctions physiologiques, qui sont au service dâune unitĂ© globale, individualisĂ©e, lâĂȘtre vivant.
voir aussi Ăąme
ii.
le monde vivant est issu dâune histoire, lâĂ©volution, qui est irrĂ©versible ; si le passage de la matiĂšre Ă la vie sâest opĂ©rĂ© il y a quelques milliards dâannĂ©es dans des conditions particuliĂšres, lâhistoire du vivant a creusĂ© un fossĂ© qui aujourdâhui sĂ©pare radicalement matiĂšre et organisation.
une opposition nette sĂ©pare lâorganique et lâinorganique (la matiĂšre).
lâĂȘtre vivant se caractĂ©rise par lâexistence dâune propriĂ©tĂ© apparente
:
1) dans lâorganisme
:
les fonctions et les organes concourent entre eux en vue du tout ;
2) dans les rapports organisme / milieu extérieur
:
les ĂȘtres vivants sont adaptĂ©s les uns aux autres ;
3) au niveau chromosomique
:
les actions commandées par le programme génétique sont agencées par des gÚnes régulateurs qui semblent commander la « partition ».
lâorigine renvoie Ă un point de dĂ©part dans le temps (dâabord⊠puisâŠ) ; le fondement renvoie Ă un principe, qui est un point de dĂ©part logique (au principe⊠en consĂ©quenceâŠ).
le mythe a tendance Ă expliquer la rĂ©alitĂ© actuelle par un rĂ©cit de lâorigine des choses ; la philosophie, au contraire, se manifeste par le fait de remplacer la question de lâorigine temporelle par la question du fondement logique
:
sur quel principe, sur quelle raison repose lâordre actuel de lâunivers ?
voir aussi fondement
les outils sont le prolongement du corps humain.
ils dépendent de gestes techniques qui supposent un apprentissage plus ou moins long (exemple
:
un marteau).
voir aussi machine, robot
remettre une chose entre les mains de celui Ă qui elle appartient, de quelque maniĂšre quâon lâait eue.
| faire recouvrer certaines choses dont on Ă©tait privĂ©, quâon avait perdues, comme la santĂ©, les forces du corps, etc.
| faire rentrer (des personnes) en possession dâune chose dont elles Ă©taient privĂ©es, ou Ă laquelle elles avaient renoncĂ©.
| remettre une chose à celui à qui elle est destinée.
| porter, faire voiturer, conduire, un paquet, des marchandises en un lieu.
| sâacquitter, de certaines marques de respect, de dĂ©fĂ©rence, de civilitĂ©, etc., que lâon donne Ă quelquâun.
| donner en Ă©change, payer de retour, soit en bien, soit en mal.
| produire ; rapporter.
| donner lâeffet recherchĂ©.
| exprimer ; représenter.
| traduire.
| répéter.
| rejeter, par les voies naturelles ou autrement, en parlant du corps ; vomir.
| livrer, céder.
| faire devenir ; ĂȘtre cause quâune personne, quâune chose devient ce quâelle nâĂ©tait pas auparavant.
| devenir, avec ou sans intention, mais par son propre fait.
| cĂ©der, se mettre au pouvoir de quelquâun, se soumettre.
| se diriger vers, aboutir.
| se transporter en endroit, y aller.
| arriver.
| Ămettre ou produire, en parlant d'un son.
| accorder une certaine avance à un adversaire dont les performances sont inférieures, afin d'égaliser les chances de victoire.
| en parlant d'une distance dans une course de trot imposant ce désavantage aux chevaux ayant passé un certain seuil de gains, partir en recul de cette distance par rapport à la premiÚre ligne.
| rendre.
| rendre, redonner, restituer.
| faire recouvrer.
| produire, rapporter.
| payer.
| sâacquitter de certains devoirs mutuels.
| répondre.
| raconter, réciter, redire.
| livrer.
| céder, se mettre au pouvoir, se soumettre.
| vouer, se vouer, faire des vĆux.
| .
| rendre.
| vomir.
lâuberisation, nom tirĂ© de lâentreprise uber, consiste Ă mettre en « relation intermĂ©diĂ©e active », de maniĂšre quasi instantanĂ©e, des clients et des prestataires de service (professionnels ou non) grĂące Ă lâutilisation des nouvelles technologies en vue de mieux satisfaire les demandes des clients.
par extension, le terme peut dĂ©signer aussi un phĂ©nomĂšne de dĂ©rĂ©glementation dans un secteur, oĂč une activitĂ© et ses rĂšgles de fonctionnement se voient contestĂ©es par lâentrĂ©e de nouveaux venus (par exemple, les auto-Ă©coles « se font ubĂ©riser » par des sites internet pour la prĂ©paration au permis de conduire).
caractĂšre dâun ĂȘtre qui est prĂ©sent partout, en tous lieux de lâespace.
(en grec, « démesure »)
tendance des passions et des violences humaines Ă aller jusquâĂ leurs extrĂȘmes limites.
laissĂ©s Ă eux-mĂȘmes, ni les dĂ©sirs humains ni leur force nâont de limites naturelles.
voir aussi démesure
lâunicitĂ© du sujet, câest la conscience dâĂȘtre un individu unique, diffĂ©rent de tous les autres.
or, la génétique ne suffit pas.
pour lâĂȘtre humain, lâunicitĂ©, ce nâest pas seulement le fait dâĂȘtre diffĂ©rent des autres, câest aussi la conscience, la revendication, voire lâobligation dâĂȘtre unique.
et la comparaison avec les autres sâavĂšre indispensable pour affirmer son unicitĂ©.
voir aussi identité, ipséité, conscience
terme inventĂ© par thomas more et formĂ© Ă partir du grec (de ou, prĂ©fixe privatif, et topos, « le lieu »), donc littĂ©ralement « ce qui nâest Ă aucun lieu ».
une utopie dĂ©signe une organisation imaginaire, idĂ©ale, dâune communautĂ© humaine.
son intĂ©rĂȘt est double
:
dâune part, proposer une critique de lâorganisation sociale et politique existant Ă lâĂ©poque oĂč elle est imaginĂ©e ; dâautre part, envisager une autre organisation de la sociĂ©tĂ©.
différent de
:
dystopie
haine de tout ce qui est Ă©tranger.
Ătat de celui qui est seul.
qui nâa pas de compagnie, qui se tient Ă lâĂ©cart des autres.
qui est sans relation, ami, parent.
qui est isolé.
qui est unique.
unique représentant(e)
:
un seul, une seule.
chose ou personne la meilleure, la plus favorable, se distinguant de toutes les autres
:
le seul, la seule.
= modĂšle
i.
[philosophie] chez platon, lâidĂ©e est le modĂšle intelligible qui a permis au dĂ©miurge de forger le monde Ă partir de la matiĂšre informe.
voir aussi intelligible (monde), archétype
ii.
[épistémologie] paradigme scientifique
:
lâhistoire des sciences, pour kuhn, nâest pas constituĂ©e par un progrĂšs continu et cumulatif, mais par des sauts, par des crises qui voient des paradigmes se substituer soudainement Ă dâautres.
un paradigme, câest un modĂšle dominant, faits de principes thĂ©oriques, de rĂ©fĂ©rences communes, dâexemples fondateurs qui soudent une communautĂ© de chercheurs, qui orientent leur recherche et sĂ©lectionnent les problĂšmes intĂ©ressants Ă leurs yeux.
un paradigme nâest jamais totalement explicite.
[sociologie] les systĂšmes de parentĂ© sont fondĂ©s sur lâĂ©change rĂ©glĂ© des femmes dans une sociĂ©tĂ© primitive ou traditionnelle.
si lĂ©vi-strauss parle dâĂ©changes de femmes, ce nâest pas que les femmes soient des marchandises.
ce sont les femmes qui portent les enfants, ce sont donc elles qui assurent le passage dâune gĂ©nĂ©ration Ă une autre.
les femmes perpétuent le tissu social.
or la prohibition de lâinceste, universelle, oblige tout homme Ă se marier dans une famille diffĂ©rente de la sienne (exogamie).
lier les familles dans un systĂšme de parentĂ©, assurer la liaison des gĂ©nĂ©rations, câest le premier problĂšme que les sociĂ©tĂ©s humaines doivent rĂ©soudre.
lâethnologue Ă©tudie la maniĂšre dont ces Ă©changes (entre clans, tribus) structurent chaque sociĂ©tĂ© de maniĂšre spĂ©cifique.
afin de convaincre les sceptiques de croire en lâexistence de dieu, pascal propose un argument fondĂ© sur un calcul de probabilitĂ©.
rationnellement lâindividu a tout intĂ©rĂȘt Ă poser lâexistence de dieu plutĂŽt que son inexistence.
pascal pose pour point de départ une alternative
:
soit dieu existe, soit il nâexiste pas.
sâil nâexiste pas, le croyant a peu perdu car il a suivi une doctrine qui ne lui rapporte rien et lâathĂ©e a peu gagnĂ© car il a simplement profitĂ© de la vie pendant la courte durĂ©e de son existence.
en revanche, si dieu existe, le croyant obtient un gain infini
:
la vie Ă©ternelle au paradis, tandis que lâathĂ©e reçoit une perte infinie, lâĂ©ternitĂ© de lâenfer.
il sâagit ici dâun calcul dâavantages
:
il est plus intéressant de croire que de ne pas croire, car nous avons infiniment plus à y gagner.
câest lâappropriation par chaque individu, dans des contextes particuliers, de la facultĂ© de langage et du code de sa langue.
lâusage de la parole varie selon les individus et renvoie Ă des questions sociales et psychologiques.
voir aussi langage, langue, communication
i.
dans le sens courant, une passion est une tendance dominatrice, exclusive pour quelque chose, qui empĂȘche dâavoir une vue impartiale et globale sur son comportement.
ii.
[philosophie] dans la philosophie classique, chez descartes notamment, passion renvoie plus gĂ©nĂ©ralement Ă la passivitĂ© du sujet, lorsquâil subit les actions de son corps
:
aussi bien les sensations, les Ă©motions que les mouvements plus forts, comme la haine ou la jalousie.
[religion]
i.
non-respect de la loi divine, tendance Ă faire le mal considĂ©rĂ©e comme dĂ©sobĂ©issance Ă lâordre divin.
le pĂ©chĂ© empĂȘche la volontĂ© libre de sâexprimer
:
la tendance au mal lâemporte parfois sur la vision du bien, contre la volontĂ© mĂȘme de la personne.
ii.
péché originel
:
dĂ©signe la premiĂšre faute de lâhumanitĂ© pour les chrĂ©tiens, le pĂ©chĂ© dâadam et Ăve qui ont dĂ©sobĂ©i Ă dieu en mangeant du fruit de lâarbre de la connaissance.
[rousseau] chez rousseau, caractĂšre propre Ă lâhomme de pouvoir dĂ©velopper ses facultĂ©s (en bien ou en mal).
rousseau imagine lâhomme dans un Ă©tat de nature, il essaie de penser ce qui pourrait le caractĂ©riser par rapport aux autres animaux, mais aussi par rapport Ă lâhomme civilisĂ© quâil est devenu.
il propose deux critĂšres :
a.
lâhomme est naturellement accessible Ă la pitiĂ©, câest-Ă -dire que, sâil rencontre un de ses semblables en souffrance, il aura tendance Ă se mettre Ă sa place et Ă lâaider, comme il le ferait pour lui-mĂȘme.
ce nâest pas pour des raisons morales, car dans lâĂ©tat de nature, nâĂ©tant pas social, lâhomme nâest ni bon ni mauvais.
b.
lâhomme est perfectible, câest-Ă -dire quâil peut dĂ©velopper son intelligence, son habiletĂ©, ses forces, sa sensibilitĂ©, sans quâil y ait de limites Ă ce dĂ©veloppement.
mais cette perfectibilité désigne une simple possibilité, qui peut aller vers le meilleur comme vers le pire.
voir aussi prématurité, néoténie
[linguistique] il y a performatif chaque fois
1) que la parole fait acte, et
2) que cet acte ne peut ĂȘtre quâune parole.
ainsi, une dĂ©claration de guerre, un baptĂȘme, les consentements du mariageâŠ
exemple
:
« je vous déclare mari et femme.
» dans cet exemple, le performatif ne vient pas seulement du fait que la déclaration entraßne le mariage
:
câest lâacte mĂȘme du mariage.
tout homme est contraint de jouer un personnage en sociĂ©tĂ©, et mĂȘme dans le face-Ă -face avec soi-mĂȘme (ou plus exactement une multitude de personnages successifs, Ă chaque heure du jour, selon le contexte).
ce sont ces rĂŽles sociaux quâil convient de jouer dĂšs lors quâon doit faire face Ă une situation particuliĂšre, en sociĂ©tĂ© ou seul avec soi-mĂȘme.
car mĂȘme dans la solitude, on doit sâhabiller dans un personnage social.
toute authenticitĂ© doit viser Ă jouer ces rĂŽles le moins mal possible devant autrui et devant soi-mĂȘme.
voir aussi autrui, personne, personnalité
ce par quoi chacun se différencie de tous les autres
:
parce quâil a un corps, une histoire, une mĂ©moire, qui ne peuvent ĂȘtre le corps, ou lâhistoire, ou la mĂ©moire de personne dâautre ; parce quâil affirme ses diffĂ©rences, ses goĂ»ts, ses valeurs.
cette identité psychologique vise la singularité.
exemple
:
« je ne suis pas comme toi, et je ne veux pas lâĂȘtre.
»
depuis pascal, on distingue convaincre et persuader.
lâaction de convaincre consiste Ă produire des preuves, des dĂ©monstrations de façon quâil nây ait rien Ă objecter.
lâaction de persuader consiste Ă gagner lâadhĂ©sion complĂšte des autres par diffĂ©rents moyens
:
les sentiments, les passions, les préjugés.
on embellit la vérité pour la rendre plus présentable et acceptable.
exemple
:
les procĂ©dĂ©s rhĂ©toriques tendant Ă gagner lâassentiment des autres au prix dâenjolivements, peuvent paraĂźtre comme un dĂ©but de mensonge.
i.
[sociologie] communautĂ© partageant une mĂȘme culture
:
langue, mĆurs, mĂ©moire historique, valeursâŠ
voir aussi nation
ii.
[politique, rousseau] depuis rousseau, le peuple est la source de la souveraineté.
le peuple est le seul habilité, en tant que volonté générale, à faire la loi.
la libertĂ© du peuple est inaliĂ©nable, ce qui pousse rousseau Ă sâopposer Ă lâidĂ©e dâune reprĂ©sentation politique (pouvoir reprĂ©sentatif, parlement, Ă©lection de dĂ©putĂ©s) quâil juge ĂȘtre une aliĂ©nation de la volontĂ© populaire.
voir aussi souverain, volonté générale (volonté, iv), représentation
philosophie inaugurĂ©e par husserl qui se donne comme but de revenir aux « choses mĂȘmes », aux phĂ©nomĂšnes, pour analyser les lois de leur apparition Ă la conscience.
elle sâappuie sur des mĂ©thodes spĂ©cifiques
:
la réduction eidétique, la mise entre parenthÚses de la croyance naturelle au monde (époché).
les phĂ©nomĂšnes existent pour un sujet, une conscience dĂ©finie par lâintentionnalitĂ©
:
« toute conscience est conscience de quelque chose ».
voir aussi phénomÚne, eidétique, époché, transcendance, sujet, intentionnalité, noÚse, noÚme
(du grec philein, « aimer » et sophia, « sagesse » ou « savoir »)
amour de la sagesse ou du savoir.
le terme renvoie Ă un usage modeste
:
lâamour de la sagesse marque une attirance, un simple attrait qui se distingue de lâidĂ©e de possession.
mais le grec ne sĂ©pare pas la sagesse du savoir, de sorte quâon ne peut pas trancher entre deux idĂ©es primitives de la philosophie :
a.
la philosophie comme mode de vie (de sophia, « sagesse » ; la philosophie comme art de vivre) ;
b.
la philosophie comme recherche du vrai (de sophia, « savoir » ; la philosophie comme recherche de nature scientifique).
[psychologie] nĂ©vrose se manifestant par des craintes ou des rĂ©pulsions sĂ©vĂšres, accompagnĂ©es dâangoisse.
exemple
:
agoraphobie, claustrophobie, arachnophobie.
sentiment de sympathie, de compassions qui naĂźt Ă la vue de la souffrance dâautrui.
rousseau et schopenhauer en font le fondement de la moralité humaine.
voir aussi empathie, perfectibilité
i.
une sensation positive qui agite les sens, provoque une sensation qualitative qui pousse Ă la rechercher de nouveau.
exemple
:
une caresse, une sensation de sucrĂ© Ă lâoccasion dâune sucrerie.
différent de
:
douleur
ii.
une réponse immédiate à un besoin ou un désir ; satisfaction provoquée par le fait que le manque a été comblé.
exemple
:
jâavais soif, je bois un verre dâeau, mon corps est apaisĂ©, câest un plaisir.
différent de
:
besoin, insatisfaction
i
ii.
une tendance vitale
:
force qui oriente lâactivitĂ© des ĂȘtres vivants.
exemple
:
tout ĂȘtre vivant sâĂ©carte de ce qui lui produit une douleur ; il va spontanĂ©ment vers ce qui lui procure une satisfaction.
= principe de plaisir
différent de
:
principe de réalité
:
prise en compte et adaptation à la réalité
i
v.
un Ă©tat prolongĂ© du corps et de lâesprit
:
Ă©tat dâĂ©quilibre et absence de trouble de lâĂąme.
exemple
:
sentiment dâĂ©quilibre et de sĂ©rĂ©nitĂ©.
différent de
:
insatisfaction, inquiétude, stress
voir aussi ataraxie
v.
un idéal moral et philosophique
:
guide de conduite pour lâexistence ; gestion consciente de ses plaisirs en quantitĂ© et en qualitĂ© ; mise Ă lâĂ©cart de la souffrance et de lâangoisse.
exemple
:
pour Ăpicure, le vrai plaisir est un Ă©tat mesurĂ© par la nature ; tout plaisir nâest pas Ă rechercher, toute souffrance nâest pas Ă Ă©viter.
= hédonisme
i.
une sensation positive qui agite les sens, provoque une sensation qualitative qui pousse Ă la rechercher de nouveau.
exemple
:
une caresse, une sensation de sucrĂ© Ă lâoccasion dâune sucrerie.
différent de
:
douleur
ii.
une réponse immédiate à un besoin ou un désir ; satisfaction provoquée par le fait que le manque a été comblé.
exemple
:
jâavais soif, je bois un verre dâeau, mon corps est apaisĂ©, câest un plaisir.
différent de
:
besoin, insatisfaction
i
ii.
une tendance vitale
:
force qui oriente lâactivitĂ© des ĂȘtres vivants.
exemple
:
tout ĂȘtre vivant sâĂ©carte de ce qui lui produit une douleur ; il va spontanĂ©ment vers ce qui lui procure une satisfaction.
= principe de plaisir
différent de
:
principe de réalité
:
prise en compte et adaptation à la réalité
i
v.
un Ă©tat prolongĂ© du corps et de lâesprit
:
Ă©tat dâĂ©quilibre et absence de trouble de lâĂąme.
exemple
:
sentiment dâĂ©quilibre et de sĂ©rĂ©nitĂ©.
différent de
:
insatisfaction, inquiétude, stress
voir aussi ataraxie
v.
un idéal moral et philosophique
:
guide de conduite pour lâexistence ; gestion consciente de ses plaisirs en quantitĂ© et en qualitĂ© ; mise Ă lâĂ©cart de la souffrance et de lâangoisse.
exemple
:
pour Ăpicure, le vrai plaisir est un Ă©tat mesurĂ© par la nature ; tout plaisir nâest pas Ă rechercher, toute souffrance nâest pas Ă Ă©viter.
= hédonisme
[linguistique] la fonction poétique intervient lorsque la valeur rythmique, sonore ou visuelle du message (la face signifiante) devient aussi importante, voire plus importante que le contenu du message (la face signifiée).
exemple
:
« quel pur travail de fins Ă©clairs consume / maint diamant dâimperceptible Ă©cume » (paul valĂ©ry, « le cimetiĂšre marin »).
voir aussi communication, langage
i.
[pouvoir en général] est politique en général tout ce qui a rapport avec une relation de pouvoir, de quelque nature que soit ce pouvoir, son contenu, son échelle.
en ce sens gĂ©nĂ©ral, lâaction « politique » consisterait Ă tisser un ensemble de relations permettant dâagir le plus efficacement possible sur des hommes en vue dâune fin commune, de façon Ă maximiser lâĂ©nergie de tous et Ă minimiser les forces dâinertie, de rĂ©sistance et de conflit.
voir aussi pouvoir
ii.
[pouvoir de lâĂtat] ce sens est le plus courant.
la politique concerne la direction dâun Ătat
:
soit le gouvernement direct de cet Ătat, soit les efforts faits pour parvenir Ă cette direction.
le contenu, la nature de lâaction politique sont variables selon les Ă©poques et les rĂ©gimes politiques.
ils peuvent sâĂ©tendre Ă toutes les sphĂšres de la vie sociale (totalitarisme) ; ou bien se restreindre Ă exercer les pouvoirs dit rĂ©galiens.
voir aussi totalitarisme, Ătat, libĂ©ralisme
[linguistique] les signes linguistiques sont mobiles.
ils ne sont pas figés dans un seul et unique sens, mais peuvent avoir plusieurs sens
:
ĂȘtre polysĂ©miques.
câest le mĂ©canisme naturel dâenrichissement des langues, qui fait la richesse du langage.
exemple
:
le mot « bureau » dĂ©signe le meuble, mais aussi la piĂšce oĂč se trouve le meuble, et Ă©galement lâorgane de la dĂ©cision
:
le bureau politique.
[comte] au milieu du xixe siĂšcle, auguste comte fonde le positivisme.
pour lui, lâhistoire de lâhumanitĂ© est passĂ©e par trois phases, qui correspondent Ă trois attitudes fondamentales de la pensĂ©e humaine
:
les phases thĂ©ologique, mĂ©taphysique et positive, qui peuvent correspondre Ă lâenfance, lâadolescence et lâĂąge adulte de la pensĂ©e.
[logique] un postulat est un principe fondamental dâune thĂ©orie, qui demanderait Ă ĂȘtre dĂ©montrĂ©.
mais cette dĂ©monstration nâa pas Ă©tĂ© faite, ou nâest pas possible.
aussi demande-t-on dâadmettre comme vrai le principe (postuler = demander).
exemple
:
chez euclide, le postulat des parallĂšles
:
par un point on peut passer une droite et une seule, parallĂšle Ă une autre droite.
chez freud, postulat du déterminisme psychique.
le pouvoir est un terme gĂ©nĂ©ral, qui signifie la capacitĂ© dâagir sur les autres, voire sur tout un peuple, en imposant sa volontĂ©, soit par la force et la contrainte, soit par lâautoritĂ© et le droit.
« prĂ©-jugĂ© » dĂ©signe ce qui est jugĂ© avant dâavoir Ă©tĂ© examinĂ©.
ce sont des croyances souvent imposĂ©es par le milieu social, lâĂ©ducation, lâĂ©poque, que nous admettons sans les avoir examinĂ©es.
voir aussi croyance, opinion
[logique] il sâagit de propositions de dĂ©part utilisĂ©es dans un raisonnement pour poser une conclusion.
exemple
:
dans le syllogisme
:
« tous les hommes sont mortels, or socrate est un homme, donc socrate est mortel », « tous les hommes sont mortels » est la prémisse majeure, « or socrate est un homme » est la prémisse mineure.
rendre présent à la conscience ce qui est absent, ce qui appartient au passé, ou encore ce qui est présent mais mis de cÎté, occulté.
pour le psychiatre pierre janet, la conscience est prĂ©sentification, câest-Ă -dire construction dâun prĂ©sent de lâaction.
prendre conscience, câest se raconter Ă soi-mĂȘme, pour avoir, peut-ĂȘtre plus tard, Ă raconter aux autres.
voir aussi conscience
[histoire de la philosophie] on appelle ainsi les philosophes qui ont vécu avant socrate.
rien de particulier ne les rĂ©unit, si ce nâest que leur Ćuvre, qui fut pour certains trĂšs abondante, ne nous est parvenue que sous forme de fragments, conservĂ©s grĂące aux citations de philosophes ultĂ©rieurs.
parmi les plus connus
:
thalÚs, anaximandre, anaximÚne, pythagore, héraclite, parménide, zénon, empédocle, anaxagore, démocrite, protagoras.
[histoire de la philosophie] on appelle ainsi les philosophes qui ont vécu avant socrate.
rien de particulier ne les rĂ©unit, si ce nâest que leur Ćuvre, qui fut pour certains trĂšs abondante, ne nous est parvenue que sous forme de fragments, conservĂ©s grĂące aux citations de philosophes ultĂ©rieurs.
parmi les plus connus
:
thalÚs, anaximandre, anaximÚne, pythagore, héraclite, parménide, zénon, empédocle, anaxagore, démocrite, protagoras.
[épistémologie] le présupposé est ce qui est « pensé avant » à titre heuristique, et contrairement au préjugé, il est pensé en toute conscience, et posé comme présupposé.
i.
[droit] historiquement, la preuve a dâabord concernĂ© les affaires humaines.
comme dans les sciences (principes de rĂ©futabilitĂ©), on peut dĂ©construire une accusation en montrant son impossibilitĂ© Ă partir dâun seul fait, aussi minime soit-il, dĂšs lors quâil est contradictoire avec la logique de lâaccusation.
un seul fait contradictoire suffit.
dâoĂč le rĂŽle des alibis.
ii.
[épistémologie] en logique, la preuve est le raisonnement qui rend certain, ou au moins trÚs probable, la conclusion.
en gĂ©nĂ©ral, lâidĂ©e centrale de la logique de la preuve, câest quâon ne peut pas prouver le vrai dâune thĂ©orie ou dâune hypothĂšse, mais seulement le faux.
un seul fait contradictoire suffit en effet Ă dire le faux dâune hypothĂšse ; alors que des centaines de confirmations ne suffiront pas Ă affirmer le vrai.
voir aussi déduction, induction, réfutabilité
i
ii.
[thĂ©ologie] preuves de lâexistence de dieu.
i.
au sens neutre, le terme désigne seulement ce qui est premier, ce qui vient au début.
mais il est aujourdâhui trĂšs difficile dâĂ©carter des connotations pĂ©joratives.
ii.
[art] les arts dits primitifs sont appelĂ©s aujourdâhui « arts premiers ».
i
ii.
[sociologie] on appelle « sociĂ©tĂ© primitive » toute sociĂ©tĂ© qui nâest pas de type Ă©tatique.
il est préférable de les appeler
:
« sociétés à économie de subsistance ».
une sociĂ©tĂ© de subsistance est une sociĂ©tĂ© qui consomme au fur Ă mesure ce quâelle produit (chasse, pĂȘche, cueillette).
marche en avant vers le mieux de lâhumanitĂ©.
exemple
:
les philosophes des lumiĂšres font du progrĂšs une de leurs croyances essentielles.
lorsque cette conception est liĂ©e Ă lâidĂ©e dâune civilisation unique et de valeur absolue, cette notion de progrĂšs est contestable.
voir aussi progrĂšs, civilisation, eschatologie
[existentialisme] lâhomme est projet, choix.
câest la vie entiĂšre de lâindividu qui est choix ; lâhomme se choisit, dĂ©cide de sa vie mĂȘme quand il nâa pas conscience de le faire.
il faut comprendre que le projet existentialiste nâest pas une dĂ©cision prise un jour de façon spectaculaire, mĂȘme si ces Ă©vĂ©nements font aussi partie du projet existentiel.
dĂšs lors que lâhomme nâa pas de nature dĂ©terminĂ©e, tout ce quâil accomplit par ses actes est son projet.
lâhomme nâest rien dâautre que ses actes, et il ne peut pas sâexcuser par le fait quâil nâa pas projetĂ© explicitement de faire ceci ou cela.
ses actes le dĂ©finissent comme projet, quoi quâil en pense.
dans la mythologie grecque, promĂ©thĂ©e est celui qui vole le feu aux dieux de lâolympe pour le donner aux hommes, leur permettant la maĂźtrise technique sur le monde et le dĂ©but de la civilisation.
lâadjectif dĂ©signe tout effort dâenvergure, quasiment hĂ©roĂŻque, qui permet Ă lâhomme de se surpasser, de transformer le monde de façon grandiose, particuliĂšrement au niveau du travail et de la technique.
[logique] une proposition est une Ă©nonciation verbale susceptible dâĂȘtre vraie ou fausse.
une proposition peut servir de prĂ©misse dâun raisonnement ; la conclusion du raisonnement est Ă©galement une proposition.
une proposition est formĂ©e dâun sujet, dâune copule, dâun prĂ©dicat (ou attribut).
exemple
:
« x est y ».
x = sujet, est = copule, y = prédicat.
« socrate est un philosophe » ; « les mammifÚres ont le sang chaud » (= sont des animaux à sang chaud).
[religion] propriĂ©tĂ© de dieu de prĂ©voir ce qui arrivera dans le monde, Ă la fois dans lâensemble et dans le dĂ©tail.
chaque événement et chaque action sont en quelque sorte prédéterminés.
le problĂšme philosophique consiste alors Ă concilier cette providence avec le libre arbitre de lâhomme.
il faut pour cela intĂ©grer dans le calcul divin les dĂ©cisions libres des ĂȘtres douĂ©s de raison.
[descartes] dans le discours de la mĂ©thode, descartes se demande quelles rĂšgles morales il doit suivre alors quâil a pour projet de douter de tous les prĂ©jugĂ©s, opinions et connaissances.
certes, descartes est un savant, mais il est aussi un homme, et il lui faut bien vivre et agir au sein de la société.
il propose alors une morale « par provision », valable temporairement, le temps quâil termine son Ćuvre.
cette morale est constituée de trois préceptes :
a.
la modération
:
obĂ©ir aux lois et coutumes de son pays, en particulier suivre la religion apprise dans lâenfance, et suivre les opinions modĂ©rĂ©es en Ă©vitant celles qui sont excessives ;
b.
la résolution
:
une fois une dĂ©cision prise, sây tenir et la suivre jusquâau bout, mĂȘme si au dĂ©part on nâĂ©tait pas convaincu que câĂ©tait le bon choix ;
c.
la satisfaction
:
changer nos dĂ©sirs plutĂŽt que lâordre du monde, car nos dĂ©sirs sont en notre pouvoir, il est possible de les modifier, tandis que le monde extĂ©rieur ne dĂ©pend pas que de notre action individuelle (principe stoĂŻcien).
(en grec, phronésis)
i.
[antiquité] une des vertus cardinales qui est souvent assimilée à la sagesse.
mais alors que la sagesse fixe les buts gĂ©nĂ©raux de la vie heureuse, la prudence est la capacitĂ© dâappliquer ces buts aux cas particuliers
:
car câest une chose de savoir ce quâil faut faire en gĂ©nĂ©ral, autre chose dâappliquer ce savoir aux Ă©vĂ©nements de la vie quotidienne qui ne sont pas toujours clairs.
la prudence est donc le cÎté de la sagesse.
différent de
:
sagesse (sophia)
voir aussi vertu
note
:
le sens philosophique est donc trĂšs diffĂ©rent du sens ordinaire ; dans la vie de tous les jours, la prudence est lâart dâĂ©viter les risques, de se mettre Ă lâabri des accidents de la vie.
ii.
[kant] contrairement Ă la morale qui donne des lois absolues (impĂ©ratifs catĂ©goriques), la prudence est lâart dâutiliser des moyens en vue de fins nĂ©cessaires Ă notre bien-ĂȘtre (impĂ©ratifs hypothĂ©tiques).
la prudence est une gestion de la vie quotidienne, quâil ne faut pas confondre avec la morale.
voir aussi impératif catégorique, impératif hypothétique
terme formĂ© par freud (psycho-analysis) qui dĂ©signe Ă la fois une thĂ©orie, fondĂ©e sur lâidĂ©e dâinconscient, et une pratique (la cure psychanalytique).
les Ă©crits de freud sâalimentent Ă deux grandes sources
:
dâune part, lâanalyse des maladies mentales, particuliĂšrement les nĂ©vroses, qui sont le quotidien de sa pratique ; dâautre part, lâĂ©tude de faits ordinaires, mais dĂ©viants par rapport Ă la logique courante, comme les rĂȘves ou les actes manquĂ©s.
freud sâattribue lui-mĂȘme deux grandes dĂ©couvertes thĂ©oriques
:
celle de lâinconscient, et celle de la sexualitĂ© infantile.
la rĂ©alitĂ© psychique correspond Ă lâesprit et sâoppose au corps (rĂ©alitĂ© somatique) comme autrefois lâĂąme sâopposait au corps.
avec cette différence que le psychisme ne présuppose pas une réalité subsistante, une « substance inétendue ».
avec lâintroduction de la notion dâinconscient, le psychisme renvoie Ă deux niveaux de rĂ©alitĂ©, conscient et inconscient.
ce qui les rĂ©unit, câest que le psychisme renvoie Ă des phĂ©nomĂšnes de sens, de signification, dâintention, alors que les phĂ©nomĂšnes corporels (ou somatiques) sont censĂ©s ĂȘtre purement mĂ©caniques.
= mental, esprit
[psychanalyse] les psychoses concernent des troubles graves du psychisme oĂč le patient perd le sens de la rĂ©alitĂ© dans des confusions dĂ©lirantes, perd conscience de sa maladie, et le plus souvent ne peut plus vivre de maniĂšre autonome.
on distingue trois grands groupes de psychoses
:
la paranoïa, la schizophrénie, la psychose maniaco-dépressive.
toute activitĂ© humaine peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e par lâĂtat et devenir affaire politique.
il nây a pas de domaines privĂ©s a priori.
câest la politique qui dĂ©finit les frontiĂšres public / privĂ©.
lâĂtat peut devenir hĂ©gĂ©monique, comme dans les pays totalitaires, et chercher Ă contrĂŽler lâensemble des sphĂšres dâactivitĂ© de lâindividu.
il peut chercher au contraire Ă se dĂ©sengager de responsabilitĂ©s sociales et culturelles, au profit dâinitiatives privĂ©es.
deux grands secteurs sont au centre de ce problÚme de partage public / privé
:
1) lâĂ©ducation ;
2) lâĂ©conomie.
toute activitĂ© humaine peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e par lâĂtat et devenir affaire politique.
il nây a pas de domaines privĂ©s a priori.
câest la politique qui dĂ©finit les frontiĂšres public / privĂ©.
lâĂtat peut devenir hĂ©gĂ©monique, comme dans les pays totalitaires, et chercher Ă contrĂŽler lâensemble des sphĂšres dâactivitĂ© de lâindividu.
il peut chercher au contraire Ă se dĂ©sengager de responsabilitĂ©s sociales et culturelles, au profit dâinitiatives privĂ©es.
deux grands secteurs sont au centre de ce problÚme de partage public / privé
:
1) lâĂ©ducation ;
2) lâĂ©conomie.
[psychanalyse] force psychique dont freud fait lâhypothĂšse, qui serait Ă lâorigine de lâhistoire de la sexualitĂ© humaine.
les pulsions ne sont pas des instincts, mais des forces dont le destin est liĂ© Ă lâhistoire de chaque individu.
provenant des frontiĂšres entre somatique et psychisme, elles « investissent » des « objets » Ă des moments diffĂ©rents (stades oral, anal, phallique), se mĂȘlent Ă des fantasmes, peuvent suivre des voies diffĂ©rentes (perversions), sont susceptibles de se relier Ă lâĂ©ducation culturelle (sublimation).
ce qui est important, câest la plasticitĂ© des pulsions, câest-Ă -dire leur capacitĂ© Ă suivre des voies diffĂ©rentes selon les individus, ce qui fait que la sexualitĂ© humaine nâest pas de lâordre de lâinstinct mais dâune histoire individuelle et socialisĂ©e.
différent de
:
instinct
[histoire de la philosophie] autre nom du scepticisme, de pyrrhon, vers 360-270 a
v.
j.-c., considéré comme un des fondateurs du scepticisme.
i.
[histoire, sociologie] le racisme établit une hiérarchie des sociétés humaines à partir de critÚres « biologiques », fondés sur la notion de race.
ce concept de race est fortement critiquable car il implique
1) lâidĂ©e dâune homogĂ©nĂ©itĂ© des populations humaines Ă partir de critĂšres superficiels, et surtout
2) un dĂ©terminisme entre la biologie et la culture, lâappartenance raciale Ă©tant censĂ©e produire des traits de caractĂšre, une « mentalitĂ© », des comportements spĂ©cifiques, etc.
il est parfois difficile de distinguer le racisme dâautres comportements de rejet
:
1) lâethnocentrisme qui affirme la prĂ©Ă©minence de sa propre culture, mais sans nĂ©cessairement sâappuyer sur des critĂšres raciaux ;
2) la xĂ©nophobie qui est une haine pour lâĂ©tranger, dâun autre pays, mais parfois aussi dâune autre rĂ©gion ;
3) les haines religieuses.
ainsi lâantisĂ©mitisme a-t-il pu ĂȘtre justifiĂ©
1) par des prétextes simplement religieux (le peuple « déicide » pour les chrétiens) ;
2) xénophobes (des juifs migrants assimilés à certains métiers) ;
3) directement racistes (comme dans lâidĂ©ologie nazie).
voir aussi ethnocentrisme, xénophobie, stigmatisation, ostracisme
ii.
[philosophie] todorov distingue le racisme comme comportement ancien et populaire, et le racialisme, doctrine philosophique à prétention scientifique, qui apparaßt à la fin du xviiie siÚcle et prend son essor aux xixe et xxe siÚcles.
i.
[histoire, sociologie] le racisme établit une hiérarchie des sociétés humaines à partir de critÚres « biologiques », fondés sur la notion de race.
ce concept de race est fortement critiquable car il implique
1) lâidĂ©e dâune homogĂ©nĂ©itĂ© des populations humaines Ă partir de critĂšres superficiels, et surtout
2) un dĂ©terminisme entre la biologie et la culture, lâappartenance raciale Ă©tant censĂ©e produire des traits de caractĂšre, une « mentalitĂ© », des comportements spĂ©cifiques, etc.
il est parfois difficile de distinguer le racisme dâautres comportements de rejet
:
1) lâethnocentrisme qui affirme la prĂ©Ă©minence de sa propre culture, mais sans nĂ©cessairement sâappuyer sur des critĂšres raciaux ;
2) la xĂ©nophobie qui est une haine pour lâĂ©tranger, dâun autre pays, mais parfois aussi dâune autre rĂ©gion ;
3) les haines religieuses.
ainsi lâantisĂ©mitisme a-t-il pu ĂȘtre justifiĂ©
1) par des prétextes simplement religieux (le peuple « déicide » pour les chrétiens) ;
2) xénophobes (des juifs migrants assimilés à certains métiers) ;
3) directement racistes (comme dans lâidĂ©ologie nazie).
voir aussi ethnocentrisme, xénophobie, stigmatisation, ostracisme
ii.
[philosophie] todorov distingue le racisme comme comportement ancien et populaire, et le racialisme, doctrine philosophique à prétention scientifique, qui apparaßt à la fin du xviiie siÚcle et prend son essor aux xixe et xxe siÚcles.
le concept fait rĂ©fĂ©rence Ă la fois aux choses extĂ©rieures (« la raison dâun Ă©vĂ©nement ») et Ă une capacitĂ© intĂ©rieure de lâhomme (« exercer sa raison »).
voir aussi logos
i.
[dans les choses] ce qui est la cause dâun phĂ©nomĂšne, ce qui en donne lâexplication.
= cause, principe
ii.
[dans lâhomme] facultĂ© spĂ©cifiquement humaine.
lâhomme est dĂ©fini par aristote comme un « animal douĂ© de raison ».
cette dĂ©finition peut ĂȘtre comprise en trois sens trĂšs diffĂ©rents :
a.
lâhomme possĂšde une intelligence, plus prĂ©cisĂ©ment plusieurs formes dâintelligence.
voir aussi intelligence
b.
lâhomme est rationnel, dĂšs lors quâil sait discipliner son intelligence par des rĂšgles, des principes, des procĂ©dures, qui le forcent Ă prouver ce quâil avance.
voir aussi raison, entendement, démonstration, logique, vérité, connaissance
c.
lâhomme est raisonnable, quand il assume ses actes, leur logique, leurs consĂ©quences.
voir aussi morale, éthique, impératif catégorique, devoir, liberté
i
ii.
[kant] kant distingue, dans les facultĂ©s humaines de la connaissance, lâentendement et la raison.
lâentendement est la facultĂ© qui, par les concepts, unit les phĂ©nomĂšnes et leur donne leur cohĂ©rence et leur rĂ©gularitĂ©.
la raison est une facultĂ© qui sâapplique non pas directement aux phĂ©nomĂšnes, mais Ă la connaissance en gĂ©nĂ©ral en lui cherchant une unitĂ© globale, inconditionnĂ©e.
elle dirige la connaissance vers des généralités qui servent de principes régulateurs.
exemple
:
les idĂ©es de « monde », dâ« Ăąme », de « dieu », de « progrĂšs ».
voir aussi entendement, catégories, transcendant (usage), antinomies, dialectique
i
v.
[hegel] pour hegel, la raison nâest pas seulement une facultĂ© humaine de raisonnement, câest la rĂ©alitĂ© qui mĂšne le monde lui-mĂȘme, lâesprit absolu.
« tout ce qui est rationnel est réel, tout ce qui est réel est rationnel » (hegel, principes de la philosophie du droit).
la diffĂ©rence entre raison dans les choses et raison dans lâesprit humain nâa donc plus lieu dâĂȘtre.
faculté de raisonner, de démontrer par un enchaßnement de propositions.
enchaßnement de propositions servant à démontrer qqch.
i.
le terme « rationalisme » au sens large dĂ©signe une attitude plutĂŽt quâun courant de pensĂ©e.
Ătre rationnel, câest sâappuyer sur la raison pour Ă©tablir la vĂ©ritĂ©.
cela signifie lutter contre lâirrationnel
:
superstitions, croyances infondées, rumeurs, etc.
différent de
:
irrationnel, superstition, illusion, obscurantisme
ii.
[philosophie] le rationalisme moderne dĂ©signe les philosophies qui se dĂ©veloppent surtout au xviie siĂšcle, au moment des grandes rĂ©volutions scientifiques, et font de la raison un instrument de conquĂȘte de lâunivers (descartes, spinoza, malebranche, leibniz).
le rationalisme pense que des bases rationnelles absolues sont accessibles Ă lâhomme.
non seulement la raison humaine peut dĂ©gager les lois nĂ©cessaires de la nature, mais elle peut montrer pourquoi ce sont ces lois-lĂ , et non pas dâautres, qui agissent (principe de raison suffisante).
différent de
:
empirisme
caractĂšre de ce qui est rationnel.
le rationnel est une maĂźtrise artificielle de lâintelligence humaine, qui force celle-ci Ă obĂ©ir Ă des rĂšgles et des exigences clairement explicitĂ©es et partagĂ©es par une communautĂ© de savants
:
démonstration mathématique, organisation logique, méthodologie définitionnelle⊠les mathématiques représentent la forme originelle de la rationalité.
différent de
:
intelligence, caractĂšre raisonnable
[hegel] pour hegel, le dĂ©sir humain vise essentiellement un autre dĂ©sir humain, câest en ce sens quâil se distingue du besoin animal.
câest pourquoi le dĂ©sir est lutte pour la reconnaissance, chaque homme cherchant Ă ĂȘtre reconnu par lâautre comme supĂ©rieur.
lâenjeu de cette lutte câest la vie ou la mort.
rĂ©pĂ©tition inutile dâune information.
mais dans la linguistique, la redondance apparaßt nécessaire.
[linguistique] le rĂ©fĂ©rent est lâobjet concret ou la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure dont il est question dans une phrase.
à ne pas confondre avec le signifié, ou concept.
exemple
:
si je dis « il est beau ton chien ! », le signifiĂ© du mot « chien » reste un concept abstrait (celui de chien), mĂȘme si le rĂ©fĂ©rent de cette phrase renvoie Ă un chien en particulier dans la rĂ©alitĂ©.
[linguistique] la fonction rĂ©fĂ©rentielle prĂ©domine lorsque la situation ou la rĂ©alitĂ© dĂ©signĂ©e par le message est lâĂ©lĂ©ment essentiel de lâacte de communication.
exemple
:
lorsque je dis
:
« le train est en retard », je me contente de transmettre une information sur une situation.
i.
câest une rĂ©ponse directe de lâorganisme qui ne passe pas par le cerveau, mais uniquement par la moelle Ă©piniĂšre (arc rĂ©flexe).
exemple
:
réflexe pupillaire ; lorsque nous sommes exposés à une forte lumiÚre, notre pupille se rétracte automatiquement.
le rĂ©flexe nâest pas modifiable ni susceptible dâĂȘtre inhibĂ© par une volontĂ© consciente.
câest une rĂ©ponse primaire de dĂ©fense.
en ce sens, il ne doit pas ĂȘtre confondu avec lâinstinct qui est une action complexe et organisĂ©e.
différent de
:
instinct
ii.
réflexe conditionné (ou conditionnel, ou réflexe pavlovien)
:
un rĂ©flexe naturel, par exemple la salivation Ă la vue de la nourriture, peut ĂȘtre provoquĂ© artificiellement par un autre stimulus qui a Ă©tĂ© longtemps associĂ© au stimulus naturel, par exemple, un son, une lumiĂšre⊠en lâabsence du stimulus naturel (la nourriture), le stimulus associĂ© (le son ou la lumiĂšre) provoque la salivation.
on a créé ainsi un réflexe conditionné.
[psychanalyse] terme central de la psychanalyse puisque, au dĂ©part de la thĂ©orie freudienne, lâinconscient est assimilĂ© au refoulement.
un dĂ©sir inacceptable au regard de la conscience de lâindividu est refoulĂ©, câest-Ă -dire interdit.
le refoulement sâaccompagne dâune mise en place de barriĂšres qui empĂȘchent lâidĂ©e refoulĂ©e de rĂ©apparaĂźtre (rĂ©sistances).
mais lâidĂ©e refoulĂ©e nâest pas dĂ©truite pour autant, elle cherche Ă revenir par tous les moyens.
ne pouvant revenir sous sa forme premiÚre, elle revient sous une forme déguisée
:
symptĂŽme, fantasme, phobie, obsession⊠câest le « retour du refoulĂ© » Ă lâorigine des comportements pathologiques.
(dâaprĂšs lâanglais, le concept original est falsifiabilitĂ©)
[Ă©pistĂ©mologie] une thĂ©orie, pour ĂȘtre rĂ©ellement scientifique, doit ĂȘtre rĂ©futable, câest-Ă -dire quâelle doit ĂȘtre faite dâhypothĂšses susceptibles dâĂȘtre rendues fausses par des expĂ©riences nouvelles.
le concept de réfutabilité permet :
a.
de comprendre le fonctionnement de la science (critÚre de scientificité) ;
b.
de séparer les vraies sciences des fausses sciences (critÚre de démarcation).
voir aussi vérification, expérimentation, falsifiabilité
(dâaprĂšs lâanglais, le concept original est falsifiabilitĂ©)
[Ă©pistĂ©mologie] une thĂ©orie, pour ĂȘtre rĂ©ellement scientifique, doit ĂȘtre rĂ©futable, câest-Ă -dire quâelle doit ĂȘtre faite dâhypothĂšses susceptibles dâĂȘtre rendues fausses par des expĂ©riences nouvelles.
le concept de réfutabilité permet :
a.
de comprendre le fonctionnement de la science (critÚre de scientificité) ;
b.
de séparer les vraies sciences des fausses sciences (critÚre de démarcation).
voir aussi vérification, expérimentation, falsifiabilité
(dâaprĂšs lâanglais, le concept original est falsifiabilitĂ©)
[Ă©pistĂ©mologie] une thĂ©orie, pour ĂȘtre rĂ©ellement scientifique, doit ĂȘtre rĂ©futable, câest-Ă -dire quâelle doit ĂȘtre faite dâhypothĂšses susceptibles dâĂȘtre rendues fausses par des expĂ©riences nouvelles.
le concept de réfutabilité permet :
a.
de comprendre le fonctionnement de la science (critÚre de scientificité) ;
b.
de séparer les vraies sciences des fausses sciences (critÚre de démarcation).
voir aussi vérification, expérimentation, falsifiabilité
au dĂ©part, ce sont les pouvoirs rĂ©servĂ©s au roi, quand celui-ci tendait Ă incarner lâĂtat.
aujourdâhui, les pouvoirs rĂ©galiens, ou les ministĂšres rĂ©galiens dĂ©signent les grandes fonctions de lâĂtat qui ne peuvent quâappartenir Ă lâĂtat.
traditionnellement
:
battre monnaie, lever lâimpĂŽt, dire la justice, dĂ©clarer la guerre, conduire une armĂ©e.
au dĂ©part, ce sont les pouvoirs rĂ©servĂ©s au roi, quand celui-ci tendait Ă incarner lâĂtat.
aujourdâhui, les pouvoirs rĂ©galiens, ou les ministĂšres rĂ©galiens dĂ©signent les grandes fonctions de lâĂtat qui ne peuvent quâappartenir Ă lâĂtat.
traditionnellement
:
battre monnaie, lever lâimpĂŽt, dire la justice, dĂ©clarer la guerre, conduire une armĂ©e.
le regret est du cĂŽtĂ© de lâerreur, câest-Ă -dire des choses que lâon nâa pas faites au moment oĂč on aurait pu en profiter, des occasions ratĂ©es.
le regret concerne ainsi des pĂ©ripĂ©ties quâon voudrait rĂ©Ă©crire.
différent de
:
remords
le regret est du cĂŽtĂ© de lâerreur, câest-Ă -dire des choses que lâon nâa pas faites au moment oĂč on aurait pu en profiter, des occasions ratĂ©es.
le regret concerne ainsi des pĂ©ripĂ©ties quâon voudrait rĂ©Ă©crire.
différent de
:
remords
(du latin res, « chose »)
transformation dâune idĂ©e, dâun processus ou dâune personne en une chose.
exemple
:
pour marx, le capitalisme se caractérise par la transformation du travail humain en une vaste accumulation de choses
:
les marchandises.
le travail est ici réifié.
i.
relation de dépendance entre un fait, une valeur, une croyance et les moyens grùce auxquels ils sont établis.
cette dĂ©pendance les empĂȘche dâĂȘtre des vĂ©ritĂ©s absolues.
ii.
[sens courant] dans le langage courant, le relativisme tend à effacer le problÚme de la vérité à travers des expressions telles que
:
« à chacun sa vérité », « tout se vaut », « chacun voit la vérité à sa porte ».
mais si la vĂ©ritĂ© dĂ©pend de lâavis de tous, alors il nây a plus de vĂ©ritĂ© pour personne.
i
ii.
[philosophie] le relativisme est une position intellectuelle issue de lâaffirmation du sophiste protagoras
:
« lâhomme est la mesure de toutes choses ».
différent de
:
absolu, dogmatique
voir aussi scepticisme
i
v.
[Ă©pistĂ©mologie] au niveau de la science, le relativisme affirme quâil est impossible dâatteindre la rĂ©alitĂ© absolue des choses, que nos connaissances sont relatives Ă nos instruments de mesure, Ă nos thĂ©ories, au niveau limitĂ© de nos connaissances⊠si la vĂ©ritĂ© est universelle, elle nâest pas absolue, car elle est toujours relative Ă un Ă©tat donnĂ© de la science.
mais cette « relativitĂ© » fait partie de la science elle-mĂȘme, elle constitue lâobjet de sa recherche et la condition de son objectivitĂ© ; elle nâest pas limitĂ©e Ă un horizon individuel.
câest le monde humain, thĂ©orique et technologique, qui est la mesure de toutes choses, et non pas lâindividu.
voir aussi positivisme, état théologique, état métaphysique
v.
[sociologie] attitude selon laquelle les valeurs morales et culturelles varient selon les Ă©poques et les sociĂ©tĂ©s, et quâil convient dâĂȘtre tolĂ©rant envers la diversitĂ© de lâexpĂ©rience humaine.
le refus de lâethnocentrisme peut conduire au relativisme
:
toutes les cultures se valent, toutes ont une égale dignité.
cette attitude nâest pas sans danger, puisquâelle reviendrait Ă accepter des coutumes qui vont directement Ă lâencontre des personnes et de leur dignitĂ©.
différent de
:
universalisme
i.
la religion dĂ©signe, dâune part, une croyance personnelle â la foi, qui consiste Ă sâĂ©lever jusquâĂ des vĂ©ritĂ©s non dĂ©montrables â et, dâautre part, des pratiques sociales et culturelles â des cultes, des rites, des mĆurs, des Ćuvres symboliques (iconiques, musicales, architecturalesâŠ).
ii.
[histoire]
a.
le concept de religion est lâhĂ©ritier de la civilisation occidentale, il suppose comme prĂ©alable quâon mette Ă distance la sphĂšre religieuse de ce qui nâest pas elle
:
la sociĂ©tĂ©, lâĂtat, les sciences, etc.
parler de la religion comme dâune activitĂ© autonome, câest dĂ©jĂ en relativiser la fonction, la confronter aux autres rĂ©alitĂ©s humaines.
lĂ oĂč elle est dominante, la religion nâest pas dĂ©signĂ©e par un nom particulier.
voir aussi croyance, culte, sacré, profane
b.
religion révélée
:
les religions rĂ©vĂ©lĂ©es reposent sur une « rĂ©vĂ©lation », câest-Ă -dire une transmission surnaturelle dâun message, par la voix de prophĂštes ou dâenvoyĂ©s de dieu, et elles sâinscrivent dans une histoire.
exemple
:
les religions du livre (juive, chrétienne, musulmane) sont des religions révélées.
i
ii.
[philosophie]
a.
religion naturelle
:
la religion naturelle naĂźtrait spontanĂ©ment de la rĂ©flexion ou de la sensibilitĂ©, indĂ©pendamment dâune Ă©ducation religieuse.
la religion naturelle nâest pas une religion primitive, mais au contraire une construction philosophique tardive (xviiie siĂšcle).
exemple
:
théisme et déisme sont des religions naturelles, issues de la philosophie des lumiÚres.
voir aussi théisme, déisme
b.
[bergson] religion statique / religion dynamique
i.
câest le retour Ă la mĂ©moire dâun souvenir lointain, provoquant une impression vivace et souvent Ă©mouvante, mais dont le contenu et lâorigine restent confus.
ii.
[platon] pour platon, la rĂ©miniscence est le resurgissement dâune vision dâavant la naissance, lorsque lâĂąme Ă©tait en contact direct avec les idĂ©es du monde intelligible.
« savoir, câest se ressouvenir ».
voir aussi anamnÚse, métempsychose
i
ii.
[psychanalyse] pour freud, le patient nĂ©vrosĂ© souffre de rĂ©miniscences, câest-Ă -dire dâĂ©vĂ©nements passĂ©s qui restent bloquĂ©s dans sa mĂ©moire ; la survenue de ces Ă©vĂ©nements dans la conscience (rĂ©miniscence) est une premiĂšre Ă©tape vers une amĂ©lioration de son Ă©tat.
voir aussi catharsis
sentiment de culpabilitĂ© face Ă un acte considĂ©rĂ© comme une faute, face Ă ce qui a Ă©tĂ© fait et nâaurait pas dĂ» lâĂȘtre, et que lâon voudrait effacer.
dans le regret, le sujet aurait aimé agir, tandis que dans le remords, le sujet a agi et se reproche son acte dont il a mauvaise conscience.
voir aussi devoir, liberté
différent de
:
regret
sentiment de culpabilitĂ© face Ă un acte considĂ©rĂ© comme une faute, face Ă ce qui a Ă©tĂ© fait et nâaurait pas dĂ» lâĂȘtre, et que lâon voudrait effacer.
dans le regret, le sujet aurait aimé agir, tandis que dans le remords, le sujet a agi et se reproche son acte dont il a mauvaise conscience.
voir aussi devoir, liberté
différent de
:
regret
i.
deux sens sont Ă distinguer
:
la reprĂ©sentation comme image de quelque chose, et la reprĂ©sentation comme mandat, capacitĂ© de dĂ©cider au nom dâautres personnes.
ii.
[philosophie] capacitĂ© gĂ©nĂ©rale de la pensĂ©e Ă poser devant elle un objet mental, quâil soit rĂ©el ou fictif, prĂ©sent, passĂ© ou futur, concret ou abstrait.
la reprĂ©sentation peut ĂȘtre une perception, un souvenir, une image, une pensĂ©e, un concept.
voir aussi intentionnalité, idéalisme, phénomÚne
i
ii.
[politique] en politique, le terme renvoie Ă la dĂ©mocratie reprĂ©sentative, oĂč les citoyens sont reprĂ©sentĂ©s par des dĂ©putĂ©s Ă©lus par eux.
les députés ont un mandat.
cela sâoppose Ă la dĂ©mocratie directe.
(du latin res publica, « chose publique »)
i.
[sens ancien] le mot latin rĂ©publique traduit le mot grec politeia et signifie « lâĂtat », indĂ©pendamment de toutes ses formes de gouvernement et dâinstitution.
ce sens perdure jusquâau xviiie siĂšcle.
exemple
:
dans la rĂ©publique de platon, un de ses dialogues les plus cĂ©lĂšbres, le mot « rĂ©publique » est Ă comprendre comme « chose publique, Ătat ».
platon y dĂ©veloppe des rĂ©flexions sur lâorganisation et le gouvernement dâune citĂ© idĂ©ale.
mais il est loin dâexposer une idĂ©ologie rĂ©publicaine au sens moderne du terme (voir sens iii ci-dessous), puisquâil y expose une sociĂ©tĂ© de castes, gouvernĂ©e par un gouvernement resserrĂ© et au pouvoir absolu
:
les philosophes-rois.
ii.
[par extension] toute association de personnes ayant les mĂȘmes buts, obĂ©issant aux mĂȘmes rĂšgles, ayant des habitudes dâesprit communes et se considĂ©rant comme des Ă©gaux.
exemple
:
la république des gens de lettres ; la république des savants ; la république des arts.
i
ii.
[histoire] depuis la renaissance, on appelle république des systÚmes politiques qui ne sont pas des monarchies.
exemple 1
:
la république de venise, la république de hollande sont les plus anciennes républiques en europe.
la france est déclarée république le 21 septembre 1792.
exemple 2
:
actuellement, dans lâeurope, beaucoup dâĂtats ne sont pas des rĂ©publiques, tout en Ă©tant des dĂ©mocraties
:
grande-bretagne, espagne, belgique, pays-basâŠ
i
v.
[rousseau] rousseau appelle république toute société fondée sur le pacte social qui institue le peuple comme souverain.
il distingue la république des formes de gouvernements
:
démocratie, aristocratie, monarchie.
ces termes sont pris en des sens différents que ceux habituels.
la rĂ©publique dĂ©signe chez rousseau une institution oĂč le pouvoir actif (le gouvernement) vient du peuple et est constamment contrĂŽlĂ© par le peuple.
i.
Ăgard, considĂ©ration, reconnaissance de la valeur morale de quelquâun.
ii.
[kant] attitude morale qui consiste Ă considĂ©rer autrui, dans toutes relations humaines et quelles que soient les hiĂ©rarchies sociales, comme nâĂ©tant pas seulement un instrument, mais aussi une personne morale, Ă©gale, libre et pourvue dâune valeur absolue
:
une dignité.
i.
câest la capacitĂ© (liĂ©e Ă la libertĂ©) et lâobligation (liĂ©e Ă la situation sociale) de « rĂ©pondre » de ses actes.
ii.
[morale] câest la capacitĂ© et lâobligation de se reconnaĂźtre comme lâauteur de ses actes et dâen assumer les consĂ©quences devant sa conscience.
différent de
:
inconscience, irresponsabilité, foi (mauvaise)
voir aussi devoir, conscience morale, déterminisme, libre arbitre, volonté
i
ii.
[droit] le droit distingue responsabilité civile et responsabilité pénale :
a.
responsabilité civile
:
obligation de réparer un dommage causé à autrui ;
b.
responsabilité pénale
:
obligation de rĂ©pondre dâactes dĂ©lictueux ou criminels en subissant une sanction pĂ©nale dans les conditions prĂ©vues par la loi.
i
v.
[politique] Ăthique de la responsabilitĂ©
:
max weber oppose lâĂ©thique de la responsabilitĂ© Ă lâĂ©thique de la conviction.
lâĂ©thique de la responsabilitĂ© entend prendre en charge non pas seulement les principes mais aussi les consĂ©quences prĂ©visibles des actions.
différent de
:
conviction (Ă©thique de la)
voir aussi éthique, devoir, déontologie, politique
v.
[sartre] pour sartre, lâhomme est condamnĂ© Ă ĂȘtre libre, et puisquâil nâexiste pas de nature humaine donnĂ©e a priori, tout homme dans son existence « doit » inventer lâhomme.
cela conduit sartre Ă Ă©largir considĂ©rablement lâĂ©tendue de la responsabilitĂ© humaine
:
« ainsi je suis responsable pour moi-mĂȘme et pour tous, et je crĂ©e une certaine image de lâhomme que je choisis ; en me choisissant, je choisis lâhomme » (lâexistentialisme est un humanisme).
une ressemblance associe deux images dont on peut trouver des points communs ; elle ne doit pas ĂȘtre confondue avec une analogie qui ne se soucie pas de la ressemblance des termes en eux-mĂȘmes, mais vise la relation qui unit ces termes.
exemple
:
la colombe est utilisée comme symbole de la paix, car il existe une relation de ressemblance entre les deux
:
la couleur blanche associĂ©e Ă la puretĂ©, le caractĂšre non agressif de la colombe, la libertĂ© de lâoiseau.
différent de
:
analogie
i.
rancune, désir de vengeance, ruminations amÚres contre soi, contre les autres, contre le monde.
ii.
[nietzsche] dans la gĂ©nĂ©alogie de la morale, nietzsche fait du ressentiment le moteur principal de lâhistoire de la conscience morale.
incapables de maĂźtriser leurs dĂ©sirs, exposĂ©s aux accusations de la morale publique et/ou religieuse, les hommes sâen prennent Ă la vie mĂȘme, la dĂ©clarant infĂ©rieure, basse, indigne, etc.
lâindividu retourne contre lui-mĂȘme sa cruautĂ©.
et cela le conduit à déprécier la vie (ressentiment).
i.
pendant longtemps, le rĂȘve a Ă©tĂ© pris dans un sens prĂ©monitoire.
lorsquâun gĂ©nĂ©ral faisait un rĂȘve avant une bataille, il Ă©tait indispensable quâil soit analysĂ©, car le futur de la bataille Ă©tait en jeu (oniromancie).
ii.
[psychanalyse] le rĂȘve, selon freud, est « la voie royale qui mĂšne Ă lâinconscient ».
pour lui, le rĂȘve ne parle pas dâune rĂ©alitĂ© Ă©trange, il ne parle pas du futur, mais il parle du psychisme du rĂȘveur, et, en particulier, de son inconscient.
le rĂȘve traduit sous une forme incohĂ©rente des donnĂ©es de lâinconscient du rĂȘveur.
i.
[astronomie] tout mouvement circulaire ou elliptique autour dâune planĂšte ou dâun astre.
exemple
:
lâidĂ©e copernicienne que la terre tourne autour du soleil (rĂ©volution) entraĂźne nĂ©cessairement lâidĂ©e quâelle tourne sur elle-mĂȘme (rotation).
ii.
[histoire politique] changement essentiel et brusque dans les institutions dâun Ătat et dans la mentalitĂ© dâun peuple.
exemple
:
la guerre dâindĂ©pendance des Ătats-unis ; la rĂ©volution française ; les deux rĂ©volutions russes de 1917.
i
ii.
[histoire économique] bouleversement dans les infrastructures économiques qui conduit à un changement rapide dans les superstructures idéologiques et politiques.
exemple
:
la rĂ©volution industrielle ; au xviiie siĂšcle, lâangleterre connaĂźt une rĂ©volution souterraine qui conduit Ă la fois au dĂ©veloppement du machinisme et Ă lâavĂšnement du capitalisme.
voir aussi infrastructure, superstructure
i
v.
[histoire technologique] les technologies peuvent elles-mĂȘmes produire des rĂ©volutions dont les consĂ©quences pour lâavenir ne sont pas toujours mesurables.
exemple
:
la révolution informatique.
techniques du discours, ensemble des rĂšgles nĂ©cessaires pour pratiquer lâĂ©loquence.
dans lâantiquitĂ© grĂ©co-romaine, lâimportance de la parole dans les espaces publics, concernant lâaction politique comme les affaires juridiques, impliquait un savoir-faire qui formait une partie importante de lâenseignement.
le rigorisme défend un respect strict, voire exagéré des rÚgles religieuses et des principes moraux.
une morale rigoriste dissocie radicalement devoir moral et recherche du bonheur.
[bergson] pour bergson, le rire nâest pas un geste accessoire, câest une fonction importante de lâordre social, car le rire punit les petites infractions de la vie en sociĂ©tĂ© qui ne seraient punissables ni moralement ni juridiquement, essentiellement quand les personnes cessent de faire attention, cessent de se surveiller et de sâadapter avec souplesse.
la peur du ridicule est une forme de pression considĂ©rable dans lâordre social, au moins aussi puissante que le pouvoir des mĆurs.
voir aussi comique
ensemble de rÚgles codifiées observées par une communauté pendant une cérémonie, essentiellement de nature religieuse.
le rituel dĂ©finit lâorganisation dâune cĂ©rĂ©monie religieuse.
exemple
:
le rite catholique tel que le signe de la croix, le bĂ©nĂ©dicitĂ© (priĂšre pour bĂ©nir le repas), lâeucharistie durant la messe ; le rite musulman tel que la priĂšre, faite agenouillĂ© aprĂšs des ablutions et le corps tournĂ© en direction de la mecque.
les robots disposent de programmes informatiques souples et de « sens » artificiels, ils peuvent sâadapter Ă des dĂ©placements, ĂȘtre programmĂ©s pour des tĂąches diffĂ©rentes, mais ils restent dĂ©pendants des programmateurs. voir aussi outil, machine
ce qui est de lâordre du religieux.
la sphĂšre religieuse dĂ©finit elle-mĂȘme la distinction entre le religieux (le sacrĂ©) et le non-religieux (le profane).
voir religion
différent de
:
profane
ce qui est non religieux.
différent de
:
sacré
voir aussi religion
ce qui est non religieux.
différent de
:
sacré
voir aussi religion
le terme sophia désigne en grec à la fois la « science » et la « vertu morale ».
dans la plupart des philosophies antiques, cette dualitĂ© de sens ne pose pas de problĂšme, parce quâil y a un lien indissoluble entre connaĂźtre le vrai et faire le bien.
le problĂšme naĂźt Ă lâĂ©poque moderne quand les deux termes ne sont plus synonymes
:
« science sans conscience nâest que ruine de lâĂąme » (rabelais, pantagruel).
voir aussi philosophie
[religion] dĂ©livrance du pĂ©chĂ© et de la damnation Ă©ternelle qui lâaccompagne.
le problĂšme est de savoir si une action juste au cours de sa vie (les Ćuvres) peuvent suffire Ă obtenir le salut, ou sâil faut y ajouter une intervention divine, du fait de lâindignitĂ© de lâhomme (la grĂące).
on retrouve cette idée dans de nombreuses religions (judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme).
voir aussi grùce, prédestination, jansénisme
(du latin silvaticus, « qui vit dans la forĂȘt »)
le « sauvage » désignerait un homme primitif, qui ne se gouvernerait que par ses instincts.
le sauvage serait alors un homme de la nature.
ce qualificatif correspond à une condamnation (« un sauvage » est un homme sans culture, un « animal ») qui est contestable à plusieurs égards.
un tel jugement repose
:
1) sur une réalité trÚs contestable
:
y a-t-il des individus qui vivent en dehors de toute civilisation ? oĂč trouver de tels individus ? ;
2) sur un parti pris ethnocentrique
:
ceux qui sont qualifiés de sauvages appartiennent à une culture différente et mal connue, voire non connue par ceux qui les désignent ainsi.
voir aussi barbare, ethnocentrisme
i.
[au singulier] au singulier, le mot pose problĂšme
:
il est dâabord synonyme de connaissance, de savoir en gĂ©nĂ©ral.
lorsquâil dĂ©signe le domaine proprement scientifique, le terme est porteur dâĂ©quivoque
:
peut-on rĂ©unir sous une seule dĂ©nomination des disciplines aussi diffĂ©rentes, des mĂ©tiers si divers, des mĂ©thodes si divergentes ? ce qui justifie probablement le singulier du mot « science », câest lâexistence dâune communautĂ© scientifique qui, Ă dĂ©faut de mĂ©thodes et de pratiques semblables, partage des idĂ©aux dâindĂ©pendance et dâobjectivitĂ© transmis par une histoire, et des habitudes de communication (revues, colloques, Ă©changesâŠ), traduisant un travail nĂ©cessairement collectif et critique, qui nâa guĂšre dâĂ©quivalent dans les mondes artistique, littĂ©raire ou philosophique.
il nây a pas de science solitaire, ne serait-ce que parce que la rĂ©vision permanente des savoirs et des mĂ©thodes fait partie de lâhorizon de la recherche, et que cette rĂ©vision est Ă©troitement liĂ©e au travail collectif.
dĂšs lors, la science, qui sâappuie selon des degrĂ©s divers sur le pur raisonnement, lâobservation, la thĂ©orie et lâexpĂ©rimentation, rĂ©alise son unitĂ© effective dans une histoire commune, celle de lâidĂ©al scientifique de neutralitĂ© et dâobjectivitĂ© dans lâexplication du rĂ©el.
ii.
[au pluriel] au pluriel, les sciences renvoient Ă la diversitĂ© des disciplines scientifiques, en raison de leurs objets dâĂ©tude diffĂ©rents.
elles sont regroupées classiquement en trois catégories :
a.
expérimentales :
voir sciences expérimentales
b.
formelles :
voir sciences formelles
c.
humaines :
voir sciences humaines
la scientificitĂ© dâune thĂ©orie nâest pas Ă©quivalente Ă sa vĂ©racitĂ©.
Ă la fin du xixe siĂšcle, la thĂ©orie de lâĂ©ther est la thĂ©orie scientifique dominante pour expliquer le caractĂšre ondulatoire de la lumiĂšre.
de mĂȘme quâil faut de lâair pour quâil y ait des ondes sonores, de mĂȘme il faut un milieu qui ondule pour expliquer le caractĂšre vibratoire des phĂ©nomĂšnes lumineux, dâoĂč lâhypothĂšse de lâĂ©ther comme milieu physique expliquant les phĂ©nomĂšnes lumineux.
or cette thĂ©orie de lâĂ©ther est fausse.
mais elle a permis, par sa réfutation, la formulation de la théorie de la relativité par einstein.
elle Ă©tait donc « scientifique », bien que fausse, en tant que fondĂ©e sur des nĂ©cessitĂ©s logiques, rĂ©pondant Ă des donnĂ©es expĂ©rimentales, et susceptible dâĂȘtre vĂ©rifiĂ©e ou rĂ©futĂ©e par des expĂ©riences futures, et donc de faire avancer la science.
le scientisme nâest pas une thĂ©orie philosophique, mais plutĂŽt une attitude spontanĂ©e.
elle se traduit par la conviction que la science pourra un jour rĂ©pondre Ă tout, et quâelle se substituera alors Ă la religion et la philosophie.
dâune certaine façon, le scientisme, câest la science devenue religion.
différent de
:
positivisme
(Ă©tymologiquement, « qui est relatif Ă lâĂ©cole »)
dĂ©signe lâenseignement du moyen Ăge, qui visait Ă transmettre la philosophie, la science, la thĂ©ologie dans les universitĂ©s.
sa principale prĂ©occupation Ă©tait de prĂ©senter sous un jour nouveau des vĂ©ritĂ©s dĂ©jĂ connues, et en particulier de concilier les deux grandes sources de la connaissance de lâĂ©poque
:
la philosophie grecque, en particulier celle dâaristote, le « philosophe », et la rĂ©vĂ©lation de la religion chrĂ©tienne.
la scolastique sâaccompagnait de dĂ©bats institutionnalisĂ©s oĂč se confrontaient le pour et le contre, une thĂšse et son antithĂšse â la disputatio.
il est difficile de distinguer religion et secte, car souvent les grandes religions ont Ă©tĂ©, Ă lâorigine, des sectes ; concernant le contenu des croyances, il nâest pas possible dâĂ©tablir de diffĂ©rence fondamentale entre celui dâune religion et celui dâune secte.
câest seulement en termes de nuisance, de dangerositĂ© et dâun point de vue strictement juridique quâon peut Ă©tablir une distinction incontestable entre religion et secte.
voir aussi religion, superstition
[linguistique] en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, la signification est du ressort de la langue ; le sens, au contraire, câest ce qui dĂ©borde et dĂ©passe la signification dans lâacte de parole.
exemple
:
un enfant peut dire Ă sa mĂšre
:
« je veux un bonbon.
» la signification, dans la langue, est claire ; mais le sens, dans la parole, est plus obscur.
la phrase peut vouloir dire
:
« je veux une friandise sucrée » ; ou bien
:
« je veux quâon sâoccupe de moi » ; ou encore
:
« jâai besoin dâĂȘtre rassurĂ© », etc.
le sens renvoie donc Ă lâinterprĂ©tation, jamais achevĂ©e.