« L'adversite?, la souffrance et la pauvrete? constituent de grandes tentations de transgresser son devoir. L’aisance, la force, la sante? et la prospe?rite? en ge?ne?ral, qui s’opposent a? cette influence, peuvent donc aussi, a? ce qu’il semble, e?tre conside?re?es comme des fins qui sont en me?me temps des devoirs, a? savoir le devoir de favoriser son propre bonheur et de ne pas orienter le bonheur uniquement vers autrui. Mais dans ces conditions ce n’est pas le bonheur qui est la fin : c’est la moralite? du sujet, et le bonheur constitue uniquement le moyen le?gitime d’e?carter les obstacles qu’il pourrait rencontrer – cela dans la mesure ou? personne ne dispose d’un droit d’exiger de moi un sacrifice de mes fins quand elles ne sont pas immorales. Rechercher pour elle-me?me l’aisance, ce n’est pas directement un devoir, mais ce peut parfaitement en e?tre un indirectement, a? savoir celui d’e?carter la mise?re en tant qu’elle constitue une grande incitation a? s’abandonner aux vices. Reste que, dans ce cas, ce n’est pas de mon bonheur, mais de ma moralite? que je me fais une fin et en me?me temps un devoir de les conserver dans leur inte?grite?. »
Kant, Doctrine de la vertu (1797)
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