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  • entrainement : trouver la thèse du texte
Voici un texte de Alain. Le but est de retrouver la thèse.

« Il n'y a de pensée que dans un homme libre, dans un homme qui n'a rien promis, qui se retire, qui se fait solitaire, qui ne s'occupe point de plaire ni de déplaire. L'exécutant n'est point libre ; le chef n'est point libre. Cette folle entreprise de l'union les occupe tous deux. Laisser ce qui divise, choisir ce qui rassemble, ce n'est point penser. Ou plutôt c'est penser à s'unir et à rester unis ; ce n'est rien penser d'autre. La loi de la puissance est une loi de fer. Toute délibération de puissance est sur la puissance, non sur ce qu'on fera. Ce qu'on en fera ? Cela est ajourné, parce que cela diviserait. La puissance, sur le seul pressentiment d'une pensée, frémit toute et se sent défaite. Les pensées des autres, quelles qu'elles soient, voilà les ennemis du chef, mais ses propres pensées ne lui sont pas moins ennemies. Dès qu'il pense, il se divise ; il se fait juge de lui même. Penser, même tout seul, c'est donner audience, et c'est même donner force aux idées de n'importe qui. Lèse-majesté. Toute vie politique va à devenir une vie militaire, si on la laisse aller. Petit ou grand parti, petit journal ou grand journal, ligne ou nation, église ou association, tous ces êtres collectifs perdent l'esprit pour chercher l'union ; un corps fait d'une multitude d'hommes n'a jamais qu'une toute petite tête, assez occupée d'être la tête. Un orateur quelquefois s'offre aux contradicteurs ; mais c'est qu'alors il croit qu'il triomphera. L'idée qu'il pourrait être battu, et, encore mieux, content d'être battu, ne lui viendra jamais. »
Alain

Choisissez la thèse la plus appropriée pour le texte :

La puissance est la loi suprême, et toute délibération doit se concentrer sur elle, sans se soucier de ce qu'on fera par la suite. Penser à autre chose signifie diviser la puissance.

La véritable pensée se trouve dans l'homme libre, qui se retire du conformisme et ne se soucie ni de plaire ni de déplaire. La pensée consiste à réfléchir sur ce qui divise et rassemble, pas seulement à chercher l'union.

L'exécutant et le chef sont libres, car leur union est la seule préoccupation de la pensée, et cela ne divise pas.