« Si l'inte?re?t rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut cre?er entre eux qu'un lien exte?rieur. Dans le fait de l'e?change, les divers agents restent en dehors les uns des autres, et l'ope?ration termine?e, chacun se retrouve et se reprend tout entier. Les consciences ne sont que superficiellement en contact ; ni elles ne se pe?ne?trent, ni elles n'adhe?rent fortement les unes aux autres. Si me?me on regarde au fond des choses, on verra que toute harmonie d'inte?re?ts rece?le un conflit latent (1) ou simplement ajourne? (2). Car, la? ou? l'inte?re?t re?gne seul, comme rien ne vient refre?ner les e?goi?smes en pre?sence, chaque moi se trouve vis-a?- vis de l'autre sur le pied de guerre et toute tre?ve a? cet e?ternel antagonisme ne saurait e?tre de longue dure?e. L'inte?re?t est, en effet, ce qu'il y a de moins constant au monde. aujourd'hui, il m'est utile de m'unir a? vous ; demain la me?me raison fera de moi votre ennemi. Une telle cause ne peut donc donner naissance qu'a? des rapprochements passagers et a? des associations d'un jour. »
Durkheim, De la division du travail social (1893)
Choisissez la thèse la plus appropriée pour le texte :