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Notre finitude n’est pas quelque chose qui rend l’existence absurde. Au contraire, c’est le fait de se projeter vers notre mort qui nous permet d’avoir un rapport authentique à notre existence et qui lui donne son sens. C’est cette distinction entre l’authenticité et l’inauthenticité qui est décisive, non celle entre la foi et l’incroyance.
L accroissement du bonheur par la maximisation des plaisirs, promis par les utilitaristes, est une entreprise vouée à l échec, selon Max Scheler ; elle relève en effet d une conception superficielle du bonheur (réduite à sa mesure sensorielle), qui ignore les couches les plus profondes de la personne, où se joue pourtant la véritable béatitude.
Nous n aimons pas tant notre être que notre bien-être. Nous ne pouvons pas ne pas vouloir être heureux. Selon Malebranche, ce désir de bonheur est logé si profondément en nous que nous y sommes plus attachés encore qu à notre propre existence.
Le bonheur est indissociable d une perspective d accomplissement ou de réalisation de soi. Mais encore faut-il se demander ce qu est l homme et quelle est sa tâche en cette vie. L homme peut passer à côté du bonheur s il renonce à accomplir la tâche pour laquelle il est fait, par excellence, à savoir de mener une vie conforme à la raison.
Ne pas chercher à être heureux mais à se rendre digne du bonheur : Le devoir moral est désintéressé, et donne donc à l homme une fin qui ne peut être confondue avec la recherche du bonheur. Plutôt que de vouloir le bonheur à tout prix, l homme qui honore en lui la loi morale doit seulement chercher à en être digne.
Malheur à qui n a plus rien à désirer ! Le désir est illusoire parce qu il nous fait imaginer une réalité conforme à nos passions. Soit ! dit Julie à Saint-Preux dans cet extrait du roman La Nouvelle Héloïse ; dans ce cas c est dans le plaisir de désirer plus encore que dans le plaisir de posséder que se trouve le bonheur de l homme.
Le bonheur est d essence négative. Le bonheur n est jamais senti positivement, en lui-même, mais toujours relativement à un désir ou une souffrance qui l a précédé, et qu il apaise temporairement.
Si les tourments de la volonté nous condamnent au malheur, tout bonheur est impossible
L’existence, à l’intersection de l’aventure, de l’ennui et du sérieux, rend compte de l'exigeance du bonheur.
Le désir, la privation est la condition préliminaire de toute jouissance. Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi.
Les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l’enfer, pour remplir le ciel, ils n’ont plus trouvé que l’ennui.