Références philosophiques

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De Beauvoir

Il n’existe pas de « nature féminine »

Descartes

L’homme doit devenir comme maître et possesseur de la nature

Jonas

La technique moderne constitue un danger majeur pour l’existence humaine

Sève

Bernard Sève refuse l’idée de Jonas selon laquelle la seule façon de pousser l’humanité à la responsabilité, ce serait « l’heuristique de la peur ». La peur paralyse, et est politiquement dangereuse dans la mesure où elle pousse les peureux à se soumettre au premier Guide venu.

Aristote

Aristote définit la nature comme principe d engendrement. Elle produit les êtres naturels , qui ont en eux-mêmes leur principe constitutif, contrairement aux produits techniques qui sont façonnés de l extérieur par l homme.

Descartes

En opposition à Aristote, Descartes ne pose aucune différence fondamentale entre les objets naturels et techniques : tous sont constitués de la même matière et obéissent aux mêmes lois : Les choses artificielles sont elles aussi naturelles.

Kant

Les corps vivants présentent une organisation qui dépasse le simple mécanisme. Kant cherche ici à caractériser la spécificité des corps vivants. Cela le conduit à repérer une finalité particulière propre aux organismes, qui marque la différence avec les objets techniques.

Descartes

L existence de lois universelles du mouvement caractérise l ordre naturel.

Galilée

Pour Galilée, il faut étudier la nature à partir d elle-même et de son langage mathématique, et non dans les traités antiques ou dans la Bible : La nature est écrite en langage mathématique.

Fontenelle

Fontenelle propose de voir la nature comme une sorte de théâtre de machines produisant des effets parfois étonnants à partir de rouages cachés à nos regards.

Diderot

Relativisant la portée des modèles mécaniques, Diderot associe un modèle chimique à l atomisme ancien. Selon lui, la nature se constitue de petites parties élémentaires aux propriétés différentes, en nombre infini et dotées d une énergie propre.

Aristote

La nature animée est régie par des fins : chaque être naturel est organisé d une manière optimale jusque dans ses moindres parties. Cela rend la nature d autant plus admirable et belle.

Lucrèce

Penseur atomiste, Lucrèce récuse les causes finales : la nature agit sans dessein. Il propose ainsi de concevoir la production des espèces comme une suite d essais fortuits, détruits ou conservés par des causes aveugles : la nature agit sans plan ni but préalable.

Darwin

La théorie de l évolution, qui articule la modification aléatoire et la sélection naturelle, permet d expliquer les phénomènes biologiques sans recourir à l idée de finalité. Grâce à elle, Darwin relativise et explique aussi par des causes efficientes deux faits : la beauté naturelle et l apparente perfection des êtres vivants.

Lévi-Strauss

Comment articuler les phénomènes culturels et naturels ? L anthropologue et philosophe Claude Lévi-Strauss s intéresse à la manière dont la culture prend le relais de la sélection naturelle pour constituer un niveau spécifique de détermination.

Descola

L idée occidentale de nature est la chose du monde la moins bien partagée. L anthropologue Philippe Descola critique le partage entre nature et culture. L idée d une nature définie par distinction avec l humain n est ni évidente ni universelle.

Kant

Le devoir est toujours un devoir de l homme envers lui-même. La philosophie pratique de Kant pose que seules les personnes, c est-à-dire les sujets doués de raison, sont dignes de respect, car elles sont les seules à être des fins en soi. La nature se présente alors comme un objet de connaissance et comme un ensemble de moyens dont les hommes peuvent disposer à leur guise.

Jonas

La plupart des modèles moraux traditionnels de l Occident sont anthropocentrés et se concentrent sur les devoirs des humains envers les autres humains. Hans Jonas propose un déplacement profond de l éthique en l étendant à un ensemble plus vaste, celui des êtres vivants partageant la nature.

Aristote

L’objet de la Physique est la nature (physis, en grec). Aristote cherche à déterminer des principes qui vaudraient pour tous les êtres naturels et qui distingueraient ces derniers des êtres artificiels. Mais n’y a- t-il pas une porosité entre ce qui est naturel et ce qui est artificiel ?

Lucrèce

Après avoir loué Épicure, pour son effort de dissipation des ténèbres de l’ignorance et de la superstition, Lucrèce affirme que seule une explication des phénomènes naturels permet de dissiper les vaines croyances. Cette approche de la nature suppose de récuser l’idée de création ex nihilo et de considérer l’existence de relations déterminées entre les causes et leurs produits.

Marc-Aurèle

Pour Marc Aurèle, la nature est ce qui nous entoure et ce à quoi il s’agit de se conformer. Elle est aussi comprise comme une providence, qui fait tout au mieux pour l’ensemble des créatures. Comment expliquer alors qu’elle soit également un flux, dans lequel toutes choses s’altèrent et disparaissent ?

Mirandole

À l’intersection de la tradition platonicienne et d’un récit biblique revisité, l'auteur Pic de la Mirandole, avec son livre 'De la dignité de l’homme', publie ce qui constitue un manifeste de la pensée humaniste de la Renaissance. La nature humaine ne saurait être réduite à une norme préétablie : n’est-elle pas une ébauche, dont l’achèvement nous revient ?

Montaigne

« La présomption est notre maladie naturelle et originelle », diagnostique Montaigne dans l’« Apologie de Raymond Sebond », réflexion consacrée en grande partie à la différence entre l’homme et les autres animaux. N’est-ce pas un amour de soi peut-être excessif qui incite l’homme à se considérer comme une exception au sein de l’ordre naturel et à s’en écarter ?

Bacon

Les sceptiques supposent les secrets de la nature impénétrables, les dogmatiques pensent y lire à livre ouvert. Récusant ces attitudes, Bacon promeut l’invention d’un nouvel instrument théorique, un Novum Organum, censé accroître notre empire sur la nature sans prétendre la commander. L’homme n’étend ses actions et ses connaissances qu’à mesure de ses observations ; il ne sait ni ne peut rien de plus.

Descartes

« Je ne veux pas différer plus longtemps », annonce Descartes dans Le Monde, au sixième paragraphe, « à vous dire, par quel moyen la Nature seule pourra démêler la confusion du Chaos dont j’ai parlé, et quelles sont les lois que Dieu lui a imposées ».

Condillac

On distingue souvent l’animal de l’homme à partir de la différence entre l’instinct et la raison. Condillac montre que l’instinct suppose « un commencement de connaissance ». Dès lors, les hommes n’agissent-ils pas souvent par instinct, eux qui ne sont rien sans leurs habitudes ?

Diderot

Nous croyons avoir une idée claire de ce qu’est un animal. Mais savons- nous définir ce que nous croyons savoir ? Définir, c’est délimiter ; c’est regrouper dans un même genre des individus différents et, ainsi, les distinguer de ceux qui appartiennent à un autre genre. La diversité profuse du monde animal autorise- t-elle une telle délimitation ?

Rousseau

Rousseau a consacré plusieurs moments de sa vie à l’étude de la botanique, pour laquelle il a posé les jalons d’un dictionnaire scientifique. Cette étude, dans son œuvre, est néanmoins irréductible à la seule quête de connaissance. Elle pose la question du sens de l’existence, sur le mode d’une déambulation libre et heureuse.

Kant

Le soixante- cinquième paragraphe de la Critique de la faculté de juger est intitulé : « Les choses en tant que fins naturelles sont des êtres organisés ». Kant y soutient que la nature s’organise « d’elle- même, et cela dans chaque espèce de ses produits organisés, selon un même exemplaire dans l’ensemble, mais cependant aussi avec des écarts convenables et exigés selon les circonstances pour l’auto-conservation de l’espèce ».

Hegel

L’esprit humain récolte, sur la nature, des connaissances prolifiques en observant ses différentes manifestations. La connaissance humaine doit-elle pour autant se limiter, dans son rapport à la nature, à ces savoirs particuliers, ou développer un savoir unifié, compréhensif, de l’être de la nature ?

Schopenhauer

On peut, selon Schopenhauer, considérer l’homme de deux points de vue : ou bien comme sujet qui se représente le monde par son entendement et le contemple pour le connaître ; ou bien comme organisme traversé par des pulsions et des forces qu’il nomme « volonté ». Face à une nature hostile, ces deux dimensions n’entrent-elles pas en conflit ? Que produit ce conflit ?

Darwin

« Supposer que l’œil, avec tous ses dispositifs inimitables », reconnaît Darwin dans L’Origine des espèces, « pourrait avoir été formé par sélection naturelle, semble, je l’avoue sans mal, absurde ». Les apparences, toutefois, sont trompeuses : n’est-ce pas une compréhension trop humaine de la nature qui nous empêche de reconnaître que les organes les plus complexes se forment graduellement ?

Lévi-Strauss

La parenté, la filiation ou les relations matrimoniales se situent à l’intersection – délicate à saisir – de la nature et de la société. Lévi-Strauss montre comment la prohibition de l’inceste bouscule les propriétés habituellement attribuées à la nature, d’une part, et à la règle, d’autre part.

Naess

« La nature humaine est telle que, si nous atteignons une maturité assez englobante, il nous est impossible de ne pas nous identifier avec tous les êtres vivants », soutient Naess dans La Réalisation de soi. Cette disposition espérée de notre nature ne recèlerait-elle pas la possibilité de modes de vie préférables aux nôtres ?

Montaigne

Qui se connaît connaît aussi les autres car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition.

Héraclite

La Nature aime à se cacher.

Kant

Un être organisé n’est pas simplement machine, car la machine possède uniquement une force motrice, tandis que l’être organisé possède en soi une force formatrice qu’il communique aux matériaux qui ne la possèdent pas.

Aristote

L’homme est par nature un animal politique.

Lévi-Strauss

Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie.

Freud

Le premier être humain à avoir décoché à son ennemi une insulte plutôt qu’une flèche est le fondateur de la civilisation.

Beauvoir

On ne naît pas femme : on le devient.

Kant

Nous sommes civilisés (...) mais nous sommes loin de pouvoir nous tenir pour déjà moralisés.