The Shawshank Redemption met en scène de manière saisissante la tension entre la loi et la justice. Le personnage d'Andy Dufresne, injustement condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, incarne les limites du système judiciaire. Malgré son innocence avérée, il est contraint de subir une peine de prison à vie, montrant ainsi que la lettre de la loi peut parfois s'éloigner de son esprit.
Dans le film, les agissements du directeur de la prison sont certes légaux, mais profondément illégitimes sur le plan moral. Cela souligne que la conformité aux lois n'est pas toujours synonyme de justice. L'erreur judiciaire dont est victime Andy met en lumière les failles d'un système qui n'est pas infaillible. Cela invite à s'interroger sur les moyens de renforcer les garanties d'une justice équitable.
Face à l'adversité, Andy choisit de résister de manière pacifique et légale, incarnant ainsi la possibilité pour le citoyen de s'opposer à l'injustice, même au sein du cadre légal. Le film souligne que la lettre de la loi peut parfois entrer en contradiction avec des valeurs morales fondamentales, comme le respect de la dignité humaine. Cela conduit à réfléchir aux fondements éthiques qui devraient guider l'élaboration des lois.
La loi assure-t-elle la justice, ou bien est-elle simplement un ensemble de règles qui peut parfois perpétuer l’injustice ?
Cette question implique une tension entre la justice, en tant qu'idéal éthique et philosophique, et la loi, qui est un ensemble de règles édictées par une autorité souveraine. Cette interrogation nous amène à réfléchir sur la nature de la loi, son origine, sa fonction et son rapport à la justice.
La loi c'est cet ensemble de règles qui régissent le comportement des individus au sein d'une société. Elle est édictée par une autorité souveraine et a une visée d'ordre et souhaite atteindre le Juste, autrement dit ce qui est conforme à la justice, ce qui est équitable et moral.
Dans 'Le Léviathan', Thomas Hobbes défend l'idée que la loi est juste car elle est l'expression de la volonté souveraine qui émane du contrat social. Pour Hobbes, sans la loi, l'homme vivrait dans un état de nature caractérisé par la guerre de tous contre tous, où la justice n'a pas de place.
L'homme est un loup pour l'homme
Hobbes
Hobbes
L'état de nature, cette guerre de tous contre tous, a pour conséquence que rien ne peut être injuste. Les notions de droit et de tort, de justice et d'injustice n'ont dans cette situation aucune place. Là où il n'y a pas de pouvoir commun il n'y a pas de loi ; là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas d'injustice : force et ruse sont à la guerre les vertus cardinales. Justice et injustice n'appartiennent pas à la liste des facultés naturelles de l'esprit ou du corps ; car dans ce cas elles pourraient se trouver chez un homme qui serait seul au monde (au même titre que ses sens ou ses passions). En réalité la justice et l'injustice sont des qualités qui se rapportent aux hommes en société, non à l'homme solitaire. La même situation de guerre a aussi pour conséquence qu'il n'y existe ni propriété […] ni distinction du mien et du tien, mais seulement qu'à chacun appartient ce qu'il peut s'approprier et juste aussi longtemps qu'il est capable de le garder.