Est-on totalement libre dans l'interprétation d'une œuvre d'art ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet posé est celui de savoir si nous sommes totalement libres dans l'interprétation d'une œuvre d'art. Si on suppose qu'effectivement l'interprétation a pour but de rendre compte de notre expérience de l'œuvre d'art, alors cela implique que notre libre arbitre nous permet de décider librement de la signification de l'œuvre d'art. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'interprétation est le fruit de notre expérience, alors cela a pour conséquences que l'œuvre d'art n'aurait pas de signification propre.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que nous sommes totalement libres dans l'interprétation d'une œuvre d'art, puisque notre expérience personnelle joue un rôle majeur dans notre compréhension de l'œuvre. Donc, par définition, il semblerait que l'interprétation d'une œuvre d'art ne soit pas limitée par une signification prédéfinie, mais plutôt qu'elle soit constamment en mouvement en fonction de notre compréhension personnelle de l'œuvre. Si à première vue nous pouvons soutenir que notre liberté d'interprétation est totale, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que l'interprétation n'est pas infiniment souple, mais qu'elle est également influencée par les contextes culturels, socio-économiques et politiques dans lesquels elle prend place. Paradoxalement, on a alors l'impression que notre liberté d'interprétation est également limitée.

III) Problématique :
On pourra alors se demander si notre liberté d'interprétation est totale dans l'appréciation d'une œuvre d'art.

IV) Annonce du plan :
Dans un premier moment, il s'agira de voir que l'interprétation est bel et bien le fruit de notre expérience personnelle. Puis nous verrons que l'interprétation peut également être influencée par des facteurs externes. Enfin, nous nous demanderons si notre liberté d'interprétation est réellement totale ou si elle est plutôt influencée par un ensemble de facteurs qui nous échappent. Par exemple, on peut prendre l'exemple de la peinture Les Ménines de Velßzquez, qui, selon l'angle sous lequel on se place, peut engendrer des interprétations radicalement différentes.