Être cultivé rend-il meilleur ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet "Être cultivé rend-il meilleur ?" pose un paradoxe intéressant. Si on suppose qu'effectivement, être cultivé - c'est-à-dire avoir une grande connaissance et compréhension des domaines culturels comme l'art, la littérature, la philosophie, etc. - rend meilleur, cela implique que les individus qui ont un haut niveau de culture ont une moralité supérieure et agissent en conséquence. Au contraire, si l'on nie qu'effectivement, être cultivé rend meilleur, alors cela a pour conséquences que la culture n'a pas d'importance pour la moralité et le caractère des individus.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, être cultivé rend meilleur, puisque cela signifie que ces personnes ont une meilleure compréhension du monde et des autres cultures, ont une plus grande sensibilité et peut-être même une meilleure maîtrise de soi. Donc, par définition, il semblerait que la culture soit en lien avec la moralité et le caractère des individus, répondant ainsi à la "doxa" actuelle.
Cependant, si l'on se penche plus attentivement sur la question, on peut soutenir que ce n'est pas forcément vrai. En effet, il arrive souvent que des personnes très cultivées agissent contre leur propre moralité, ou encore montrent de l'arrogance ou de l'insensibilité malgré leur haute connaissance. Paradoxalement, il est possible que les individus qui ont un niveau de culture plus limité soient plus à même d'avoir une moralité et un caractère plus en phase avec leur environnement.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que la haute culture est réellement liée à une moralité supérieure ? Ou bien peut-on être cultivé sans pour autant avoir une influence positive sur son comportement ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que l'effet réel de la haute culture sur la moralité peut être ambigu. Puis nous verrons que certaines composantes de la culture peuvent même être néfastes à la moralité. Enfin, nous nous demanderons si être cultivé est vraiment nécessaire pour avoir une attitude morale, voire si cela peut parfois être un obstacle. Par exemple, nous pourrions prendre l'exemple de l'interaction entre la culture et le leadership, en examinant si les dirigeants les plus cultivés sont toujours les meilleurs pour leur peuple, ou s'il y a d'autres qualités qui sont parfois plus importantes que la culture.