Y a-t-il une inquiétude proprement philosophique ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet de notre dissertation est : "Y a-t-il une inquiétude proprement philosophique ?" Si l'on suppose qu'il existe effectivement une "inquiétude proprement philosophique" (Définition 1), alors cela implique que la philosophie est intrinsèquement liée à un état d'esprit empreint d'inquiétude et de questionnement profond. En revanche, si l'on nie l'existence d'une telle inquiétude philosophique (Définition 2), cela a pour conséquence que la philosophie pourrait être dépourvue de cette dimension particulière et se réduire à une discipline intellectuelle ordinaire.
Prenons un exemple pour illustrer cela : les grands philosophes de l'histoire, tels que Socrate, Descartes ou Nietzsche, étaient-ils véritablement animés par une inquiétude spécifique qui les distinguait des autres penseurs ou chercheurs ?
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
À première vue, il semble que la réponse à la question soit affirmative, car la philosophie est souvent associée à une quête incessante de vérité et à un questionnement perpétuel sur le sens de la vie et de l'existence (Thèse 1). Ainsi, il semblerait que la philosophie soit intrinsèquement marquée par cette inquiétude philosophique, ce qui constituerait une réponse évidente au sujet, une sorte de doxa philosophique.
Cependant, si l'on examine de plus près, il apparaît que l'expérience montre souvent que de nombreux philosophes, bien que profondément engagés dans la réflexion, peuvent également être guidés par des motivations personnelles, des idéologies, ou même par la simple recherche de renommée intellectuelle (Contredire la réponse évidente, para-doxa). Paradoxalement, il semble que la philosophie puisse parfois être motivée par des éléments autres que l'inquiétude philosophique.
Prenons l'exemple de Friedrich Nietzsche, dont l'œuvre est empreinte d'une profonde remise en question de la morale et de la religion. Certaines critiques ont avancé que Nietzsche était davantage motivé par une révolte contre la moralité dominante de son époque que par une véritable inquiétude philosophique.
III) Problématique :
Face à cette dualité apparente entre