Face au devoir de mémoire, vous paraît-il possible d'envisager, pour les victimes, un droit à l'oubli ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Face au devoir de mémoire, le sujet soulève la question de savoir s'il est possible d'envisager, pour les victimes, un droit à l'oubli. Si on suppose qu'effectivement les victimes ont le droit d'oublier les événements traumatisants qu'elles ont vécus, alors cela implique que la société doit respecter leur choix de ne pas se souvenir. Au contraire, si on nie qu'effectivement les victimes ont le droit à l'oubli, alors cela a pour conséquences que la société doit continuer à se souvenir afin de préserver la mémoire collective.
II) Énonciation des alternatives et problématisation
Il semble à première vue que oui, les victimes devraient avoir le droit à l'oubli, puisque cela leur permettrait de se reconstruire et de tourner la page sur leur passé douloureux. Donc, par définition, il semblerait que le droit à l'oubli soit légitime et nécessaire pour les victimes. Cependant, à première vue, on peut soutenir que les événements traumatisants doivent être rappelés et commémorés afin de ne pas oublier les souffrances endurées et de prévenir de futures atrocités. Paradoxalement, on a alors l'impression que le devoir de mémoire s'oppose au droit à l'oubli, car il rappelle constamment les victimes à leur passé douloureux.
III) Problématique
On pourra alors se demander :