Faut-il raisonner pour être juste envers autrui ?
I) Présentation du paradoxe et définitions
Sujet : Faut-il raisonner pour être juste envers autrui ?
Définition 1 : La justice est la vertu qui consiste à donner à chacun ce qui lui est dû.
Définition 2 : La raison est la faculté de penser logiquement et de former des jugements en fonction de la vérité.
Si on suppose qu'effectivement la justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû, alors cela implique que la raison est nécessaire pour déterminer ce qui est dû à chacun.
En effet, sans raison, il est impossible de distinguer entre ce qui est juste et ce qui est injuste.
Au contraire si on nie qu'effectivement la justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû, alors cela a pour conséquences que la raison n'est pas nécessaire pour être juste envers autrui.
En effet, si la justice ne consiste pas à donner à chacun ce qui lui est dû, alors il n'y a pas de critères objectifs pour déterminer ce qui est juste.
II) Enonciation des alternatives et problématisation
Il semble à première vue que oui, il faut raisonner pour être juste envers autrui. En effet, la justice est souvent associée à la notion d'équité, qui suppose que chacun soit traité de manière égale.
Or, pour déterminer si quelqu'un est traité de manière égale, il faut pouvoir raisonner et comparer sa situation à celle des autres.
Par exemple, pour savoir si un salaire est juste, il faut pouvoir comparer le salaire de cette personne à celui des autres salariés qui exercent le même métier.
Si a première vue on peut soutenir que la raison n'est pas nécessaire pour être juste envers autrui, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que ce n'est pas le cas.
En effet, de nombreuses injustices sont commises par des personnes qui ne raisonnent pas.
Par exemple, un individu qui commet un crime par vengeance ne raisonne pas sur les conséquences de ses actes.
Paradoxalement, on a alors l'impression que la raison est nécessaire pour être juste, mais que la réalité montre que ce n'est pas toujours le cas.
III) Problématique
On pourra alors se demander :
→ Est-ce que la justice est nécessairement liée à la raison ?
→ Ou bien est-il possible d'être juste sans raison ?
IV) Annonce du plan
Dans un premier moment il s'agira de voir que la raison est nécessaire pour la justice.
Puis nous verrons que la raison n'est pas suffisante pour la justice.
Enfin, nous nous demanderons si l'absence de raison peut justifier l'injustice.
Exemples
→ Un juge qui rend un jugement juste doit raisonner sur les faits et les arguments des parties.
→ Un parent qui éduque ses enfants avec justice doit raisonner sur ce qui est bon pour eux.
→ Un citoyen qui vote pour un candidat doit raisonner sur les programmes des différents candidats.
Conclusion
Après avoir examiné les deux alternatives, il semble que la raison soit nécessaire, mais pas suffisante pour la justice.
En effet, la raison est nécessaire pour déterminer ce qui est juste, mais elle ne suffit pas à garantir que les décisions seront justes.
La justice exige également des vertus morales telles que la compassion, la générosité et l'altruisme.
Sans ces vertus, la raison peut être utilisée pour justifier des injustices.
Par exemple, un dictateur peut utiliser sa raison pour justifier la répression de ses opposants.
En conclusion, la raison est un outil indispensable pour la justice, mais elle ne doit pas être considérée comme une fin en soi.