i) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet de la dissertation est de savoir si l'exercice de la philosophie contribue au développement de la démocratie. Si l'on suppose effectivement que la philosophie a un impact positif sur la démocratie, alors cela implique que l'exercice de la réflexion philosophique favorise la compréhension critique des enjeux politiques et encourage la participation citoyenne. En revanche, si l'on nie que la philosophie contribue au développement de la démocratie, cela signifie que la réflexion philosophique peut être perçue comme élitiste, éloignée des préoccupations concrètes des citoyens et donc inefficace dans le renforcement de la démocratie.
Exemple : On peut citer comme exemple de l'importance de la philosophie pour la démocratie le cas des philosophes des Lumières tels que Voltaire, Rousseau ou Montesquieu, dont les idées ont joué un rôle central dans l'émergence et la consolidation des idées démocratiques pendant la Révolution française.
ii) Énonciation des alternatives et problématisation :
À première vue, il semble que l'exercice de la philosophie contribue effectivement au développement de la démocratie, puisque par définition, la philosophie est un outil de réflexion critique qui encourage la remise en question des systèmes politiques et des normes sociales établies. Ainsi, la philosophie favorise la prise de conscience des enjeux démocratiques et permet de formuler des idées nouvelles pour améliorer les pratiques démocratiques. Cependant, malgré cette réponse évidente, il est possible de soutenir que l'exercice de la philosophie ne contribue pas nécessairement au développement de la démocratie. En effet, l'expérience montre bien souvent que la philosophie peut être perçue comme élitiste, réservée à une minorité éduquée et déconnectée des réalités concrètes de la société. Paradoxalement, cela peut conduire à l'indifférence ou au mépris envers la démocratie.
Exemple : On peut prendre comme exemple le philosophe Arthur Schopenhauer, qui, bien qu'il ait été un grand penseur, a exprimé des idées pessimistes et critiques envers la démocratie, arguant que les masses étaient incapables de gouverner efficacement.
iii) Problématique :
Face à ce paradoxe, il est légitime de se demander si l'exercice de la philosophie contribue réellement au développement de la démocratie ou s'il peut également renforcer des idées contraires à celle-ci.
Exemple : On peut se demander si la présence de philosophes engagés dans le débat public, comme Martha Nussbaum ou Jurgen Habermas, a un effet réel sur la participation démocratique des citoyens.
iv) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira d'examiner les arguments qui soutiennent que l'exercice de la philosophie contribue au développement de la démocratie. Ensuite, nous étudierons les critiques qui remettent en question cette idée et mettrons en évidence les possibles dangers d'une utilisation détournée de la philosophie. Enfin, nous nous interrogerons sur les conditions nécessaires pour que l'exercice de la philosophie puisse réellement renforcer la démocratie.
Exemple : Dans la première partie, nous analyserons les contributions de philosophes tels que John Dewey et John Rawls à la compréhension de la démocratie. Puis, nous aborderons dans la deuxième partie les critiques formulées par des auteurs comme Karl Popper ou Hannah Arendt. Enfin, nous étudierons dans la troisième partie les initiatives actuelles visant à promouvoir la participation citoyenne grâce à l'exercice de la philosophie, à travers des exemples concrets tels que les ateliers de philosophie pour enfants.