L'historien peut-il se passer d'une philosophie ?
i) Présentation du paradoxe et définitions:
Le sujet pose la question suivante : est-ce que l'historien peut se passer d'une philosophie ? Si on suppose qu'effectivement l'historien peut se passer d'une philosophie, alors cela implique que l'étude des faits historiques se limite à la collecte de données brutes sans aucune réflexion critique ou interprétation. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'historien peut se passer d'une philosophie, cela signifie que la philosophie apporte une dimension de réflexion, d'analyse et de construction théorique nécessaire à l'interprétation des événements historiques.
Exemple : Supposons qu'un historien étudie la Révolution française sans se préoccuper des idées philosophiques qui ont inspiré les révolutionnaires. Cela signifie qu'il se contente de recueillir des faits et des chiffres relatifs aux événements politiques, sans chercher à comprendre les motivations idéologiques qui ont mené à ces événements.
ii) Énonciation des alternatives et problématisation:
Il semble à première vue que l'historien peut se passer d'une philosophie, puisque l'histoire est avant tout une discipline empirique qui se base sur des faits tangibles et vérifiables. Donc, par définition, il semblerait que l'historien puisse se contenter de l'analyse des sources historiques sans avoir recours à la philosophie.
Exemple: Un historien travaillant sur l'histoire économique pourrait se concentrer sur l'analyse des données statistiques pour comprendre l'évolution des marchés sans avoir besoin d'aborder les questions philosophiques liées à la nature de l'économie.
Si à première vue on peut soutenir que l'historien peut se passer d'une philosophie, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que la philosophie apporte des éclairages indispensables à la compréhension des événements historiques. Paradoxalement, on a alors l'impression que la philosophie devient un outil essentiel pour l'historien afin de donner du sens et d'interpréter les faits.
Exemple: L'histoire de la Révolution française met en évidence l'importance des idées philosophiques des Lumières dans la formation des valeurs républicaines et des droits de l'homme. Leur compréhension est donc cruciale pour une analyse historique approfondie.
iii) Problématique:
On pourra alors se demander : est-ce que l'historien peut se passer d'une philosophie à la fois pour comprendre les événements historiques et pour les interpréter de manière critique ?
Exemple: Comment l'absence de prise en compte des idées philosophiques qui ont influencé une période de l'histoire peut-elle affecter notre compréhension globale de cette période ?
iv) Annonce du plan:
Dans un premier moment, il s'agira de voir que l'inclusion de la philosophie dans la démarche historique permet une analyse en profondeur des événements historiques. Puis nous verrons que la philosophie offre une perspective critique essentielle pour interpréter les faits historiques. Enfin, nous nous demanderons si l'historien peut réellement se passer d'une philosophie dans son travail de recherche et d'analyse.
Exemple: Dans la première partie, nous examinerons les apports de la philosophie politique à l'étude de l'histoire. Dans la deuxième partie, nous analyserons comment la philosophie de l'histoire peut permettre une réflexion critique sur les différentes interprétations historiques. Enfin, dans la troisième partie, nous évaluerons les limites et les possibilités de se passer de la philosophie dans le travail de l'historien.