L'instruction est-elle facteur de moralité ?

I) Présentation du paradoxe et des définitions : L'instruction, c'est-à-dire l'acquisition de connaissances et de compétences, est souvent considérée comme un facteur de développement et de progrès. Cependant, si on suppose qu'effectivement l'instruction est facteur de moralité, alors cela implique que les personnes instruites ont des comportements plus éthiques et responsables. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'instruction est facteur de moralité, alors cela a pour conséquence que l'éducation ne garantit pas nécessairement une conduite vertueuse.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que l'instruction est en effet un facteur de moralité, puisque l'éducation permet d'acquérir des valeurs et des principes éthiques qui peuvent guider les comportements. Donc, par définition, il semblerait que les personnes instruites soient plus morales que les personnes non instruites, qui n'ont pas eu accès à ces connaissances. Cependant, si on examine de plus près, il semble pourtant que l'expérience montre que l'instruction ne garantit pas toujours une conduite éthique. Paradoxalemen,t on a alors l'impression que certains individus très instruits peuvent être immoraux, tandis que d'autres moins instruits peuvent avoir des comportements exemplaires.

III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que l'instruction est réellement un facteur de moralité ou bien est-ce que d'autres facteurs entrent en jeu pour déterminer la conduite éthique des individus ?

IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que l'instruction peut effectivement favoriser l'acquisition de valeurs morales, en permettant notamment de développer la réflexion critique et la capacité à se mettre à la place d'autrui. Puis nous verrons que l'instruction ne suffit pas à elle seule à garantir une conduite éthique, et que d'autres facteurs comme l'environnement social et culturel, les expériences vécues et les choix personnels peuvent influencer les comportements. Enfin, nous nous demanderons si l'instruction doit être considérée comme un facteur de moralité ou plutôt comme un moyen de développer des compétences permettant de faire des choix éclairés. Par exemple, on peut citer l'exemple de personnes très instruites qui utilisent leurs compétences pour des fins immorales, comme des criminels ou des manipulateurs, ou encore celui de personnes peu instruites qui ont des comportements éthiques, comme des personnes engagées dans des actions humanitaires.