La conscience du temps rend-elle l'existence tragique ?

I) Présentation du paradoxe et definitions : Si on suppose qu'effectivement la conscience du temps existe, alors cela implique que l'homme est conscient de sa propre finitude, de l'avancée inexorable du temps qui cours sans jamais s'arrêter et qui emporte inévitablement la vie avec lui. Au contraire, si on nie qu'effectivement la conscience du temps existe, alors cela a pour conséquence que l'homme vit le temps comme une réalité éternelle, qu'il en oublie sa finitude et se projette dans un futur qu'il peut imaginer infini.
II) Enonciation des alternatives et problematisation Il semble à première vue que oui, la conscience du temps rend l'existence tragique, puisque l'homme est confronté à cette idée de la mort inévitable et qu'il doit vivre avec la pression de vivre sa vie pleinement avant qu'il ne soit trop tard. Donc, par définition, il semblerait que cette notion de conscience du temps fasse partie de la doxa. Si à première vue on peut soutenir que non, la conscience du temps ne rend pas l'existence tragique, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que les hommes qui vivent conscients du temps qui passe ont tendance à se sentir angoissés et oppressés par l'idée de devoir profiter de chaque instant. Paradoxalement, on a alors l'impression que leur vie perd de sa saveur.
III) Problematique On pourra alors se demander : est-ce que la conscience du temps est une source d'angoisse et de tragédie ou, au contraire, une invitation à apprécier chaque instant comme s'il était le dernier ?
IV) Annonce du plan Dans un premier temps, il s'agira de voir que la conscience du temps peut effectivement rendre l'existence tragique, en montrant comment elle crée une pression temporelle constante sur l'homme et en faisant référence à des exemples concrets d'angoisse existentielle. Puis, nous verrons que la conscience du temps peut également être perçue comme une invitation à vivre pleinement l'instant présent, en montrant comment elle peut nous donner une conscience aig³e de la beauté éphémère de ce qui nous entoure. Enfin, nous nous demanderons si ces deux aspects sont réellement opposés ou s'ils ne témoignent pas d'une véritable dualité de l'existence humaine.