La féminité est-elle un artifice de la culture ou une différenciation naturelle ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
La question posée est la suivante : "La féminité est-elle un artifice de la culture ou une différenciation naturelle?" Si on suppose qu'effectivement la féminité est une construction culturelle, cela implique que les différences entre les genres sont principalement dues à des normes sociales et des stéréotypes véhiculés par la société. Au contraire, si on nie que la féminité est un artifice de la culture, cela signifie que les hommes et les femmes sont naturellement différents et que la féminité découle de caractéristiques biologiques propres aux femmes.
II) Énonciation des alternatives et problématisation
Il semble à première vue que la féminité soit un artifice de la culture, puisque les normes et les stéréotypes de genre associés à la féminité varient considérablement selon les cultures et les époques. En d'autres termes, les caractéristiques généralement associées à la féminité ne sont pas universelles, mais plutôt construites socialement. Donc, par définition, il semblerait que la féminité soit une construction culturelle plutôt qu'une différenciation naturelle. Cependant, si à première vue on peut soutenir que la féminité est un artifice de la culture, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que les différences homme-femme existent bel et bien et qu'elles ne peuvent pas être complètement imputées aux normes et stéréotypes culturels. Paradoxalement, on a alors l'impression que les caractéristiques sociales associées à la féminité ont une certaine base biologique.
III) Problématique
On pourra alors se demander : est-ce que la féminité est une construction culturelle ou bien est-ce qu'elle est ancrée dans des différences biologiques entre les sexes ?
IV) Annonce du plan
Dans un premier temps, il s'agira de voir que les différences culturelles entre les normes et stéréotypes de genre qui définissent la féminité suggèrent que celle-ci est un artifice de la culture. Puis, nous verrons que certaines différences entre les sexes sont en effet biologiquement ancrées, mais qu'elles sont souvent exagérées par des stéréotypes et des normes culturelles. Enfin, nous nous demanderons si les différences biologiques entre les sexes sont suffisantes pour expliquer l'existence de la féminité en tant que catégorie sociale. Pour ce faire, nous pourrons prendre comme exemple les différences entre les femmes occidentales et les femmes de cultures dites traditionnelles, ainsi que les critiques des mouvements féministes quant aux rigidités de la catégorisation des genres.