La justice a-t-elle besoin des institutions ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
La justice est souvent considérée comme une valeur universelle fondamentale pour garantir l'harmonie dans une société. Si on suppose qu'effectivement, la justice peut être réalisée sans institutions, cela implique que les individus seraient tous capables de respecter les normes éthiques et morales sans avoir besoin d'un cadre formel pour réguler leurs actions. Au contraire, si on nie qu'effectivement la justice peut être réalisée sans institutions, cela a pour conséquence que l'existence de règles formelles et d'institutions est nécessaire pour assurer l'égalité de traitement, la protection des droits et la punition des contrevenants.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que la justice ne puisse exister sans les institutions, car elles ont pour rôle de garantir l'égalité, la transparence et l'application des lois. Par conséquent, on pourrait conclure que les institutions sont indispensables pour qu'il y ait une justice équitable, ce qui est la réponse évidente et généralement acceptée. Cependant, si on examine la réalité de près, on constate que dans certaines sociétés, la justice informelle, c'est-à-dire des règles non écrites respectées par les membres de la communauté, fonctionne très bien dans la résolution des conflits et la dissuasion de la criminalité. Paradoxalement, dans certains cas, l'application rigide des lois par les institutions peut mener à des injustices envers les personnes défavorisées qui ne peuvent pas se défendre contre les abus de pouvoir.

III) Problématique :
On pourra alors se demander si la justice ne pourrait pas exister sans les institutions ou si celles-ci sont nécessaires pour garantir la justice et l'égalité.

IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira d'analyser les fonctions et les limites des institutions dans la protection de la justice. Puis, nous verrons qu'il y a des formes de justice informelle qui peuvent fonctionner sans les institutions. Enfin, nous nous demanderons si ces deux approches sont incompatibles ou si une combinaison des deux peut être possible pour assurer une justice plus équitable. Par exemple, on peut évoquer les tribunaux communautaires de certains pays en développement qui ont réussi à instituer une justice participative et inclusive qui combine les valeurs de la justice formelle et informelle.