La liberté consiste-t-elle à s'affranchir du moi ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
La liberté, concept philosophique fondamental, pose un paradoxe : Si on suppose qu'effectivement la liberté consiste à s'affranchir du moi, alors cela implique que l'individu doit se détacher de son essence, de son identité profonde pour devenir libre. Au contraire, si on nie qu'effectivement la liberté implique de s'affranchir du moi, cela a pour conséquences que l'individu est soumis à son moi, à ses désirs et pulsions, et n'est donc pas libre.
II) Énonciation des alternatives et problématisation
Il semble à première vue que la liberté consiste à s'affranchir du moi puisque cela permet de se libérer de ses conditionnements, de s'émanciper des influences extérieures pour agir en toute autonomie. Donc, par définition, il semblerait que la liberté soit liée à l'individualisme, à la rupture avec les normes sociales et les codes culturels (réponse évidente au sujet, Doxa).
Cependant, si l'on soutient que la liberté consiste à s'affranchir du moi, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que cette vision a des limites. Paradoxalement, on a alors l'impression que s'affranchir du moi peut conduire à une nouvelle forme d'enfermement, où l'individualisme devient une norme, où l'on se coupe du monde et de la réalité. Ainsi, la liberté pourrait aussi résider dans la capacité de se connaître soi-même et de s'affirmer, sans pour autant nier son moi (contredire la réponse évidente, para-doxa).
III) Problématique
On pourra alors se demander : est-ce que la liberté consiste à s'affranchir du moi ou bien est-ce que la liberté réside dans la capacité de se connaître soi-même et de s'affirmer, sans pour autant nier son moi ?
IV) Annonce du plan
Dans un premier temps, il s'agira de voir que la liberté consiste en effet à s'affranchir du moi, en s'appuyant sur les théories de la philosophie de l'individualisme. Puis nous verrons que cette vision de la liberté a des limites, en montrant les contradictions de l'individualisme. Enfin, nous nous demanderons si la liberté ne résiderait pas dans une synthèse de ces deux approches, où l'on pourrait concilier la connaissance de soi avec la capacité d'agir librement dans le monde.