La morale est-elle objet de science ?

I) Présentation du paradoxe et définitions: La morale, ensemble de règles de conduite admises par une communauté, peut-elle être considérée comme un objet de science, c'est-à-dire comme quelque chose pouvant être étudié, analysé et mesuré de manière objective ? Si l'on suppose qu'effectivement la morale est un objet de science, alors cela implique que les normes morales peuvent être établies avec certitude et que les sciences humaines peuvent produire un savoir valide sur le sujet. Au contraire, si on nie que la morale soit objet de science, alors cela a pour conséquence que les normes morales sont purement subjectives et arbitraires, et que toute tentative de les établir de manière objective est illusoire.
II) Énonciation des alternatives et problématisation: Il semble a première vue que la morale est bien un objet de science, puisque les sciences humaines telles que la psychologie, la sociologie ou encore l'éthique s'intéressent à son étude. Donc, par définition, il semblerait que la morale puisse être appréhendée de manière empirique et objective, et qu'un consensus puisse être trouvé sur ce qui est moralement acceptable ou non, selon les contextes sociaux et culturels. Cependant, on peut soutenir que la morale ne peut pas être considérée comme un objet de science, car elle repose sur des valeurs et des principes qui sont subjectifs et relatifs à chaque individu ou groupe. Paradoxalement, l'expérience montre bien souvent que des normes divergentes peuvent coexister au sein même d'une même culture et que ce qui est considéré comme moral dans une société peut être immoral dans une autre.
III) Problématique: On pourra alors se demander : comment parvenir à une science de la morale, alors que celle-ci est intrinsèquement subjective et variable ? Peut-on réellement établir des critères objectifs pour juger de la moralité d'un comportement ou d'une décision ?
IV) Annonce du plan: Dans un premier moment il s'agira de voir que la morale peut être appréhendée comme un objet de science, en se basant sur des approches empiriques telles que la psychologie morale et l'éthique appliquée. Puis, nous verrons que la morale ne peut pas être considérée comme un objet de science de manière absolue, car elle est liée aux valeurs et aux normes de chacun, et que son étude doit également prendre en compte l'histoire, la culture et les contextes dans lesquels elle évolue. Enfin, nous nous demanderons si une science de la morale est encore nécessaire ou si une réflexion éthique plus globale, prenant en compte la diversité des visions du monde et des cultures, ne pourrait pas être préférable.