La tolérance implique-t-elle qu'on laisse les autres dans l'erreur ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
La question posée est la suivante : La tolérance implique-t-elle qu'on laisse les autres dans l'erreur ? Si on suppose qu'effectivement la tolérance implique de laisser les autres dans l'erreur, cela signifie que l'on doit accepter et respecter les opinions et croyances même si elles vont à l'encontre de la vérité ou de la raison. Au contraire, si on nie qu'effectivement la tolérance implique de laisser les autres dans l'erreur, cela a pour conséquences que l'on doit agir pour corriger leurs erreurs et les guider vers ce qui est vrai ou raisonnable.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que la tolérance implique effectivement de laisser les autres dans l'erreur, puisque cela fait partie intégrante du respect de leur liberté de pensée et de croyance. Ainsi, il semblerait, par définition, que la tolérance soit liée à la non-ingérence dans les convictions individuelles, même si elles sont considérées comme erronées par certains. C'est la réponse évidente, souvent considérée comme faisant partie de la "doxa".
Cependant, si à première vue on peut soutenir cette thèse, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que laisser les autres dans l'erreur peut avoir des conséquences néfastes, aussi bien pour eux que pour la société dans son ensemble. En effet, pensons aux situations où des croyances erronées mènent à des comportements préjudiciables, comme le rejet de la science ou la propagation de théories complotistes. Paradoxalement, on a alors l'impression que la tolérance, en laissant les autres dans l'erreur, peut aller à l'encontre de l'épanouissement individuel et du bien commun.
III) Probl