Le droit et l'intérêt général peuvent-ils s'opposer ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet posé est : "Le droit et l'intérêt général peuvent-ils s'opposer ?" Si on suppose qu'effectivement le droit prime sur l'intérêt général alors cela implique que les décisions prises par les autorités doivent être conformes aux lois en vigueur, même si cela va à l'encontre de l'intérêt général. Au contraire, si on nie qu'effectivement le droit prime sur l'intérêt général alors cela a pour conséquences que les décisions prises par les autorités doivent être prises en fonction de l'intérêt général, même si cela implique de ne pas respecter les lois en vigueur.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que le droit prime sur l'intérêt général puisque c'est le rôle des autorités de faire respecter les lois en vigueur. Donc, par définition, il semblerait que le droit s'oppose à l'intérêt général, ce qui est la réponse évidente au sujet, la doxa.
Si à première vue on peut soutenir que l'intérêt général prime sur le droit, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que les décisions prises en fonction de l'intérêt général peuvent aller à l'encontre des lois en vigueur, ce qui contredit la réponse évidente, la para-doxa. Paradoxalement, on a alors l'impression que l'intérêt général et le droit peuvent être en conflit.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que le droit prime sur l'intérêt général ou bien est-ce que l'intérêt général prime sur le droit ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que les lois en vigueur sont nécessaires pour garantir l'ordre et la sécurité, mais qu'elles peuvent parfois aller à l'encontre de l'intérêt général. Puis nous verrons que l'intérêt général peut être pris en compte dans les décisions prises par les autorités, même si cela implique de ne pas respecter les lois en vigueur. Enfin, nous nous demanderons si une conciliation entre le droit et l'intérêt général est possible et souhaitable. Par exemple, on peut citer la question de la légalisation du cannabis : d'un côté, le droit interdit la consommation de cette drogue, mais de l'autre, l'intérêt général peut être de réduire les risques pour la santé publique en encadrant sa consommation.