Le goût est-il affaire d'éducation ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet qui nous occupe aujourd'hui est le suivant : Le goût est-il une affaire d'éducation ? Si l'on suppose qu'effectivement le goût est principalement façonné par l'éducation et l'environnement social dans lequel une personne évolue, alors cela implique que les préférences gustatives d'un individu sont largement déterminées par les normes culturelles, les influences familiales, et les expériences culinaires auxquelles il est exposé. Au contraire, si l'on nie que le goût soit principalement influencé par l'éducation, cela a pour conséquence que les préférences gustatives sont innées ou résultent d'une prédisposition biologique.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que le goût soit effectivement une affaire d'éducation. En effet, l'éducation alimentaire reçue dès l'enfance par un individu peut orienter ses choix culinaires tout au long de sa vie. Par conséquent, il semble évident que le goût est en grande partie façonné par l'éducation (doxa).
Cependant, si l'on regarde de plus près, il semble que l'expérience montre bien souvent que le goût ne se résume pas simplement à une question d'éducation. Des personnes issues du même environnement culturel peuvent développer des préférences gustatives très différentes. Par exemple, au sein d'une même famille, des frères et sœurs peuvent avoir des goûts culinaires radicalement différents. De plus, certaines préférences gustatives semblent être universelles, comme le plaisir pour le sucré et le dégoût pour l'amertume, suggérant ainsi une base biologique dans nos préférences alimentaires. Paradoxalement, on a alors l'impression que le goût est à la fois influencé par l'éducation et par des facteurs intrinsèques à l'individu.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que le goût est principalement le produit de l'éducation, ou bien est-ce qu'il découle également de facteurs biologiques et individuels ? En d'autres termes, quel est le véritable poids de l'éducation dans la formation de nos préférences gustatives