Le travail nous fait-il perdre notre nature ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet qui se pose à nous est le suivant : Le travail nous fait-il perdre notre nature ? Si l'on suppose qu'effectivement le travail, en tant qu'activité humaine visant la production ou la prestation de services en échange d'une rémunération, est une composante essentielle de notre existence sociale, alors cela implique que l'homme, en s'adonnant au travail, s'inscrit dans un processus d'adaptation à son environnement et contribue ainsi à la construction de la société. Au contraire, si l'on nie qu'effectivement le travail peut être considéré comme une altération de notre nature, cela a pour conséquences que l'on conçoit l'activité professionnelle comme une manifestation naturelle de la condition humaine, inscrite dans notre évolution biologique et culturelle.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que le travail, en tant que moyen d'assurer notre subsistance et de contribuer au progrès de la société, ne puisse que renforcer notre nature sociale et adaptative. Donc, par définition, il semblerait que l'engagement dans le travail soit une expression intrinsèque de notre nature même, relevant de la doxa commune. Si, à première vue, on peut soutenir cette thèse, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que le travail, loin de préserver notre nature, peut parfois la mettre à mal. En effet, l'aliénation au travail, la pression sociale, et la déconnexion avec nos aspirations profondes peuvent conduire à une forme de déshumanisation. Paradoxalement, on a alors l'impression que l'activité censée nous enrichir peut aussi nous appauvrir de notre essence humaine.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que le travail, en tant qu'élément incontournable de notre existence sociale, renforce réellement notre nature ou bien, au contraire, contribue-t-il à l'érosion de notre essence humaine, emprisonnée dans les mécanismes complexes du monde professionnel ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que le travail, en tant que facteur d'intégration sociale et d'épanouissement individuel, peut être perçu comme un moyen de révéler notre nature profonde. Puis, nous verrons que le travail peut également être source d'aliénation, conduisant à une perte de notre identité authentique. Enfin, nous nous demanderons si des alternatives existent pour concilier le travail avec le respect et la préservation de notre nature intrinsèque, tout en répondant aux exigences de la vie en société.