Les animaux ont-ils un monde ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Les animaux ont-ils un monde ? Si l'on suppose qu'effectivement, les animaux possèdent un monde qui leur est propre, cela implique que leur expérience du monde est riche en significations et qu'ils partagent avec nous, les êtres humains, une certaine forme d'existence consciente. Au contraire, si l'on nie qu'effectivement les animaux ont un monde propre, alors cela a pour conséquence que leur expérience se réduit à une série de réponses instinctives et dénuées de toute signification profonde.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, les animaux ont un monde, puisque leur comportement, leurs interactions avec leur environnement, et même leur communication non-verbale semblent indiquer une forme d'expérience du monde. Donc, par définition, il semblerait que les animaux ont un monde, ce qui correspond à la réponse évidente (Doxa).
Cependant, si l'on creuse plus profondément, il semble pourtant que l'expérience animale puisse être davantage réduite à des réponses conditionnées et instinctives. Par exemple, les comportements de certains animaux peuvent être expliqués par des réflexes simples et des mécanismes biologiques, sans nécessairement supposer une perception consciente du monde. En effet, certains animaux réagissent de manière prévisible à des stimuli sans montrer de signes évidents de réflexion ou de compréhension. Paradoxalement, on a alors l'impression que l'expérience animale est dépourvue de la richesse que nous attribuons à la nôtre.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que les animaux ont véritablement un monde, une expérience du monde riche et consciente (Thèse 1), ou bien leur comportement peut-il être entièrement expliqué par des mécanismes biologiques et des réponses instinctives (Thèse 2) ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier moment, il s'agira de voir que les animaux manifestent des comportements qui semblent indiquer une expérience du monde, en examinant leur communication, leurs interactions sociales, et les études scientifiques sur la cognition animale. Puis, nous verrons que la thèse selon laquelle l'expérience animale est réduite à des réponses conditionnées peut également trouver du soutien dans les recherches en neurosciences et en éthologie. Enfin, nous nous demanderons si la question de l'existence d'un monde chez les animaux a des implications éthiques importantes concernant notre traitement des animaux et notre responsabilité envers eux.