Les choses ont-elles une essence ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet qui nous est proposé est le suivant : "Les choses ont-elles une essence ?". Si on suppose qu'effectivement chaque chose possède une essence, alors cela implique que chaque chose possède une nature immuable qui la définit. Au contraire, si on nie qu'effectivement chaque chose possède une essence, alors cela a pour conséquence que chaque chose est définie par des caractéristiques qui peuvent varier en fonction des contextes.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, les choses ont une essence puisque chaque chose possède une nature immuable qui la définit. Donc, par définition, il semblerait que chaque chose ait une essence. Cette réponse semble évidente et correspond à la doxa. Cependant, si l'on examine de plus près cette réponse, on peut soutenir que les choses n'ont pas d'essence car leur nature est définie par des caractéristiques qui peuvent varier en fonction des contextes. Paradoxalement, on a alors l'impression que chaque chose a une essence et en même temps qu'elle n'en a pas.

III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que chaque chose possède une essence immuable qui la définit ou bien est-ce que sa nature est définie par des caractéristiques qui peuvent varier en fonction des contextes ?

IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que la notion d'essence est problématique car elle suppose l'existence d'une nature immuable pour chaque chose. Puis nous verrons que la nature des choses est définie par des caractéristiques qui peuvent varier en fonction des contextes. Enfin, nous nous demanderons si la notion d'essence est nécessaire pour comprendre les choses ou si elle est une illusion. Par exemple, on peut prendre l'exemple de l'eau qui peut être liquide, solide ou gazeuse en fonction de la température et de la pression, ce qui remet en question l'existence d'une essence immuable pour l'eau.