Les historiens ne se bornent-ils pas à raconter des histoires ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Les historiens ne se bornent-ils pas à raconter des histoires ? Si on suppose qu'effectivement les historiens se limitent à raconter des histoires, cela implique que leur travail se réduit à une simple narration des événements passés, sans réelle objectivité ni recherche de vérité. Au contraire, si on nie qu'effectivement les historiens ne font que raconter des histoires, cela signifie que leur travail consiste à analyser les sources historiques, à interpréter les faits et à construire des récits basés sur des preuves tangibles.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, les historiens se bornent à raconter des histoires, puisque leur travail repose sur la sélection et l'organisation des événements passés pour en faire des récits cohérents. Donc, par définition, il semblerait que les historiens soient des narrateurs d'histoires, ce qui correspond à la vision commune (doxa).
Si, à première vue, on peut soutenir que les historiens ne se bornent pas à raconter des histoires, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent le contraire. En effet, les historiens ont souvent recours à des techniques narratives pour rendre leurs récits plus captivants et accessibles au grand public. Paradoxalement, on a alors l'impression que les historiens embellissent ou déforment les faits pour les rendre plus attractifs, ce qui remet en question leur objectivité et leur rigueur scientifique.
Exemple : Un historien qui écrit un livre sur la Révolution française peut choisir de mettre l'accent sur les aspects dramatiques et les personnages emblématiques, en négligeant certains événements ou acteurs moins connus, afin de créer un récit plus palpitant. Cela peut donner l'im