Peut-on distinguer entre de bons et de mauvais désirs ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Peut-on distinguer entre de bons et de mauvais désirs ? Si l'on suppose qu'effectivement, il est possible de faire une distinction claire entre ces deux types de désirs, alors cela implique que nous disposons d'un critère objectif et universel pour évaluer la moralité des désirs. En revanche, si l'on nie qu'effectivement une telle distinction puisse être faite, cela a pour conséquence que la nature des désirs et leur moralité demeurent sujettes à une interprétation subjective.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble, à première vue, que nous puissions en effet distinguer entre de bons et de mauvais désirs. En suivant cette logique, nous pourrions affirmer que les désirs qui conduisent à des actions bénéfiques pour soi-même et pour autrui sont considérés comme bons, tandis que ceux qui entraînent des conséquences négatives sont considérés comme mauvais. Cette approche semble refléter la doxa morale qui prévaut dans de nombreuses sociétés.
Cependant, à y regarder de plus près, l'expérience montre bien souvent que la distinction entre bons et mauvais désirs est loin d'être aussi nette. Par exemple, un désir de vengeance peut sembler mauvais, mais dans certaines situations, il peut être perçu comme juste par ceux qui estiment avoir été injustement traités. De plus, la relativité culturelle souligne la variabilité des jugements moraux. Ce qui est considéré comme un bon désir dans une culture peut être perçu comme mauvais dans une autre. Paradoxalement, on a alors l'impression que la notion de désir moral est sujette à des nuances et des contradictions.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que la distinction entre bons et mauvais désirs peut réellement être établie de manière objective et universelle, ou bien est-elle intrinsèquement liée à des perspectives culturelles et individuelles ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira d'explorer les arguments en faveur de la distinction entre bons et mauvais désirs en examinant les critères et les théories qui sous-tendent cette perspective. Puis, nous verrons que la complexité de cette question réside dans les diverses nuances culturelles et individuelles qui remettent en question une approche universelle de la moralité des désirs. Enfin, nous nous demanderons si une position médiane est envisageable, celle qui tiendrait compte à la fois de l'aspect universel et relatif de la distinction entre bons et mauvais désirs, tout en considérant les implications éthiques de cette perspective.