Peut-on être injuste avec soi-même ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
Peut-on être injuste avec soi-même? Si l'on suppose qu'effectivement l'injustice envers soi-même réside dans le traitement délibéré et contraire à ses propres valeurs, alors cela implique une introspection morale poussée. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'injustice envers soi-même soit possible, arguant que l'individu agit toujours en accord avec ses intérêts fondamentaux, cela a pour conséquences de minimiser la complexité morale de l'auto-évaluation.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble, à première vue, que non, puisque l'idée commune suggère que chacun est le gardien de son bien-être et de sa justice intérieure. Donc, par définition, il semblerait que l'idée d'injustice envers soi-même soit contredite, conformément à la doxa. Cependant, si l'on creuse plus profondément, il apparaît que des situations complexes peuvent survenir. Par exemple, un individu peut se fixer des normes rigoureuses et s'infliger des jugements excessifs, créant ainsi un dilemme paradoxal entre son idéal et ses actions réelles.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que l'auto-jugement sévère constitue véritablement une forme d'injustice envers soi-même, ou bien est-ce simplement le reflet d'une norme personnelle exigeante? La tension entre l'idéal individuel et la réalité quotidienne soulève la question fondamentale de la nature de l'injustice intérieure.
IV) Annonce du plan :
Dans un premier moment, il s'agira d'explorer la notion d'injustice envers soi-même à travers le prisme des normes personnelles. Puis, nous examinerons les mécanismes psychologiques qui peuvent conduire à des auto-évaluations sévères, en utilisant des exemples concrets de dilemmes moraux personnels. Enfin, nous nous demanderons si la quête constante de perfection personnelle peut parfois être une source insoupçonnée d'injustice envers soi-même, en analysant les implications philosophiques de cette tension.