Peut-on être l'historien de son temps ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
Peut-on être l'historien de son temps ? Si on suppose qu'effectivement, être l'historien de son temps signifie avoir une compréhension objective et impartiale des événements qui se déroulent pendant notre période de vie, alors cela implique que nous pouvons prendre du recul par rapport à notre propre expérience et analyser les faits de manière objective. Au contraire, si on nie qu'effectivement, être l'historien de son temps est possible, cela a pour conséquences que notre interprétation de l'histoire sera toujours biaisée par notre subjectivité et notre position dans le temps.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, on peut être l'historien de son temps, puisque cela implique d'avoir une connaissance approfondie des événements contemporains et de pouvoir les analyser à la lumière des connaissances et des outils méthodologiques propres à l'étude de l'histoire. Donc, par définition, il semblerait que l'historien de son temps puisse apporter une contribution précieuse à la compréhension de son époque, en fournissant une analyse objective et critique des événements.
Si à première vue on peut soutenir que nous ne pouvons pas être l'historien de notre temps, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que notre vision de l'histoire est influencée par notre contexte social, culturel et personnel. En effet, notre compréhension des événements est souvent teintée par nos préjugés, nos valeurs et nos intérêts. Paradoxalement, on a alors l'impression que notre interprétation de l'histoire est toujours subjective