Peut-on suspendre son jugement ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Peut-on suspendre son jugement ? Si on suppose qu'effectivement, il est possible de suspendre son jugement, alors cela implique que l'on est capable de ne pas prendre parti pour une opinion ou une position donnée. Au contraire, si on nie cette possibilité, cela signifie que l'on est toujours enclin à prendre parti pour une opinion ou une position.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, on puisse suspendre son jugement puisque cela permet de prendre du recul et d'éviter de se laisser influencer par des préjugés. Donc, par définition, il semblerait que la suspension de jugement soit une attitude objective et rationnelle, en opposition à une attitude dogmatique et subjective.
Si à première vue on peut soutenir cette thèse, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que la suspension de jugement peut être difficile à maintenir dans la pratique. Paradoxalement, on a alors l'impression que la suspension de jugement peut conduire à une forme d'indifférence ou de relativisme, qui peut être perçu comme une faiblesse intellectuelle.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que la suspension de jugement est une attitude souhaitable ou bien est-ce qu'elle peut conduire à une forme d'indifférence ou de relativisme qui peut être préjudiciable ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira de voir que la suspension de jugement peut être une attitude positive qui permet de prendre du recul et d'éviter les préjugés. Puis, nous verrons que la suspension de jugement peut également être difficile à maintenir dans la pratique et peut conduire à une forme d'indifférence ou de relativisme. Enfin, nous nous demanderons si la suspension de jugement peut être considérée comme une attitude rationnelle et objective ou bien si elle peut être perçue comme une faiblesse intellectuelle.