Pour dialoguer, faut-il être d'accord ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Le sujet qui nous préoccupe est le suivant : "Pour dialoguer, faut-il être d'accord ?" Si on suppose qu'effectivement le dialogue implique un accord inconditionnel entre les parties, cela signifie que le dialogue ne pourrait avoir lieu que dans des situations où les participants partagent déjà la même perspective, ce qui pourrait limiter considérablement la portée et la richesse du dialogue. Au contraire, si l'on nie qu'effectivement le dialogue nécessite un accord absolu, cela a pour conséquence que le dialogue peut englober des divergences d'opinions, voire des désaccords profonds.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
À première vue, il semble que pour dialoguer efficacement, il soit nécessaire d'être en accord, du moins sur certaines bases fondamentales. Donc, par définition, il semblerait que le dialogue repose sur une convergence d'opinions, ce qui correspond à la doxa commune. Si, à première vue, on peut soutenir cette thèse, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que les dialogues les plus enrichissants et les plus constructifs ont lieu entre des individus ayant des points de vue différents. En effet, prenons l'exemple de débats politiques, où l'opposition d'idées permet souvent de mieux comprendre les enjeux et de faire progresser la réflexion. Paradoxalement, dans de telles situations, on a l'impression que les désaccords favorisent le dialogue plutôt que de l'entraver.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que le dialogue exige réellement un accord absolu entre les participants, ou bien peut-il prospérer dans le désaccord ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier temps, il s'agira d'examiner en détail les arguments en faveur de la nécessité d'un accord préalable pour le dialogue. Ensuite, nous verrons que les désaccords peuvent enrichir le dialogue en encourageant la réflexion critique et en élargissant les perspectives. Enfin, nous nous demanderons si le dialogue peut, dans certains cas, transcender le simple accord ou désaccord pour devenir un moyen d'exploration commune de la vérité et de la compréhension.