Pourquoi interprète-t-on ?

I) Présentation du paradoxe et définitions :
Pourquoi interprète-t-on ? Si on suppose qu'effectivement l'interprétation est nécessaire pour donner un sens à notre expérience et comprendre le monde qui nous entoure, alors cela implique que notre perception brute des choses est insuffisante pour saisir leur véritable signification. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'interprétation est nécessaire, cela a pour conséquences que nous prenons les choses telles qu'elles se présentent sans chercher à leur attribuer une signification plus profonde.

II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, on interprète parce que notre expérience est souvent complexe et ambiguÙ, nécessitant une réflexion approfondie pour en extraire une signification. Donc, par définition, il semblerait que l'interprétation soit une réponse évidente au sujet, une doxa. Si à première vue on peut soutenir que l'interprétation est inutile, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que notre compréhension du monde est limitée par notre perception initiale. En effet, prenons l'exemple de l'art : une simple peinture peut être interprétée de différentes manières selon les individus, révélant ainsi la subjectivité de nos interprétations. Paradoxalement, on a alors l'impression que l'interprétation est à la fois nécessaire et incertaine, car elle dépend de nos propres filtres cognitifs et de notre bagage culturel.

III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que l'interprétation est inévitable pour donner un sens à notre expérience ou bien est-ce que notre perception brute des choses est suffisante pour en