Pourquoi l'être humain a-t-il des droits ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Pourquoi l'être humain a-t-il des droits ? Si on suppose qu'effectivement l'être humain a des droits, cela implique que ces droits sont inhérents à sa nature et à sa dignité. Au contraire, si on nie qu'effectivement l'être humain a des droits, cela a pour conséquence que l'être humain n'est qu'un simple objet, dépourvu de toute valeur intrinsèque.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, l'être humain a des droits, puisque ces droits sont généralement reconnus et protégés par les lois et les institutions. Donc, par définition, il semblerait que l'être humain soit un être doué de raison et de conscience, capable de faire des choix éclairés et de vivre en société. Cette réponse semble évidente et correspond à la doxa commune.
Cependant, si l'on regarde de plus près, on peut soutenir que l'être humain n'a pas de droits intrinsèques, mais que ces droits ont été accordés par d'autres êtres humains, souvent à travers des luttes sociales et politiques. Il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que ces droits ne sont pas respectés, que des individus et des groupes sont discriminés et opprimés. En effet, l'histoire de l'humanité est marquée par de nombreuses injustices et violences, comme l'esclavage, le colonialisme, l'apartheid, les génocides, etc. Paradoxalement, on a alors l'impression que l'être humain est à la fois un être libre et autonome, mais aussi un être fragile et vulnérable.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que l'être humain a des droits intrinsèques, inhérents à sa nature et à sa dignité, ou bien est-ce que ces droits sont accordés par d'autres êtres humains, souvent à travers des luttes sociales et politiques ? Comment expliquer les contradictions entre la reconnaissance des droits de l'être humain et leur non-respect dans la réalité ?
IV) Annonce du plan :
Dans un premier moment, il s'agira de voir que la notion de droits de l'être humain est relativement récente dans l'histoire de l'humanité, et qu'elle est liée à l'émergence de la modernité et de l'État de droit. Puis nous verrons que la reconnaissance des droits de l'être humain est souvent liée à des luttes sociales et politiques, qui ont permis de faire évoluer les mentalités et les institutions. Enfin, nous nous demanderons si la reconnaissance des droits de l'être humain est suffisante pour garantir leur respect effectif, ou s'il faut aller plus loin dans la réflexion sur la dignité de l'être humain et sur les conditions de sa réalisation concrète.