Qu'a-t-on le droit de pardonner ?
I) Présentation du paradoxe et définitions :
Qu'a-t-on le droit de pardonner ? Si on suppose qu'effectivement le pardon est accordé à tous ceux qui reconnaissent leurs erreurs et expriment sincèrement des remords, alors cela implique que le pardon est réservé à ceux qui font preuve d'une véritable prise de conscience de leurs actes et d'une volonté de se repentir. Au contraire, si on nie qu'effectivement le pardon est conditionné par la reconnaissance des erreurs et l'expression de remords sincères, alors cela a pour conséquences que le pardon peut être accordé sans que les coupables ne manifestent de réelle prise de conscience ou de repentir.
II) Énonciation des alternatives et problématisation :
Il semble à première vue que oui, on a le droit de pardonner, puisque le pardon est souvent considéré comme une vertu morale et un moyen de libération personnelle. Donc, par définition, il semblerait que le pardon puisse être accordé à tous, indépendamment de la reconnaissance des erreurs et des remords sincères (Doxa). Si à première vue on peut soutenir que le pardon ne devrait être accordé qu'aux personnes qui font preuve de véritable repentir, il semble pourtant que l'expérience montre bien souvent que cette approche est difficile à mettre en pratique. En effet, il existe des situations où les victimes choisissent de pardonner même en l'absence de signes évidents de remords de la part des coupables, parfois dans le but de se libérer du fardeau de la rancune ou de favoriser la réconciliation (paradoxa). Paradoxalement, on a alors l'impression que le pardon peut être accordé sans que les conditions traditionnelles de repentir soient remplies.
III) Problématique :
On pourra alors se demander : est-ce que le pardon doit être réservé aux personnes qui reconnaissent leurs erreurs et expriment sincèrement des remords (These 1), ou bien est-ce que le pardon peut être accordé ind