Le scepticisme

Introduction

Le scepticisme est un courant de pensée philosophique qui met en doute la possibilité d'une connaissance objective du monde. Les sceptiques soutiennent que nous ne pouvons pas être sûrs de rien, car il existe toujours une possibilité d'erreur.

Ce courant de pensée a une longue histoire, qui remonte à l'Antiquité grecque. Les principaux représentants du scepticisme antique sont Pyrrhon d'Élis, Arcélisias, Carnéade et Sextus Empiricus.

Le scepticisme antique

Pyrrhon d'Élis, né vers 365 av. J.-C., est considéré comme le fondateur du scepticisme. Il était un philosophe grec qui a vécu en Grèce et en Inde. Pyrrhon a développé une doctrine qui met en doute la possibilité d'une connaissance objective du monde. Il soutient que nous ne pouvons pas être sûrs de rien, car il existe toujours une possibilité d'erreur.

Pyrrhon a développé deux techniques pour atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de trouble de l'âme :

L'epoché, qui est la suspension du jugement : le sceptique s'abstient de se prononcer sur la vérité ou la fausseté d'une proposition.
L'aphasie, qui est la suppression de la parole : le sceptique évite de faire des affirmations catégoriques.

Les autres sceptiques antiques

Arcélisias, né vers 350 av. J.-C., est un autre philosophe grec qui a contribué au développement du scepticisme. Il soutient que la connaissance du monde ne consiste qu'en des opinions probables.

Carnéade, né vers 219 av. J.-C., est un philosophe grec qui a développé un critère empirique pour guider le comportement. Il soutient qu'il faut accepter le raisonnement qui paraît le plus convaincant.

Sextus Empiricus, né vers 160 apr. J.-C., est un philosophe grec qui a systématisé la doctrine sceptique. Il soutient qu'il n'y a pas de critère objective de vérité et que l'homme doit se limiter aux phénomènes.

Le scepticisme moderne

Le scepticisme a connu un renouveau à l'époque moderne, notamment avec les travaux de David Hume, un philosophe écossais du XVIIIe siècle. Hume a soutenu que nous ne pouvons pas être sûrs de l'existence du monde extérieur.

Le scepticisme a également été une source d'inspiration pour de nombreux philosophes contemporains, tels que Ludwig Wittgenstein, un philosophe autrichien du XXe siècle.

Conclusion

Le scepticisme est un courant de pensée qui continue de susciter l'intérêt des philosophes et des scientifiques. Il nous invite à remettre en question nos certitudes et à réfléchir de manière critique à la nature de la connaissance.

Quelques exemples

Pour illustrer les arguments sceptiques, voici quelques exemples :

L'argument de la régression à l'infini : pour soutenir une proposition, nous devons faire appel à d'autres propositions. Mais pour soutenir ces propositions, nous devons faire appel à d'autres propositions, et ainsi de suite. Il est donc impossible de fonder nos connaissances sur des bases solides.
L'argument de la contradiction des opinions : sur de nombreux sujets, il existe des opinions contradictoires. Si nous ne pouvons pas trancher entre ces opinions, nous ne pouvons pas être sûrs de rien.
L'argument de l'illusion : nous sommes souvent victimes d'illusions. Par exemple, nous pouvons voir un mirage ou nous faire avoir par un illusionniste. Cela montre que nos sens ne sont pas toujours fiables.

Les critiques du scepticisme

Le scepticisme a été critiqué par de nombreux philosophes. Certains soutiennent que le scepticisme est une position dogmatique, car il affirme qu'il est impossible d'avoir une connaissance objective du monde. D'autres soutiennent que le scepticisme est une position nihiliste, car il conduit à l'absence de toute conviction.

Les limites du scepticisme

Le scepticisme pose un certain nombre de limites. Il est difficile de vivre en suivant les préceptes sceptiques. Il est également difficile de savoir comment prendre des décisions si l'on ne peut être sûr de rien.