Locke - Pouvoirs et limites de l'entendement humain
John Locke et les pouvoirs et limites de l'entendement humain
Introduction
Au XVIIe siècle, la philosophie européenne est dominée par le rationalisme, dont les principaux représentants sont René Descartes et Baruch Spinoza. Ces philosophes soutiennent que l'esprit humain possède des idées innées, c'est-à-dire des connaissances qui sont présentes en nous dès la naissance. Ces idées sont considérées comme certaines et indubitables, et elles servent de fondement à toute connaissance.
John Locke, philosophe anglais, s'oppose à cette conception. Dans son ouvrage Essai sur l'entendement humain, publié en 1689, il propose une analyse critique des facultés cognitives de l'homme. Il soutient que l'esprit humain est une "table rase" au moment de la naissance, et que les connaissances ne proviennent que de l'expérience.
Les idées innées
Locke commence par réfuter l'existence des idées innées. Il soutient que les enfants et les idiots, qui ne disposent pas de la raison, ne possèdent pas de connaissances innées. Il en conclut que ces connaissances ne peuvent pas être innées, mais qu'elles doivent être acquises par l'expérience.
Locke critique également l'idée selon laquelle il existe des vérités morales universelles qui seraient innées. Il soutient que les normes morales varient d'une culture à l'autre, ce qui suggère qu'elles ne sont pas innées.
Les idées simples et complexes
Locke distingue deux types d'idées : les idées simples et les idées complexes. Les idées simples sont celles qui ne peuvent pas être décomposées en idées plus simples. Elles dérivent de l'expérience, qu'elle soit extérieure ou intérieure. Les idées complexes sont celles qui sont constituées de plusieurs idées simples. Elles sont élaborées par l'intellect.
Les connaissances
Locke soutient que les connaissances ne sont pas absolues, mais qu'elles sont probables. Il distingue trois degrés de connaissance :
La connaissance intuitive est la saisie immédiate d'une vérité. Elle est la plus certaine, car elle ne repose sur aucune autre connaissance.
La connaissance démonstrative est la connaissance qui est établie par un raisonnement logique. Elle est moins certaine que la connaissance intuitive, car elle repose sur d'autres connaissances qui pourraient être fausses.
→ La connaissance sensible est la connaissance qui est fondée sur l'expérience. Elle est la moins certaine des trois, car elle repose sur des idées complexes qui sont incertaines.
Conclusion
La philosophie de Locke a eu une influence considérable sur la pensée occidentale. Elle a contribué à l'émergence du positivisme, qui soutient que la connaissance doit être fondée sur l'expérience.
Quelques exemples
Pour illustrer ses idées, Locke prend des exemples concrets. Par exemple, il montre que l'idée de "rouge" est une idée simple qui dérive de l'expérience sensorielle. L'idée de "table", quant à elle, est une idée complexe qui est constituée de plusieurs idées simples, telles que l'idée de "surface plane", l'idée de "support" et l'idée de "matière".
Des détails historiques
L'œuvre de Locke a été écrite dans un contexte historique particulier. En Angleterre, la monarchie absolue était en crise. Locke a soutenu que le pouvoir du roi devait être limité par le consentement du peuple. Son œuvre a donc eu une influence importante sur la Révolution américaine et la Déclaration d'indépendance des États-Unis.