Feuerbach - Le matérialisme naturel
Introduction
Au XIXe siècle, la philosophie allemande est dominée par la figure de Georg Wilhelm Friedrich Hegel. Hegel est un philosophe idéaliste, ce qui signifie qu'il croit que la réalité est une construction de l'esprit humain. Pour Hegel, la religion est une forme de connaissance supérieure, car elle permet à l'homme de se relier à l'Absolu, c'est-à-dire à la réalité ultime.
Ludwig Feuerbach
Un jeune philosophe allemand, Ludwig Feuerbach, s'oppose à la philosophie de Hegel. Feuerbach est un philosophe matérialiste, ce qui signifie qu'il croit que la réalité est indépendante de l'esprit humain. Pour Feuerbach, la religion est une illusion, car elle projette sur un être transcendant les qualités humaines.
L'essence de la religion
Selon Feuerbach, l'essence de la religion réside dans le sentiment de dépendance des hommes. Les hommes, dit-il, sont confrontés à un monde qui leur est souvent hostile et incompréhensible. Ils se sentent impuissants et fragiles. Pour se rassurer, ils projettent leurs plus hautes qualités dans un être transcendant, qu'ils appellent Dieu. Ils adorent ensuite cette entité divine créée par leur imagination.
La nature comme fondement de la religion
Feuerbach soutient que ce dont les hommes dépendent en réalité, ce n'est pas Dieu, mais la nature. La nature est la source de tout ce qui est, y compris de la vie humaine. Les hommes ne sont pas des êtres transcendants, mais des êtres naturels.
L'aliénation
Feuerbach affirme que la religion engendre l'aliénation. L'aliénation est un processus par lequel l'homme se sépare de son essence. Dans le cas de la religion, l'homme se sépare de ses propres qualités, qu'il projette sur Dieu. Il se rend ainsi dépendant d'un être étranger et transcendant.
L'athéisme comme tâche morale
Feuerbach pense que le renversement de la religion est une condition préalable à l'émancipation humaine. L'homme doit cesser de se projeter dans un être transcendant et doit se réapproprier ses propres qualités. Il doit devenir un être autonome et libre.
Conclusion
La critique de la religion de Feuerbach a eu une influence considérable sur la pensée occidentale. Elle a inspiré de nombreux philosophes, dont Karl Marx, qui a repris l'idée de l'aliénation religieuse.
Des exemples concrets
Pour illustrer sa thèse, Feuerbach prend l'exemple de la prière. La prière est une forme d'adoration adressée à Dieu. Mais, selon Feuerbach, la prière est en réalité une demande adressée à soi-même. Lorsque nous prions, nous demandons à Dieu de nous donner ce que nous voulons. Mais ce que nous voulons, ce sont des choses qui sont déjà en nous. Nous avons simplement besoin de nous les rappeler.
Feuerbach prend également l'exemple de la morale. La morale religieuse est souvent fondée sur la crainte de Dieu. Nous sommes censés être moralement bons par peur de la punition divine. Mais, selon Feuerbach, la morale devrait être fondée sur l'amour de soi. Nous devrions être moralement bons parce que nous voulons être des êtres bons.
Des détails historiques
Feuerbach est né en 1804 à Landshut, en Allemagne. Il a étudié la théologie et la philosophie à l'université de Berlin. Il a été influencé par la philosophie de Hegel, mais il s'est rapidement opposé à elle.
En 1841, Feuerbach publie son ouvrage majeur, L'essence du christianisme. Dans cet ouvrage, il développe sa critique de la religion.
Feuerbach est mort en 1872 à Rechenberg, en Allemagne.