Mill & Tocqueville - la démocratie et ses dangers

Introduction

La démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir appartient au peuple, qui l'exerce directement ou par l'intermédiaire de ses représentants. Elle est souvent considérée comme le meilleur régime politique possible, car elle garantit l'égalité entre les citoyens et leur participation à la vie politique.

Cependant, la démocratie peut également présenter des dangers. C'est ce que dénoncent deux grands penseurs du XIXe siècle, John Stuart Mill et Alexis de Tocqueville.

John Stuart Mill

John Stuart Mill (1806-1873) est un philosophe et économiste britannique. Il est considéré comme l'un des fondateurs du libéralisme moderne.

Dans son ouvrage De la liberté (1859), Mill dénonce le danger du conformisme social dans la société moderne. Il affirme que la démocratie, en favorisant l'égalité et l'uniformité, peut conduire à une société dans laquelle les individus sont tous identiques, et où la pensée critique et l'originalité sont écrasées.

Mill identifie trois causes principales du conformisme social :

Le développement de l'industrie, qui révèle toutes les aspirations de toutes les classes en les homogénéisant.
La diffusion de l'éducation, qui offre le même savoir à chacun, selon ses préférences et ses sentiments.
La politique démocratique, qui répand l'illusion que nous sommes tous pareils.

Alexis de Tocqueville

Alexis de Tocqueville (1805-1859) est un historien, philosophe et homme politique français. Il est l'auteur de l'ouvrage De la démocratie en Amérique (1835), qui est considéré comme l'un des plus grands classiques de la science politique.

Dans cet ouvrage, Tocqueville affirme que la démocratie américaine a de nombreux mérites, notamment la garantie de l'égalité des conditions d'existence et la participation politique des citoyens. Cependant, il souligne également que la démocratie américaine présente des limites, notamment le risque de la tyrannie de la majorité.

Tocqueville définit la tyrannie de la majorité comme un régime dans lequel la majorité impose ses volontés à la minorité, sans respecter ses droits. Il affirme que la démocratie américaine est particulièrement exposée à ce risque, car elle repose sur le principe de l'égalité. En effet, dans une démocratie, la majorité est souvent constituée d'individus de condition modeste, qui ont tendance à se montrer plus conformistes et moins tolérants que les individus de condition plus élevée.

Conclusion

Mill et Tocqueville ont tous deux mis en garde contre les dangers de la démocratie. Ils ont montré que la démocratie, en favorisant l'égalité et l'uniformité, peut conduire à une société dans laquelle les individus sont tous identiques, et où la pensée critique et l'originalité sont écrasées.

Exemples et détails historiques

Le conformisme social

Le conformisme social est un phénomène qui existe dans toutes les sociétés, mais il est particulièrement visible dans les sociétés modernes, où les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la diffusion des normes et des valeurs.

On peut citer de nombreux exemples de conformisme social, tels que :

La mode, qui impose des normes vestimentaires et esthétiques à suivre.
Les goûts musicaux, qui sont souvent définis par les médias.
Les opinions politiques, qui sont souvent influencées par le groupe social auquel on appartient.

La tyrannie de la majorité

La tyrannie de la majorité est un phénomène qui a été observé dans de nombreux régimes démocratiques. On peut citer des exemples tels que :

Les lois discriminatoires contre les minorités, adoptées par des majorités blanches dans les pays occidentaux.
Les purges politiques, menées par des gouvernements démocratiques contre des opposants.
La censure, exercée par des gouvernements démocratiques pour contrôler l'information.

Comment lutter contre les dangers de la démocratie

Il existe plusieurs moyens de lutter contre les dangers de la démocratie. Parmi ceux-ci, on peut citer :

La promotion de la diversité et de l'inclusion, pour éviter que la majorité ne devienne homogène.
La protection des droits des minorités, pour empêcher qu'elles soient opprimées par la majorité.
Le renforcement de la culture de la critique et de l'esprit d'indépendance, pour que les individus ne soient pas soumis au conformisme social.