# 1. **Explication du sujet** :
La question "Suffit-il de faire son devoir ?" interroge sur la suffisance de l'accomplissement du devoir dans la conduite morale de l'individu. Elle soulève la problématique de la relation entre le devoir et la finalité de l'action morale, ainsi que la place de l'intention et des conséquences dans l'évaluation éthique.
- Exemple 1 : Pour Kant, l'accomplissement du devoir est une fin en soi. L'action morale est dictée par le respect de la loi morale universelle, indépendamment des conséquences. Ainsi, pour Kant, faire son devoir suffit à la moralité de l'action.
- Exemple 2 : Aristote, dans sa conception de l'éthique de la vertu, considère que le devoir ne suffit pas. Il faut aussi viser la "juste mesure" et l'épanouissement personnel (eudaimonia), qui ne se réduit pas à l'accomplissement du devoir.
- Exemple 3 : Pour John Stuart Mill, le principe d'utilité, ou le "plus grand bonheur du plus grand nombre", est central. Ainsi, faire son devoir doit aussi être évalué à l'aune de ses conséquences sur le bien-être général.
- Exemple 4 : Emmanuel Levinas met en avant l'éthique de la responsabilité envers l'Autre. Faire son devoir est insuffisant si cela ne s'accompagne pas d'une considération pour l'altérité et la vulnérabilité d'autrui.
**Conclusion partielle** : La question de savoir si faire son devoir suffit engage une réflexion profonde sur la nature de l'éthique et sur les critères qui définissent une action comme moralement bonne. Elle invite à considérer non seulement l'acte en lui-même mais aussi l'intention, les conséquences, et la relation à l'autre dans l'évaluation morale.
# 2. **Du sujet à la problématique** :
Pour passer du sujet à la problématique, il est essentiel de suivre une démarche méthodique qui permet de transformer une question générale en une interrogation précise qui guidera l'argumentation. Voici les étapes :
1. **Compréhension du sujet** : Il faut d'abord comprendre le sens global du sujet. Ici, le sujet est une question : "Suffit-il de faire son devoir ?". Cette question suggère une réflexion sur la notion de devoir et son suffisance.
2. **Analyse des termes clés** : On identifie et on analyse les termes importants du sujet. Dans notre cas, les mots-clés sont "suffire" et "devoir".
3. **Mobilisation d'un repère philosophique** : On choisit un repère pertinent pour éclairer le sujet. Ici, nous pouvons utiliser le repère "Obligation/contrainte".
4. **Formulation de la question implicite** : On cherche la question sous-jacente qui orientera notre réflexion. Pour notre sujet, la question implicite pourrait être : "La réalisation de ce qui est moralement exigé est-elle la seule condition pour agir justement ?"
5. **Élaboration de la problématique** : On formule une problématique qui encapsule la tension ou le problème soulevé par le sujet et la question implicite.
- **Suffire** : Ce terme renvoie à l'idée de ce qui est nécessaire et suffisant pour atteindre un objectif ou remplir une condition.
- **Devoir** : Le devoir fait référence à une obligation morale ou éthique, souvent associée à ce qui est considéré comme juste ou bon dans une société.
- **Obligation/Contrainte** : L'obligation est une nécessité morale qui s'impose à la volonté, tandis que la contrainte est une pression externe qui force à agir d'une certaine manière.
La question implicite posée par le sujet est donc : "Est-ce que l'accomplissement de nos obligations morales est en soi suffisant pour considérer qu'on a agi de manière éthiquement correcte, ou y a-t-il d'autres facteurs à considérer ?" Cette interrogation nous amène à la problématique suivante : En quoi l'accomplissement du devoir, bien qu'essentiel, pourrait ne pas être le seul critère d'une action moralement valable ?
# 3. **La problématique** :
Est-ce que l'accomplissement de son devoir constitue la réalisation suffisante de la moralité (X), ou bien est-ce qu'il nécessite également la prise en compte des conséquences de ses actions (Y) ?