# 0. Les notions
Ce sujet peut s'analyser à partir des notions 'conscience' et 'devoir'
# 1. **Explication du sujet** :
La question "Avoir bonne conscience, est-ce un signe suffisant de moralité ?" interroge la relation entre la conscience morale individuelle et les critères de la moralité. Elle soulève l'idée que la conscience de soi en tant qu'agent moral peut ne pas être alignée avec les principes moraux objectifs ou universels.
- Exemple 1 : **Platon**, dans la République, illustre par l'allégorie de la caverne que la conscience peut être trompée par les apparences. Ainsi, une personne peut avoir bonne conscience tout en agissant mal si elle est dans l'ignorance du bien véritable.
- Exemple 2 : **Kant** soutient dans la Critique de la raison pratique que la moralité repose sur le devoir et l'intention plutôt que sur les conséquences des actions. Une bonne conscience pourrait donc être le résultat d'une volonté conforme au devoir, mais cela ne garantit pas que les actions soient moralement bonnes en elles-mêmes.
- Exemple 3 : **Nietzsche**, dans la Généalogie de la morale, remet en question les fondements de la conscience morale en suggérant qu'elle peut être le produit de forces historiques et sociales plutôt que d'une vérité morale absolue.
- Exemple 4 : **Sartre**, dans L'Être et le Néant, propose que la mauvaise foi, ou l'auto-tromperie, peut conduire une personne à croire qu'elle agit moralement alors qu'elle fuit sa liberté et sa responsabilité.
**Conclusion partielle** : La bonne conscience, en tant que sentiment subjectif de rectitude, n'est pas nécessairement un indicateur fiable de moralité. La moralité exige une évaluation objective des actions et des intentions à la lumière de principes éthiques universels. La bonne conscience peut parfois résulter d'une méconnaissance, d'une intention mal orientée, ou même d'une auto-tromperie. Il est donc essentiel de questionner et de critiquer notre propre conscience pour s'assurer de sa conformité avec la moralité.
# 2. **Du sujet à la problématique** :
Pour passer du sujet à la problématique, il faut d'abord comprendre le sujet en profondeur, puis identifier et analyser les termes clés pour enfin formuler une question centrale qui orientera la réflexion. Voici les étapes détaillées :
- **Compréhension du sujet** : Il s'agit de saisir le sens général du sujet. Dans notre cas, le sujet porte sur la relation entre la conscience morale et la moralité.
- **Identification des mots-clés** : Les mots-clés ici sont "bonne conscience" et "moralité".
- **Analyse des mots-clés** : Définir chaque terme et comprendre leur portée dans le contexte du sujet.
- **Recherche de la question implicite** : Réfléchir aux présupposés et aux implications des termes pour dégager la question sous-jacente.
- **Formulation de la problématique** : Poser une question ouverte qui invite à l'analyse et à la discussion.
**Bonne conscience** :
- Définition : État d'esprit d'une personne qui se sent en accord avec les principes moraux qu'elle s'est donnée ou qui sont communément acceptés.
- Analyse : La "bonne conscience" implique une auto-évaluation positive de ses actions et intentions.
**Moralité** :
- Définition : Ensemble des règles de conduite considérées comme bonnes universellement ou dans une culture donnée.
- Analyse : La "moralité" renvoie à un jugement externe, social ou universel, sur ce qui est considéré comme bon ou mauvais.
**Conclusion partielle sur la question implicite posée par le sujet** :
La question implicite ici est de savoir si le sentiment subjectif de "bonne conscience" est un indicateur fiable de la conformité objective aux normes de "moralité". Autrement dit, peut-on considérer qu'une personne est moralement bonne simplement parce qu'elle se sent bien avec elle-même et ses actions ?
# 3. **La problématique** :
Avoir une bonne conscience est-il le véritable indicateur d'une conduite morale (X), ou bien cela reflète-t-il simplement notre conformité à nos propres croyances et désirs, indépendamment de leur valeur éthique (Y) ?