# 1. **Explication du sujet** :
Le travail est souvent perçu comme l'application d'une technique, c'est-à-dire l'usage d'un ensemble de procédés méthodiques pour obtenir un résultat. Cependant, cette vision peut être réductrice car le travail implique également une dimension humaine, sociale et éthique. Il s'agit de se demander si le travail se limite à l'exécution de tâches techniques ou s'il englobe des aspects plus profonds de l'existence humaine.
- Exemple 1 : **Aristote** distingue l'activité technique (*techne*) de l'activité pratique (*praxis*). Pour lui, le travail manuel est une forme de *techne*, mais il ne constitue pas l'essence de l'homme, qui est réalisée dans la *praxis*, l'action morale et politique.
- Exemple 2 : **Karl Marx** voit dans le travail non seulement une activité technique mais aussi un acte de création et d'auto-expression. Le travail aliéné, où l'ouvrier est séparé de sa production, montre que le travail est plus que la technique; c'est un rapport à soi et au monde.
- Exemple 3 : **Hannah Arendt** dans "La Condition de l'homme moderne" oppose le travail (*labor*) à l'uvre (*work*). Le travail est nécessaire à la survie et répétitif, tandis que l'uvre est créative et durable, dépassant la simple mise en uvre d'une technique.
- Exemple 4 : **Heidegger** dans "Être et Temps" analyse le travail à travers le concept de *préoccupation* (*Besorgen*), qui est une manière d'être au monde. Le travail technique est une façon de révéler le monde, mais il est inséparable de l'existence et de la compréhension de l'être.
Le travail, en tant qu'expression de l'existence humaine, transcende la simple mise en uvre d'une technique. Il est à la fois création, expression de soi, et participation à la communauté humaine. Il est donc essentiel de reconnaître les dimensions multiples du travail pour en comprendre la valeur et le sens.
# 2. **Du sujet à la problématique** :
Pour passer du sujet à la problématique, il convient d'aborder méthodiquement l'analyse des termes principaux du sujet et d'explorer les implications et les présupposés cachés. Cette démarche permet de dégager une question centrale à laquelle la dissertation cherchera à répondre.
**Travailler** : Le travail est souvent défini comme une activité par laquelle l'individu applique ses compétences et son énergie à la production de quelque chose. Il convient toutefois de questionner la nature de cette activité : est-elle purement physique, intellectuelle, ou les deux ? S'agit-il uniquement d'une nécessité économique ou également d'une recherche de réalisation personnelle ?
**Est-ce seulement** : Cette expression invite à questionner l'exhaustivité de la définition suivante. Elle suggère qu'il pourrait y avoir d'autres aspects à considérer en plus de ceux énoncés.
**Mettre en uvre** : Cette locution verbale évoque l'idée de réaliser, d'exécuter quelque chose de concret. Elle implique l'utilisation de compétences, de techniques, ou de méthodes pour atteindre un objectif.
**Une technique** : La technique fait référence aux méthodes, compétences, et outils que l'individu utilise pour réaliser une tâche. Elle pose la question de la relation entre l'homme et les moyens qu'il déploie pour interagir avec son environnement.
Repère du programme mobilisé : **Théorie/pratique**. Ce repère permet d'explorer la distinction entre la connaissance théorique (savoir pourquoi) et son application concrète (savoir comment). Il questionne le lien entre la pensée et l'action dans le cadre du travail.
**Conclusion partielle sur la question implicite posée par le sujet** : Le sujet invite à réfléchir sur la dimension exhaustive de la technique dans la définition du travail. La question implicite qui en découle est donc : le travail se résume-t-il à l'application de techniques, ou englobe-t-il également d'autres dimensions telles que la créativité, la réalisation de soi, ou l'engagement dans la communauté ? Cette interrogation ouvre sur une problématique plus large, interrogeant la nature véritable du travail au-delà de sa simple dimension technique.
# 3. **La problématique** :
Le travail se réduit-il à l'application d'une technique ou bien constitue-t-il une expression de notre humanité ?