Hegel remet en question le préjugé selon lequel l'art a commencé par le simple et le naturel. selon lui, les débuts de l'art ne sont pas liés à la grossiàùreté ou à la sauvagerie, mais nécessitent une technique élaborée, de nombreux essais et un long exercice. la beauté artistique émerge apràùs des médiations visant à éliminer la variété et les confusions, permettant ainsi à la véritable grandeur id
(1770-1831) Clôt le système de l'Idéalisme allemand de Kant, Fichte et Schelling en fondant un dernier système philosophique permettant d'expliquer rationnellement la Nature, l'Homme et l'Esprit. Il est à l'origine de la méthode dialectique.
abstrait/concret
« Il existe un préjugé très répandu, d'après lequel l'art a débuté par le simple et le naturel. Ceci peut être vrai dans une certaine mesure, car, par rapport à l'art, le grossier et le sauvage constituent le plus simple ; les vrais débuts, tels que les conçoit l'art, sont tout autre chose. Les débuts simples et naturels, au sens du grossier et du sauvage, n'ont rien à voir avec l'art et la beauté, comme n'ont rien d'artistique les figures simples dessinées par les enfants, par exemple, qui, avec quelques traits informes, tracent une figure humaine, un cheval, etc. La beauté, en tant qu'ūuvre d'art, a besoin, dès ses débuts, d'une technique élaborée, exige de nombreux essais et un long exercice, et le simple, en tant que simplicité du beau, la grandeur idéale, est plutôt un résultat obtenu après de nombreuses médiations qui avaient pour but d'éliminer la variété, les exagérations, les confusions, le malaisé, sans que cette victoire se ressente des travaux préliminaires, du travail de préparation et d'élaboration, de façon que la beauté surgisse dans toute sa liberté, apparaisse comme faite d'une seule coulée. »
Hegel
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Hegel définit-il le préjugé selon lequel l'art a commencé par le simple et le naturel ?
2) Quelle est la différence entre les débuts simples et naturels au sens du grossier et du sauvage, et les vrais débuts tels que les conçoit l'art, selon Hegel ?
3) Quelle importance Hegel accorde-t-il à la technique dans la création artistique ? En quoi est-elle nécessaire d��s les débuts de l'art ?
4) Pourquoi Hegel mentionne-t-il la nécessité d'éliminer la variété, les exagérations, les confusions, et le malaisé pour atteindre la grandeur idéale ? Comment cela contribue-t-il à la beauté artistique ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Le simple, en tant que simplicité du beau, la grandeur idéale, est plut��t un résultat obtenu apr��s de nombreuses médiations qui avaient pour but d'éliminer la variété, les exagérations, les confusions, le malaisé, sans que cette victoire se ressente des travaux préliminaires, du travail de préparation et d'élaboration, de façon que la beauté surgisse dans toute sa liberté, apparaisse comme faite d'une seule coulée."
2) En utilisant les informations précédentes, résumez l'idée principale du texte de Hegel et décrivez les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Dans quelle mesure la vision de Hegel sur l'art et la beauté peut-elle s'appliquer à d'autres domaines créatifs en dehors de l'art ? Justifiez votre réponse.
Voici une possible analyse du texte de hegel :
- dans la première phrase, hegel expose le préjugé qu'il veut réfuter, à savoir que l'art a commencé par le simple et le naturel, c'est-à-dire par des formes grossières et sauvages qui imitent la nature.
Il annonce qu'il va montrer que cette conception est fausse et que les vrais débuts de l'art sont tout autre chose.
- dans la deuxième phrase, il affirme que les débuts simples et naturels, au sens du grossier et du sauvage, n'ont rien à voir avec l'art et la beauté.
Il illustre son propos par l'exemple des dessins d'enfants, qui ne sont pas artistiques malgré leur simplicité.
Il oppose ainsi le simple au sens du primitif au simple au sens du beau.
- dans la troisième phrase, il explique que la beauté, en tant qu'£uvre d'art, nécessite une technique élaborée, qui résulte de nombreux essais et d'un long exercice.
Il suggère que l'art n'est pas une imitation passive de la nature, mais une création active qui requiert un savoir-faire et une maîtrise.
- dans la dernière phrase, il définit le simple, en tant que simplicité du beau, comme la grandeur idéale qui élimine tout ce qui est superflu, excessif, confus ou maladroit.
Il souligne que cette simplicité est le fruit d'un travail de médiation qui ne se laisse pas voir dans l'£uvre finale.
Il met en valeur la liberté et l'unité de la beauté artistique.
L'enjeu du texte est donc de critiquer une conception na´ve de l'art comme imitation simple et naturelle de la réalité, et de proposer une conception plus complexe et plus exigeante de l'art comme création technique et idéale de la beauté.
Hegel veut ainsi faire comprendre que l'art n'est pas un phénomène primitif ou enfantin, mais un phénomène culturel et rationnel qui implique un travail et une réflexion.