Dans ce texte, kant aborde la question de la création artistique et de l'importance de l'imagination et des ràùgles de l'art. il souligne la nécessité de la rigueur de l'école pour apprendre les ràùgles mécaniques fondamentales, tout en laissant place à l'imagination pour la créativité et l'originalité. cependant, il met en garde contre la libération totale de l'imagination sans ràùgle, qui pourrait conduire à une folie originale non exempte de l'étiquette du génie.
(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
« Le véritable champ du génie est celui de l'imagination, parce qu'elle est créatrice et qu'elle se trouve moins que d'autres facultés sous la contrainte des règles ; ce qui la rend d'autant plus capable d'originalité. La démarche mécanique de l'enseignement, en forçant à toute heure l'élève à l'imitation, est assurément préjudiciable à la levée de germe du génie, en son originalité. Tout art réclame cependant certaines règles mécaniques fondamentales, celle de l'adéquation de l'ūuvre à l'idée sous-jacente, c'est-à-dire la vérité dans la représentation de l'objet conçu en pensée. Cette exigence doit être apprise avec la rigueur de l'école, elle est à la vérité un effet de l'imitation. Quant à libérer l'imagination de cette contrainte et à laisser le talent hors du banal procéder sans règle et s'exalter jusqu'à contredire la nature, cela pourrait bien donner une folie originale qui ne serait tout de même pas exemplaire, et ne pourrait donc pas non plus être rangée dans le génie. »
Kant
[A] - Questions d'analyse :
1) Quel est le domaine dans lequel le génie excelle selon l'auteur et pourquoi ?
2) En quoi l'imagination est-elle moins soumise aux r��gles que d'autres facultés ?
3) Quel impact l'enseignement mécanique a-t-il sur le développement du génie ?
4) Quelle est l'exigence fondamentale que tout art doit respecter, selon l'auteur, et pourquoi est-elle liée à l'imitation ?
[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Tout art réclame cependant certaines r��gles mécaniques fondamentales, celle de l'adéquation de l'�oeuvre à l'idée sous-jacente, c'est-à-dire la vérité dans la représentation de l'objet conçu en pensée."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire :
1) Le texte indique que l'enseignement mécanique est préjudiciable à la levée de germe du génie. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'imagination doit toujours être libérée de toute contrainte pour atteindre le génie.
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
- le texte de kant traite de la notion de génie, qu'il définit comme le domaine de l'imagination créatrice et originale.
Il s'interroge sur les conditions qui favorisent ou entravent l'éclosion du génie, notamment le rôle de l'enseignement et des règles.
- il commence par affirmer que le véritable champ du génie est celui de l'imagination, parce qu'elle est créatrice et qu'elle se trouve moins que d'autres facultés sous la contrainte des règles.
Il oppose ainsi l'imagination aux autres facultés, comme la raison ou la mémoire, qui sont plus soumises à des principes ou à des données préétablies.
Il en déduit que l'imagination est plus capable d'originalité, c'est-à-dire de produire quelque chose de nouveau et d'inédit.
Il pose donc comme critère du génie la capacité à créer sans imiter ni se conformer à des normes.
- il poursuit en critiquant la démarche mécanique de l'enseignement, qui consiste à forcer l'élève à l'imitation.
Il considère que cette méthode est préjudiciable au développement du génie, car elle étouffe la spontanéité et la singularité de l'imagination.
Il suggère donc que le génie ne peut pas s'apprendre ni se transmettre, mais qu'il relève d'une disposition naturelle et personnelle.
- il reconnaît cependant que tout art réclame certaines règles mécaniques fondamentales, qui assurent la cohérence et la vérité de l'£uvre.
Il donne comme exemple la règle de l'adéquation de l'£uvre à l'idée sous-jacente, c'est-à-dire la fidélité à l'intention de l'artiste.
Il admet que cette exigence doit être apprise avec rigueur, et qu'elle implique une certaine imitation.
Il nuance donc sa thèse initiale en accordant une place aux règles dans le processus créatif.
- il termine en rejetant l'idée d'une imagination sans contrainte, qui serait libérée de toute règle et qui s'exalterait jusqu'à contredire la nature.
Il qualifie cette attitude de folie originale, qui ne serait pas exemplaire ni géniale.
Il réaffirme donc la nécessité d'un équilibre entre imagination et règles, entre originalité et vérité, entre liberté et respect de la nature.