• Comte
La dégénérescence de la société moderne et l'essor de l'égoÂïsme
conscience - raison



Le contexte :

Dans ce texte, comte met en lumiàùre les conséquences de la perte des valeurs et des repàùres moraux dans la société moderne. il souligne comment l'individualisme et l'égoÂïsme deviennent les principaux moteurs de l'action humaine, tandis que le sentiment social se réduit à  une intention vague et inefficace.

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« D'un côté, la destination de chacun dans la société n'étant plus déterminée par aucune maxime généralement respectée, et les institutions pratiques ayant dû se conformer à cette situation des esprits, l'essor des ambitions particulières n'est plus contenu réellement que par la puissance irrégulière et fortuite des circonstances extérieures propres aux divers individus. D'un autre côté, le sentiment social cherchant vainement, soit dans la raison privée, soit dans les préjugés publics, des notions exactes et fixes sur ce qui constitue le bien général dans chaque cas qui se présente, il finit par dégénérer peu à peu en une vague intention philanthropique, incapable d'exercer aucune action réelle sur la conduite de la vie. Par cette double influence, chacun, dans les grands rapports sociaux, est graduellement conduit à se faire centre, et la notion de l'intérêt particulier restant seule bien claire au milieu de tout ce chaos moral, l'égoïsme pur devient naturellement le seul mobile assez énergique pour diriger l'existence active. »
Comte

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Comment l'auteur décrit-il la situation des aspirations individuelles dans la société ?
2) De quelle façon le sentiment social évolue-t-il à cause du manque de rep��res ?
3) En quoi l'absence de détermination de la destinée individuelle dans la société influence-t-elle les ambitions particuli��res ?
4) Qu'est-ce qui devient le principal moteur d'action dans la vie des individus, selon l'auteur ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez le sens de l'expression "la vague intention philanthropique".
2) À partir des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi l'égo��sme pur devient-il le seul mobile assez énergique pour diriger l'existence active, comme le soutient l'auteur ?

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, comte analyse les conséquences de la crise morale et sociale engendrée par la disparition des normes communes et des institutions stables dans la société moderne.

Il montre comment cette situation favorise le développement de l'égo´sme individuel et affaiblit le sentiment social.

Il commence par opposer deux aspects de cette crise : d'un côté, la destination de chacun dans la société n'étant plus déterminée par aucune maxime généralement respectée, et les institutions pratiques ayant d¹ se conformer à cette situation des esprits, l'essor des ambitions particulières n'est plus contenu réellement que par la puissance irrégulière et fortuite des circonstances extérieures propres aux divers individus ; d'un autre côté, le sentiment social cherchant vainement, soit dans la raison privée, soit dans les préjugés publics, des notions exactes et fixes sur ce qui constitue le bien général dans chaque cas qui se présente, il finit par dégénérer peu à peu en une vague intention philanthropique, incapable d'exercer aucune action réelle sur la conduite de la vie.

Par cette opposition, comte met en évidence le contraste entre l'émancipation des individus de toute règle collective et l'incapacité de la société à définir un intérêt commun.

Il souligne ainsi le caractère anarchique et désordonné de la modernité, qui laisse les hommes livrés à eux-mêmes et à leurs passions.

Il enchaîne ensuite par une conséquence logique : par cette double influence, chacun, dans les grands rapports sociaux, est graduellement conduit à se faire centre, et la notion de l'intérêt particulier restant seule bien claire au milieu de tout ce chaos moral, l'égo´sme pur devient naturellement le seul mobile assez énergique pour diriger l'existence active.

Par cette conséquence, comte dénonce les effets néfastes de la crise morale et sociale sur le comportement des individus, qui se replient sur eux-mêmes et ne sont guidés que par leur intérêt personnel.

Il critique ainsi le manque de solidarité et de générosité qui caractérise la société moderne.

Il termine enfin par une ponctuation expressive : ?.

Par ce point final, comte clôt son analyse et invite le lecteur à réfléchir aux moyens de sortir de cette situation critique.

Il suggère ainsi la nécessité d'une réforme morale et sociale qui permettrait de restaurer l'harmonie entre les hommes et de promouvoir un idéal collectif.

Il annonce ainsi sa proposition du positivisme comme doctrine capable de réaliser cette réforme.