Dans cet extrait de "la société ouverte et ses ennemis", popper expose sa vision de la démocratie comme un moyen de prévenir la tyrannie. selon lui, la démocratie ne garantit pas la perfection ou la sagesse du gouvernement, mais elle offre la possibilité de pacifiquement le modifier, ce qui est préférable à la soumission à une tyrannie, même bienveillante. la théorie démocratique repose sur la confiance en des méthodes égalitaires de contràïle démocratique, considérées comme
contingent/nécessaire
« On peut dire que le principe d'une action démocratique est l'intention de créer, de développer et de protéger des institutions destinées à éviter la tyrannie. Il n'implique pas qu'on puisse les rendre parfaites ou capables de garantir que la politique adoptée par le gouvernement sera bonne, juste, sage, ou même meilleure que celle que pourrait adopter un tyran bienveillant […]. Ce qui est impliqué, en revanche, est la conviction que, dans une démocratie, l'acceptation d'une politique même mauvaise, tant qu'on peut s'employer à la modifier pacifiquement, est préférable à la soumission à une tyrannie, si sage ou si bienveillante soit-elle. Présentée ainsi, la théorie démocratique n'est pas fondée sur l'idée que le pouvoir doit appartenir à la majorité. Elle consiste simplement, face à la méfiance générale qu'inspire traditionnellement la tyrannie, à considérer les diverses méthodes égalitaires de contrôle démocratique - élections générales et gouvernement représentatif, par exemple - comme des garanties éprouvées et raisonnablement efficaces, mais néanmoins susceptibles d'être améliorées et même de fournir certains moyens de cette amélioration. »
Popper, La Société ouverte et ses ennemis
[a] - Questions d'analyse
1) Quel est le principe d'une action démocratique selon le texte ?
2) Que signifie l'intention de créer, de développer et de protéger des institutions destinées à éviter la tyrannie ?
3) Comment la théorie démocratique est-elle présentée dans le texte ?
4) Quels sont les moyens égalitaires de contr��le démocratique mentionnés dans le texte ?
[b] - Éléments de synth��se
1) Pouvez-vous expliquer la phrase "l'acceptation d'une politique même mauvaise, tant qu'on peut s'employer à la modifier pacifiquement, est préférable à la soumission à une tyrannie, si sage ou si bienveillante soit-elle" ?
2) En vous aidant des éléments précédents, pouvez-vous dégager l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation ?
[c] - Commentaire
1) Pourquoi pensez-vous que la théorie démocratique est fondée sur l'idée que le pouvoir doit appartenir à la majorité ?
Voici une possible analyse du texte :
le texte de popper présente sa conception de la démocratie comme un principe et une méthode pour éviter la tyrannie.
Il s'agit d'un texte argumentatif qui vise à défendre l'idée que la démocratie n'est pas fondée sur la majorité, mais sur le contrôle et l'amélioration des institutions politiques.
- dans le premier paragraphe, popper définit le principe d'une action démocratique comme l'intention de créer, de développer et de protéger des institutions destinées à éviter la tyrannie.
Il reconnaît que ces institutions ne sont pas parfaites ni capables de garantir que la politique adoptée par le gouvernement sera bonne, juste, sage, ou même meilleure que celle que pourrait adopter un tyran bienveillant.
Il s'agit d'une concession qui vise à reconnaître les limites et les difficultés de la démocratie, mais aussi à prévenir les objections possibles de ceux qui pourraient préférer un régime autoritaire.
Popper utilise des termes comme "impliquer", "garantir", "adopter" pour montrer que la démocratie n'est pas une fin en soi, mais un moyen de choisir et de mettre en £uvre une politique.
- dans le deuxième paragraphe, popper affirme ce qui est impliqué par le principe démocratique : la conviction que, dans une démocratie, l'acceptation d'une politique même mauvaise, tant qu'on peut s'employer à la modifier pacifiquement, est préférable à la soumission à une tyrannie, si sage ou si bienveillante soit-elle.
Il s'agit d'une thèse qui exprime la valeur et la préférence de la démocratie par rapport à tout autre régime.
Popper utilise des termes comme "conviction", "acceptation", "soumission" pour montrer que la démocratie implique une attitude morale et rationnelle des citoyens, qui acceptent de se soumettre aux règles du jeu démocratique, même si elles ne leur sont pas favorables, plutôt que de se résigner à subir un pouvoir arbitraire, même s'il prétend être éclairé ou bienfaisant.
- dans le troisième paragraphe, popper présente sa théorie démocratique comme n'étant pas fondée sur l'idée que le pouvoir doit appartenir à la majorité.
Il s'agit d'une distinction qui vise à différencier sa conception de la démocratie de celle qui repose sur le principe majoritaire, qui peut conduire à des formes de tyrannie de la majorité sur les minorités.
Popper utilise des termes comme "consister", "considérer", "contrôle" pour montrer que la démocratie est fondée sur l'idée que le pouvoir doit être limité et contrôlé par des méthodes égalitaires, comme les élections générales et le gouvernement représentatif.
Il s'agit de garanties éprouvées et raisonnablement efficaces, mais néanmoins susceptibles d'être améliorées et même de fournir certains moyens de cette amélioration.
Popper utilise des termes comme "éprouvées", "raisonnablement", "susceptibles" pour montrer que la démocratie est un processus dynamique et perfectible, qui repose sur l'expérience et la raison.
Le texte de popper vise donc à montrer que la démocratie est un principe et une méthode pour éviter la tyrannie, qui n'est pas fondée sur la majorité, mais sur le contrôle et l'amélioration des institutions politiques.
Il s'agit d'un texte qui défend une conception critique et rationnelle de la démocratie, qui reconnaît ses limites et ses difficultés, mais qui affirme sa valeur et sa préférence par rapport aux régimes autoritaires.
Le texte s'inscrit dans le contexte historique et philosophique du xxe siècle, marqué par les totalitarismes et les guerres mondiales, qui ont remis en cause les idéaux démocratiques.
Popper propose ainsi une théorie démocratique qui se veut réaliste et pragmatique, mais aussi normative et éthique.