Dans cet extrait de l'éthique à nicomaque, aristote souligne l'importance de l'éducation de l'enfant pour le rendre docile et soumis à l'autorité, afin de modérer ses désirs et éviter qu'ils ne dominent sa raison. selon lui, il est essentiel que la partie désirante de l'à¢me soit en harmonie avec la raison, et que l'homme modéré ait le désir des choses appropriées, de la maniàùre adéquate et au moment opportun.
(-384--322) Est un des premiers philosophes à considérer scientifiquement et rationnellement le monde. Il a formalisé la logique et le calcul logique, il est à l'origine de la tendance scientifique à classer le monde en catégories.
nécessaire/contingent
« Les enfants vivent sous l'empire du désir, et c'est surtout chez eux que l'on rencontre la recherche de l'agréable. Si donc on ne rend pas l'enfant docile et soumis à l'autorité, il ira fort loin dans cette voie : car dans un être sans raison, la recherche de l'agréable est insatiable et s'alimente de tout, et l'exercice même du désir renforce la tendance innée ; et si ces désirs sont grands et forts, ils vont jusqu'à chasser le raisonnement. Aussi doivent-ils être modérés et en petit nombre et n'être jamais en conflit avec la raison. Et c'est là ce que nous appelons un caractère docile et maîtrisé. Et de même que l'enfant doit vivre en se conformant aux prescriptions de son gouverneur, ainsi la partie désirante de l'âme doit-elle se conformer à la raison. C'est pourquoi il faut que la partie désirante de l'homme modéré soit en harmonie avec la raison, car pour ces deux facultés le bien est le but visé, et l'homme modéré a le désir des choses qu'on doit rechercher, de la manière dont elles doivent l'être et au moment convenable, ce qui est également la façon dont la raison l'ordonne. »
Aristote, Éthique à Nicomaque
[A] - Questions d'analyse
1) Quel est le lien entre le désir et la recherche de l'agréable chez les enfants ?
2) En quoi la recherche de l'agréable chez les enfants peut-elle devenir insatiable ?
3) Comment les désirs des enfants peuvent-ils renforcer leur tendance innée ?
4) Pourquoi est-il important de modérer et limiter les désirs des enfants et de ne pas les laisser entrer en conflit avec la raison ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez ce que signifie "un caract��re docile et maîtrisé" dans le contexte du texte.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire
1) Selon Aristote, pourquoi est-il important que la partie désirante de l'âme soit en harmonie avec la raison ?
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
dans ce texte, aristote s'intéresse à la question de la modération, qui est une vertu morale selon lui.
Il cherche à montrer comment l'homme modéré parvient à harmoniser sa partie désirante et sa partie rationnelle, et pourquoi il faut éduquer les enfants à la docilité et à la soumission à l'autorité.
Il commence par affirmer que les enfants sont dominés par le désir, qui les pousse à rechercher l'agréable sans limite.
Il s'appuie sur l'observation empirique du comportement des enfants, qui manifestent souvent des caprices et des envies irrépressibles.
Il en déduit que si on ne les corrige pas, ils deviendront des êtres déraisonnables et insatiables, incapables de maîtriser leurs passions.
Il souligne ainsi le danger du désir non régulé, qui peut conduire à l'injustice, à la violence ou à l'excès.
Il poursuit en expliquant que les enfants doivent être rendus dociles et soumis à l'autorité, c'est-à-dire qu'ils doivent apprendre à obéir aux règles et aux prescriptions qui leur sont imposées par leurs éducateurs.
Il s'agit de les habituer à respecter la raison, qui est le principe supérieur de la conduite humaine.
Il établit ainsi un parallèle entre l'enfant et la partie désirante de l'âme, qui doivent tous deux se conformer à la partie rationnelle.
Il montre ainsi le rôle essentiel de l'éducation dans la formation du caractère moral.
Il termine en définissant l'homme modéré comme celui qui a réussi à harmoniser sa partie désirante et sa partie rationnelle, de sorte qu'il désire les choses qu'il doit désirer, de la manière qu'il doit les désirer, et au moment qu'il doit les désirer.
Il affirme que le bien est le but commun de ces deux facultés, et que l'homme modéré suit les ordres de la raison.
Il expose ainsi le modèle de la vertu morale, qui consiste à trouver le juste milieu entre le trop et le trop peu, entre le plaisir et le devoir.