L'analyse :
- le texte d'aristote traite de la question de la responsabilité morale des actions humaines.
Il cherche à déterminer quels sont les critères qui font qu'une action est volontaire ou non, et donc qu'elle relève ou non de notre choix libre et éclairé.
- il commence par affirmer que les actions dont les principes sont en nous dépendent de nous et sont volontaires.
Par principe, il faut entendre la cause ou le motif qui nous pousse à agir.
Si cette cause réside en nous, c'est-à-dire dans notre raison ou dans notre volonté, alors nous sommes les maîtres de nos actions et nous pouvons en répondre devant la loi ou la morale.
Si au contraire, la cause est extérieure à nous, comme une contrainte physique ou une ignorance involontaire, alors nous ne sommes pas responsables de nos actions et nous ne pouvons pas être blâmés ou punis pour elles.
- il appuie ensuite sa thèse sur deux types d'arguments : le comportement des individus dans leur vie privée et la pratique des législateurs.
Il s'agit de montrer que sa conception de la responsabilité est conforme au sens commun et à la justice.
Il donne l'exemple du châtiment et de la réparation qui sont infligés aux auteurs d'actions mauvaises, sauf s'ils ont agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes.
Il s'agit donc de distinguer entre une ignorance excusable, qui diminue ou supprime la responsabilité, et une ignorance coupable, qui l'augmente ou la maintient.
- il illustre cette distinction par le cas de l'ébriété, qui est une forme d'ignorance provoquée par l'abus d'alcool.
Il affirme que les pénalités des délinquants sont doublées dans ce cas, parce que le principe de l'acte réside dans l'auteur de l'action lui-même, qui était maître de ne pas s'enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance.
Il s'agit donc de montrer que l'ébriété n'est pas une excuse valable, mais au contraire une circonstance aggravante, puisqu'elle résulte d'un choix volontaire et imprudent.
- le texte d'aristote vise donc à établir les fondements rationnels et pratiques d'une éthique basée sur la notion de responsabilité.
Il montre que la responsabilité implique la liberté et la connaissance des conséquences de nos actions, et qu'elle exclut la contrainte et l'ignorance involontaire.
Il montre aussi que la responsabilité est liée à la justice, qui doit tenir compte des circonstances et des motifs des actions pour les juger équitablement.
