• Rousseau
La sagesse des lois et la nécessité du respect
justice - raison



Le contexte :

Dans ce texte, rousseau souligne l'importance de la sagesse des lois et de la raison qui les sous-tend. il critique la sévérité excessive des chà¢timents et met en évidence le lien entre cette sévérité et la multiplication des infractions. selon lui, le respect des lois est primordial pour assurer une société juste et harmonieuse.

L' auteur :

Rousseau

(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.

Le repère :

légal/légitime

Le texte :

« La puissance des lois dépend encore plus de leur propre sagesse que de la sévérité de leurs ministres, et la volonté publique tire son plus grand poids de la raison qui l'a dictée : c'est pour cela que Platon  regarde comme une précaution très importante de mettre toujours à la tête des édits un préambule raisonné qui en montre la justice et l'utilité. En effet, la première des lois est de respecter les lois : la rigueur des châtiments n'est qu'une vaine ressource imaginée par de petits esprits pour substituer la terreur à ce respect qu'ils ne peuvent obtenir. On a toujours remarqué que les pays où les supplices sont les plus terribles, sont aussi ceux où ils sont le plus fréquents ; de sorte que la cruauté des peines ne marque guère que la multitude des infracteurs , et qu'en punissant tout avec la même sévérité, l'on force les coupables de commettre des crimes pour échapper à la punition de leurs fautes. »
Rousseau

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1. Comment la puissance des lois est-elle déterminée selon l'auteur ?
2. Quelle est la premi��re des lois selon l'auteur ?
3. Pourquoi la rigueur des châtiments n'est-elle pas une solution efficace selon l'auteur ?
4. Quel lien peut-on faire entre la cruauté des peines et la fréquence des infractions selon l'auteur ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase : "la rigueur des châtiments n'est qu'une vaine ressource imaginée par de petits esprits pour substituer la terreur à ce respect qu'ils ne peuvent obtenir."
2. En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1. Selon vous, pourquoi la raison qui a dicté une loi est-elle si importante pour sa mise en application ? Justifiez votre réponse.
2. A la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la sévérité des peines est toujours nécessaire pour assurer le respect des lois.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de rousseau :

- dans la première phrase, rousseau affirme que la force des lois repose davantage sur leur sagesse que sur la sévérité de ceux qui les appliquent.

Il explique que la volonté publique, qui est à l'origine des lois, doit être fondée sur la raison, qui en garantit la justice et l'utilité.

Il s'appuie sur l'autorité de platon, un philosophe grec célèbre, qui préconisait de faire précéder les édits d'un préambule raisonné.

L'enjeu de cette idée est de montrer que les lois doivent être respectées non par crainte, mais par conviction, et qu'elles doivent être conformes à l'intérêt général.



- dans la deuxième phrase, rousseau énonce une maxime : "la première des lois est de respecter les lois".

Il oppose la rigueur des châtiments, qui est une mesure inefficace et violente, au respect des lois, qui est une vertu civique.

Il qualifie la rigueur des châtiments de "vaine ressource imaginée par de petits esprits", ce qui dénote un mépris pour ceux qui y recourent.

Il soutient que la terreur ne peut pas remplacer le respect, qui est le fondement du contrat social.

L'enjeu de cette idée est de critiquer les régimes tyranniques qui imposent les lois par la force, et de promouvoir les régimes démocratiques qui les fondent sur le consentement.



- dans la troisième phrase, rousseau appuie son argumentation sur un fait empirique : il a toujours remarqué que les pays où les supplices sont les plus terribles, sont aussi ceux où ils sont le plus fréquents.

Il en tire une conséquence logique : la cruauté des peines ne fait qu'augmenter le nombre des délinquants, et non le diminuer.

Il explique que, en punissant tout avec la même sévérité, on incite les coupables à commettre des crimes plus graves pour échapper à la punition de leurs fautes.

L'enjeu de cette idée est de démontrer que la rigueur des châtiments est contre-productive et injuste, et qu'elle engendre un cercle vicieux de violence.