Dans cet extrait de "de la république", cicéron met en avant l'existence d'une loi vraie, la droite raison, qui est en accord avec la nature et qui régit tous les êtres. cette loi, éternelle et immuable, appelle chaque individu à remplir sa fonction et dicte des commandements et des défenses aux honnêtes gens. elle ne peut être modifiée ou abrogée, et ceux qui ne lui obéissent pas subissent le plus grand chà¢timent en ignorant leur propre nature humaine.
universel/général/particulier/singulier
« Il existe une loi vraie, c'est la droite raison, conforme à la nature, répandue dans tous les êtres, toujours d'accord avec elle-même, non sujette à périr, qui nous appelle impérieusement à remplir notre fonction, nous interdit la fraude et nous en détourne. L'honnête homme n'est jamais sourd à ses commandements et à ses défenses ; ils sont sans actions sur le pervers. A cette loi nul amendement n'est permis, il n'est licite de l'abroger ni en totalité ni en partie. […] Cette loi n'est pas autre à Athènes, autre à Rome, autre aujourd'hui, autre demain, c'est une seule et même loi éternelle et immuable, qui régit toutes les nations et en tout temps, il y a pour l'enseigner et la prescrire à tous un dieu unique : conception, délibération, mise en vigueur de la loi lui appartiennent également. Qui n'obéit pas à cette loi s'ignore lui-même et, parce qu'il aura méconnu la nature humaine, il subira par cela même le plus grand châtiment, même s'il échappe aux autres supplices. »
Cicéron, De la République
[a] û questions dÆanalyse
1) Quelle est la loi mentionnée dans le texte et quelles sont ses caractéristiques ?
2) Comment cette loi est-elle décrite et quelles sont les obligations qu'elle impose ?
3) Quelle est la différence entre l'honnête homme et le pervers dans leur relation avec cette loi ?
4) Quelle est la portée de cette loi en termes de temporalité et d'applicabilité ?
[b] û éléments de synth��se
1) Expliquez le sens de la phrase : "Cette loi n'est pas autre à Ath��nes, autre à Rome, autre aujourd'hui, autre demain, c'est une seule et même loi éternelle et immuable".
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[c] û commentaire
1) Pourquoi pensez-vous que Cicéron affirme que ceux qui n'obéissent pas à cette loi s'ignorent eux-mêmes ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous interrogerez la place de la morale dans la société selon Cicéron.
Voici une possible analyse du texte de cicéron :
- dans ce texte, cicéron expose sa conception du droit naturel, c'est-à-dire d'un ensemble de principes universels et immuables qui régissent la conduite humaine selon la raison et la nature.
- il commence par affirmer l'existence d'une loi vraie, qui est la droite raison, conforme à la nature.
Il s'agit d'un argument d'autorité, qui repose sur l'idée que la raison est le critère de vérité et qu'elle est en harmonie avec la nature.
Il souligne ensuite que cette loi est répandue dans tous les êtres, ce qui implique qu'elle est innée et commune à tous les hommes, quels que soient leur culture ou leur époque.
Il ajoute que cette loi est toujours d'accord avec elle-même, non sujette à périr, ce qui signifie qu'elle est cohérente, éternelle et invariable.
Il en déduit que cette loi nous appelle impérieusement à remplir notre fonction, nous interdit la fraude et nous en détourne.
Il s'agit là d'un argument déductif, qui tire les conséquences pratiques de la définition de la loi vraie.
Il montre ainsi que cette loi est normative, c'est-à-dire qu'elle prescrit ce que nous devons faire ou ne pas faire, en fonction de notre nature et de notre finalité.
- il poursuit en distinguant deux types d'hommes face à cette loi : l'honnête homme et le pervers.
Il affirme que l'honnête homme n'est jamais sourd à ses commandements et à ses défenses, tandis que le pervers y est insensible.
Il s'agit là d'un argument psychologique, qui repose sur l'observation du comportement humain.
Il montre ainsi que la loi vraie n'est pas suffisante pour garantir la justice, mais qu'elle requiert aussi la vertu, c'est-à-dire la disposition à agir selon la raison et le bien.
Il oppose donc deux attitudes morales : l'obéissance et la désobéissance à la loi vraie.
- il termine en affirmant que cette loi n'est pas modifiable ni abrogeable par les hommes.
Il s'agit là d'un argument juridique, qui repose sur l'idée que la loi vraie est supérieure aux lois humaines, qui sont relatives et contingentes.
Il souligne ensuite que cette loi est une seule et même loi éternelle et immuable, qui régit toutes les nations et en tout temps.
Il s'agit là d'un argument cosmopolitique, qui repose sur l'idée que la loi vraie fonde une communauté universelle des hommes, au-delà des différences historiques ou géographiques.
Il ajoute que cette loi est enseignée et prescrite par un dieu unique, qui en est le concepteur, le législateur et le juge.
Il s'agit là d'un argument théologique, qui repose sur l'idée que la loi vraie a une origine divine et qu'elle implique une relation entre les hommes et dieu.
Il conclut en affirmant que celui qui n'obéit pas à cette loi s'ignore lui-même et méconnaît sa nature humaine, ce qui constitue le plus grand châtiment.
Il s'agit là d'un argument éthique, qui repose sur l'idée que la loi vraie est le fondement de la dignité humaine et que son respect ou son mépris entraîne des conséquences morales.
- ainsi, dans ce texte, cicéron défend une conception du droit naturel comme une expression de la raison et de la nature humaine, qui s'impose à tous les hommes comme une règle universelle et immuable, dont le respect ou le mépris détermine leur bonheur ou leur malheur.